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d'érudition et de savoir, lui dit simplement cette parole:

« Je ne descends pas dans une arène où le vaincu vaut mieux que le vainqueur! »>

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M. Renan, ancien élève du séminaire de Saint-Sulpice, actuellement professeur au Collège de France et écrivain savant du parti philosophique, a entrepris d'écrire l'Histoire des origines du christianisme. Le premier volume de cet ouvrage a été publié sous ce titre : Vie de Jésus.

L'apparition de ce volume, vivement attendu par les Hébreux et les rationalistes, peut-être même par quelques huguenots tombés dans le naturalisme, a fait un certain bruit.

Les uns, les adversaires de Notre-Seigneur JésusChrist, l'ont salué comme une œuvre de vérité, presque de science et même de courage et de talent; les autres, - les chrétiens, n'ont le lire sans un sentiment de profonde pitié; car il n'y a pas de quoi trembler le livre est si ennuyeux!

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Le mal n'est pas si grand que pourraient le croire les âmes naïves; c'est une médiocre entreprise. Toutefois, puisque M. Renan a publié son livre, c'est presque un plaisir d'y répondre.

<«< En effet, comme l'a dit Mgr l'évêque d'Orléans, c'est parce que je n'invoque aucun bras séculier, que c'est pour moi un devoir impérieux de parler, sans cela la liberté serait vraiment trop commode; elle deviendrait

la porte ouverte d'une citadelle désertée. La vérité se passe d'être protégée, mais il faut qu'elle soit toujours défendue. >>

IV

Comme Voltaire, son maître, maître qui le désavouerait, car si Voltaire a eu une vertu, ç'a été la haine des pédagogues, M. Renan appartient à cette catégorie d'hommes qui, tout le temps de leur pauvre vie, ne sont jamais ni chair ni poisson. Ingénieuses ganaches! Si vous saviez combien vous êtes comiques!

On la connaît par cœur, l'histoire de M. Renan. C'est l'histoire du commis infidèle, à qui le patron dit généreusement : « Va te faire pendre ailleurs ! »

C'est l'histoire du soldat qui déserte, et qui déserte assez adroitement pour échapper à la peine de mort. Déicide médiocre, M. Renan n'a pas autant de goût pour la mort qu'il voudrait le faire croire.

Dans une préface à jamais ridicule, adressée à feu sa sœur, morte sur la terre d'Adonis, une terre que M. Renan n'a jamais connue, mondit sieur Renan a déclaré, avec l'inquiétude d'une âme troublée, que « son bon génie lui révélerait, » dans une apparition surnaturelle,« ces vérités qui dominent la mort, empêchent de la craindre et la font presque aimer ! » Phrase de collége!

M. Renan, ne se trouvant pas encore assez ridicule, semble s'attendre à des vengeances!

Se moque-t-il du monde? Est-ce qu'il a l'étoffe d'un martyr?

A-t-on jamais pu penser que ce pauvre homme fût dangereux?

Ce n'est qu'un bouffon grave.

Qu'il écrive, fricote dans les bibliothèques avec des billets de faveur, emprunte à nos collections nationales ce qu'elles renferment de plus rare et de plus inédit ; — qu'il torture l'Évangile; qu'il parodie à son aise les grandes choses et les grandes paroles,

nous

le lui permettons et nous lui pardonnons, car il n'y comprendra jamais rien.

Nous savons d'où viennent les rancunes de ce prêtre qui n'a pas eu le courage du costume! Est-ce la faute à Jésus-Christ si M. Renan n'a pas la taille militaire?...

M. Renan aurait-il la fatuité de croire qu'on le regrette? Qu'il se rassure; les chrétiens seraient désolés de l'avoir pour ami. Le vénérable supérieur de SaintSulpice, un des hommes qui ont le mieux appris à connaître M. Renan, ne s'est pas ému plus qu'il ne convient de ce laborieux opuscule, si bien fait pour réjouir la canaille.

-

« Le petit Renan! s'est-il écrié. Cela ne m'étonne pas. Il avait si mauvaise mine! J'avais bien dit qu'il finirait mal!... Au surplus, nous ne sommes pas fâchés d'en être débarrassés !... >>

CHAPITRE III

CERTITUDE DE M. RENAN.

Dans le courant de son livre, M. Renan, comme le Normand, ne dit ni oui ni non.

Pourtant, d'après ses réticences, et malgré ses affectations d'impartialité et ses aveux forcés, il est incontestable qu'il n'est plus chrétien.

Seulement, il se décharge sur de plus hardis du fardeau de la responsabilité. Aussi ne trouve-t-on généralement dans son ouvrage, et coup sur coup, que des à peu près, des presque, des peut-être, des je n'ose, des si j'osé le dire, des il se pourrait, des il paraît, des il semble, des ce semble, des probablement, etc., etc.

EXEMPLES.

Page 1re de l'Introduction, ligne 2..... si j'ose le dire. P. 8, dernière ligne..... le caractère de Jésus plus effacé pour nous qu'il ne l'est peut-être en réalité.

P. 10, l. 3..... c'est bien comme cela qu'il a dù en parler.

P. 10, 1. 6..... il eût été presque blasphématoire.

P. 10, 1. 6 et 1. 7..... a peut-être retranché ou modifié.
P. 10, 1. 11..... probablement au onzième siècle.

P. 13, l. 15 et l. 16........... de l'an 200 à l'an 500 à peu près. P. 14, l. 7..... les commencements remontent peut-être plus haut.

P. 14, I. 10..... probablement.

P. 16, 1. 3 et l. 4..... ne nous sont pas donnés rigoureusement. P. 16, l. 17..... le doute n'est guère possible.

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...

P. 19, 1. 21 et l. 22............. cè qui parait le plus vraisemblable. P. 19, 1. 23. pas tout à fait.

.....

P. 20, 1. 5..... presque toutes.

P. 20, 1. 12 et 1. 13..... qui paraissent authentiques.

P. 20, 1. 25..... semblent avoir pour base.

P. 23, l. 12............. qui semble lui avoir longtemps survécu.

P. 23, 1. 13 et l. 14..... les Evangiles dont il s'agit semblent provenir.

P. 23, l. 17..... parait avoir été.

.....

P. 24, 1. 22.
P. 25, 1. 10..

....

qui parait bien plus satisfaisant.
je n'ose être assuré.

P. 27, 1. 17 et l. 18..... les relations, en somme fraternelles, quoique n'excluant pas une certaine rivalité.

P. 27, 1. 20 et 1. 21..... haine antérieure peut-être à la trahison, semble percer çà et là.

P. 27, 1. 21..... on est tenté de croire.

P. 28, l. 16........... de là, tant de petits traits de précision qui semblent.

P. 31, l. 5 et l. 6........... si le fils de Zébédée a vraiment tracé ces pages.

P. 31, l. 18..... Jean paraît avoir bu.

P. 31, l. 19..... il se peut.

P. 32, 1. 7..

blement.

s'il faut tout dire, nous ajouterons que proba

P. 32, 1. 16..... l'auteur semble.

P. 33, 1. 4.

....

paraît s'être complu aux voies obscures.

P. 34, l. 6..... ce sont en quelque sorte.

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