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temps de paix. Ils sont composés de neuf compagnies. Les officiers sont choisis parmi les officiers retraités, démissionnaires ou à brevet, et parmi les sous-officiers libérés auxquels on a voulu accorder une distinction spéciale; et à leur défaut parmi les sous-officiers les plus méritants de la dernière classe de la réserve. Les officiers retraités avant trente ans de service en feront partie jusqu'à l'âge de cinquante-cinq ans, si les besoins l'exigent et s'ils ont la vigueur nécessaire. Les sous-officiers et caporaux sont pris dans les deux dernières classes de la réserve. Les cadres touchent la solde affectée au grade pendant la durée du rappel à l'activité. Ils sont réunis une fois par an, sur l'ordre du général de division, qui en passe la

revue.

Les bataillons de remplacement sont destinés à recevoir, instruire et encadrer les réserves qui n'ont pas encore été appelées à rejoindre les bataillons actifs et la classe des jeunes soldats la première à appeler.

Ils peuvent être mobilisés et réunis en régiments, brigades et divisions. Ils servent alors à assurer les communications de l'armée, à fournir les garnisons des villes conquises, etc.

Les six premières compagnies forment les bataillons de marche, les trois autres restent au dépôt de la division. Elles sont composées exclusivement de recrues. Les hommes de la réserve qui ne font partie ni des bataillons actifs, ni des bataillons de

marche, forment des détachements destinés à combler les vides des effectifs.

A chaque division sont attachés un sous-intendant et un adjoint. Le sous-intendant part avec la division. L'adjoint reste pour administrer les quatre bataillons de remplacement de la division, surveiller les magasins, assurer leur approvisionnement, faire diriger sur les bataillons actifs les effets dont ils peuvent avoir besoin et contrôler la comptabilité centrale des corps. Il a, à cet effet, sous ses ordres des adjudants d'administration et des secrétaires, pris dans la réserve, et qui forment un bureau à part pour chaque corps.

Reconstitution des cadres.

L'une des questions les plus délicates de la réorganisation de l'armée est sans contredit la reconstitution des cadres. Les huit corps de l'armée du Rhin comptent plus de douze mille officiers, dont les droits sont garantis par la loi de 1834, et qui, du reste, ont fait bravement leur devoir. Ils ne peuvent être rendus responsables des défauts de l'organisation militaire du pays et des fautes stratégiques qui ont marqué les débuts de la campagne. Lorsque cette première armée a été anéantie, on en a formé une seconde. On en a composé les cadres avec les éléments restant de l'ancienne armée et avec un grand nombre d'officiers et de sous-officiers qui avaient renoncé à leur carrière. Beaucoup

désirent continuer à servir. On ne peut le refuser à ceux qui ont acquis des droits à la gratitude du pays, et il serait malheureux que l'expérience qu'ils ont acquise fût perdue pour l'armée. Une commission sera sans doute chargée de faire ce classement et d'attribuer à chacun le grade dans lequel il pourra être maintenu. Elle aura une mission délicate à remplir. Si elle se montre trop faible, elle jettera la déconsidération sur les différents degrés de la hiérarchie et portera une atteinte sensible à l'esprit de discipline. Elle commettrait en outre une véritable injustice envers les officiers de la première armée, dont les droits ont été acquis sur vingt champs de bataille et qui ont toujours été victorieux partout où la lutte n'a pas été trop disproportionnée. En se montrant trop sévère, la commission agirait contre la dignité et l'intérêt du pays, qui entend récompenser ceux qui l'ont servi dans des moments si difficiles.

Maintenir les cadres de l'armée dans les conditions où ils se trouvaient avant la guerre, c'est descendre au rang de puissance de second ordre et nous obliger à envoyer en demi-solde un grand nombre d'officiers, dépense qui serait improductive pour l'État. N'est-il pas préférable d'élargir les cadres, de donner de suite à notre organisation militaire les développements qu'exige notre sûreté?

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Économie sur la solde.

La solde avait été augmentée en 1868, en raison de l'accroissement des fortunes particulières et de la dépréciation de l'argent. N'est-il pas juste de la ramener à son chiffre primitif, alors que les revenus de l'État et ceux des particuliers se trouvent si amoindris par la guerre? Si cette mesure est trouvée trop radicale, un dixième de la différence de solde pourrait être rendu chaque année. L'augmentation suivrait la progression probable de la reprise des affaires et l'accroissement de la fortune publique.

Du reste, nous avons un problème à résoudre : élargir les cadres de l'armée de manière à encadrer à un moment donné 1,200,000 hommes instruits et équipés et mettre les dépenses du budget de la guerre en rapport avec notre nouvelle situation financière. Ce n'est que par les économies et la suppression de non-valeurs qu'il est possible d'y arriver. En ramenant la solde des officiers supérieurs à ce qu'elle était il y a trois ans et en diminuant celle des officiers subalternes de 300 francs (elle avait été augmentée de 500 à 600 francs depuis douze ans), nous obtenons, pour l'infanterie seule, une économie de 3 millions 400 mille francs.

La diminution de solde sera fictive pour le plus

grand nombre. Par suite de l'augmentation des cadres on arrivera plus vite au grade supérieur, et l'on se trouvera largement indemnisé.

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Suppression de la garde mobile.

Le service étant obligatoire et le même pour tous, la garde mobile n'a plus sa raison d'être. Les dépenses prévues étaient de 10 millions, et encore cette somme atteignait-elle à peine le tiers des dépenses auxquelles son organisation complète aurait entraîné. Les 13,400,000 francs obtenus par la réduction de la solde et la suppression de la garde mobile permettent de doubler le nombre des régiments d'infanterie, en tenant compte de la suppression des bataillons de dépôt, des non-valeurs de l'ancienne organisation et des trois régiments de zouaves.

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