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» Que si le législateur n'a pas voulu interroger les consciences et scruter les opinions et les habitudes privées, sa haute prudence ne sauroit devenir un moyen de se placer ouvertement hors de toute croyance;

» Considérant que chacun est réputé professer la religion dans laquelle il est né, et qu'il est censé en pratiquer le culte;

» Que Dumonteil, non-seulement a été reçu à sa naissance dans l'Eglise catholique, apostolique et romaiue, où il a été élevé, mais encore que, de sa pleine volonté, il s'est engagé dans les Ordres Sacrés, et s'est ainsi obligé à observer toujours le célibat prescrit aux prêtres par les conciles, dont les canons, quant à cette partie de discipline, ont été admis en France par la puissance ecclésias tique et sanctionnés par la jurisprudence civile;

» La Cour met l'appellation au néant, ordonne que ce dont est appel sortira son plein et entier effet, condamne Dumonteil à l'amende et aux dépens. »

AVIS AUX ABONNÉS DES TABLETTES.

Une grande partie de nos abonnés nous ayant manifesté le désir de voir paroître nos livraisons à des époques plus rapprochées, nous nous sommes décidés à réunir ce journal à un autre Recueil qui paroît une fois par semaine. En conséquence nous demandons aux fidèles souscripteurs des Tablettes du Clergé de reporter leur honorable attachement sur le Journal Ecclésiastique, feuille qui s'imprimoit à Toulouse depuis 1820, et qui, à partir du 31 janvier prochain va se publier à Paris sous le titre de Journal Ecclésiastique ou Tablettes du Clergé pour la défense de la Religion et de ses ministres. Nous les en prions avec d'autant plus d'instance, que nous connoissons particulièrement et les Ecclésiastiques chargés de la rédaction, et l'estimable éditeur M. Colinet Delrieu. Nous lui avons remis le prix des abonnemens reçus pour la nouvelle année, et il s'engage à les servir exactement par l'envoi de sa feuille, dont le Bureau est rue Mazarine no 47. C'est dorénavant avec lui qu'auront à correspondre les souscripteurs des Tablettes du Clergé pour 1829; envieux de leur prouver notre zèle et notre respectueuse affection, nous leur offrons nos services pour toute autre commission dans la Capitale.

NOUVELLES ET ANNONCES.

EXTÉRIEUR.

LONDRES. Les journaux anglais rapportent la lettre suivante écrite par le duc de Wellington à M. Patrice Curtis, archevêque catholique d'Armagh et primat d'Irlande :

Londres, 11 décembre 1828.

« Mon cher Monsieur, j'ai reçu votre lettre du 4 courant, et je puis vous assurer que vous me rendez justice, en supposant que je suis sincèrement désireux de voir définitivement terminer la question catholique qui, en étant utile à l'Etat, le seroit en même temps à chaque individu qui y appartient; mais j'avoue que je ne vois aucune perspective (no prospect ) d'un pareil arrangement. L'esprit de parti s'est mêlé tellement aux considérations qui touchent à cette question, et les discussions prennent un caractère si violent, qu'il est impossible de s'attendre à voir examiner cette question sans passion.

» Sinous pouvions faire oublier cette question pour peu de temps, et travailler à examiner avec soin toutes les difficultés qui se présentent des deux côtés, et qui sont bien grandes, je ne désespérerois pas de trouver un remède satisfaisant, Croyez-moi, mon cher Monsieur, toujours votre trèsfidèle et humble serviteur.

>>

WELLINGTON.>>

Cette lettre a été suivie d'une réponse datée de Drogheda, du 19 décembre. Comme elle est un peu longue, nous nous bornerons à l'analyse suivante que nous empruntons à un de nos journaux :

« L'archevêque commence sa réponse en disant qu'il a été agréablement surpris par la lettre du 10 décembre; s'il l'a rendue publique, c'est que la signature de S. G., qui se trouvoit sur l'enveloppe, avoit appris à toute la ville de Drogheda, où l'archevêque fait sa résidence, qu'une lettre lui avoit été envoyée par le duc de Wellington. L'archevêque a donc cru devoir en faire part à ses amis, afin d'empêcher qu'on ne fît courir de faux bruits. D'ailleurs, la lettre exprimoit des sentimens qui venoient à l'appui du

témoignage que l'archevêque s'est toujours plu à rendre aux dispositions généreuses, droites et impartiales du noble duc.

» L'archevêque pense qu'il se rendroit ridicule, s'il s'avisoit d'offrir des avis politiques à un homme d'État expérimenté, chef du cabinet le plus distingué qu'il y ait en Europe ou ailleurs. Cependant comme le duc de Wellington a bien voulu parler des difficultés qui l'empêchent d'arranger la question catholique, l'archevêque lui soumet quelques observations qui lui ont été suggérées par des protestans et des catholiques de ses amis.

» L'archevêque entre alors dans la discussion de la lettre du noble duc; il dit que les sentimens exprimés dans cette lettre lui font grand honneur, et seroient bien satisfaisans si le noble duc n'étoit qu'un particulier, et n'avoit pas entre les mains toutes les ressources du gouvernement; car ce seroit mal penser de la constitution anglaise que de supposer que, lorsqu'elle est bien administrée, elle ne possède pas assez de moyens pour établir tout ce qui est essentiel à la paix et au repos de l'empire, et pour détraire toutes les intrigues de ceux qui s'opposeroient à l'accomplissement des mesures projetées.

» L'archevêque ajoute que ses amis admettent que quelquefois un gouvernement peut manquer de succès dans les tentatives de ce genre, lorsque les ministres sont foibles ou mal soutenus, mais il n'en est pas ainsi du duc de Wellington; après des victoires glorieuses, après avoir arrangé heureusement les plus grands intérêts qui aient jamais été débattus, il vient d'être placé à la tête du gouvernement par son Souverain, qui lui donne toute sa confiance, au inilieu des applaudissemens de l'empire tout entier et même des autres nations. Les amis de l'archevêque prétendent que, dès que le noble duc voudra exercer son pouvoir, aucun parti n'osera plus s'opposer au bien-être général, et les adversaires de l'arrangement de la question catholique disparoîtront aussitôt.

» L'archevêque pense, en dernier lieu, qu'il est absolument impossible de faire oublier pour le moment la question catholique, et que toute tentative d'arriver à un pareil résultat ne feroit qu'exciter et exaspérer les catholiques d'un côté, et donner aux ennemis de tout arrangement le temps d'organiser la résistance aux volontés du gouvernement.

» L'archevêque termine sa lettre ainsi : Un remède efficace ne coûteroit à votre grâce qu'un seul mot. Je ne prétends pas m'immiscer dans les affaires temporelles, mais je pense qu'il est de mon devoir de travailler sans • cesse, conjointement avec mes vénérables confrères, à faire entrer dans les cours de ceux qui sont commis à nos soins spirituels, des sentimens de charité chré»tienne, de modération et de retenue envers tous les » hommes sans exception. »

Rome. S. S. voulant fournir aux Allemands et aux An- . glais qui se trouvent à Rome, des moyens d'instruction et de sanctification, a ordonné qu'outre les instructions qui se font pendant l'Avent dans les principales églises de la capitale, il y eût tous les dimanches, dans les églises de SaintCharles et de Jésus et Marie at Corso, des prédications en allemand pour la première, et en anglais pour la seconde.

-Le 19 novembre, il y a eu une réunion dite antipréparatoire de la congrégation des Rits sur les vertus du vénérable Benoît-Joseph Labre; la cause se poursuit par les soins de M. Philippe Colonne, recteur de l'hospice des Catéchumènes, à Sainte Marie-du-Mont.

-Le 30 du même mois, le Saint-Père a fait publier, avant la messe, un décret d'approbation de deux miracles opérés par l'intercession de la bienheureuse Véronique Giuliani, abbesse des Capucines de Citta di Castello.

NAMUR. M. Nicolas-Félix Ondernard, évêque de Namur, vient d'adresser à son diocèse une Lettre pastorále, où il rend compte de ses dispositions présentes et de ses vues pour le bien du diocèse. Quoiqu'il ait dépassé, dit-il, l'âge ordinaire des hommes, il se dévoue à l'œuvre à laquelle il est appelé. Il fait l'éloge de son prédécesseur, et témoigne son estime et sa confiance au chapitre, au clergé, et principalement au grand-vicaire capitulaire, qui gouverne le diocèse avec tant de zèle et de sagesse. Cette partie du Mandement a surtout réjoui les de gens bien dans ce pays:

« Ce qui nous rassure, c'est la certitude que nous avons de trouver dans notre chapitré cathédral les lumières, les conseils, les bons exemples qui nous seront nécessairespour maintenir dans le diocèse la discipline ecclésiastique dans toute sa vigueur, pour retrancher les abus, s'il en existe; pour, s'il le faut, y ranimer le zèle et la ferveur. Tome 14.

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Aussi nous ferons-nous un devoir sacré de vivre avec tous les membres qui le composent, dans les plus étroits rapports de confiance et d'harmonie.

» Ce qui nous rassure, c'est la promesse que nous ont faite M. le vicaire-général capitulaire et M. le commissaire pour les affaires religieuses du duché de Luxembourg, de continuer avec nous leurs importans travaux pour le bienêtre du diocèse. La haute et constante sagesse de leur gouvernement durant la vacance du siège nous est un sûr garant des services inappréciables qu'ils ne cesseront de nous rendre, et nous sentons notre courage s'accroître en proportion des secours que nous avons droit d'attendre de leur zèle et de leur expérience.

» Ce qui nous rassure, anciens d'Israël, prêtres du Seigneur, nos très-chers et bien-aimés coopérateurs, et vous qui, en qualité de leurs chefs, êtes, dans les postes les plus éminens que vous occupez, comme les colonnes du saint édifice que nous sommes tous appelés à soutenir, c'est que vous partagerez nos travaux, que nous nous animerons les uns les autres, et que nous nous occuperons du salut des âmes avec un zèle que dirigera toujours l'esprit de charité.

» Nos espérances se fortifient encore dans notre cœur, en songeant à tout ce qu'il nous est permis d'attendre des jeunes lévites que le ciel destine à vous remplacer; 'car nous savons apprécier ce digne vétéran du sacerdoce (le respectable M. Guillaume, supérieur du séminaire), ces maîtres si justement estimés, aux soins desquels ils sont confiés, et nous n'en pouvons douter, formés sur de si bons modèles, ils ne sortiront de notre séminaire qu'avec les vertus qui présagent le bon prêtre, et enrichis des précieuses connoissances que demande l'art des arts, l'art difficile et si périlleux de la conduite des âmes..... »

INTÉRIEUR,

RÉCLAMATIONS DU CLERGÉ,

Lettre de M. J. M. Davenet, régent de 3°, et de M. Mauny, prêtre, régent de 7 au collège de Fougères.

Fougères (Ille-et-Vilaine), 29 novembre 1828.

« Monsieur le rédacteur, en apprenant, par la voie du Constitutionnel, que le principal de notre collége, pour

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