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création une partie de son temps et les ressources qui résultent d'une culture approfondie des sciences, réunie au talent d'observer et de bien faire exécuter. Le jury s'est félicité d'avoir un grand nombre de distinctions à décerner pour la fabrication des aciers et pour les arts qui en dépendent. L'industrie française présentait une lacune dans cette partie importante; aujourd'hui cette lacune est remplie. Annales de chimie et de physique, 1820, tome 13, p. 126. Voyez ACIERS.

à

FERS, ACIERS ET FONTES (Procédés propres corriger les défauts de certains). MÉTALLURGIE. Observations nouvelles.) M. L. LEVAVASSEUR, direcAN X. Le fer peut

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teur de l'artillerie de la Marine. être défectueux, ou par vice de fabrication dans les premiers ateliers où il a été travaillé, ou par son alliage à des substances étrangères, pour la séparation desquelles les moyens connus sont insuffisans. Si dans le premier cas les défauts du fer peuvent disparaître sous la main d'un ouvrier habile, il n'en est pas de même des défauts inhérens à sa matière. On distingue le fer fragile chaud appelé par les ouvriers, fer de couleur ou rouverain, et le fer fragile froid ou cassant à froid. Le premier, qui a une grande ténacité à froid, se casse sous le marteau lorsqu'il est chaud. Il est ordinairement rebuté dans tous les arsenaux comme le plus mauvais de tous les fers : il est cependant le plus précieux quand on sait le mettre en œuvre. Il faut le chauffer à blanc, presque fondant, et le forger dans cet état ; lorsque sa couleur se brunit, on doit cesser de le forger; alors il casserait sous le marteau si l'on continuait de le battre. On achève de le parer lorsqu'il est devenu cerise obscur; et l'on continue de le forger à froid. L'on peut accélérer son refroidissement en l'immergeant dans l'eau. D'après des expériences faites sur la ténuité des fers fragiles chauds de 4: 3, il n'a pas été possible d'assigner un rapport exact pour la seconde espèce d'épreuve, qui est bien plus avantageuse encore au fer rouverain. La dépense en com

il

bustible et en main d'oeuvre, ainsi qu'un déchet plus considérable, rendent à la vérité peu économique l'emploi de ce fer, mais l'économie ne doit être mise qu'en seconde ligne, lorsqu'il est de la plus grande importance d'obtenir la ténacité et la solidité qu'exigent certains ouvrages, tels que chaînes d'enrayage, crochets d'attelage, cercles de mâts, etc. Le fer fragile-chaud paraît devoir cette fragilité à l'union de quelqu'autre métal dont la nature n'est pas encore conrrue: on a cru que c'était l'arsenic ou le zinc; y a lieu de croire que le cuivre y entre aussi pour quelque chose. Le différent degré de fusibilité du fer et du métal allié, quel qu'il soit, produit la difficulté qu'on éprouve à forger le fer au degré de chaleur ordinaire. Si ces deux métaux sont assez chauffés pour que toute la masse soit ramollie, ils restent alliés ensemble, et l'on peut alors les travailler sans crainte. Le degré de chaleur diminue-t-il, la fragilité renaît, et il faut attendre qu'ils soient tous deux refroidis pour achever de travailler l'alliage. On peut ranger en deux classes les fers cassant à froid. Les uns doivent cette propriété à ce que, mal travaillés dans les affineries, le charbon qu'ils contenaient à l'état de fonte n'a pas été totalement ou également brûlé, de sorte qu'ils conservent des portions aciéreuses. Les autres doivent leur fragilité au phosphore ou à l'acide phosphorique avec lesquels ils étaient combinés à l'état de minerai, et dont le travail du haut fourneau ne peut presque jamais les purger entièrement. Quant aux fers de cette espèce, il est difficile de les corriger autrement que dans le travail de l'affinage. Rinman fils, en traitant 260 parties de fonte de fer fragilefroid avec 140 parties de la matière vitreuse provenant de la fusion de quantités égales de chaux et de scories obtint 190, fer en barres, première qualité, doux et malléable. M. Levavasseur a tenté deux procédés pour adoucir le mème fer: celui de la cémentation dans la chaux, et celui du travail à la chaux dans l'opération de la forge. Il faisait réduire ses barres à de petites épaisseurs, les trempait dans du lait de chaux, et donnait de très-fortes

TOME VII.

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chaudes. Les barres ayant acquis le plus haut degré de chaleur, il les saupoudrait de chaux éteinte et pulvérisée, et il les forgeait en ayant soin de les mettre, le plus possible, en contact avec de la chaux. Le même ayant fabriqué à Toulon de l'acier qui était quelquefois si dur, que, même sans être trempé, il ne pouvait être coupé par le ciseau " eut recours au procédé suivant pour l'adoucir à sa surface afin de pouvoir en fabriquer des limes. On fait oxider à l'air ou par l'immersion dans l'eau les faces extérieures des barres d'acier; on fait pareillement oxider de la limaille de fer, des copeaux de fer de tour, etc. On peut y mêler des terres ocreuses ou contenant des oxides qui lâchent aisément leur oxigène ; celui de manganèse pourrait être employé à cet effet; on stratifie le tout dans une caisse que l'on chauffe fortement, comme quand on veut faire une trempe au paquet ; une éprouvette placée au centre de la caisse indique le progrès de l'opération. Dans cette circonstance l'oxigène fourni par les oxides brûle le carbone des surfaces extérieures, et opère le retour de l'acier en fer; ce que l'on reconnaît aisément à la manière dont la lime ou le burin mord sur ces surfaces, ou par l'acide nitrique que l'on projette sur le bout d'une barre coupée en travers. Les barreaux destinés à faire des limes sont taillés et soumis à une nouvelle trempe au paquet, avec le charbon seul ou humecté d'un peu d'urine, pour acquérir de nouveau de la dureté. L'addition de l'urine pour l'aciérification n'est pas nécessaire quelquefois même elle est préjudiciable; mais elle est avantageuse toutes les fois qu'on n'a pas à craindre la fragilité de l'acier. L'auteur avait fait mettre dans la caisse, avec le cément oxide, des morceaux d'un fer très-dur, qui se refusait au burin et aux outils du tour, et il fut rendu parfaitement traitable : il conjectura que ce fer était aciéreux, et s'en assura par l'acide nitrique. Il obtint le même résultat à l'égard de morceaux de fonte très-dure et très-aigre. Un des morceaux essayés avait une ténacité, comparativement avec un autre morceau de même dimension non-soumis à l'opéra

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tion, comme 5 : 3. D'autres morceaux de même dimension, de même dureté, de même apparence, préparés de la même manière, n'éprouvèrent aucun changement dans l'opération; ce qui tenait à ce que leur aigreur n'était due au charbon, mais à du phosphore ou à du phosphate de fer. La nature de cette fonte a été vérifiée par l'acide nitrique. On ne doit pas être surpris si l'on ne réussit pas constamment dans l'adoucissement de la fonte. Ce défaut de succès ne provient que de ce que l'on applique à toutes les fontes le même procédé, et qu'il doit varier selon la qualité de chacune. L'oxigène et le carbone sont-ils en proportion à peu près équipondérants; il ne faut que leur fournir le calorique nécessaire pour leur combinaison : tous les cémens terreux peuvent être employés, surtout la chaux, qui, dans ce cas, exerce une action prédisposante. L'oxigène domine-t-il, on doit employer les cémens charbonneux ; on peut encore leur adjoindre la chaux. Le carbone est-il en surabondance, le cément, qui opère la reversion de l'acier en fer, produit l'effet désiré. Il est inutile de dire ici que les cémens oxidés peuvent être employés perpétuellement, il ne s'agit que de les exposer de nouveau à l'air libre où ils reprennent l'oxigène qu'ils avaient perdu dans l'opération. On hâte ces effets par de fréquentes irrigations, et en les retournant souvent pour multiplier les points de contact. Ann. de Chimie', t. 42, p. 183. Voy. ACIERS et FONTES.

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FERS A FRISER (Appareil propre à chauffer les ). ÉCONOMIE INDUSTRIELLE. Invention. M. CARON, -M. Coiffeur à Paris. 1810. Au moyen de cet appareil, pour lequel l'auteur a obtenu un brevet de 5 ans, on parvient facilement et économiquement à donner aux fers à friser un degré de chaleur toujours égal et tel qu'on est sûr de ne jamais brûler les cheveux. Cet appareil est un petit canon foré monté sur son affût. On introduit dans la bouche de ce canon le fer que l'on veut chauffer, parce que au-dessous de la pièce, se trouve un petit

appareil d'une forme quelconque, chauffé à l'esprit-devin, et destiné à communiquer la chaleur aux fers à friser. Brevets non publiés.

ÉCONOMIE INDU

FERS A REPASSER (Nouveaux). · STRIELLE.- Perfectionnement.-M. GENDARME. 1809. -Ces fers ne different des anciens qu'en ce que leur corps est en fonte coulée sur la poignée, qui est en fer forgé. Moniteur, 1809, page 939.

FERS DE CHAPELIER.

ART DU FONdeur. -Perfectionnement. M. BADIN, Fondeur à Paris. - AN x. Médaille d'argent pour divers objets, principalement pour des fers de chapelier qui ne sont pas sujets à se gercer. Livre d'honneur, page 12.

FERS et ACIERS (Nouvelle méthode d'analyser les ). CHIMIE. Observations nouvelles. -M. VAUQUELIN, de l'Institut.-AN V. Il est reconnu, dit M. Vauquelin, depuis les expériences de Bergmann, et surtout de Berthollet, Vandermonde et Monge, que l'acier ne diffère du fer pur que par la présence d'une certaine proportion de carbone qui y est intimement combiné, proportion qui peut avoir quelques degrés de latitude, mais qui cependant, en-deçà et au-delà d'un certain temps, donne un fer qui n'est point encore acier, ou un acier qui est trop cémenté, fragile et trop fusible. Si l'acier était toujours la combinaison du carbone et du fer, dans un rapport constant, il serait aisé de déterminer ce point, mais il s'y rencontre presque toujours en même temps de la silice, du phosphore, et quelquefois du manganèse, dont on ne connaît pas l'influence sur les qualités de l'acier, en supposant même que celui-ci ne soit nécessairement que la combinaison du carbone et du fer. Si donc, comme il ne paraît pas douteux, les différentes qualités des fers et des aciers dépendent des principes divers et des proportions respectives dont ils sont composés, il est également intéressant de

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