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frère Jean: il la dissipa et tourna ensuite ses armes contre Philippe-Auguste qui avait aussi profité de sa longue absence pour former diverses entreprises sur la Normandie. Après plusieurs combats les deux monarques se réconcilièrent; mais Richard, ayant ensuite vainement réclamé un trésor découvert par le comte de Limoges dans le château de Chalus, vint mettre le siége de vant cette place, et y fut atteint d'un coup de flèche, dont il mourut peu après en 1199, à l'âge de 42 ans.

* RICHARD II, roi d'Angleterre, né à Bordeaux en 1366, était fils du célèbre Edouard, prince de Galles, surnommé le prince Noir, alors gouverneur de la Guienne (voyez EDOUARD). Déclaré héritier présomptif de la couronne par son aïeul, Edouard III, le jeune Richard succéda à ce prince en 1377, mais à peine était-il monte sur le trône, sous la tutelle de ses oncles, qu'il se vit entouré de nombreuses factions, contre lesquelles il lutta en vain pendant toute la durée de son règne. Sa faiblesse, ses dépenses excessives au milieu des calamités publiques et son défaut de moyens achevèrent de le perdre dans l'esprit de toute la nation. Jeté dans les fers par le duc d'Herefort, fils du duc de Lancastre, qui usurpa la couronne sous le nom de Henri IV (voyez ce nom), l'infortuné monarque déclara qu'il était indigne de réguer, et mourut assassiné dans sa prison en 1400.

* RICHARD III, roi d'Angleterre, né en 1452, porta d'abord le titre de duc de Glocester. S'étant emparé du pouvoir à la mort de son frère Edouard IV, il obtint par adresse la garde des deux fils de ce prince, Edouard V et le duc d'York, les fit conduire à la Tour de Londres sous prétexte de leur sûreté, et mit alors tout en œuvre pour usurper la couronne. Il l'obtint le 22 juin 1483, et donna, dit-on, presque aussitôt l'ordre barbare de faire périr les jeunes captifs. Ce crime, dont l'accuse la voix de ses contemporains et bien plus encore celle des générations suivantes, est révoqué en doute par quelques écrivains, entre autres par Horace Walpole, qui eut l'honneur d'avoir Louis XVI pour traducteur. Quoi qu'il en soit de cette diversité d'opinions, Richard, après cet horrible attentat, se fit couronner une seconde fois dans la cathédrale d'York, et proclama son fils prince de Galles. Mais tandis qu'il prenait ainsi ses mesures pour perpétuer la royauté dans sa famille, le comte de

Richemont, aidé d'un parti puissant, débarquait en Angleterre pour la lui disputer. En vain Richard fit décapiter le duc de Buckingham et quelques autres partisans du comte; obligé de combattre ce dangereux rival, et bientôt abandonné des siens, il perit les armes à la main, en 1485, et la couronne dont il avait orné son casque fut placée à l'instant même sur la tête du vainqueur qui régna sous le nom de Henri VII (voyez ce nom). On doit à M. J. Rey des Essais historiques et critiques sur Richard III, Paris, 1818, I vol. in-8o, qu'on peut consulter avec fruit.

* RICHARD, comte de Cornouailles et de Poitou, n'est pas placé par les historiens au nombre des empereurs d'Allemagne, quoique des documents authentiques prouvent qu'il en a réellement exercé tous les droits pendant l'espace de 15 ans. Né en 1209, de Jean Sans-Terre et d'Isabelle d'Angoulême, il se distingua d'abord en Guienne, où il avait été envoyé par Henri III, son frère, et s'embarqua ensuite pour la Palestine, où il se montra digne héritier du nom et de la valeur de Richard Coeur-de-Lion, son oncle. Obligé cependant de quitter comme lui la Terre-Sainte sans avoir triomphé des infideles, il revint dans sa patrie et rendit de nouveaux services à Henri III, dans la guerre que ce prince eut à soutenir contre les Français. Ce fut à la suite de ces diverses expéditions, et au milieu des factions qui déchiraient l'empire germanique, que Richard fut choisi, par une partie des électeurs, pour régner au préjudice de l'infortuné Conradin (voyez ce nom), qu'on avait résolu de dépouiller. Couronné à Aix-laChapelle en 1257, Richard se signala par sa magnificence, ses libéralités, ses talents et la sagesse de son administration. Mais les troubles d'Angleterre l'ayant forcé d'y retourner plusieurs fois pour combattre les rebelles, il fut fait prisonnier en 1264 par Simon de Montfort (voyez ce nom), et ne recouvra sa liberté qu'après quatorze mois d'une captivité très-rigoureuse. Enfin de retour en Allemagne, en 1268, il abolit plusieurs impôts, facilita le commerce, répandit ses bienfaits avec un rare discernement, et mourut en 1272, avec la réputation d'un des plus grands princes de son temps. Nous avons deux Histoires de Richard, écrites en allemand.

* RICHARD (CLAUDE), savant jésuite, né à Ornans, dans le comté de Bourgogne,

en 1589, mort en 1664, fut nommé par le roi d'Espagne, Philippe IV, professeur de mathématiques au collège qui venait d'être fondé à Madrid, et occupa cette chaire pendant 40 ans, avec autant de zèle que de succès. On lui doit : une édition des OEuvres d'Archimède, avec des notes, Paris, 1626, in-fol., ou 1646; Commentarius in omnes libros Euclidis, Anvers, 1645, in-4o; Comment. in Apollonii Pergæi Conicorum libros IV, ibid., 1655, in-fol., fig. Il fut aussi l'inventeur d'une montre magnétique au moyen de laquelle on connaissait l'heure qu'il était dans toutes les parties de la terre. * RICHARD (MARTIN), peintre, né à Anvers à la fin du 16e siècle, était venu au monde avec un bras gauche seulement. Malgré cette mutilation, il acquit un talent remarquable comme paysagiste. On estimait ses tableaux, qu'il ornait de belles fabriques. Le célèbre Van Dyck faisait grand cas de cet artiste, et voulut avoir son portrait. Richard mourut en 1636, âgé de 45 ans. Son frère, David RICHARD, s'appliqua aussi à la peinture, mais avec beaucoup moins de succès.

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* RICHARD (JEAN), écrivain plus labo rieux que profond, né à Verdun en 1639, mort à Paris en 1719, avait étudié la théologie avec succès, et il consacra toute sa vie, quoiqu'il fut laïc et marié, à la composition de sermons et de prônes, ou à des compilations en ce genre de littérature, qui pouvaient être utiles à ceux qui se livrent à la carrière de la prédication.

* RICHARD (RENÉ), historiographe de France, né à Saumur en 1654, entra de bonne heure dans la congrégation de l'Oratoire, devint dans la suite doyen du chapitre de Sainte-Opportune, à Paris, et mourut en 1727. On a de lui plusieurs ouvrages qui annoncent pour la plupart un esprit faux et singulier. Les principaux sont : Parallèle du cardinal de Richelieu et du cardinal Mazarin, Paris, 1704 et 1716, in-12; Maximes chrétiennes, et le Choix d'un bon directeur.

RICHARD (CHARLES-LOUIS), théologien, religieux de l'ordre de Saint-Dominique, né en 1711 à Blainville-sur-l'Eau, en Lorraine, s'était fait connaitre par un grand nombre d'écrits, où il s'attachait principalement à la défense des principes religieux, lorsque la révolution éclata. S'étant prononcé avec force contre le serment exigé des prêtres, il fut obligé de se réfugier en Bel

gique et continua de publier divers opuscules analogues à ses opinions. Il fut découvert à Mons en 1794, et traduit devant une commission militaire qui le condamna à être fusillé comme auteur d'un écrit intitulé : Parallèle des Juifs qui ont crucifié JésusChrist, avec les Français qui ont tué leur roi. Le P. Richard subit son jugement avec tout le calme de la vertu.

* RICHARD (Louis-Claude-MARIE), savant botaniste né à Versailles en 1754, était fils du jardinier du roi à Auteuil, homme fort instruit, et neveu du directeur des jardins de Trianon, où se trouvaient alors réunies les productions les plus belles et les plus rares de deux hémisphères. Ce fut là que le jeune Richard, dont les dispositions avaient été cultivées de très-bonne heure, prit le goût de la botanique, et qu'il résolut de se consacrer à l'étude de cette science. Pressé par sa famille de choisir l'état ecclésiastique, où l'archevêque de Paris lui promettait sa protection, il résista à toutes les instances, et s'échappa même, dit-on, de la maison de son père pour venir à Paris se livrer sans contrainte à sa science favorite. Les dures privations auxquelles il fut soumis dans les premiers temps, loin d'ébranler sa vocation, ne firent, pour ainsi dire, qu'augmenter en lui l'ardeur du travail : possédant déjà à un haut degré le talent du dessin, il se mit à donner des leçons qui, non-seulement lui procurèrent de l'aisance, mais le mirent bientôt à même de faire des économies ; et il poursuivit alors l'étude des sciences naturelles avec un tel succès, qu'en 1781 l'Académie des sciences le proposa auroi pour un voyage dans la Guiane française et aux Antilles. Louis XVI, qui connaissait Richard dès son enfance, approuva le choix de l'Académie, et promit de récompenser le jeune naturaliste à son retour, en lui donnant une place analogue à ses goûts. Heureux d'une mission qui était depuis longtemps l'objet de tous ses vœux, Richard s'embarqua pour Cayenne, y fit un séjour de quelques mois, parcourut ensuite une grande partie de la Guiane, le Martinique, la Guadeloupe, la Jamaïque, Saint-Thomas et la plupart des îles situées à l'entrée du golfe du Mexique, et amassa ainsi les plus riches collections en tous genres. Mais huit ans passés dans ces courses à la fois instructives et périlleuses épuisèrent sa santé et ses ressources pécuniaires en vain il écrivit en France pour obtenir le remboursement

de ses frais, toutes ses demandes restèrent sans réponse: on était alors en 1789; et lorsqu'il revint dans sa patrie pour y réclamer la récompense due à ses services, il n'y trouva que des maux à déplorer, et fut long-temps réduit à un état de gêne que le délabrement de sa santé rendait encore plus cruel. Enfin un autre ordre de choses vint améliorer la position de cet estimable savant : nommé à la chaire de botanique et quelques années plus tard membre de la première classe de l'Institut, dans la section de zoologie et d'anatomie comparée, il s'acquit bientôt une grande réputation dans l'enseignement, et publia plusieurs Mémoires qui ont puissamment contribué aux progrès de la botanique. L'influence qu'il a exercée dans cette science se fera sentir surtout par les travaux de ceux qui se sont pénétrés de ses principes et qui marchent sur ses traces. Richard mourut en 1821, honoré de l'estime des savants les plus distingués de l'Europe. Il était membre correspondant de la Société royale de Londres et chevalier de la Légiond'Honneur. Outre les écrits qu'il a publiés dans les Mémoires de l'Institut, dans les Annales du Muséum, et dans divers autres recueils scientifiques, on a de lui: Dictionnaire élémentaire de botanique, Amsterdam, 1800, in-8°, édition presque entièrement refondue du travail de Bulliard; Démonstration botanique ou Analyse du fruit considéré en général, Paris, 1808, in-8°. Cet ouvrage, très-remarquable par son extrême concision et les idées exactes qu'il renferme, a été traduit dans plusieurs langues. Richard a laissé un fils qui parcourt aujourd'hui la même carrière avec beaucoup de succès.

* RICHARD DE CIRENCESTER, histo rien anglais, bénédictin dans le monastère de Saint-Pierre à Westminster, où il mourut en 1401, est auteur d'un ouvrage sur l'état ancien de la Grande-Bretagne, qui fut longtemps oublié, mais que Ch. Jul. Bertram, professeur de langue anglaise à l'Académie de marine de Copenhague, publia dans cette ville en 1757, en y joignant ce qui nous reste de Gildas et de Nennius, sous ce titre : Britannicarum gentium hist. antiq. scriptores tres, Ricardus Corinensis, Gildas Badonicus, Nennius Banchorensis, etc. On en a donné une seconde édition en 1809, où le texte est accompagné d'une traduction anglaise. On cite aussi de Richard de Cirencester: Historia ab Hengistá ad ann. 1348. * RICHARD DE HANTESIERK (le

baron), médecin de l'hôpital militaire de Sarre-Louis. Ses services furent récompensés par des lettres de noblesse et la décoration de l'ordre de Saint-Michel. Nous ignorons l'époque de la mort de ce médecin administrateur de qui on a un bon Recueil d'observations de médecine des hôpitaux militaires, 1766-72, 2 vol. in-4o.

* RICHARDOT (FRANÇOIS), évêque d'Arras, et l'un des premiers orateurs du 16 siècle, né à Morei, dans le bailliage de Vesoul, en 1507, embrassa la vie religieuse chez les augustins de Champlitte, où il se fit bientôt remarquer par son éloquence, son érudition et ses vertus. Après avoir professé la théologie à Tournai et à Paris, il visita l'Italie, se lia avec les savants les plus distingués de l'époque, et s'arrêta ensuite à Ferrare, où la duchesse Renée de France (voyez ce nom) l'accueillit avec toute la bienveillance qu'elle montrait ordinairement aux hommes de talent qui visitaient sa cour. Mais, devenu par là même suspect au duc de Ferrare, Richardot éprouva diverses persécutions de la part de ce prince, fut même renfermé au château de Rubiera, et n'en sortit qu'après s'être pleinement justifié par deux lettres adressées au duc et qui ont été conservées. S'étant immédiatemeat après rendu à Rome, Richardot y fut relevé des vœux monastiques, rentra en France et vint à Besançon, où il combattit avec succès les progrès de l'hérésie, et obtint plusieurs dignités ecclésiastiques. Appelé ensuite dans le diocèse d'Arras par le cardinal de Granvelle, il fut choisi par la gouvernante des Pays-Bas ( Marie, reine-douairière de Hon. grie), pour prononcer, en présence de Philippe II et de sa cour, l'éloge funèbre de Charles-Quint, et ne démentit point dans cette occasion la haute réputation qu'il s'était acquise. Richardot succéda bientôt après sur le siége épiscopal d'Arras au cardinal de Grauvelle, qui passait à l'archevêché de Malines, et ce fut alors qu'il put se livrer à tonte l'ardeur de son zèle pour les progrès de la religion, des sciences et des lettres. L'établissement d'une université dans la ville de Douai, où il se plaisait souvent à expliquer lui-même aux élèves les passages les plus difficiles de l'Écriture, le discours remarquable, sur les études ecclésiastiques, qu'il prononça au concile de Trente, où il avait été député par le roi d'Espagne, enfin ses instructions multipliées à son troupeau, prouvent évidemment que ce prélat était un

des hommes les plus éclairés et les plus vertueux de son temps. Tout annonce aussi que son ame était supérieure à la crainte : on raconte qu'un jour pendant qu'il prêchait à、 Armentières, un furieux osa lui tirer un coup de fusil, et que, sans être ému de cet attentat, il rassura son auditoire, et continua son discours avec autant de force et de chaleur qu'il l'avait commencé. Richardot mourut en 1574. Ses principaux ouvrages sont : Oraisons funèbres de l'empereur CharlesQuint, de Marie de Hongrie, gouvernante des Pays-Bas, et de Marie, reine d'Angleterre; Anvers, 1558, in fol., très-rare; Oraisons funèbres de la reine d'Espagne, madame Élisabeth de France et de l'infant don Carlos; Anvers, 1569, in-8°; des sermons et des discours prononcés au concile de Trente, au synode de Cambrai et à l'Académie de Douai, et qui ont été recueillis et publiés avec l'oraison funèbre de ce prélat, Douai, 1608, in-4°.

* RICHARDOT (JEAN GRUSSET, plus connu sous le nom de), président du conseil privé des Pays-Bas, et nevcu du précédent, fut employé dans diverses négociations importantes: il signa le traité de Vervins en 1598, prépara ensuite le traité d'alliance entre le roi Jacques et l'Espagne, eut beaucoup de part à la trêve de douze ans qui rendit le calme aux Pays-Bas, et mourut à Bruxelles en 1609, âgé de 69 ans. On a de lui plusieurs lettres, insérées dans les Négociations de Jeannin. Jean RICHARDOT, fils aîné du précédent, évêque d'Arras, puis de Cambrai, membre du conseil privé des Pays-Bas, mérita la confiance de son souverain, et mourut en 1614, dans un âge peu avancé. * RICHARDSON (JONATHAN), peintre, né à Londres en 1665, mort en 1745, ne commença, dit-on, l'étude de son art qu'à l'âge de 30 ans, et y fit néanmoins de si rapides progrès, qu'il obtint bientôt la réputation d'un des meilleurs peintres de portraits des trois royaumes. Ayant ensuite fait un voyage en Italie, pour y recueillir des tableaux et des dessins des grands maîtres, ainsi que des objets d'arts, il en forma une riche collection, en rédigea la description, et la publia en 1722, sous son nom et celui de son fils qu'il avait associé à tous ses travaux, mais qui obtint beaucoup moins de succès. Richardson joignait au talent de la peinture et à une connaissance approfondie des beaux arts, quelque mérite comme écrivain; il a laissé plusieurs ouvrages, parmi lesquels on

cite un Traité de peinture et de sculpture, publié à Londres en 1719 sous le nom des deux Richardson, père et fils, et traduit en français par A. Rutgers le jeune, Amsterdam, 1728, 4 vol, in-8° en 3 tomes ; des notes sur le Paradis perdu de Milton, 1734, in-8°, etc.

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RICHARDSON (SAMUEL), célèbre romancier anglais, né en 1689 dans le comté de Derby, était fils d'un pauvre menuisier, qui ne put lui faire donner qu'une instruction très-ordinaire, et l'envoya ensuite en apprentissage chez un imprimeur, où le jeune Samuel resta pendant sept ans dans les fonctions les plus obscures. Son application à ses devoirs, son amour pour l'étude, la régularité de ses mœurs, enfin l'intelligence dont il était doué, le firent triompher de tous les obstacles. Il devint le gendre de son maître, obtint des lettres de citoyen de Londres, et se vit bientôt à la tête d'une imprimerie considérable. Jusque là cependant rien n'annonçait encore qu'il dût faire gémir la presse pour son propre compte. Des préfaces, des épitres dédicatoires composées pour les libraires dans le temps de sa mauvaise fortune, avaient été les seuls essais de sa plume, et il était âgé de 53 ans lorsqu'il fit paraître sa Paméla, qui eut d'abord une vogue extraordinaire, et devint ensuite l'objet des plus amères critiques. Richardson essaya de répondre à ses censeurs par sa Pamela in high life, appelée par les Français la Pamela mariée. Malheureusement cette production, bien inférieure à la première, fut loin de remplir le but qu'il s'était proposé. Il resta alors 8 années sans donner au public aucun signe de vie; mais Clarisse Harlowe et sir Charles Grandison, qu'il publia ensuite successivement, obtinrent, malgré tous les défauts qu'on peut leur reprocher, un succès si éclatant, qu'il surpassa ses espérances, et Richardson fut placé dès-lors au rang des meilleurs romanciers de son temps. Il mourut, en 1761, honoré de l'estime publique, qu'il avait su mériter par ses talents, sa bienfaisance et l'extrême simplicité de ses mœurs. Outre les ouvrages qu'on vient de citer, et qui ont été traduits en français par l'abbé Prévôt et par Letourneur, Richardson a publié : les Négociations de sir Thomas Roe ( voyez ce nom ); une édition des Fables d'Esope, avec un commentaire; des Lettres familières, etc. Il a paru en 1804, une Correspondance de Samuel Richardson, précé

dée d'une notice biographique et critique, par mistress Barbauld. Celle que lui a consacrée sir Walter Scott (tome 1er de sa Biographie littéraire des romanciers célèbres) est pleine de curieux détails.

* RICHARDSON (WILLIAM), agronome irlandais, recteur de Clonfekle, dans le comté d'Antrim en Irlande, où il mourut en 1820 à l'âge de ans, consacra une partie de sa vie à la culture d'une espèce de fourrage, le florin-grass, qui croit en abondance dans les marécages de l'Irlande, dans les fondrières et dans les prairies arrosables, et qui peut être d'un grand rapport. Richardson a donné plusieurs traités sur la propagation de cette plante; un mémoire sur un monument connu sous le nom de la Chaussée des géants, dans les Transactions philosophiques, et différents opuscules envoyés à la Société royale de Londres.

* RICHAUD-MARTELLI (N.), auteur dramatique et comédien, né en 1751 dans une des provinces du midi de la France, mort à Marseille en 1817. On a de lui: un recueil de fables sous le titre de Fables nou. velles, Bordeaux, 1788, in-12; les deux Figaros, comédie en 5 actes, Paris, 1799, in-8° (cette pièce est restée au répertoire du Théâtre-Français, où elle reparaît de loin en loin ); l'Intrigant dupé par lui même, comédie en 4 actes, 1802, in 8°.

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* RICHE ( CLAUde-Antoine-GaspARD), médecin-naturaliste, né à Chamelet, près de Lyon, en 1762, se distingua de bonne heure par ses succès dans l'étude des sciences, et était déjà membre correspondant de l'Académie de Montpellier, lorsqu'il vint à Paris en 1788. Accueilli avec empressement par Fabricius et Vicq-d'Azir, Riche fut associé aux travaux de ce dernier, et ce fut lui qui composa les tableaux qui précèdent l'Anatomie comparée. Le gouvernement l'ayant nommé quelque temps après naturaliste dans l'expédition infructueuse destinée à la recherche du malheureux La Pérouse, et qui avait pour commandant en chef d'Entrecasteaux (voyez ce nom), Riche put alors se livrer à sa passion pour l'exploration de la nature. Il s'embarqua avec La Billardière, Deschamps et Blavier, en 1791, sur la frégate l'Espérance, et, après un voyage de deux années, pendant lesquelles ses recherches enrichirent l'histoire naturelle des plus précieuses découvertes, il revint à l'ile de Java, chargé de riches collections en tons genres, et se promettait de les rapporter

dans sa patrie lorsqu'elles lui furent enlevées par les Hollandais, avec qui la France était alors en guerre. La perte de ces trésors scientifiques, qui lui avaient coûté tant de peines et de fatigues, et qu'en vain il réclama avec les plus vives instances, fut pour Riche un tel sujet de regret, que sa santé, déjà très-affaiblie, en reçut une atteinte dont il ne put se relever. Il revit la France, mais ce fut pour y mourir, immédiatement après son arrivée, en 1797. Les papiers relatifs à son voyage et ses observations ont été trèsutiles pour la relation du voyage d'Entrecasteaux. Riche est auteur d'un grand nombre de mémoires qui ont obtenu les suffrages de tous les savants, et notamment de M. Cuvier. Ils sont conservés pour la plupart dans le Recueil de la Société philomatique, dont l'auteur était membre.

* RICHE (N. LE), jurisconsulte, né vers 1730 (probablement à Paris), se fit d'abord connaître dans le procès qu'eut à soutenir Mme de Wateville, abbesse de ChâteauChâlons, pour le maintien de sa juridiction. Il s'établit l'avocat de cette dame, et publia un mémoire plein de recherches savantes, qui eut deux éditions. Cette pièce est intitulée : Mémoire et Consultation pour servir à l'histoire de l'abbaye de Chateau-Châlons, Lonsle-Saulnier, 1765, in folio, et Besançon, 1766. Le Riche prit aussi la défense de Fautet, libraire à Besançon, accusé d'avoir vendu des livres philosophiques, et envoya le mémoire qu'il avait fait pour ce client à Voltaire, qui l'en remercia par une lettre très-flatteuse ( 5 septembre 1766, imprimée daus la correspondance de ce grand écrivain.) * RICHEBOURG (GILLES PORCHER DE LISSONAY, comte de), pair de France, né en 1753 à La Châtre (Berry ), se destinait à la médecine lorsque, la révolution survenant, il devint successivement maire de sa ville natale, commissaire du roi près le tribunal de ce district, député suppléant de l'Indre à la première assemblée législative (septembre 1791) et ne prit séance, comme titulaire, qu'à la convention nationale, où il se prononça, lors du trop fameux jugement, en faveur de l'appel au peuple et du sursis. Muet par prudence et aussi par raison jusqu'au 9 thermidor, il fut depuis employé avec beaucoup d'activité, tant en missions qu'au comité de législation, où il fut chargé de faire beaucoup de rapports. Il fut porté au conseil des anciens par les deux départements de l'ancienne province

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