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deutscher Kämpfe, 1865-1870. Treitschke, Historische und politische Aufsätze (vornehmlich zur neuesten deutschen Gesch., 1886-1897).

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Kulturkampf. Hahn, Gesch. des Kulturk. in Preussen, 1881 (protestant). Schulte, Gesch. des Kulturk. in Preussen, 1883 (cath.). Majunke, Gesch. des Kulturk., 1876-1888 (cath.). Sill, Die Entwicklung der Kath. Kirche im XIX Jahrh., 1898. — Goyau, Le protestantisme allemand, 1899.

1897.

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Socialisme. Meyer, Der Emancipationskampf des vierten Standes, 1874-1877.-Bourdeau, Le socialisme allemand et le nihilisme russe, 1892. Wyzewa, Le mouvement socialiste en Europe, 1892. Zenker, Der Anarchismus, 1895. Mehring, Gesch. der deutschen Socialdemokratie, 2 vol., Schmoller, Zur Social u. Gewerbepolitik der Gegenwart (Reden und Aufsätze, 1898); - Ueber einige Grundfragen der Socialpolitik und der Volkswirtschaftslehre, 1898. Ad. Stöcker, Christlich-Social (Reden und Aufsätze, 1885). — Sombart, Socialismus und sociale Bewegung in XIXen Jahrh., 1896.

Depuis la retraite de Bismarck, on est obligé de recourir aux recueils de documents, surtout à Schulthess, Europäischer Geschichtskalender, et aux revues, Deutsche Rundschau, Deutsche Revue, Preussische Jahrbücher, Neue Zeit (socialiste). On trouve de bons résumés des travaux parlementaires dans la Revue politique et parlementaire, depuis 1894.

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Parmi les livres qui naturellement n'ont pour la plupart qu'une valeur momentanée: Wiermann, Die Politik seit Bismark's Entlassung. Peitzig, Die national-liberal Partei, 1867-1892. Heyck, Die Allgemeine Zeitung, Beiträge zur Geschichte der deutschen Presse, 1898. - Baumgarten et Jolly, Staatsminister Jolly, 1897. — Hauser, Colonies allemandes, 1900. - Blondel, L'essor économique de l'Allemagne, dernière édition, 1900. Lavisse, Trois Empereurs d'Allemagne, 1888. M. Philippson, Friedrich III, 1893. · Le Journal de Frédéric III a été publié dans la Deutsche Rundschau, 1888; voir à ce sujet le rapport de Bismarck dans le Journal officiel du 23 sept. Freytag, Der Kronprinz und die deutsche Kaiserkrone, 1889. Hintzpeter, Kaiser Wilhelm II, 1888. — Parmi les brochures dont on a parlé au moment de leur apparition : Politische Generale am preuss. Hofe seit 1848, 1897. — Douglas, Was wir von unserm Kaiser hoffen dürfen, 1888, etc.

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Les discours de Caprivi ont été publiés par Arndt, à Berlin, 1893. On a publié à la fin du XIXe siècle un assez grand nombre d'études générales, dont quelques-unes sont intéressantes. Parmi ces entreprises de librairie, celle qui a été conçue sur le plan le plus vaste est celle publiée à Berlin par Bondi, Das neunzehnte Jahrhundert in Deutschland's Entwicklung; le 1er volume: Ziegler, Die geistigen und socialen Strömungen, est remarquable. Le volume de Kaufmann, sur l'Histoire politique, est fort médiocre et absolument sans valeur depuis 1870.

CHAPITRE XI

LA RUSSIE

De 1871 à nos jours.

Alexandre II (1870-1881).

La situation en 1871. La première partie du règne d'Alexandre II' avait fini, en mars 1871, par la conférence de Londres et la suppression des clauses les plus humiliantes du traité de Paris; d'autre part, les grandes lois de réforme avaient toutes été promulguées (à l'exception de la loi militaire, 1874). La transformation intérieure de la Russie semblait achevée. Mais, en réalité, le succès diplomatique de 1871 était tout platonique un avenir peu lointain devait montrer à combien de difficultés les Russes se heurteraient encore en Orient, et, d'autre part, en matière de politique intérieure, on n'en était encore qu'aux espérances; pour être complètement efficaces, les réformes réalisées sur le papier supposaient une transformation des mœurs, une élévation soudaine de la culture russe. Or, précisément vers 1870, on commence à douter de la renaissance imprudemment escomptée par les réformateurs de 1862 et 1863.

L'abolition du servage n'a pas encore rendu les paysans sensiblement plus heureux. Écrasés par le payement des

1. Voir ci-dessus, t. XI, p. 523.

indemnités de rachat', ils sont aussi misérables que par le passé; délivrés du joug des seigneurs, ils sont toujours sous celui du mir, de la commune, et leur liberté a peu gagné. Les nobles, de leur côté, après les quelques années d'opulence que leur a valu la liquidation hâtive des indemnités de rachat, commencent à sentir durement les conséquences économiques de la suppression du servage. La main-d'œuvre, jadis gratuite, se fait rare et coûteuse; les domaines seigneuriaux, réduits, donnent moins de revenu; le nombre des propriétés hypothéquées augmente rapidement; et la crise agricole, chaque année plus aiguë, prépare la crise générale qui battra son plein vers 1880.

De même, la réforme administrative n'a pas donné tous les résultats espérés. D'abord, elle est restée incomplète, et depuis 1866, date de l'attentat de Karakozof, nombre de mesures d'exception, soi-disant temporaires, sont venues restreindre la portée des nouvelles institutions. Là même où elles ont fonctionné sans entraves, on peut déjà s'apercevoir que toute réforme administrative non accompagnée d'un progrès des mœurs, n'est qu'un trompe-l'œil; à peine créée, l'administration des zemstva (conseils provinciaux) souffre des vices de l'administration qui l'avait précédée; elle a déjà ses affaires de concussion et de péculat.

Toutes

Développement de l'esprit révolutionnaire. ces désillusions ne pouvaient produire, dans l'intelligence, c'està-dire dans les classes cultivées, jadis si enthousiastes des réformes, qu'une profonde méfiance du gouvernement et des moyens qu'il avait employés pour aboutir à de si piteux résultats. A cette méfiance vint s'ajouter, après les premiers essais de réaction, une violente irritation. Vers 1870, l'opinion s'établit qu'il n'y a plus rien à attendre de l'initiative gouvernementale; que le tsar et ses fonctionnaires ne pourront ni ne voudront se réformer eux-mêmes; qu'il faut chercher, audessous d'eux et, au besoin, contre eux, des agents de progrès plus énergiques. Lesquels?

1. Voir ci-dessus, t. XI, p. 497.

Dès longtemps avant 1870, une portion notable de la jeunesse russe avait subi l'influence des doctrines les plus avancées de l'Occident. Sortis libéraux de Russie, les Herzen, les Bakounine étaient vite devenus, en exil, des révolutionnaires socialistes ou anarchistes; en Russie même, dès les premières années du règne, les Tchernychevski, les Dobrolioubof avaient été avec toutes les précautions que leur imposait la censure — des représentants et des propagateurs du radicalisme. Sous leur influence s'était formée cette génération de jeunes gens que Tourguénief avait baptisés du nom de nihilistes. Rompant en visière à toutes les traditions russes, religieuses ou familiales, des jeunes gens et des jeunes filles, par centaines, s'en étaient allés à l'étranger, pour y chercher l'enseignement scientifique des Universités sans doute, mais encore et surtout l'initiation libre aux doctrines que le gouvernement russe proscrivait.

Il semble bien, du reste, que jusque vers 1870 il se soit agi, pour toute cette jeunesse, plutôt d'émancipation individuelle que de transformation politique ou sociale. Après 1870, il n'en est plus de même. La Commune de Paris donne une forme plus. précise aux rêves confus des émigrés russes : « Ce n'est pas en vain, écrira plus tard le révolutionnaire Lavrof, que nous avons vu se dérouler sa tragédie ». Mal comprise, elle leur apparaît comme le prodrome d'une révolution sociale, imminente, qui s'étendra à toute l'Europe. Dans les Universités, en Suisse surtout, à Zurich et à Genève, les étudiantes et étudiants russes se trouvent en contact avec les proscrits de la Commune, et s'imprègnent de leurs leçons jusqu'au jour où le gouvernement de Pétersbourg, inquiet de cette accumulation d'éléments révolutionnaires, ordonne à tous ses nationaux étudiant en Suisse de rentrer en Russie (1873).

Là, suspects dès le premier jour et rappelés sans cesse, par les vexations de la police, à leurs convictions révolutionnaires, ces jeunes gens ne pouvaient pas ne pas désirer d'agir, mais comment s'y prendre? Les paysans et les ouvriers, les quatrevingt-dix-sept centièmes de la population, se désintéressaient de réformes qu'ils ne pouvaient comprendre. Il fallait donc,

si l'on voulait donner des assises solides au progrès russe, aller au peuple, ébranler sa foi traditionnelle en Dieu et le Tsar, lui faire comprendre son abjection et la possibilité d'en sortir.

Notre but, expliquera plus tard Sophie Bardine devant le tribunal de Moscou, ç'a été de faire pénétrer dans la conscience du peuple l'idéal d'une organisation meilleure, plus conforme à la justice, d'éveiller l'idéal encore vague qui dort en lui; d'indiquer les vices de l'organisation actuelle, afin de prévenir le retour des mêmes erreurs... »

On peut évaluer le nombre des missionnaires qui sont ainsi allés au peuple, de 1872 à 1878, à deux ou trois mille personnes des deux sexes appartenant toutes à l'intelligence, la plupart à la noblesse, quelques-unes au prolétariat des gymnases et des universités; parmi ces missionnaires, des aristocrates de naissance, comme Sophie Perovskaia, la petite-fille du chef de la première expédition contre Khiva, coudoyaient des fils de paysans, auxquels un hasard avait permis de s'instruire et de sortir de leur classe, comme ce Jeliabof, dont on retrouvera le nom dans tous les incidents de la crise révolutionnaire, jusqu'à la mort d'Alexandre II. Munis de diplômes, ingénieurs, médecins, sages-femmes, instituteurs, institutrices, ils se répandent dans les campagnes, isolés, ou quelquefois par couples qu'unit un mariage fictif; ils se servent de leurs connaissances techniques pour gagner la confiance du paysan; puis, cette confiance acquise, ils lui lisent, en les commentant, des pamphlets révolutionnaires. C'est là la première phase de la propagande, la plus stérile: le paysan ne comprend pas ces gens d'une autre classe et leur jargon bourré d'occidentalismes; souvent, il est le premier à les dénoncer aux autorités qui ont, d'ailleurs, mille moyens de surveiller l'activité de ces « intellectuels » isolés au milieu des ruraux. Il faut donc faire mieux peu à peu, les révolutionnaires apprennent à connaître les fibres sensibles du paysan russe; dans le Nord, ils prèchent le socialisme agraire, la reprise aux seigneurs des terres que l'abolition du servage leur a laissées; dans le Sud, ils tâchent de réveiller le souvenir des libertés cosaques. En même temps, ils abandonnent la livrée de l'intelligence, ils se font peuple; tel,

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