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ne lui a jamais paru composée que d'un pareil nombre de fourmis ouvrières. Soc. phil. an x, Bull. 57, p. 65.

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FOURMILIERS (famille des). - ZOOLOGIE. servations nouvelles.-M. LACÉPÈDE, de l'Institut.-AN VIII. On a déjà beaucoup parlé des fourmiliers, qui forment le cinquième ordre de la quatrième sous-division des quadrupèdes, et auxquels l'auteur pense qu'on aurait dû appliquer exclusivement le nom d'édentés, parce qu'ils sont les seuls qui, non-seulement ne présentent aucune dent incisive, mais qui n'offrent même aucune sorte de dents. Tous les animaux qui appartiennent à cette famille sont très-remarquables par leurs habitudes ainsi que par leurs formes, et particulièrement par la petitesse de l'ouverture de leur bouche; leur langue est très-longue, un peu cylindrique et déliée, et ils ont une grande facilité pour l'étendre hors de leur gueule. Ils paraissent ne se nourrir que de fourmis, qui s'attachent à leur langue gluante, lorsque, après avoir ouvert une fourmilière avec leurs ongles très-grands et très-forts, ils étendent cette même langue au-dessus des débris de l'habitation de ces insectes. Mais la dénomination de fourmilier a été réservée pour les espèces de cet ordre qui vivent dans l'Amérique méridionale, et qui ont le corps couvert de poils. On a donné le nom générique d'echnide aux animaux de cette famille qui ont le corps hérissé de piquans et que l'on trouve dans la Nouvelle-Hollande, et celui de pangolin aux espèces de ce même ordre qui ont le corps revêtu de grandes écailles, et qu'on n'a encore observées qu'en Afrique. Les auteurs ont varié sur le nombre des espèces de fourmiliers d'Amérique. Buffon en a admis trois : le tamanoir ou grand fourmilier, le tamandua ou fourmilier moyen, et le petit fourmilier. M. Brisson, qui en a aussi compté trois espèces, désigne la première, le fourmilier à museau très-long et dont la queue est garnie d'une crinière; la deuxième, le fourmilier à museau très-long et dont la queue est en partie dégarnie de poils; la troisième, le fourmilier

à museau très-court. Gmelin en compte cinq espèces; mais d'après les observations qui ont été faites on ne doit considérer que trois espèces, savoir : le tamanoir, le tamandua et le didactyle, c'est-à-dire le petit fourmilier, dont les pieds de devant n'offrent que deux doigts. La première et la troisième ont été très-bien décrites, et leurs habitudes très-bien exposées ; mais si le tamanoir et le didactyle sont bien connus, il n'en est pas de même du tamandua, que l'auteur nomme, avec dom Félix d'Azara, tamandua-i, ce qui signifie petit tamandua, qui parvient communément à une grandeur assez considérable, quoiqu'inférieure à celle du tamanoir. L'individu de cette espèce de tamandua-i, qui fait partie de la collection du Muséum d'Histoire naturelle, a 1,120mm. de longueur totale, depuis le bout du museau jusqu'à l'extrémité de la queue, qui est longue de 0,494; la tête a 0,180 de longueur, et le museau est si allongé, que, depuis son extrémité jusqu'à l'oreille, il y a 0,133, et qu'on en trouve 77 depuis cette extrémité jusqu'à l'œil. Cependant il n'y en a que 18 depuis le bout du museau jusqu'à chacun des coins de l'ouverture de la bouche, par laquelle on voit sortir la langue presque cylindrique, très-longue et extensible, qui fait un des caractères du genre des fourmiliers. 0,162mm. forment la longueur des pieds de devant jusqu'à la naissance des ongles; 0,166, celle des pieds de derrière; et, ce qui ne doit pas étonner dans un animal qui creuse quelquefois la terre et entr'ouvre de vastes fourmilières, le plus grand ongle du pied de derrière à 0,017mm. de longueur; celui des pieds de devant, plus remarquable encore, est long de 0,045mm. La longueur des oreilles est de 0,040mm. ; elles sont séparées par un intervalle de 6, et les yeux le sont l'un de l'autre par une espace de 5. Il est roux foncé, plus clair sur la tête, et une bande longitudinale de cette couleur règne jusqu'au delà des épaules, où le poil forme une petite touffe et s'étend ensuite vers le milieu de la longueur du dos. Les oreilles sont presque dénuées de poils, surtout sur leur surface intérieure; le même défaut de poils se

remarque aussi vers le bout du museau, ainsi que sur une espèce de bandelette qui va, de chaque côté de la tête, depuis son extrémité jusqu'à l'œil, et paraît d'un brun assez foncé. Le poil qui garnit la moitié antérieure de la queue et les quatre pates est un peu roux ; celui qui revêt le dessous du corps est au moins aussi foncé que celui du dos, et les naturalistes savent que cette disposition de couleurs est assez rare sur les mammifères, qui, de même que les oiseaux, ont presque tous la partie inférieure du corps d'une nuance plus claire que la partie supérieure. Le dessous et le devant de l'épaule sont d'ailleurs distingués par une sorte de grande tache foncée. Au reste, chaque poil du tamandua-i, sur quelque partie du corps qu'il soit placé, est plus clair à sa base que vers le milieu de sa longueur; et, dans plusieurs places, il est blanchâtre à son extrémité. La moitié postérieure de la queue est presque entièrement denuée de poils; elle est d'ailleurs recouverte de très-petites écailles régulières, semblables les unes aux autres et arrangées de manière à représenter des anneaux. D'autres, de même forme et de même nature, sont autour de la partie antérieure de la queue, et presque jusqu'à son origine. La queue du tamandua-i a la force et la souplesse nécessaires pour que l'animal puisse s'en servir comme les sapajous et d'autres mammifères se servent de la leur. Le fourmilier noir dont la dépouille a été adressée au Muséum, ne paraît pas devoir établir une nouvelle espèce, les différences qui existent entre ce dernier et la tamandua-i n'étant pas assez marquées. Le genre des fourmiliers ne contient donc que trois espèces : le tamanoir, le tamandua-i et le didactyle, et une variété du tamandua-i remarquable par sa couleur noire. Le premier tamanoir (myrmécophage) a quatre doigts apparens aux pieds de devant, cinq aux pieds de derrière, une crinière sur la queue qui n'est pas prenante. Le deuxième (tamandua-i) a quatre doigts apparens aux pieds de devant, cinq doigts aux pieds de derrière, la queue prenante, garnie de petites écailles disposées en anneaux et presque entièrement denuée de poils, au moins

dans la moitié de sa longueur. Le troisième (didactyle) a deux doigts apparens aux pieds de devant, quatre doigts apparens aux pieds de derrière, la queue garnie de poils et non prenante. Mémoires de l'Institut, 1806, tome 6, page 134.

FOURMIS. (Leur nature chimique, et existence simultanée de deux acides végétaux dans ces insectes.)-CHIMIE. Observ. nouv.-M. FOURCROY, de l'Inst. et VAUQUELIN. -AN XI. Samuel Fischer fut le premier qui décrivit cet acide en 1670. Il fut depuis étudié plus particulièrement par Margraff, Ardvisson, Bergman, etc., et enfin par M. Deyeux, qui confirma l'identité que Margraff avait déjà supposée exister entre l'acide formique et l'acide acéteux. Cependant il restait encore quelques doutes à éclaircir, et ce sont eux qui portèrent MM. Fourcroy et Vauquelin à faire les recherches suivantes : Des fourmis rouges (formica rufa. Lin.) furent écrasées dans un mortier de marbre; il se dégagea une vapeur piquante, comparable à celle du vinaigre radical; et l'alcohol dans lequel ces fourmis furent mises en macération, se colora en jaune. Cette infusion distillée produisit une liqueur inflammable, légèrement acide. Il se forma en même temps un dépôt brunâtre qu'on sépara avec soin. Ce dépôt était recouvert par une liqueur acide qui fut saturée avec de la chaux. Cette dernière combinaison devint brune et épaisse : elle avait une saveur piquante et nauséabonde, et l'air y faisait naître des bulles comme dans l'eau de savon. Une partie de cette combinaison, mélangée avec une partie et demie d'acide sulfurique et deux parties d'eau, produisit un magma fort épais, qui, soumis à la distillation, donna une liqueur acide, sans couleur, d'une odeur empyreumatique, mais qui n'offrait plus la moindre trace d'acide sulfurique. Cet acide, combiné avec la potasse, donna un véritable acétite. La combinaison brune et épaisse dont on a parlé plus haut, formait dans la dissolution d'acétite de plomb un dépôt abondant, ce qui prouvait que l'acide enlevé aux fourmis

par l'alcohol, contenait autre chose que de l'acide acéteux. Cette même combinaison calcaire, mélangée avec une dissolution de nitrate de plomb, forma un précipité abondant et jaune, qui, soumis à l'action de l'acide sulfurique étendu 'd'eau, présenta un nouveau précipité, plus lourd et plus blanc. La liqueur qui le surnagea avait une légère saveur acide et sucrée : elle précipitait abondamment le nitrate de mercure, celui d'argent et celui de plomb. Plusieurs autres faits, joints à ceux qu'on vient de rapporter, prouvent suffisamment que l'acide malique accompagne l'acide acétique dans la liqueur acide que l'alcohol enlève aux fourmis; et c'est sans doute la présence de cet acide qui a induit en erreur les chimistes qui, les premiers, ont traité cette matière. Les fourmis, épuisées par l'alcohol, ont fourni, par la distillation, de l'huile empyreumatique fétide, du carbonate d'ammoniaque, et de l'acétite d'ammoniaque, le tout dissous dans beaucoup d'eau. La substance brune que l'infusion alcoholique avait laissé déposer à la distillation, était insoluble dans l'eau, et dissoluble dans l'alcohol, excepté une petite quantité de matière brunâtre, qui a paru aux auteurs être de l'albumine. Cette dissolution de la substance brune dans l'alcohol devint laiteuse par l'addition de l'eau; et il s'en sépara, après quelques jours, un dépôt résiniforme qui sembla être une matière grasse d'une nature particulière. Enfin, ce qui restait du marc des fourmis était un charbon animal qui ne laissait, après la combustion, que du phosphate de chaux. Société philomathique, an x1, bulletin 70, page 175. Annales du Muséum, tome 1a., page 333.

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FOURNEAU HYDRAULIQUE et digesteur de Papin. - PYROTECHNIE. Perfectionnement M. FORTIN.1820.- Un brevet de dix ans a été accordé à l'auteur pour des perfectionnemens qu'il a apportés à cet appareil. Nous décrirons ces perfectionnemens à l'expiration du brevet.

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