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bureau, la masse d'entretien et les différentes dépenses d'administration en dehors de l'état-major et des batteries, peuvent s'évaluer à 35,000 francs par régiment, 210,000 francs pour les sept à créer.

Ces 1,781,100 francs pourraient être couverts par les économies résultant de la solde des officiers d'artillerie, 1,005,200 francs et 774,800 francs à prendre sur les réductions à faire sur les cadres de l'état-major général.

GÉNIE.

La nouvelle situation faite à la France, au point de vue de la défense de son territoire, crée de grandes obligations au génie militaire. Ce qui semble évident tout d'abord, c'est la nécessité de porter le nombre de ses compagnies à quatre-vingt-quatre, vingt-huit par régiment à quatre par bataillons, pour que trois compagnies puissent toujours être détachées à chaque corps d'armée. Les 458,090 fr. de réduction de solde couvriront facilement cette augmentation de cadres. La compagnie de réserve de chaque corps d'armée pourrait être composée de deux sections, l'une de chemin de fer, et l'autre de télégraphie.

Les ingénieurs et les employés des télégraphes sortis de l'École polytechnique pourraient être inscrits dans les cadres de ces compagnies; ils pourraient être requis jusqu'à l'âge de trente ans. Ils payeraient ainsi leur dette à la défense de leur pays.

COMPOSITION D'UN CORPS D'ARMÉE A DEUX DIVISIONS SUR LE PIED DE GUERRE, Y COMPRIS LES RÉSERVES.

Compagnies de génie, trois à 150 h. 450h. Bataillon de chasseurs..

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: •

Régiments d'infanterie, huit à 2,800 h. Un régiment de cavalerie à sept escadrons..

Dix batteries d'artillerie à 160 hom. .

Cinq compagnies du train d'artillerie et détachements d'artillerie à pied, d'ouvriers d'artillerie et d'artificiers..

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1,000 22,200

900

1,600

26,150h.

750

La réserve de chaque corps d'armée comprendra :

Huit bataillons d'infanterie de remplacement, prêts à être mobilisés, à 900 h. . Huit dépôts de recrues à 600 hommes. Huit détachements de 1,000 hommes divisés en détachements de 150 hommes prêts à combler les vides

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L'escadron de cavalerie de dépôt prêt à marcher avec le bataillon de remplacement.

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Trois escadrons de remplacement pour

26,900h.

7,200

4,800

8,000

160

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recevoir les hommes et les chevaux de la réserve et les envoyer à l'armée active..

Deux batteries d'artillerie destinées aux brigades et divisions de remplacement..

47,060 h.

500

320

Un détachement de réserve destiné à combler les vides de l'artillerie et du train d'artillerie, et divisé en fractions de 150 hommes, commandées par un officier. 1,000 Réserve des trois compagnies du génie, détachement prêt à marcher. .

200

49,080 h.

Ce qui nous donne un total de 1,278,680 hommes pour les vingt-six corps d'armée.

La division de cavalerie de réserve, le train du génie, les transports de l'administration, peuvent être évalués à 30,000 hommes environ : l'effectif de l'armée active atteindrait donc le chiffre de 1,308,000 hommes avec ses réserves. Les deux cents dépôts formés des trois dernières compagnies de chaque bataillon maintiendraient l'ordre dans l'intérieur, et 100,000 hommes pris dans les réserves de l'infanterie et de l'artillerie, des populations des places fortes ou des environs, organisées en bataillons et en batteries de garde nationale, formeraient les garnisons des places fortes et camps retranchés. Les officiers, pris parmi les anciens officiers et les officiers à brevet, seraient nommés par le ministre. Les généraux de division en passeraient la revue plu

sieurs fois par an. C'est donc un minimum de 1,308,000 hommes pour l'armée active que doit fournir la nouvelle loi de recrutement, et nous avons vu qu'elle nous en donnait 1,500,000 dont 1,320,000 prêts à entrer en campagne de suite.

ENDIVISIONNEMENT DE L'ARMÉE.

Les troupes en garnison à Paris et à Lyon étaient seules endivisionnées en temps de paix. Les régiments d'infanterie étaient disséminés sur toute la surface de la France, sans aucun lien entre eux. Aussitôt l'ordre de mobilisation donné, ils étaient réunis par quatre; on leur adjoignait un bataillon de chasseurs, trois batteries d'artillerie, et la division se trouvait constituée. Elle était commandée par des généraux qui, souvent, ne se connaissaient pas entre eux, et aussi inconnus de leurs étatsmajors que de la troupe qu'ils étaient appelés à commander. Chacun se tenait sur la défensive, aussi bien les chefs que les subordonnés.

Les mille détails qui surgissent au moment d'une entrée en campagne, et qui sont d'une si grande importance pour le maintien de l'ordre et de la discipline, obligeaient les chefs de corps à provoquer des mesures qui n'avaient pas été prévues par le commandement. Des susceptibilités fàcheuses en étaient quelquefois la conséquence. Et c'est dans de

pareilles conditions que, huit jours après, l'armée marchait à l'ennemi!

Quels liens pouvaient exister entre de pareils éléments? Pour éviter de si graves inconvénients, il serait utile d'avoir toujours l'armée fractionnée en corps d'armée, divisions et brigades. Les généraux, connaissant la valeur des éléments qui sont sous leurs ordres, et les diverses aptitudes de leurs subordonnés, utiliseraient plus facilement les forces vives de leurs divisions. Le disséminement des garnisons a été un obstacle jusqu'ici; mais la suppression des dépôts donnera plus d'homogénéité aux régiments, et, comme il n'est pas indispensable qu'une brigade ou une division se trouvent réunies dans la même ville, le général de brigade ou de division n'en exercera pas moins son commandement.

Le cadre de l'état-major général compte quatrevingts généraux de division et cent soixante généraux de brigade. Ces cadres sont très-suffisants pour vingt-six corps d'armée. Les opérations de recrutement seraient suivies dans les départements par un des généraux de brigade, ou un des officiers supérieurs dont les corps se recrutent dans le département. Ce serait une occasion de passer en revue les réserves. Les affaires militaires des départements seraient confiées aux généraux commandant les brigades casernées sur les lieux mêmes. Un officier supérieur serait détaché dans les départements qui n'ont pas de garnisons. Le corps d'état

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