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fournit au maréchal Ney l'occasion de se signaler par de nouveaux exploits. Il quitta le camp de Montreuil pour se porter en Allemagne avec son corps d'armée. En y arrivant, il livra le combat d'Elchingen (qui lui valut plus tard le titre de duc); combat où il déploya tout ce que l'habileté peut avoir de ressources, et tout ce que la valeur peut produire d'intrépidité. Il demeura maître du champ de bataille, et remporta une victoire complète.

Après la capitulation d'Ulm, le maréchal Ney s'empara du Tyrol, et fit son entrée victorieuse à Inspruck le 7 novembre 1805. Il se porta ensuite dans la Carinthie, où il demeura jusqu'à la paix de Presbourg.

A la fameuse bataille d'Iéna, le maréchal Ney commandait le sixième corps de la grande armée; ses habiles dispositions, et son courage héroïque, contribuèrent au gain de cette bataille mémorable, où les armées françaises se couvrirent d'une gloire immortelle.

Le maréchal Ney fut chargé ensuite du blocus de Magdebourg; cette place importante capitula le 9 novembre 1806: la garnison fut faite prisonnière, et on trouva dans la place huit cents pièces de canon, et des magasins immenses.

Ce fut le maréchal Ney qui, après divers combats sanglans et glorieux, s'empara, en 1807, de la ville de Friedland, qui a donné son à l'une des mille nom victoires qui ont à jamais illustré les armes françaises.

Après la paix de Tilsitt, le maréchal Ney conduisit son armée en Espagne: c'est dans cette guerre funeste que la maréchal, ayant à combattre des obstacles sans nombre que lui opposaient et les difficultés naturelles du pays, et le patriotisme exalté de ses habitans, déploya constamment la science militaire, la prudence et la valeur des plus grands capitaines. L'his toire a déjà gravé en lettres de bronze qu'à lâ retraite de Ciudad-Rodrigo, le maréchal Ney, à la tête de trois régimens français,

arrêta la marche d'une armée ennemie forte de plus de vingt-sept mille hommes. Pendant la retraite de l'armée en Espagne, le maréchal Ney commanda constamment l'arrière-garde ; et ce fut dans cette occasion, comme dans tant d'autres, la France dut à sa valeur la conservaque tion de plusieurs milliers de ses plus braves défenseurs.

Après cette retraite, le maréchal fut appelé à commander un corps d'armée dans la désastreuse et trop mémorable campagne de Russie.

Sans entrer ici dans le détail des nombreux et sanglans combats qui se livrèrent dans cette campagne, et où le maréchal Ney prit une part si glorieuse; sans parler de cette autre victoire de la Moscow a, qui valut au duc d'Elchingen le titre de prince, que lui décernèrent à la fois le vainqueur et le vaincu, nous nous bornerons à rappeler que cet illustre et généreux guerrier, à la tête de quelques braves qui se dévouèrent avec lui, sauva les dé

bris d'une armée poursuivie à la fois par un ennemi vainqueur, par le feu, par la faim, , par toutes les horreurs d'un climat où une prompte mort était le dernier vœu, et semblait être la seule espérance du soldat.

Ce fut à cette époque (septembre 1813) de deuil et de consternation, et pourtant de hauts faits et de gloire, que le maréchal Ney couronna en quelque sorte sa carrière militaire, et qu'il mérita d'être placé à la tête des bataillons de héros, que seul il sut conserver à la France.

Nous passerons rapidement sur la campagne de 1814, où le maréchal Ney, au milieu de revers sans nombre, se montra toujours supérieur aux événemens, et digne de sa grande réputation. Nous ne nous arrêterons pas même à cette bataille de Lutzen, où il combattit en héros; nous ne ferons que signaler la désespérante journée de Leipsick, et nous laisserons à l'histoire le soin de raconter les hauts faits du prince de la Moscowa aux divers com

bats de Troyes, de Champ-Aubert, de Soissons, de Montereau, de Craon, de Laon, d'Arcis-sur-Aube, et de la FèreChampenoise.

Le maréchal Ney s'est trouvé à plus de cinq cents combats ou batailles rangées, et, dans cette longue carrière de gloire et de péril, il n'a jamais démenti le beau titre de brave des braves,qui lui avait été décerné.

Lorsque, dans le mois de mars 1814, Buonaparte, retiré à Fontainebleau, voulut entamer des négociations avec les monarques alliés, le maréchal Ney fut chargé de signifier à l'ex-empereur qu'il avait cessé de régner sur la France; bientôt après, il fit sa soumission au gouvernement provisoire.

Quand le Roi rentra en France, le prince de la Moscowa fut nommé membre de la Chambre des Pairs.

S. M. lui confia ensuite le gouvernement de la sixième division militaire; il exerça ces fonctions, au nom du Roi, jusqu'au 14 mars 1815, époque à laquelle il

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