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CHAPITRE XXIV.

Réduction en Pologne sur les droits de douane. Ukase de l'Impératrice en faveur du commerce de ce royaume par Cherson.

Sa majesté polonaise s'étant rappelée les représentations qui lui avaient été adressées pendant mon séjour à Varsovie, sur les droits. excessifs auxquels était soumis le commerce de la Pologne par Cherson, en proposa la réduction à la diète de Grodno de 1784, dans les termes suivans:

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« Le même motif de reconnaissance envers l'Impératrice, joint à l'intérêt de nos propres concitoyens, porte le Roi à représenter >> aux États, combien il serait convenable de » baisser dans nos provinces les plus méri» dionales, le taux des perceptions aux doua»nes qui y subsistent, telles qu'elles ont été » établies sous le règne du roi Jean Sobiesky. » En baissant ce taux, nous obligerons notre

» grande voisine et amie, et nous encourage» rons et étendrons utilement notre propre

» commerce. >>

Conformément à cette proposition du Roi, la diète, dans sa séance du 5 novembre 1784, statua qu'aux frontières des provinces méridionales, il ne serait perçu que 1 pour 100 de droits sur l'exportation, et 4 pour 100 sur l'importation.

Le 29 du même mois (v. st ), l'Impératrice rendit un ukase non moins favorable au commerce des Polonais par Cherson. Elle y faisait participer leurs productions au rabais de 25 pour 100 accordé sur la douane des productions de Russie, par le tarif du 27 septembre 1782, et à la faveur de payer ces droits en monnaie courante. Elle affranchit de tout droit l'introduction dans l'Empire des denrées de Pologne par le gouvernement de Catharinoslaw.

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Par une autre disposition relative au tranpar Cherson des marchandises étrangères destinées pour la Pologne, la caisse impériale devait restituer, une année après leur réexpédition de ce port, les sept huitièmes des droits perçus à leur entrée, et ne retenir que le huitième pour celui de transit.

Je dus aux bontés de M. le comte de Stac

kelberg la prompte connaissance de cet ukase. Cet ambassadeur me fit la grâce de m'en adresser la traduction.

A la même époque l'Impératrice se décida, par des motifs particuliers d'administration et de finance, à défendre dans les ports de la Mer-Noire l'introduction des eaux-de-vie, permise par le tarif général de 1782. Son ukase est du 16 décembre 1784.

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CHAPITRE XXV.

Départ de M. le comte de SaintPriest de Constantinople.

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tives de cet ambassadeur pour procurer l'entrée de la Mer-Noire au pavillon français. -Durée approximative des traversées de Marseille à Cherson, et observations à ce sujet.

M. le comte de Saint-Priest ayant obtenu son rappel, partit dans ce temps-là de Constantinople pour se rendre en France.

Il est impossible de citer le nom de cet ambassadeur, sans rappeler aussi les époques les plus heureuses de notre commerce du Levant. Ses progrès rapides dans tous les genres datent de 1768 à 1784, durée de la résidence de M. le comte de Saint-Priest auprès de la Porte; et ils sont d'autant plus remarquables, que, dans ce long espace de seize ans, on en compte à peine quatre de paix géné

rale. La guerre ne s'éteignit en 1774, entre les Turcs et les Russes, que pour se rallumer en 1778 entre la France et l'Angleterre. C'est du fond même de ces circonstances fâcheuses

pour les négocians, que ce ministre réussit à étendre nos importations et nos exportations.

Il était réservé à sa vigilance sur les intérêts de ce commerce, de nous faire participer aux bénéfices que la libre entrée dans le PontEuxin, arrachée au ministère ottoman par les armes de la Russie, devait assurer à cette puissance, à l'exclusion des autres. Dans cette vue, M. le comte de Saint-Priest sollicita et obtint de me faire passer officiellement à Cherson et à Pétersbourg.

Les combinaisons de ces premières vues ont été successivement justifiées par les évé

nemens.

Il eût été plus avantageux, sans doute, d'obtenir tout de suite l'entrée de la Mer-Noire au pavillon français ; mais les motifs puissans dont M. le comte de Saint-Priest étaya ses différens offices à la Porte pour l'y déterminer, ne pouvaient détruire en elle l'espoir de chasser un jour les Russes de cette mer, ni sa crainte de voir le peuple mécontent au point de se révolter, si elle permettait à quel

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