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heures, en ayant soin, après l'agitation, de déboucher le bondon. C'est alors qu'il s'exhale au dehors des vapeurs épaisses, qui ont une forte odeur de moisi. Ce temps écoulé, on rince la barrique jusqu'à ce que l'eau en sorte parfaitement claire. Ce procédé, très-simple, peut être regardé comme infaillible, M. le Normand l'ayant toujours vu réussir dans les différens essais qu'il a répétés. Annales des arts et manufactures, tome 9, page 76. Voyez TON

NEAUX,

GADOLINITE.

GAD

MINERALOGIE. Observations nouvelles.-M. HAUY, de l'inst.-AN IX.-Cette substance a été découverte à Yterby en Suède par M. Gadolin. Elle a une couleur d'un noir assez parfait; sa cassure est imparfaitement conchoïde; elle est éclatante, et son éclat est vitreux; sa pesanteur est assez considérable. A ces caractères extérieurs, on peut en ajouter de physiques et de chimiques qui distinguent nettement la gadolinite de quelques autres minéraux auxquels elle ressemble par son aspect, surtout de la lave vitreuse dite pierre obsidienne. Sa pesanteur, spécifique, que M. Haüy a trouvée de 4,0497, est plus forte que celle de cette lave, environ dans le rapport de cinq à trois, mais elle est moindre que celle de l'urane sulfuré noir, dit Pech-blende, dans le rapport de deux à trois. De plus, la gadolinite, réduite en poudre et mise dans l'acide nitrique étendu d'eau, s'y décolore lorsqu'on fait chauffer l'acide, et se convertit en une espèce de gelée épaisse, d'un gris jaunâtre. La gadolinite, exposée au feu du chalumeau, décrépite et lance des particules qui paraissent enflammées, mais si l'on a pris la précaution de la faire rougir dans la flamme de la bougie, elle ne décrépite pas; elle devient d'un rouge mêlé de blanc, se fendille et ne se fond point, à moins que le fragment ne soit très-petit. Enfin la gadolinite a une action très-sensible sur le barreau aimanté; mais M. Haüy ne lui a point re

connu de pôles. M. Vauquelin, par l'analyse, à trouvé 35 d'yttria, 25,5 de silice, 25 de fer, 2 d'oxide de manganèse, 2 de chaux avec une perte de 10,5 qu'il attribue principalement à l'eau que contient la gadolinite, et à une petite quantité d'acide carbonique. Il a observé que la nouvelle terre avait de l'analogie avec la glucyne. Elle forme, comme celle-ci, avec les acides, des dissolutions sucrées, mais dont la saveur a quelque chose de plus austère, et qui approche davantage de celle des dissolutions de plomb. Société philomathique, Bulletin 44, page 158,

an ix.

GADOLINITE. -M. VAUQUELIN.

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AN IX. C'est en 1794 que M. Gadolin découvrit cette terre, et son travail, à ce sujet, a été imprimé dans les mémoires de l'Académie des sciences de Suède, et dans les Annales de Crell pour l'année 1796. M. Ekeberg, il y a deux ans, a recommencé l'analyse de la même pierre, et il a confirmé les résultats de M. Gadolin; il a donné à la nouvelle terre le nom d' Yttria, de celui d'Ytterby, lieu de la Suède où elle se trouve Cette terre est, suivant lui, dans la gadolinite à la dose de..

accompagnée de silice.

d'oxide de fer.

d'alumine.

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Il décrit aussi quelques-unes des propriétés dont jouit la térre nouvelle, débarrassée de tous les corps qui lui sont unis dans cette pierre les voici. Toutes ses combinaisons avec les acides ont une saveur douce comme celle des sels de plomb, mais un peu plus astringente; avec l'acide sulfurique et acétique, elle forme des sels cristallisables qui ne changent point à l'air; avec l'acide nitrique, elle donne une masse rayonnante; et, avec l'acide muriatique, rien qui puisse cristalliser. 1°. Cette substance (la gadolinite) a une couleur noire, et sa poussière est d'un gris-noirâtre.

2o. Sa cassure est vitreuse absolument comme celle du verre. 3o. Sa pesanteur spécifique prise par M. Haüy, est de 4,0497. 4°. Elle fait mouvoir sensiblement le barreau aimanté. 5o. Exposée au feu du chalumeau, elle s'éclate en petits fragmens, qui sautent au loin rouges de feu comme des étincelles, et qui produisent, en se détachant, une crépitation très-vive. Ce qui reste dans la pierre a une couleur blanche - grisâtre, et ne fond pas complétement. 6o. Chauffée avec du borax, elle se fond et communique au sel une couleur jaune tirant au violet. 7. Cent parties de cette substance, soumises au feu daus un creuset de platine, perdent huit parties de leur poids, et la matière prend une couleur rouge d'ocre. Si l'on calcule d'après la quantité de fer qu'elle contient, ce qu'elle a dù absorber d'oxigène par cette opération, on trouvera qu'elle a perdu onze centièmes environ. La gadolinite est attaquée par les acides minéraux puissans, tels que le sulfurique, le nitrique et le muriatique, et, si l'on aide leur action par une légère chaleur, ils en forment une gelée épaisse, d'une couleur grisâtre ou jaunâtre. En faisant ensuite évaporer à siccité cette espèce de gelée, et en lavant avec de l'eau le résidu de cette évaporation, on obtient la silice sous la forme de poussière blanche, qui, bien lavée et rougie, donne, par son poids, le rapport dans lequel elle existe avec les autres principes. Les dissolutions de la gadolinite dans les acides, ne se conduisent pas toutes de la même manière par l'évaporation: le sulfurique et le muriatique retiennent le fer et la terre nouvelle en combinaison, et il n'y a que la silice qui se sépare, tandis que l'acide nitrique, au contraire, abandonne en même temps la silice et l'oxide de fer; ce qui se conçoit aisément d'après les propriétés du nitrate de fer. L'auteur a dissous cent parties de gadolinite dans l'acide nitrique suffisamment étendu d'eau; il a évaporé, en donnant un peu chaud sur la fin, pour opérer la décomposition complète du nitrate de fer. En redissolvant dans l'eau, il a obtenu, combinée avec l'acide nitrique et dissoute, la terre particulière séparée du

fer et de la silice. Quand la dissolution conservait encore quelques traces de fer, M. Vauquelin faisait de nouveau évaporer à siccité, ou bien il ajoutait une goutte d'ammoniaque, et alors le fer se précipitait sous la forme de flocons jaunâtres qu'on séparait par le filtre. Pour séparer le fer de la silice, on a fait bouillir le mélange dans l'acide muriatique un peu concentré; on a étendu d'eau la dissolution, et ou a filtré pour recueillir la silice et la laver jusqu'à ce qu'elle ne précipite plus par l'ammoniaque. Quant à la terre nouvelle dissoute dans l'acide nitrique, il suffirait, si elle était pure, de la précipiter par l'ammoniaque, et de la laver pour l'obtenir à part; mais des essais préliminaires ayant appris que, dans cet état, elle est mêlée de petites quantités de chaux et de manganèse, il a fallu employer quelques moyens de plus pour parvenir à ce but. Néanmoins on commence par la précipiter au moyen de l'ammoniaque qui ne précipite point la chaux; on verse ensuite dans la liqueur, réunie aux lavages du précipité, quelques gouttes de dissolution de carbonate de potasse ordinaire, et on obtient la chaux combinée à l'acide carbonique; on redissout, pour la troisième fois, dans l'acide nitrique, la terre mélangée avec l'oxide de manganèse, et on y ajoute, par petites quantités à la fois, une dissolution d'hydrosulfure de potasse, afin de ne précipiter que les parties métalliques; ce à quoi l'on parvient avec un peu d'attention. On a donc alors la terre seule, qu'il ne s'agit plus que de précipiter par l'ammoniaque pour l'avoir pure. Le même savant a employé une autre méthode qui consiste à faire fondre la gadolinite avec deux parties de potasse caustique, à laver la masse avec de l'eau bouillante, et à filtrer, toute chaude, la liqueur, qui a une belle couleur verte. En faisant évaporer cette liqueur, le manganèse, qui lui donnait la couleur, se précipite peu à peu sous la forme d'une poussière noire que l'on peut facilement recueillir par la décantation de l'eau qui le surnage. Lorsqu'on voit qu'il n'y a plus d'oxide de manganèse, on sature le liquide avec de l'acide nitrique. D'une autre part, on met digérer

le marc avec le même acide, très-affaibli d'eau; par ce moyen, la terre seule se dissout en produisant beaucoup de chaleur, et la silice et le fer trop oxidé ne se dissolvent pas. On réunit cette dissolution avec la liqueur ci-dessus saturée d'acide nitrique, et on fait évaporer à siccité, afin que, s'il était resté quelques parties de fer et de silice, elles fussent séparées du reste, on opère comme dans l'autre procédé. Celui-ci a l'avantage de séparer le manganèse des autres principes, et d'éviter une opération dont le succès est difficile à obtenir. On pourrait aussi analyser la gadolinite, en l'attaquant directement par les acides sulfurique et muriatique; mais ces acides dissolvant à la fois et sans distinction tous les élemens qui composent cette pierre; il faut employer un hydrosulfure pour séparer les métaux, et la juste administration de cet emploi est difficile, en ce qu'un excès de réactif précipite aussi la nouvelle terre. C'est à l'aide des différens moyens exposés cidessus, que l'auteur est parvenu à reconnaître et à séparer les substances qui entrent dans la composition de la gadolinite ces substances sont la silice, l'oxide noir de fer, la chaux, l'oxide de manganèse, et la terre particulière que M. Ekeberg a nommée yttria. Voici les proportions dans lesquelles on les a trouvées :

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Ces 10,5 forment la plus petite perte que l'auteur ait éprouvée dans les diverses analyses qu'il a faites. Il avait d'abord pensé que cette perte était due à quelques substances alcalines; mais, en ayant traité cent parties par

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