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Il y a une autre manière, sans doute : c'est la guerre. M. Combes dira peut-être qu'il fait la guerre au Vatican. Il a un merveilleux courage contre les canons de l'Eglise. Nous nous attendons à le voir passer bientôt la tête haute sous l'Arc de Triomphe. Toutefois, en vue de la paix que nous voudrions voir régner dans les consciences, nous regrettons et réprouvons cette guerre misérable. Nous voudrions, si le lien qui les unit doit disparaître entre l'Église et l'Etat, qu'il fût plutôt dénoué que rompu, et que, le lendemain, il y eût dans les cœurs le moins d'amertume possible. Certains radicaux, et non des moindres, ont eu par momens l'intuition que les choses seraient mieux ainsi. M. Clemenceau, dans son journal, a traité à diverses reprises avec le dédain, avec le mépris qu'elles méritent, les pitoyables arguties qu'on a mises en œuvre pour amener la rupture. Ce sont là pour lui de très petites choses, et même assez basses. A ses yeux la question est plus haute. Il y a, dit-il, incompatibilité de nature entre l'Église et l'État moderne : voilà pourquoi il faut rompre. Mais il faut le faire au nom des principes, et non pas en invoquant le prétexte d'égratignures mutuelles qu'on a pu se donner dans des heures de colère. La situation, alors, se réglera dans la liberté. Nous ne sommes pas absolument sûr que M. Clemenceau s'inspirera jusqu'au bout de ce sentiment élevé. Nous l'avons vu, après s'être déclaré partisan irréductible de la liberté de l'enseignement, supprimer, parmi ceux qui en profitaient, les adversaires qui lui déplaisaient le plus peut-être trouvera-t-il, cette fois encore, un expédient du même genre. Mais, sur les principes du moins, il ne transige pas, et ce sont des principes que nous invoquons en ce moment, pour y rester fidèles.

Depuis quelques jours, un silence relatif s'est fait autour de ces questions. Les élections aux conseils généraux ont fait diversion. On se demandait si elles manifesteraient quelque changement dans l'esprit du pays, et si la boussole électorale indiquerait une orientation nouvelle. Il n'en a rien été. Le gouvernement a triomphé bruyamment de quelques avantages qu'il a obtenus sur certains points, et s'est efforcé de dissimuler ou d'atténuer les pertes qu'il a faites sur d'autres. C'est surtout en pareille matière qu'on doit se défier des statistiques officielles. Mais nous devons aussi nous garder des illusions. Les élections municipales avaient été un demi-succès pour l'opposition libérale; il n'en a pas été de même des élections. départementales. Il serait difficile de dire pourquoi, puisque ce sont les mêmes électeurs qui ont voté; mais, dans les élections de ce

genre, soit municipales, soit départementales, les situations locales et les considérations de personnes ont une influence si prépondérante, qu'on ne peut pas considérer les résultats du scrutin comme ayant une signification politique décisive. Il faut un courant d'opinion d'une violence extrême pour emporter ces obstacles, et pour permettre à la pensée du pays de se manifester. Ce mouvement d'opinion ne s'est pas produit avec une intensité suffisante, et les choses vont rester à peu près en l'état, ce qui, avouons-le, n'a rien de rassurant.

Ce qui caractérise le suffrage universel, c'est l'absence de toute prévision. Il ne voit les choses que lorsqu'elles sont réalisées. Il ne les sent que lorsqu'il commence sérieusement à en souffrir. L'habileté des radicaux-socialistes est de lui annoncer sans cesse des réformes dont ils lui montrent les côtés séduisans, mais chimériques, et de se garder de les faire parce que les autres côtés apparaîtraient aussitôt. Que pensera-t-on du service de deux ans lorsqu'on en fera l'épreuve, si on la fait dans les conditions où la loi a été votée? Que penserat-on de l'impôt sur le revenu, lorsqu'on en jouira? Que pensera-t-on de la séparation de l'Église et de l'État? Le Parlement votera peut-être toutes ces grandes réformes avant les élections prochaines, mais trop tard pour qu'on ait eu le temps de les appliquer, et de manière que le pays n'en ait encore que l'espérance. Est-ce très loyal? non; c'est adroit. Pour le moment, le pays est encore dans la lune de miel du radicalisme et du socialisme : il n'en connaît que les promesses, et c'est à peine s'il commence à s'apercevoir qu'on les renouvelle sans cesse sans les réaliser jamais. Nous ne savons pas combien de temps ces choses pourront durer ainsi : lorsqu'elles ne le pourront plus, les véritables difficultés commenceront. Jusqu'ici le gouvernement n'a troublé que des intérêts moraux, et nous avons le regret de dire que c'est chose dont on s'accommode. Mais la matière commence à s'épuiser.

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