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ESSAI HISTORIQUE

SUR

LE COMMERCE ET LA NAVIGATION

DE

LA MER-NOIRE.

INTRODUCTION.

LE traité de Belgrade, conclu en 1739 par la médiation de la France, avait rétabli la paix entre la Turquie et la Russie. Ce traité fut observé, de part et d'autre, jusqu'en 1768; mais alors de nouveaux différends étant survenus entre ces deux puissances, elles reprirent les armes. La Porte prétendit que l'impératrice de Russie, par son influence sur le choix d'Auguste III, roi de Pologne, et en prenant un intérêt trop actif aux affaires de ce royaume, avait agi contre l'esprit des traités; que, malgré leur teneur, elle avait fait entrer en Pologne une armée qui avait gêné les suffrages des Polonais dans

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l'élection d'un nouveau roi, et qui continuait à priver cette nation de sa liberté; qu'un autre corps de troupes russes, suivi d'un train d'artillerie, avait pénétré dans le territoire ottoman, y avait commis de grands ravages, et avait tué dans le bourg tartare de Balta plus de mille personnes.

Les explications que donna la Cour de Pétersbourg sur ces divers points, ne purent détourner celle de Constantinople de ses projets de ressentiment. Elle fit arrêter, le 1er octobre 1768, M. d'Obrescow, résident de Russie, le fit enfermer aux Sept-Tours, et déclara la guerre à l'Impératrice.

Les victoires remportées par les Russes, sur terre et sur mer, pendant six campagnes consécutives, obligèrent enfin la Porte à demander la paix. Le traité fut signé à Kaïnardgy le 21 juillet 1774.

Un des principaux avantages de ce traité et de la convention explicative du 10 mars 1779, au succès de laquelle concourut, par son entremise, M. le comte de Saint-Priest, ambassadeur de France à la Porte-Ottomane, consiste dans la liberté accordée par les Turcs aux Russes, de commercer et de naviguer dans la Mer-Noire, et de passer par le canal de Constantinople à la Méditerranée.

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