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de vaillance et tant de vertus militaires ont pu effacer un moment d'oubli, un seul instant d'erreur.

Né à Sarre-Louis, le 10 février 1769, d'une famille honnête, mais peu fortunée, Michel Ney embrassa de bonne heure le métier des armes, vers lequel il était porté par ses goûts naturels. Avant la révolution, il s'enrôla volontairement dans le quatrième régiment de hussards, alors Colonel Général; sa vivacité, sa force, et son adresse à manier un cheval, le décidèrent à donner la préférence à la cavalerie légère. Son activité, son zèle, sa haute intelligence, ne tardèrent pas à le faire distinguer; et, après avoir passé successivement par tous les grades inférieurs, il fut fait capitaine en 1794: ce fut alors qu'il connut le général Kleber. La franchise de ses manières, et sa tournure militaire, plurent à ce général, qui ne tarda pas à faire nommer Ney chef d'escadron, et à l'employer auprès de sa personne. Il lui confia plusieurs missions particu

lières et délicates, dont il s'acquitta avec le plus grand succès.

Il se signala particulièrement au pas sage de la Lahn, en 1794.

Placé, deux années après, dans la division du général Collaud, à l'armée de Sambre-et-Meuse, sa valeur et son audace le firent remarquer aux combats d'Altenkirchen, de Dierdoff, de Montabor et de Bendorf. Il assista à l'affaire du village d'Obermel, qui fut pris et repris quatre fois en deux jours. Le 24 juillet, avec cent hommes, il fit prisonniers, près de Wurtzbourg, deux mille soldats ennemis, et il s'empara d'une quantité considérable de munitions. A Zell, à la tête de quatre cents chevaux, il en culbuta huit cents. Le 8 août, il força le passage de la Rednitz, défendu par quatorze bouches à feu, et s'empara de Pfortzheim, où il prit soixante-dix pièces de canon peu après cette action d'éclat, il fut nommé général de brigade.

Dans la campagne suivante, le général

Ney culbuta l'ennemi à Giessen, et le poursuivit jusqu'à Steinberg; mais, repoussé par des forces supérieures, et forcé de céder au nombre, il fut contraint de se retirer: son cheval s'étant abattu sous lui, il fut fait prisonnier. L'armée de Sambreet-Meuse était commandée alors par le général Hoche, qui affectionnait beaucoup le général Ney, et qui obtint promptement son échange en rentrant à l'armée, il reut le grade de général de division.

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On lui confia le commandement de la cavalerie de l'armée française en Suisse et il contribua puissamment à la victoire remportée par l'armée faançaise sur la Thur, le 26 mai 1799:

Quelque temps après, le général Ney fut opposé au prince Charles; il combattit contre lui, et s'empara de Manheim. Dans l'action, l'avant-garde de l'armée avait été enveloppée près de Lauffen; Ney accourut, la dégagea, mit l'ennemi en fuite, et lui fit quinze cents prisonniers.

En 1800, le général Ney fut employé

à l'armée du Rhin comme commandant de la quatrième division, qui occupait Worms et Franck endal. Le 5 juin, il gala bataille de l'Iller, et prit toute l'artillerie ennemie.

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à tous

que

Bientôt le général Ney fut chargé du commandement des corps de troupes dispersés entre Huningue et Dusseldorf; en moins de huit jours, il fit donner treize fausses attaques, qui toutes réussirent, et qui lui donnèrent la facilité de faire traverser le Rhin, au même moment, les régimens sous ses ordres. Tandis ce passage s'effectuait, le général, à la tête de neuf mille hommes, se porta sous les murs de Francfort, où il battit vingt mille Mayençais soldés par l'Angleterre, et auxquels s'étaient joints deux mille Autrichiens. Il revint ensuite passer le Mein près de Mayence. Il traversa en vainqueur, et en culbutant tout ce qui se présentait devant lui, le pays de Hesse-Darmstadt, s'empara de nouveau de Manheim, de Heidelberg, de Bruchsal, de Heilbron,

et parvint jusque sous les murs de Stuttgard sans avoir essuyé le moindre échec. Ces manœuvres hardies contraignirent l'Autriche d'évacuer une partie de la Suisse, et contribuèrent ainsi au gain de la fameuse bataille de Zurich.

Employé successivement sous les ordres du général Masséna en Suisse, sous le général Moreau en Allemagne, le général Ney, après la paix de Lunéville, fut chargé de l'inspection générale de la cavalerie. Il quitta bientôt ce poste pour aller remplir une mission en Suisse, en qualité de ministre plénipotentiaire. A l'époque de l'expédition projetée contre l'Angleterre, il fut nommé au commandement du camp de Montreuil.

Le général Ney reçut le prix de tant et de si glorieux services: il fut compris dans la première promotion des maréchaux, qui a été faite par le gouvernement impérial.

La guerre entre l'Autriche et la France ayant de nouveau éclaté en 1805, elle

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