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» vous avez troublé la paix du monde entier, etc. >> Jurez-moi, puisque le sort vous ramène, que >> vous ne vous occuperez à l'avenir qu'à réparer » les maux que vous avez causés à la France, » que vous ferez le bonheur du peuple........ Je >> vous somme de ne plus prendre les armes que » pour maintenir nos limites, de ne plus les dé» passer pour aller tenter au loin d'inutiles con» quêtes, etc. A ces conditions je renonce à » contrarier vos projets; je me rends pour pré» server mon pays des déchiremens dont il est » menacé, etc., etc. »

Extrait du Moniteur du 23 juin 1815.

<< M. le prince de la Moscowa donne des détails sur la marche et le mouvement des armées.

>> Le maréchal Grouchy et le duc de Dalmatie ne sont pas dans le cas de réunir soixante mille hommes.

» Il est impossible de les réunir sur la ligne de l'armée du Nord.

» Le maréchal Grouchy, dit-il, n'a pu réunir particulièrement plus de sept à huit mille hommes.

>> Le duc de Dalmatie n'a pu rien rallier à Rocroy, et vous n'avez d'autre moyen de sauver la patrie que d'ouvrir des négociations.

Extrait du Journal Général de France, du 23 juin 1815.

« M. le maréchal prince de la Moscowa se levant: « La nouvelle que vient de vous lire M. le ministre de l'intérieur est fausse, fausse sous tous les rapports. L'ennemi est vainqueur sur tous les points; j'ai vu le désordre, puisque je commandais l'armée sous les ordres de l'empereur. D'après les résultats des journées désastreuses du 16 et du 18, on ose nous dire que l'on a achevé de battre l'ennemi le 18; qu'il nous reste encore aujourd'hui sur la frontière soixante mille hommes: le fait est faux; c'est tout au plus si le maréchal Grouchy a pu rallier vingt à vingt-cinq mille hommes, et l'on a été battu trop à plat pour qu'ils soient en état de résister à l'ennemi. Tous les généraux qui sont ici, et qui commandaient avec moi, peuvent l'attester. Au surplus, il suffit d'être un peu homme de guerre pour apercevoir que le rapport que vient de nous lire Mr. le ministre de l'intérieur se contredit sur tous les points. Il est certain que le maréchal Grouchy a été battu le 16 aussi-bien que nous ; il eût pu aider l'empereur à rallier les débris, et l'empereur serait resté sur la frontière, au lieu de se diriger sur Paris. Ce que je vous dis là est la vérité la plus positive, la vérité claire comme le jour.

» Ce

que Mgr. le ministre de l'intérieur nous a

lu concernant la position du duc de Dalmatie, est faux; il n'a pas été possible de rallier un seul homme de la garde.

» Voilà notre véritable position. L'ennemi est à Nivelle avec quatre-vingt mille hommes. Quand on nous dit que l'armée prussienne est détruite, cela n'est pas vrai; la plus grande partie de cette armée ne s'est pas battue; dans six ou sept jours l'ennemi peut être dans le sein de la capitale. Il n'y a plus d'autre moyen pour le salut public que de faire des propositions, à l'ennemi. »

(Suivent quelques fragmens de la lettre du maréchal au duc d'Otrante, placée à la fin de la notice historique, au commencement de ce volume.)

Début de l'interrogatoire subi par le maréchal Ney devant M. le commissaire du Roi, chargé de l'instruction en la chambre des pairs.

Monsieur, avant de répondre à aucune autre question, je vous prie d'insérer ici que je mets aux pieds du Roi l'hommage de ma respectueuse et vive reconnaissance pour la bonté que S. M. a eue d'accepter mon déclinatoire, de me renvoyer devant mes juges naturels, et d'ordonner, le 12 de ce mois, que les formes constitutionnelles soient suivies dans mon procès. Ce nouvel acte de sa justice paternelle me fait regretter davantage que ma conduite au

14 mars dernier ait pu faire soupçonner que j'avais eu l'intention de le trahir. Je le répète dans toute l'effusion de mon âme à vous, M....., à la France, à l'Europe, à Dieu qui m'entend, que jamais, lors de la fatale erreur que j'ai déjà tant expiée, je n'ai eu d'autre pensée que celle d'éviter à mon malheureux pays la guerre civile, et tous les maux qui en découlent. Je l'ai déjà dit : j'ai préféré la patrie à tout; si c'est un crime aujourd'hui, j'aime à croire que le Roi, qui porte ses peuples dans son cœur, oubliera cette funeste erreur, et que, si je succombe, la loi n'aura puni qu'un sujet égaré, et non un traître....... >>

Note relative à la capitulation de Paris.

« On ne veut et on ne peut rappeler la marche, les résultats et les suites de la capitulation de Paris, signée par le duc de Wellington et le prince Blucher, au nom des alliés, et tournée immédiatement à l'avantage du rétablissement du trône pour le Roi ; mais on fait des observations subséquentes sur la foi et la validité des capitulations, en faisant valoir les art. 12, 14 et 15 de celle de Paris.

les

Les capitulations ou conventions faites par commandans en chef ne sont point des conventions momentanées et passagères, mais reconnues partout comme engagemens permanens.

>> Des traités ainsi engagés par leurs représentans ne peuvent pas être arbitrairement changés par les gouvernemens, nommément au préjudice de la sûreté des biens, de la liberté et de la vie du parti garanti par la capitulation originaire.

>> On ne peut même disposer d'une possession quelconque acquise par la capitulation, sans accomplir les conditions sous lesquelles l'acquisition a été faite.

» Le gouvernement, cédant une possession quelconque, ne peut se dégager de la garantie d'une capitulation; et l'obligation ne discontinuant pas, les opprimés n'en conservent pas moins le droit de réclamer sa protection contre des violations subséquentes dans leur sûreté personnelle:

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» Les civils ou militaires prévenus de fautes politiques, couverts d'une capitulation, ne peuvent être rendus et livrés, pour être jugés, au gouvernement nouveau, ni même à celui qui se trouverait réhabilité dans ses droits.

» Le temps a consacré cette pratique dans toutes les nations civilisées, et particulièrement dans celle de l'Angleterre; son histoire présente une série d'exemples obligatoires.

» Le seul cas de déviation est arrivé à Naples, où la capitulation faite par le capitaine Foot n'a

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