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homme marche dans le présent avec une certitude qui ferait croire à sa connaissance de l'avenir.

- De sorte que, si cet homme vous avait prédit quelque chose à vous, vous croiriez à sa prédiction?

- J'agirais du moins comme si elle dût se réaliser.

- De sorte que, s'il vous avait prédit une mort prématurée, terrible, infamante, vous vous prépareriez à cette mort?

- Après, toutefois, madame, dit Gilbert en regardant profondément la reine, après avoir cherché à y échapper par tous les moyens possibles.

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Ne l'avez-vous pas vu à Versailles ?

Ne l'avez-vous pas vu aux Tuileries? C'est l'océan, madame, battant incessamment, jusqu'à ce qu'il le déracine, le rocher qui s'oppose à sa course; caressant, comme une nourrice, la barque qui se confie à lui.

Docteur, tout est rompu depuis longtemps entre ce peuple et moi : il me hait, et je le méprise !

- Parce que vous ne vous connaissez réellement ni l'un ni l'autre. Cessez d'être pour lui une reine, devenez une mère; oubliez que vous êtes la fille de Marie-Thérèse, notre vieille ennemie, la sœur de Joseph II, notre faux ami; soyez Française, et vous entendrez les voix de ce peuple s'élever vers vous pour vous bénir, et vous verrez les bras de ce peuple se tendre vers vous pour vous caresser.

Marie-Antoinette haussa les épaules.

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parce que, s'avançant et reculant sans raison apparente, il brise à vos pieds son écume, et vous enveloppe de ses plaintes que vous prenez pour des rugissements; mais ce n'est point ainsi qu'il faut le voir : il faut le voir porté par l'esprit du Seigneur, qui plane sur les grandes eaux; il faut le voir, comme Dieu le voit, marchant à l'unité, et brisant tout ce qui lui est obstacle pour arriver à ce but. Vous êtes reine des Français, madame, et vous ignorez ce qui se passe à cette heure en France. Levez votre voile, madame, au lieu de l'abaisser, et vous admirerez au lieu de craindre.

Que verrai-je donc de si beau, de si magnifique, de si splendide?

- Vous verrez le nouveau monde éclore an milieu des ruines de l'ancien; vous verrez le berceau de la France à venir flotter comme celui de Moïse sur un fleuve plus large que le Nil, que la Méditerranée, que l'Océan... Dieu te protége, ô berceau! Dieu te garde, ô France! Et, si peu enthousiaste que fût Gilbert, il leva les bras et les yeux au ciel.

La reine le regardait avec étonnement : elle ne comprenait pas.

Et où va-t-il aborder, ce berceau ? demanda la reine. Est-ce à l'Assemblée nationale, cette réunion de disputeurs, de démolisseurs, de niveleurs? Est-ce la vieille France qui doit guider la nouvelle? Triste mère pour un si bel enfant, M. Gilbert!

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Ah! de grands mots, dit la reine ; je croyais que l'abus les avait tués.

Non, madame, dit Gilbert, de grandes choses! Voyez la France, au moment où tout est brisé déjà et où rien n'est reconstruit encore; où elle n'a pas de municipalités régulières, des départements à peine; où elle n'a point de lois, mais où elle se fait sa loi à elle-même ; voyez-la franchir, l'œil fixe et la marche assurée, le passage qui la conduit d'un monde à l'autre, ce pont étroit jeté sur l'abîme; voyez, ce pont, étroit comme celui de Mahomet, elle le traverse sans trébucher... Où va-t-elle, cette vieille France? A l'unité de la patrie! Tout ce qu'elle a cru difficile, pénible, insurmontable jusqu'ici, lui est devenu, non-seulement possible, mais encore fa

Louons Dieu qui nous a fait une patrie!

Eh bien, où voulez-vous en venir, docteur ? Croyez-vous me rassurer par la vue de cette fédération universelle de trente millions rebelles contre leur reine et leur roi ?

cile. Nos provinces étaient un faisceau de pré- | même, et l'hymne universel que chantent trente jugés différents, d'intérêts opposés, de souvenirs millions de Français, se compose de ces quelques individuels; rien ne prévaudrait, croyait-on, mots : contre ces vingt-cinq ou trente nationalités repoussant la nationalité générale. Le vieux Languedoc, la vieille Toulouse, la vieille Bretagne consentiront-ils à se faire Normandie, Bourgogne ou Dauphiné? Non, madame; mais tous se feront France. Pourquoi étaient-ils ainsi entêtés de leurs droits, de leurs priviléges, de leur législation? C'est qu'ils n'avaient point de patrie. Or, je vous l'ai dit, madame, la patrie leur est apparue, bien loin encore dans l'avenir peutêtre, mais ils l'ont vue, mère immortelle et féconde, les appelant à elle les bras ouverts, enfants isolés et perdus; celle qui les appelle, c'est la mère commune ; ils avaient l'humilité de se croire Languedociens, Provençaux, Bretons, Normands, Bourguignons, Dauphinois; non, ils se trompaient tous : ils étaient Français!

- Mais, à vous entendre, docteur, dit la reine avec un accent d'ironie, la France, cette vieille France, la fille aînée de l'Eglise, comme l'appellent les papes depuis le 1x siècle, n'existerait que d'hier?

Et voilà justement où est le miracle, madame, c'est qu'il y avait une France, et qu'au. jourd'hui il y a des Français; non-seulement des Français, mais encore des frères; des frères qui se tiennent tous par la main. Eh! mon Dieu, madame, les hommes sont moins mauvais qu'on ne le dit; ils tendent à se socialiser; pour les désunir, pour les empêcher de s'approcher, il a fallu tout un monde d'inventions contre nature: douanes intérieures, péages innombrables, barrières sur les routes, bacs sur les fleuves; diversités de lois, de règlements, de mesures; rivalités de provinces, de pays, de villes, de villages. Un beau jour, un tremblement de terre arrive qui secoue le trône, et qui renverse toutes ces vieilles murailles, qui détruit tous ces obstacles. Les hommes, alors, se regardent à la face du ciel, à cette douce et bonne lumière du soleil qui féconde, non-seulement la terre, mais encore les cœurs; la fraternité pousse comme une moisson sainte, et les ennemis eux-mêmes, étonnés des haines qui les ont agités si longtemps, s'avancent, non pas les uns contre les autres, mais les uns vers les autres; les bras, non pas armés, mais ouverts; rien d'officiel, rien de commandé. Sous cette marée qui monte, fleuves et montagnes disparaissent, la géographie est tuée; les accents sont encore divers, mais la langue est la

Eh! madame, détrompez-vous ! s'écria Gilbert; ce n'est point le peuple qui est rebelle à sa reine et à son roi, c'est le roi et la reine qui sont rebelles à leur peuple, qui continuent à parler le langage des priviléges et de la royauté, quand on parle autour d'eux la langue de la fraternité et du dévouement. Jetez les yeux sur une de ces fêtes improvisées, madame, et vous y verrez presque toujours, au milieu d'une vaste plaine ou au sommet d'une colline, un autel: autel pur comme celui d'Abel, et, sur cet autel, un petit enfant que tous adoptent, et qui, doté des vœux, des dons et des larmes de tous, devient l'enfant de tous. Eh bien, madame, la France, cette France née d'hier et dont je vous parle, c'est l'enfant sur l'autel; seulement, autour de cet autel, ce ne sont plus les villes et les villages qui se groupent, ce sont les peuples, ce sont les nations. La France, c'est le Christ qui vient de naître dans une crèche, au milieu des humbles, pour le salut du monde, et les peuples se réjouissent à sa naissance en attendant que les rois plient les genoux devant elle et lui apportent leur tribut... L'Italie, la Pologne, l'Irlande, l'Espagne regardent cet enfant né d'hier qui porte leur avenir, et, les yeux en larmes, elles lui tendent leurs mains enchaînees en criant: France, France! nous sommes libres en toi!» Madame, madame ! continua Gilbert, il en est temps encore, prenez l'enfant sur l'autel, et faites-vous sa mère ?

Docteur, répondit la reine, vous oubliez que j'ai d'autres enfants, les enfants de mes entrailles, et qu'en faisant ce que vous dites, je les déshérite pour un enfant étranger.

- Alors, s'il en est ainsi, madame, dit Gilbert avec une profonde tristesse, enveloppez ces enfants dans votre manteau royal, dans le manteau de guerre de Marie-Thérèse, et emportez-les avec vous hors de France; car, vous avez dit vrai, le peuple vous dévorera, et vos enfants avec vous. Seulement, il n'y a pas de temps à perdre; hâtez-vous, madame, hâtez-vous !

- Et vous ne vous opposerez pas à ce départ, monsieur ?

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Et, selon ce prophète, quel sort attend le freuse machine soit aussi douce que le prétend marquis?

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son inventeur ?

Gilbert poussa un soupir et voila ses yeux de ses mains.

En ce moment, Monsieur, qui savait tout ce qu'il voulait savoir, car le bruit de l'arrestation du marquis de Favras s'était, en quelques secondes, répandu par tout le palais, Monsieur demandait en toute hâte sa voiture, et partait sans s'inquiéter de la santé de la reine, et presque sans prendre congé du roi.

Louis XVI lui barra le passage.

Mon frère, dit-il, vous n'êtes point tellement pressé de rentrer au Luxembourg, je suppose, que vous n'ayez le temps de me donner un conseil. A votre avis, que dois-je faire?

Vous voulez me demander ce qu'à votre place je ferais?

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Qu'il entre, qu'il entre s'écria la reine, le docteur sait tout. Docteur, continua-t-elle, c'est M. Isidore de Charny qui m'apporte la réponserais du marquis de Favras. Demain, la reine aura quitté Paris; après-demain, nous serons hors de France. Venez, baron, venez... Grand Dieu ! qu'avez-vous, et pourquoi êtes-vous si pâle ?

Madame la princesse de Lamballe m'a dit que je pouvais parler devant le docteur Gilbert ? demanda Isidore.

- Et elle a dit vrai; oui, oui, parlez. Vous avez vu le marquis de Favras?... Le marquis est prêt... nous acceptons son offre... nous allons quitter Paris, quitter la France...

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Oui.

J'abandonnerais M. de Favras et je jurefidélité à la Constitution.

Comment voulez-vous que je jure fidélité à une constitution qui n'est pas achevée ?

Raison de plus, mon frère, dit Monsieur avec ce regard louche et faux qui partait des plus profondes sinuosités de son cœur, raison de plus pour ne pas vous croire obligé de tenir vo

tre serment.

Le roi demeura un instant pensif.

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Soit, dit-il, cela n'empêche pas que je n'écrive à M. de Bouillé que notre projet tient toujours, mais est ajourné. Ce retard donnera le temps au comte de Charny de relever la route que nous devons suivre.

XLV.

MONSIEUR DÉSAVOUE FAVARS, ET LE ROI PRÊTE SERMENT A LA CONSTITUTION.

Le lendemain de l'arrestation de M. de Favras, cette singulière circulaire courut par tout Paris :

Le marquis de Favras (Place Royale) a été arrêté avec madame son épouse, pendant la nuit du 24 au 25, pour un plan qu'il avait fait de soulever trente mille hommes pour faire assassiner M. de la Fayette et le maire de la ville, et ensuite de nous couper les vivres.

› MONSIEUR, frère du roi, était à la tête.
› Signé : BARAUZ. ›

On comprend la révolution étrange que fit, dans le Paris de 1790, si facile à l'émotion, une pareille circulaire.

Une traînée de poudre allumée n'aurait pas produit une flamme plus rapide que celle qui s'éleva partout où passa le papier incendiaire.

D'abord, il fut dans toutes les mains; deux heures après, chacun le savait par cœur.

Le 26 au soir, les mandataires de la Commune étaient rassemblés en conseil à l'hôtel de ville, et lisant l'arrêté du comité des recherches qui venait d'être rendu, l'huissier annonça tout à coup que Monsieur demandait à être introduit. - Monsieur ! répéta le bon Bailly, qui présidait l'Assemblée, quel Monsieur ?

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de la Commune ayant des lumières près de lui, sur l'immense table en fer à cheval où chacun travaillait, le milieu de ce fer à cheval demeurait dans une obscurité relative.

Cette circonstance n'échappa point à Monsieur, qui parut se rassurer.

Il promena un regard timide encore sur cette nombreuse réunion, dans laquelle il trouvait au moins le respect à défaut de la sympathie, et, d'une voix tremblante d'abord, mais qui se raffermit par degrés:

Messieurs, dit-il, le désir de repousser une calomnie atroce m'amène au milieu de vous. M. de Favras a été arrêté avant-hier par ordre de votre comité des recherches, et l'on répand aujourd'hui avec affectation que j'ai de grandes liaisons avec lui.

Quelques sourires passèrent sur les visages des auditeurs, et des chuchotements accueillirent cette première partie du discours de Monsieur.

Il continua:

En ma qualité de citoyen de la ville de Paris, j'ai cru devoir vous instruire moi-même des seuls rapports sous lesquels je connaisse M. de Favras.

Comme on le devine bien, l'attention de MM. les membres de la Commune redoubla; on tenait à savoir de la bouche même de Monsieur, quitte à en croire ce que l'on voudrait, quels étaient les rapports de Son Altesse Royale avec M. de Favras.

Son Altesse Royale continua en ces termes : - En 1772, M. de Favras est entré dans mes gardes suisses; il en est sorti en 1775; je ne lui ai point parlé depuis cette époque.

Un murmure d'incrédulité passa dans l'auditoire; mais un regard de Bailly comprima ce murmure, et Monsieur put rester dans le doute s'il était approbatif ou improbatif. Monsieur reprit :

Privé depuis plusieurs mois de la jouissance de mes revenus, inquiet sur des payements considérables que j'ai à faire en janvier, j'ai désiré pouvoir satisfaire à mes engagements, sans être à charge au trésor public. J'avais résolu, en conséquence, de faire un emprunt; M. de Favras m'a été indiqué, il y a quinze jours environ, par M. de la Châtre, comme pouvant effectuer cet emprunt sur un banquier de Gènes. En conséquence, j'ai souscrit une obligation de deux millions, somme nécessaire pour acquitter mes engagements du commencement de l'année, et

pour payer ma maison. Cette affaire étant pure- | combinaisons de mots fit que l'on applaudit

ment de finance, j'ai chargé mon intendant de la suivre. Je n'ai pas vu M. de Favras, je ne lui ai point écrit, je n'ai eu aucune communication avec lui; ce qu'il a fait, dailleurs, m'est parfaite ment inconnu (1).

Un ricanement parti des rangs du public prouva que tout le monde n'était pas disposé à croire ainsi sur parole à cette étrange assertion du prince, confiant, sans le voir, deux millions de traites à un intermédiaire, surtout quand cet intermédiaire était un de ses anciens gardes.

Monsieur rougit, et, sans doute pressé d'en finir avec la position fausse qu'il s'était faite, il continua vivement:

Cependant, messieurs, j'ai appris hier que l'on distribuait avec profusion, dans la capitale, un papier conçu en ces termes...

Et Monsieur lut, alors ce qui était bien inutile, tout le monde l'ayant dans la main ou dans la mémoire le bulletin que nous avons cité tout à l'heure.

A ces mots : Monsieur, frère du roi, était à la tête, tous les membres de la Commune s'inclinèrent.

Voulaient-ils dire qu'ils étaient de l'avis du bulletin? voulaient-ils dire purement et simplement qu'ils étaient au courant de l'accusation?

Monsieur poursuivit :

- Vous n'attendez pas de moi, sans doute, que je descende jusqu'à me justifier d'un crime aussi bas; mais, dans un temps où les calomnies les plus absurdes peuvent faire aisément confondre les meilleurs citoyens avec les ennemis de la révolution, j'ai cru, messieurs, devoir au roi, à vous et à moi-même, d'entrer dans tous les détails que vous venez d'entendre, afin que l'opinion publique ne puisse rester un seul instant incertaine. Depuis le jour où, dans la seconde assemblée des notables, je me déclarai sur la question fondamentale qui divisait encore les esprits, je n'ai pas cessé de croire qu'une grande révolution était prête; que le roi, par ses intentions, ses vertus et son rang suprême, devait en être le chef, puisqu'elle ne pouvait pas être avantageuse à la nation sans l'être également au monarque ; enfin, que l'autorité royale...

Quoique le sens de la phrase ne fût pas bien clair, l'habitude qu'on avait d'applaudir certaines

(1) Nous reproduisons sans y changer une syllabe les propres paroles de Monsieur.

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celle-ci.

Encouragé, Monsieur haussa la voix et ajouta, s'adressant avec un peu plus d'assurance aux membres de l'assemblée :

- Que l'on cite une seule de mes actions, un seul de mes discours qui ait démenti les principes que je viens d'émettre, qui ait montré que, dans quelque circonstance où j'aie été placé, le bonheur du roi, celui du peuple aient cessé d'être l'unique objet de mes pensées et de mes vœux; jusque-là j'ai le droit d'être cru; je n'ai jamais changé de sentiments ni de principes, et je n'en changerai jamais!

Tout romancier que nous nous sommes fait, nous avons momentanément empiété sur l'historien en donnant le discours filandreux de Son Altesse Royale dans toute son étendue. Il est bon que même les lecteurs de romans sachent quel était, à trente-cinq ans, le prince qui devait nous octroyer, à soixante, la Charte ornée de son article quatorze.

Or, comme nous ne voulons pas être plus injuste pour Bailly que pour Son Altesse Royale, nous donnerons la réponse du maire de Paris comme nous avons donné le discours de Monsieur.

Bailly répondit :

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Monsieur, c'est une grande satisfaction pour les représentants de la commune de Paris de voir parmi eux le frère d'un roi chéri, d'un roi le restaurateur de la liberté française. Augustes frères, vous êtes unis par les mêmes sentiments. Monsieur s'est montré le premier citoyen du royaume en votant pour le tiers état dans la seconde assemblée des notables; il a été presque le seul de cet avis, avec un très petit nombre d'amis du peuple, et il a ajouté la dignité de la raison à tous ses autres titres au respect de la nation. Monsieur est donc le premier auteur de l'égalité civile; il en donne un nouvel exemple aujourd'hui en venant se mêler parmi les représen tants de la Commune, où il semble ne vouloir être apprécié que par ses sentiments patriotiques. Ces sentiments sont consignés dans les explications que Monsieur veut bien donner à l'assemblée. Le prince va au-devant de l'opinion publique; le citoyen met le prix à l'opinion de ses concitoyens, et j'offre à Monsieur, au nom de l'assemblée, le tribut de respect et de reconnaissance qu'elle doit à ses sentiments, à l'honneur de sa présence, et surtout au prix qu'il attache à l'estime des hommes libres.

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