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Et cet autre volume de la plus insigne rareté :

2723. COPIA de vnas Cartas de algunos padres y hermanos de la compañia de

Iesus que escriuieron de la India, Iapon, y Brasil a los padres y hermanos de la misma compañia, en Portugal trasladadas de portugues en castellano. Fuero recebidas el año de mil y quinientos y cincuenta y cinco. Acabaronse a treze dias del mes de dezember. (Lisboa) Por Ioan Aluarez. Año M. D. LV. In-4, cart.

1,200 fr.

32 fnc., caracteres gothiques. Le titre est orné d'une bordure sur bois représentant des fleurs, des oiseaux, un singe, etc. Le premier feuillet commence avec la signature B.

Bel exemplaire d'un volume des plus précieux et fort peu connu jusqu'à présent. Le seul bibliographe qui en fasse mention, Innocencio da Silva, en constate lui-même la grande rareté. Cette petite collection de lettres, écrites par les missionnaires de la Compagnie de Jésus à leurs confrères d'Europe, renferme neuf épîtres, savoir :

Carta

Carta del hermano ARIAS BLANDO, que escriuio de Goa. (Datée du collège S. Pablo de Goa 23 décembre 1554.) Dans cette pièce, le P. Arias parle de Fernand Mendez Pinto. del hermano HERNAN MENDEZ de la compaiña de Jesus. (Datée du collège de Malaca, 5 avril 1554.) Cette pièce est du célèbre voyageur FERNAND MENDEZ PINTO, il l'écrivit à l'époque de son noviciat lorsqu'il était dans l'intention d'entrer dans la Compagnie de Jésus. Carta del padre mestre MELCHIOR que scriuio de Malaca. (Datée de Malaca, 3 décembre 1554.) Carta del hermano PEDRO DE ALCACEUA scripta de Goa en el año de 1554. Informacion de algunas cosas acerca de las costubres y leyes del Reyno de la China que vn hōbre que alla estuuo captiuo seis anos, côto en Malacha en el collegio de la compañia de Jesus. (Ce curieux document est attribué au voyageur Fernand Mendez Pinto.) — CARTAS DEL BRASIL, Cartas del hermano PERO CORREA que scriuio a vn padre del Brasil. (Il y est question des conversions faites par le P. Nobrega parmi les Indiens Carijos et Tupiniquines.) Carta del hermano JOSEPH que scriuio del Brasil a los padres y hermanos de la compania de Jesus. (Mission de la province de Piratininga; conversion des Ibirajaras par le P. Correa; récit de la mort du P. Juan de Sosa, le compagnon du P. Correa.) — Carta del hermano JOSEPH. (Autre lettre du même religieux datée de la mission de Piratininga, 15 mars 1555). - Vna del padre Juan de ASPILCUETA. (Très intéressant récit du voyage de ce religieux dans l'intérieur du Brésil, dons lequel il parle des Indiens Tapuyas, Cathiguzu (?), Tamoyas; fêtes des Indiens; fruits et animaux, etc. Cette lettre est datée de Puerto Seguro, jour de S. Jean, 1555.)

M. Schefer, membre de l'Institut, et M. Henri Cordier, chargé de cours à l'École des langues orientales vivantes, ont entrepris la publication d'un Recueil de voyages et de documents pour servir à l'histoire de la Géographie depuis le xmo jusqu'à la fin du xvio siècle. Les volumes suivants sont sous presse ou en préparation :

Giovanni et Sebastiano Cabot, publié par M. Henry Harrisse.

Le Voyage

de la saincte Cyté de Hierusalem, par M. Ch. Schefer. - Odoric de Pordenone, par M. Henri Cordier. Christophe Colomb, par M. Henry Harrisse, etc.

II

ANGLETERRE

Nous sommes menacés d'une avalanche de traductions de l'Y king. Outre la traduction attendue avec impatience pour Pâques du Dr Legge, M. Terrien de la Couperie, dont les théories nous semblent plus abracadabrantes que scientifiques, nous en promet également une avec le prof. R. K. Douglas. Une

traduction française de M. P.-L.-F. Philastre est sous presse et forme les volumes VII et VIII des Annales du Musée Guimet. Il y a encore de beaux jours pour les théories fantaisistes qui ont entravé pendant si longtemps la marche régulière des études sur l'Extrême-Orient.

M. C. Pfoundes, dont les efforts ont amené la création du Nipon (Japan) Institute en 1879, qui a pour but l'étude de l'art, de la littérature, de la langue, etc., du Japon, a continué l'année dernière quelques-unes de ses conférences intéressantes; la dernière a été faite à Sheffield dans la Lecture Hall de Firth College et elle avait pour objet l'Art japonais.

L'Athenæum (n° 2829) « annonce qu'un savant allemand de Crefeld prépare une édition critique des voyages de Jean de Mandeville et qu'il collationne dans ce but les manuscrits du British Museum et des autres bibliothèques anglaises. Ces recherches tendent à prouver que Mandeville n'est pas l'auteur de la version anglaise. » Nous sommes de cet avis, et nous croyons que Mandeville s'est contenté d'écrire ses voyages en français. Voir Revue Critique, 1877, I, p. 316.

III

ALLEMAGNE

Les organisateurs du cinquième Congrès des Orientalistes tenu à Berlin en septembre 1881 ont déjà publié avec une louable diligence les procès verbaux des séances en un volume in-8 de pp. vi-144: Verhandlungen des Fünften Internationalen Orientalisten Congresses gehalten zu Berlin im September 1881. Erster Theil. Bericht über die Verhandlungen. Berlin. A. Asher und Co, Weidmannsche Buchhandlung, 1881.

On sait que le sixième Congrès des Orientalistes sera tenu à Leyde en 1882.

Nous sommes heureux d'annoncer la mise en vente de l'importante grammaire chinoise de M. le professeur Dr. Georg von der Gabelentz, de Leipzig. Nous donnerons dans notre prochain numéro un compte rendu analytique de cet ouvrage considérable.

IV

RUSSIE

On vient de publier le volume suivant : Recueil des traités conclus entre les gouvernements russe et chinois de 1619 à 1792 formé d'après les documents conservés aux archives du Collège des Affaires-Étrangères à Moscou, par Nicolas Bantyche Kamensky, de 1792 à 1803, publié à l'occasion du troisième

centenaire de l'annexion de la Sibérie, par V.-M. Florinsky, avec des notes de l'éditeur. Kazan, 1882, in-8.

Ce recueil contient tous les actes officiels et diplomatiques depuis la première ambassade de Baïkoff jusqu'à la fin du siècle dernier. Toutes ces pièces ont été réunies par M. Bantyche Kamensky, sous-directeur des archives, mort en 1823. Ce volume devait être publié en 1803, mais la permission de l'imprimer ne fut accordée qu'en 1821 par le comte Capo d'Istria, ministre des affaires étrangères. Le recueil des traités n'a pu voir le jour que cette année par les soins de M. Florinsky, recteur désigné de l'université de Sibérie. L'édition a été tirée à 500 exemplaires qui sont vendus au profit des étudiants de l'université de Sibérie. Tous les exemplaires ont été achetés et l'on dit que ce volume est déjà une curiosité bibliographique.

V

ITALIE

Le second volume des Atti du quatrième Congrès international des Orientalistes tenu à Florence en septembre 1878, a paru à temps pour être distribué aux membres du Congrès de Berlin. Ce volume contient les mémoires lus au Congrès dans la section de l'Asie orientale (Parte settima. Studii cinesi, indocinesi e kamatologici), par MM. le Dr Legge, Henri Cordier, Lodovico Nocentini, John Chalmers, Georg von der Gabelentz, Joseph Edkins, A. Wylie et Léon de Rosny. Le premier volume des Atti avait paru en 1880.

STATUE DE MARCO POLO. Il y avait dans la seconde salle de la section italienne de l'exposition (Mostra) du Congrès international de géographie tenu à Venise au mois de septembre dernier une reproduction exacte de l'une des statues qui se trouvent dans l'un des temples de Canton, celui que les Européens nomment Temple des Cinq cents Génies et les Chinois Hoa Lin se [7]. Le personnage que représente cette statue de bois ou d'argile doré, d'environ un mètre de haut, est assis dans un fauteuil rouge; sa jambe droite est repliée par devant ; la main droite est levée et la gauche tient un fruit doré. Le visage est orné d'une moustache et d'une longue barbe bleues et la tête est couverte d'un chapeau à bords as ez large, d'une forme inusitée à la Chine. Le nom du personnage était inscrit au-dessous [8] et on lisait également l'indication suivante : Copia dell' idolo venerato nel tempio dei Cinquecento Genii di Canton (Cina) ritenuto del popolo per l'effigie di Marco Polo.

Ce ne serait pas la première fois que de semblables honneurs seraient rendus à un étranger, témoin le culte de Fang Tou-ti (le Père Étienne le Fèvre, mort à Hangtchong, le 10 mai 1659); mais, outre que Marco Polo n'a laissé que fort peu de traces dans les annales chinoises, la statue qui est censée le représenter a, suivant les circonstances, servi pour différents personnages. Le Dr Dennys raconte (Treaty Ports, pp. 162/163) que: « One effigy whose features are

strongly European in type will be pointed out as the image of a Portuguese seaman who was wrecked, centuries ago, on the coast, and whose virtues during a long residence gained him canonization after death. This is probably a pure myth, growing from an accidental ressemblance of the features. >>

Parlant de notre statue, l'archidiacre Gray (Walks in Canon) écrit : « He was a native of one of the northern provinces of India, and for his zeal as an apostle in the service of Buddha, was highly renowned. >>

Une lettre du Cap. Richard F. Burton dans The Academy du 3 décembre 1881 et du Rév. Hilderic Friend, ancien missionnaire à Canton, dans le numéro du 10 décembre du même journal, appellent l'attention du public sur cette statue. M. Friend ajoute qu'elle est placée immédiatement à gauche du principal autel et près de l'empereur Kienlong.

Nous doutons fort que cette statue représente Marco Polo. On en trouvera un dessin dans l'Illustrazione Italiana, no. 38, 18 septembre 1881.

H. C.

MAISON DE MARCO POLO. Dans le numéro unique d'un journal publié à l'occasion du Congrès de Venise: Venezia e il Congresso, M. L. Seguso a donné un article intitulé La Casa dei Milioni o l'abitazione di Marco Polo. Si l'on veut aller à la maison de Marco Polo par terre, prendre la petite rue à gauche de l'église S. Giovanni Crisostomo jusqu'au canal en passant dans les bureaux (billets) du Théâtre Malibran; par eau, prendre le canal qui passe sous le Pont des Soupirs, tourner à gauche, passer devant la Poste principale et suivre jusqu'au Ponte di Teatro où l'on débarque pour le Théâtre Malibran; au-dessus du fronton de la maison sur lequel est inscrit : Teatro Malibran on a placé une plaque cominémorative en marbre:

QUI FURONO LE CASE

DI

MARCO POLO

CHE VIAGGIO LE PIÙ LONTANE REGIONI DELL' ASIA

E LE DESCRISSE

PER DECRETO DEL COMUNE

MDCCCLXXXI

Nous avons fait une esquisse de cette maison historique et nous la donnerons quelque jour.

H. C.

VI

HOLLANDE

Frederik Muller, le libraire bien connu d'Amsterdam, est mort le janvier 1881, dans cette ville, où il était né le 22 juillet 1817.

NOTES, QUESTIONS, RÉPONSES

I.

QUESTIONS.

Dans l'histoire de l'écriture appelée Chou che huei yao,[9] Kiv.8, fol. 6 se trouve le passage suivant :

« Tchi'ang-hi-ming (qui vivait sous la dynastie mongole des Yuan) dit: <«<Les maîtres qui firent les écritures sont au nombre de trois; ils s'appellent «Fan, Kia-lou et Tsang-hiè.

<< Fan ou Deva du son et de la lumière (âbhâsvara) fit l'écriture du ciel de << Brahma (brahmaloka) qui se propagea dans l'Inde. Cette écriture se trace de a gauche à droite. (C'est le Devanagari.)

« Kia-lou inventa l'écriture qui se propagea dans les contrées d'Occident. « Cette écriture se trace de droite à gauche.

<< Dans ces deux écritures les mots se produisent par la combinaison d'arti<«< culations et de voyelles. Toutes les écritures étrangères n'en sont que des «<< modifications. >>

Quel peut être ce personnage désigné sous le nom de Kia-lou, inventeur d'une écriture se traçant de droite à gauche?

Ce nom de Kia-lou [10] est écrit aussi Kiü lou [11] et [12] dans d'autres, ouvrages qui ajoutent quelques détails à ce qui précède :

<< Kia-lou, comme Brahma (Fan), appartient à l'Inde (Tien tchou, nom sous lequel la Perse a été aussi désignée), Fan et Kia-lou, pour faire leurs écritures s'inspirèrent de la voûte céleste, tandis que Ts'ang hiè, l'inventeur des lettres chinoises, s'inspira des traces que laissent sur le sol les pieds des oiseaux. »

Dans d'autres ouvrages enfin l'on peut constater que Kia-lou ou Kiü-lou est un diminutif de Kiü-lou-che-to [13], nom que Stanislas Julien attribue à un certain richi1 et dont il fait Kharôchtha.

L'encyclopédie bouddhique Fa yuan tchou lin cite parmi les écritures étrangères connues sous la dynastie des Tàng, l'écriture de Kiü-lou-che-to appelée sous la dynastie précédente des Souei Lou-tchin [14] (c'est-à-dire, qui a des lèvres d'àne).

Ne pourrait-on voir dans Kia-rou-che-to ou Kiu-rou-che-to le nom de Zoroastre (Zerdust) bien que son nom se retrouve ailleurs écrit autrement en chinois?

T. CHOUTZÉ.

(1) Richi [15], immortel. Un homme dont la forme corporelle a subi une certaine transformation à force de méditation et d'ascétisme, de telle sorte qu'il est, pour une période indéfinie, exempt de décrépitude, d'àge et de mort.

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