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ARRIGHI (due de Padoue).

Arrighi (Jean-Toussaint duc de Padoue), né le 8 mars 1778, commença très-jeune sa carrière militaire; sous-lieutenant de la 72o brigade des compagnies recrutées en Corse, il suivit Joseph Bonaparte en Italie. Après le Directoire, il devint son secrétaire d'ambassade à Parme et à Rome, et de retour à Paris, fut nommé aide-de-camp du général Berthier. Il se distingua brillamment à la bataille de Salahieh, lors de la campagne d'Egypte, et fut élevé au grade de capitaine. Son intrépidité et sa bravoure reconnues lui firent confier le commandement des grenadiers d'élite, à la tête desquels il prit d'assaut Jaffa et Saint-Jean-d'Acre où il entra un des premiers. Retenu quelque temps en Égypte par une blessure qu'il avait reçue au siége de Saint-Jean-d'Acre, il quitta cette contrée pour aller combattre à la bataille de Marengo, se fit encore remarquer par son courage et fut promu an grade de chef d'escadron; on lui donna ensuite le commandement du 1er régiment de dragons, dont il fut fait colonel. A la bataille de Wertingen, dans une charge qu'il exécuta à la tête de ses dragons, il culbuta, avec deux régiments, les cuirassiers qui étaient soutenus par des grenadiers hongrois, leur fit mettre bas les armes, s'empara de plusieurs ca

nons, cut deux chevaux tués sous lui et fit un grand nombre de prisonniers. Les officiers et les sous-officiers du 1er régiment de dragons lui offrirent une épée d'honneur. De nouveaux triomphes l'attendaient à la bataille d'Austerlitz, où l'empereur remarqua sa brillante conduite et l'appela au commandement des dragons de la garde. Il contribua puissamment au succès de la bataille de Friedland, et reçut en récompense le grade de général de brigade avec le titre de duc de Padoue.

La même année, (1808), à la tête des dragons de la garde qu'il avait si souvent conduits à la victoire, il fit la campagne d'Espagne, et mit les anglais en déroute, après avoir passé (un torrent à la nage.

De retour en France, Napoléon confia aussi au duc de Padoue le commandement de la cavalerie, et l'emmena avec lui en Autriche. Au mois de mai 1809,après la fameuse bataille d'Essling, il l'éleva au grade de général de division avec le commandement de la 3e division de cuirassiers. Ce fut surtout à Wagram qu'il montra un courage héroïque;

il

y courut les plus grands dangers et malgré une grêle de balles que faisaient pleuvoir sur son régiment les soldats autrichiens, il parvint, avec l'aide de l'infanterie, à tourner l'ennemi qu'il força à se replier; il fut nommé inspecteur-général de la cavalerie à la suite de cette action d'éclat.

Napoléon reconnaissant en lui de grandes capa

cités militaires et administratives, lui confia, en 1821, l'organisation de la garde nationale, l'armement des fortifications des côtes de l'Océan et le commandement de cinq divisions militaires.

L'année suivante, il fut chargé d'organiser les bataillons qui arrivaient des différents dépôts, et reçut le grand cordon de la Légion-d'Honneur, avec le commandement du 3e corps de cavalerie et de plusieurs autres régiments. Nommé gouverneur de Leipsig, il sut, par son sang-froid et son habileté, déjouer les combinaisons et les adroites manœuvres lu général russe Woronzen; il l'empêcha d'arriver à Leipsig qui n'était point en état de défense et qui aurait pu tomber au pouvoir de 15,000 hommes, auxquels il n'avait à opposer que de nouvelles recrues et un grand nombre de blessés.

Il empêcha encore une fois les Autrichiens de s'emparer de cette place importante en repoussant les troupes des princes de Mall et de Lichtenstein, ce qui permit au maréchal Ney d'arriver assez à temps et de sauver nos renforts et nos bagages.

Mais, à la bataille de Leipsig, accablé par le nombre, il fut obligé de quitter cette ville qu'il avait préservée deux fois de l'invasion ennemie.

Pendant la campagne de France, à la tête d'un corps d'infanterie de 6,000 hommes environ, il protégea la retraite du duc de Trévise, (t soutint de pied ferme les charges de la cavalerie comman

dée par le grand-duc Constantin; il eut, sous les murs de Paris, un cheval tué sous lui. Après la première Restauration, il ne prit aucun commandement et fut décoré de l'ordre de Saint-Louis.

A son retour, Napoléon le nomma pair de France, et le chargea d'organiser les gardes nationales Corses pour soutenir et défendre la fortune impériale.

Enfin, à la seconde Restauration, il fut obligé de quitter la France où il ne rentra qu'en 1819. Il fut mis à la retraite en 1837.

AUDIFFRET (marquis d').

La famille d'Audiffredt, originaire d'Italie, s'est transplantée au treizième siècle dans la vallée de Barcelonnette; là elle francisa son nom en celui d'Audiffret. Un comte d'Audiffret se fit remarquer au fameux combat d'Exiles, où périt le comte de Belle-Isle.-Charles-Louis-Gaston marquis d'Audiffret, ancien pair de France, est son petit-fils. Né en 1787, il entra de bonne heure dans l'administration des finances, dont il parcourut rapidement les degrés hiérarchiques. Après 25 ans de travaux, il fut nommé, le 29 octobre 1829, président à la cour des comptes; l'année suivante, il était promu commandeur de la Légion d'honneur. Il fut appelé à la pairie le 3 octobre 1837. Homme spécial, financier distingué, il fut, pour les questions budgétaires, d'un grand secours dans les débats de la Chambre et dans les commissions où il apportait une profonde expérience. Il a provoqué les plus utiles améliorations dans l'organisation de la comptabilité publique, et l'on peut dire que toutes les simplifications et les économies réalisées depuis 1814, sont dûes en grande partie à ses efforts; ce zèle a été récompensé en 1847 par le grade de

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