Page images
PDF
EPUB

BELBEUF (marquis de).

Le marquis de Belbeuf appartient à une famille de magistrats qui a conquis ses titres nobiliaires par ses services au palais. La terre de Belbeuf fut érigée en marquisat, par lettres patentes du mois de septembre 1719, en faveur de la famille Godart dont plusieurs membres avaient siégé avec distinction au parlement de Rouen. Louis Godart, marquis de Belbeuf, chef actuel de cette famille, a environ soixante quinze ans. Jeune encore, il entra dans la carrière à laquelle ses aïeux ont dû leur illustration; son zèle et son mérite lui valurent un avancement rapide. Louis-Philippe le nomma premier président de la Cour royale de Lyon ; et quelques années après, le 3 octobre 1837, il fut promu à la dignité de pair.

Le récent décret sur la magistrature lui impose la retraite; il vient d'être nommé président honoraire de la Cour d'appel de Lyon, dont il a été un des plus estimables magistrats.

M. le marquis de Belbeuf n'a jamais joué, dans. le parlement, le rôle d'un orateur, mais sa présence dans le sein des commissions a été souvent d'une grande utilité; et sans doute le sénat trouvera dans son expérience d'importants conseils pour la solution des graves questions qui s'agiteront dans le sein de ce corps éminent.

BERTHIER (prince de Wagram).

Voici une de ces noblesses dont le titre a reçu son baptême sur les champs de bataille dans ces guerres gigantesques soutenues par la République et l'Empire contre le monde entier. NapoléonLouis-Joseph-Alexandre, prince de Wagram, cst le fils de cet Alexandre Berthier, prince de Wagram et de Neufchâtel, duc de Valengin, qui fut grand connétable, maréchal de l'Empire, et grand veneur. Gentilhomme sous l'ancienne monarchie, la Révo lution de 1789 le trouva colonel. L'Empereur captif à Sainte-Hélène rappelait ses qualités éclatantes, et cinquante combats et trente années de marche à travers le monde étonné lui valurent, outre ces titres, cette glorieuse légende: Commilitoni Victor Cesar. Il mourut en juin 1813 à Wagram.

En 1814, les Bourbons virent en son fils, le prince de Wagram, le seul homme capable de cimenter l'union du trône avec l'armée. Les intérêts du pays lui firent une loi de prêter son concours au gouvernement, malgré son amour pour l'Empereur.

La princesse de Wagram, née duchesse de Bavière, sa mère, conserva toujours sous les trois règnes qui se sont succédé depuis, la haute position et le respect que méritaient sa naissance illustre et le souvenir glorieux de son époux.

Le prince de Wagram succéda à son père à la pairie par droit d'hérédité. Il fit partie du petit nombre de ceux qui ne voulurent pas prendre part aux débats du procès fait au neveu de l'empereur. Il s'occupait peu d'affaires politiques, et refusa même en 1848 d'être porté candidat à la Constituante, puis à l'Assemblée nationale. Habitant presque constamment son château de Grosbois, il a su s'attirer les sympathies et l'affection des populations qui l'environrent, et qui les lui ont témoignées en le nommant, toujours avec une majorité imposante, aux emplois suivants: de 1830 à 1852, chef de bataillon de la garde nationale de Boissy-Saint-Léger; en 1848, membre du conseil d'arrondissement de Corbeil; enfin, en 1851, membre du conseil général de Seine-et Oise. Depuis 1848, il fut un des appuis les plus fermes, un des partisans les plus dévoués du Président de la république.

Le prince Louis-Napoléon a voulu consacrer en lui un illustre souvenir et rehausser encore l'éclat d'un nom qui a conquis une si brillante page dans l'histoire de notre siècle.

BONALD (Le cardinal de).

Louis - Jacques - Maurice de Bonald est né à Milhau-en-Rouergue, le 30 octobre 1787. C'est le fils de l'illustre philosophe. A l'époque de la révo·· lution, il suivit son père dans l'exil, et commença ses études à l'université d'Heidelberg. Après la Terreur, sa famille rentra en France, et il fut admis au séminaire de Saint-Sulpice, à Paris.

Il était secrétaire de M. de Pressigny, archevêque de Besançon, lors de la mission que remplit cc deraier auprès du pape pour y presser la conclusion du concordat. Ce qui valut surtout à M. de Bonald cette faveur, c'est qu'il avait été, avec MM. de Quélen et Feutrier, clerc de la chapelle de l'empereur.

En 1817, M. de Latil le nomma vicaire général de Chartres; il fit dans cette ville, pendant le Carême de 1822, des conférences qui eurent du re tentissement. Le 27 avril 1823, il fut nommé évêque du Puy et sacré par Mgr de Latil, assisté de MM. Duchatelier et Chabons, évêques d'Evreux et d'Amiens. Le 14 décembre 1839, une ordonnance royale le fit archevêque de Lyon et de Vienne, avec le titre de primat des Gaules, en remplacement du cardinal Fesch. Quelque temps après, il a été luimême revêtu de la pourpre.

BONAPARTE (Jérôme, le Prince).
PRÉSIDENT DU SÉNAT.

Jérôme Bonaparte est le plus jeune des frères. de Napoléon; il naquit à Ajaccio en 1784, et fit ses études au collège de Juilly. En sortant du collége il entra dans la marine et fut nommé, en 1801, lieutenant de vaisseau. Il fit sous les ordres du général Leclerc l'expédition de Saint-Domingue, dans laquelle il fut honorablement signalé. Commandant de la frégate l'Epervier, en 1803, il eut à soutenir une lutte contre les forces anglaises et fut contraint de se réfugier à New-York. — Arrivé au grade de lieutenant, Jérôme avait vingt ans à peine, et tout faisait prévoir pour lui le plus brillant avenir. Mais il n'échappa point aux passions orageuses de la jeunesse. Pendant son séjour en Amérique, il devint amoureux de Mlle Patterson, fille d'un commerçant de Baltimore, et, quoique mineur, il l'épousa sans le consentement de sa famille. Napoléon désapprouva cette union qu'il fit casser, malgré la résistance de Jérôme.

En 1805, le jeune lieutenant fut chargé d'une mission auprès du Dey d'Alger, ce qui lui valut le grade de capitaine de vaisseau. L'année suivante, il reçoit le commandement d'une escadre de huit

« PreviousContinue »