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tembre) et de Tjakra-Nagara (18 novembre); le Rajah s'enfuit au nord-est de cette dernière ville, à Sasari, où il tomba entre les mains des Hollandais; transporté à Batavia, il y mourut en mai 1895; sa dynastie finit avec lui.

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Borneo. Successivement les Hollandais avaient signé des traités avec les princes indigènes de Pontianak et Sambas, de Mampawa et Landak (1818-1819) chez lesquels ils installèrent des agents. Les colons chinois, qui étaient turbulents, furent définitivement réduits en 1853-1856. Dans le sud-est, des traités en 1817, 1823 et 1826 réduisirent le sultan de Banjarmasin aux bassins de la Nagara et de la Martapoura. En un mot les Hollandais annexèrent tous les États de la côte orientale jusqu'aux possessions de la North Borneo Company.

Le sultan de Bruneï, au nord-ouest de l'ile, qui est encore indépendant, céda en 1841, moyennant une rente annuelle, la partie méridionale de ses États à l'Anglais James Brooke, qui en fit la principauté indépendante de Sarawak et prit le titre de Rajah; il eut pour successeur en 1868 son neveu sir Charles Johnson Brooke, qui se plaça, le 14 juin 1888, sous la protection du gouvernement britannique; en 1877 et 1878 les sultans de Bruneï et de Soulou (Soloh) cédèrent un grand territoire dans le nord de l'île à sir Alfred Dent, qui constitua pour l'exploiter la British North Borneo Company, laquelle reçut une charte royale le 1er novembre 1881 et est placée depuis 1888 sous le protectorat britannique. Enfin le sultan de Bruneï a cédé à l'Angleterre, au large de la côte, l'île de Labuan (1846), qui est administrée par un gouverneur.

Timor. Par le traité de Lisbonne (20 avril 1849), le Portugal ne conserve que le nord-est de l'île; il abandonne également à la Hollande ses droits sur la pointe orientale de Florès.

Ce magnifique domaine colonial verrait sa prospérité s'accroître encore, si la crainte de créer d'importants intérêts étrangers et de servir par suite de prétexte aux convoitises de grandes puissances ne modérait pas outre mesure l'afflux de capitaux. Presqu'ile Malaise. - Par suite des conquêtes de 1795, puis par le traité de 1824 avec la Hollande, la Grande-Bretagne

a acquis dans la péninsule malaise des territoires qu'elle a augmentés depuis et dont nous allons retracer l'histoire brièvement. On peut diviser ces possessions (Straits Settlements, établissements du Détroit) en 1° Colonies britanniques; 2° États protégés; 3° Élat indépendant.

1° Colonies britanniques. - Ces colonies comprennent : Pinang, la province Wellesley, les Dindings, Malacca et Singapore.

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Pinang. Cette île fut l'établissement principal jusqu'en 1837, époque à laquelle le siège du gouvernement fut transféré à Singapore; elle devint colonie de la Couronne en 1867, et était administrée par un lieutenant-gouverneur; depuis 1880 elle est, ainsi que Malacca, gouvernée par un « Resident Councillor ». Province Wellesley. Un traité avec le Siam en 1831, une cession de territoire par ce même pays en 1867 et par l'État de Perak en 1874 (Trans-Krian) ont complété les limites de cet établissement; il est administrativement sous la dépendance de Pinang. Dindings. Ce groupe d'îles dont les principales sont Poulo Pangkor, la plus grande, et Little Dindings, est passé en 1886 de l'administration de Perak à celle des Straits Settlements. Malacca. Annexé définitivement en 1824, ce territoire a été augmenté depuis de Naning et de Jelli. La question de Naning fut réglée à la suite de deux guerres (1831 et 1832) et d'un traité (1833). Singapore. Cette île, devenue, avec les établissements précédents, colonie de la Couronne en avril 1867, est administrée par un gouverneur dont le premier (avril 1867) a été le colonel Sir H. SaintGeorge Ord.

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2oÉtats protégés.- Ces États indigènes comprennent Perak, Selangor, Sungei Ujong, les Negri Sembilan, Jelebu et Pahang. - Perak, soumis par les Siamois en 1818, fut par ces derniers, par un traité (1822) passé avec la Compagnie des Indes orientales, reconnu indépendant sous protectorat britannique. En 1874 des actes de piraterie amenèrent l'intervention de Sir Andrew Clarke, gouverneur des Straits Settlements, et par le traité de Pangkor (20 janvier 1874) un résident anglais fut nommé sur la demande du sultan Abdullah. - Selangor. En 1867, le

frère du sultan de Kedah, Tunku Dia Udin, gendre du sultan de Selangor, nommé par celui-ci son vice-roi, fut attaqué par Raja Mahdi (petit-fils du sultan de Selangor); la guerre dura de 1867 à 1873, époque à laquelle le bandaharah de Pahang intervint sur la demande du gouverneur des Straits Settlements, et un résident anglais (J.-G. Davidson) fut nommé. — Sungei Ujong. Des querelles entre cet État et celui voisin de Rambow (Rembau) amenèrent en 1873 l'intervention anglaise et la nomination d'un résident. Negri Sembilan. Ces « neuf États avaient accepté en mars 1881 l'arbitrage du gouverneur, alors Sir Frederick Weld; ils se sont placés en 1887 sous le protectorat britannique. Jelebu. Jadis un des Negri Sembilan, reçut en juin 1885 un percepteur, puis un résident anglais en 1889. Pahang. Pendant longtemps cet État a été considéré comme dépendant de Djohore; les limites furent fixées entre les deux États en 1868. Après des arrangements en 1886 et en 1887, un résident anglais a été nommé en 1888; il a eu à réprimer une insurrection en 1892.

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3° État indépendant. Djohore. Le chef de Djohore porta le titre, inconnu en Malaisie, de Maharaja, de 1868 à 1887, époque à laquelle l'Angleterre lui reconnut celui de sultan. L'indépendance de cet État, le plus méridional de la péninsule malaise, est naturellement à la merci de son puissant voisin, créancier de son souverain.

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- E. J. Reed, M. de la Mazelière, Essai sur l'histoire

Voir ci-dessus, t. X,

1004. p.

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Indes néerlandaises. W. Cool, With the Dutch in the East, Londres, 1897, gr. in-8. ley-Bert, Java et ses habitants, 1900.

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CHAPITRE XXVI

LE PARTAGE DE L'AFRIQUE

Caractère de la dernière période de l'histoire de l'Afrique. L'histoire de l'Afrique est entrée depuis une vingtaine d'années dans une phase toute nouvelle celle du partage. D'ailleurs elle est en elle-même fort récente et singulièrement vide. Au xve siècle les Portugais découvrirent le pourtour de ce continent et poussèrent même à l'intérieur des explorations dont ils gardèrent jalousement le secret. Et l'Europe, occupée de l'Amérique, de l'Asie, présentant une richesse plus immédiate et plus éclatante, et encore plus de ses interminables querelles intestines, n'eut guère le temps de songer à l'Afrique, située cependant presque en vue de ses rivages, que pour acheter aux roitelets du littoral des millions d'esclaves. L'Afrique ne l'attirait pas; ses contrées du nord, occupées par des musulmans belliqueux, presque aussi bien armés et organisés que les Européens de l'époque, repoussaient ces derniers par la force. Quant au reste du continent, il ne présentait ni des villes comme Delhi ou Bénarès, ni des eldorados tels que le Pérou ou le Mexique, et on ne le considérait guère que comme apte à fournir le « bois d'ébène » nécessaire au travail des plantations d'Amérique. Aussi les stations des Portugais, puis des Français, des Hollandais et des Anglais sur les côtes ne furent-elles que des postes de traite, n'ayant pas d'influence directe sur les immen

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