A. ASHER et Cie Tokio. BELINFANTE Frères BRIGUIET et Cie | GEROLD et Cie | TETSUGAKU SHOIN A. ZINSERLIN REVUE GÉNÉRALE DE DROIT INTERNATIONAL PUBLIC LE CONFLIT ENTRE L'ITALIE ET L'ABYSSINIE Le mouvement vers l'expansion coloniale est un des traits les plus caractéristiques de l'évolution des peuples civilisés dans la période contemporaine, et c'est le continent africain qui est le théâtre de cette activité, égale quant à l'intensité, sinon quant aux résultats obtenus, à celle que déployèrent les premiers conquérants des deux Amériques depuis la fin du XVe siècle. Cependant, en dehors de la rude et longue conquête de l'Algérie, les efforts d'ailleurs si grands et souvent si héroïques de quelques explorateurs ont suffi pour ouvrir la voie des régions inhospitalières du continent noir. S'il a fallu des expéditions militaires et s'il en faut encore pour implanter l'autorité des peuples colonisateurs parmi les populations sauvages de l'Afrique, du moins les corps de troupes ont plus à lutter contre la nature que contre des ennemis mal armés et mal disciplinés sur lesquels, malgré des échecs isolés et de minime importance, la victoire définitive est toujours certaine. Mais une terrible surprise attendait l'Europe: au moment où le partage au moins virtuel de l'Afrique semblait terminé entre les nations qui aspirent à en posséder une partie, le seul peuple du territoire duquel on n'avait pas encore disposé, et dont l'indépendance était restée intacte, repoussait l'invasion étrangère et, non dans des escarmouches isolées, chétifs triomphes sans lendemains, mais dans des engagements comparables en importance à ceux des guerres européennes et, avec une continuité qui était le fruit d'une savante stratégie, écrasait tour à tour les armées vaillantes, disciplinées et parfaitement outillées que l'on envoyait contre lui pour le réduire. C'est l'Italie, la dernière venue dans l'œuvre de la colonisation africaine, qui a eu la mauvaise fortune de se heurter à cet ennemi redoutable, enfermé dans les cirques mystérieux de ses montagnes abruptes, comme dans un donjon isolé au milieu de l'immense |