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Novemb. 6.

Paris et les provinces se divisent en deux partis le premier, celui de la cour et de la noblesse, demande les Etats-généraux dans la forme de ceux de 1614; le second, celui de la nation et du peuple, les demande dans une autre forme qui donnerait au Tiers-état assez de force pour réclamer avec succès l'abolition des abus, et la proscription de l'arbitraire. Une autre question, celle de savoir si l'on voterait par ordres ou par têtes, vient encore agiter les esprits.

Le Roi demande à être éclairé sur toute cette matière. Il paraît alors une foule d'écrits, la plupart incendiaires, dans lesquels on fait connaître au Tiers-état la justice et l'étendue de ses droits, et sa force pour les soutenir. Le déficit est même regardé comme le sauveur de la France à cause des moyens énergiques qu'il fait déployer, et des ressources qu'il fait découvrir.

Quelques princes et grands de l'Etat croient arrêter l'impulsion générale par un Mémoire où toutes leurs prétentions sont exposées et motivées, surtout par les antécédens: il ne produit d'autre effet que de découvrir la faiblesse de cette cause, et la force déjà acquise par le parti populaire.

Les notables sont assemblés pour être

Décem. 12.

20.

27.

consultés sur toutes les questions relatives à la convocation des Etats-généraux.

Pendant ce temps, les provinces agitées délibèrent déjà, sans attendre le résultat de l'assemblée des notables. Plusieurs, exaspérées par la mauvaise réception faite à leurs députés, prennent des partis violens, au lieu de modérés qu'ils eussent sans doute été, si elles avaient été ménagées davantage.

Clôture de l'Assemblée des notables. Ils ont décidé à la majorité que la forme de la convocation des Etats-généraux devait être la même que celle suivie en 1614. Un seul bureau, présidé par Monsieur (Louis XVIII), a été d'avis, à la majorité, que le Tiers-état devait avoir un nombre de représentans égal à celui des deux autres ordres réunis.

Les ducs et pairs de France, assemblés au Louvre, écrivent au Roi qu'ils supporteront les impôts dans la proportion de leur fortune, et demandent pour la convocation des Etatsgénéraux la forme de 1614.

D'après la décision du conseil, le Roi rend une ordonnance : « Les députés aux Etatsgénéraux seront au moins au nombre de mille; ce nombre sera composé en raison de la population et des contributions de chaque bailliage; le nombre des députés du

Tiers-état sera égal à celui des deux autres ordres réunis. La question de la délibération par ordres ou par têtes, et par conséquent de la division ou de la réunion des chambres, est renvoyée à la décision des Etats-géné

raux.

La publication des cahiers du Tiers-état, où ses nombreuses prétentions étaient exposées avec énergie, fit penser au gouvernement qu'il fallait contrebalancer l'ascendant que cet ordre était prêt d'obtenir; mais, en voulant le soumettre, on l'humilia. Le costume du Tiers-état était simple et sévère; celui des deux autres ordres était riche et brillant; on ouvrit les deux battans pour recevoir au palais les députés de la noblesse et du clergé, et l'on n'en ouvrit qu'un seul pour les députés du Tiers ; les deux premiers ordres entrèrent dans la salle de convocation par la grande porte, et le Tiers entra par une petite porte, après que les premiers furent placés. Le but que l'on se proposait fut donc manqué les esprits, au lieu de se calmer, s'aigrirent davantage, et la discorde fut le résultat de toutes ces fautes.

:

Mai

5.

6.

Juin

1789.

OUVERTURE DES ÉTATS-GÉNÉRAUX.

SCISSION ENTRE LES TROIS ORDRES,

relativement à la vérification des pouvoirs.

17. Les Députés des COMMUNES se constituent en ASSEMBLÉE NATIONALE.

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SÉANCE DU JEU DE PAUME A VERSAILLES.
L'assemblée y fait le serment de ne se
dissoudre, qu'après avoir donné
une CONSTITUTION à la France.

PRISE DE LA BASTILLE.

LE ROI EST ASSAILLI PAR LA POPULACE
dans son PALAIS DE VERSAILLES.
Il vient fixer sa résidence à Paris.

La maison et la manufacture de papiers peints de Réveillon, dans le faubourg St. Antoine, sont pillées et incendiées par le peuple.

Procession solennelle pour l'ouvertur des Etats-généraux.

Ouverture des Etats-généraux à Versailės. Cette séance est remplie par trois discours:

Mai

6.

Nuit du 16

du Roi, du garde-des-sceaux Barentin, et de Necker.

Les principales instructions des députés leur enjoignaient de demander qu'il fût posé des bornes à l'autorité royale ; que les impôts fussent également répartis, et que tous les Français, sans distinction, fussent admissibles aux dignités et aux emplois du royaume.

Les députés de la noblesse et du clergé veulent que la vérification des pouvoirs ait lieu dans chaque ordre séparément : ceux du Tiers-état demandent qu'elle se fasse en commun. A la demande du clergé, l'on nomme de part et d'autre des commissaires conciliateurs. Ces commissaires se réunissent le 23, puis le 30 par ordre du Roi ; le plan de conciliation est rejeté le 13 juin par la noblesse. Le 15, le Roi intervient en engageant la noblesse à plus de déférence.

Séance du Tiers, auquel se sont réunis au 17 juin, quelques membres du clergé et de la noblesse. L'abbé Syeyes propose de se constituer en assemblée nationale sa proposition est adoptée le 17.

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Les députés de la noblesse et du clergé supplient le Roi d'arrêter la marche irrégulière des assemblées,

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