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CHAPITRE XLII.

Tarif de la douane. - Fret des marchandises. Tableau des monnaies, changes, poids et mesures nécessaires à connaître, et langue russe à apprendre. - Résultat heureux des exportations en grains.

LES négocians qui projetteront des entreprises dans les ports de Russie sur la MerNoire, doivent se procurer le tarif général des droits publiés à Pétersbourg en 1816. Il leur fera connaître ceux qui se perçoivent aujourd'hui aux douanes de Russie. Ce tarif leur présentera de plus un catalogue complet de tous les genres de marchandises dont se compose le commerce d'importation et d'exportation de cet Empire.

Les droits auxquels elles sont assujetties, et le prix dont on conviendra pour

leur

fret (1), sont indispensables à connaître pour éclairer les calculs des commerçans; tout comme le tableau des monnaies, changes, poids et mesures de Russie, faisant suite à cet essai.

S'il est essentiel d'apprendre à parler la langue du pays où l'on va s'établir, et d'en connaître les usages locaux, c'est surtout dans les nouvelles possessions de la Russie sur la Mer - Noire qu'il faut pratiquer ces deux conseils de l'expérience on en reconnaîtra bientôt la nécessité et l'utilité.

Les ressources en blé que sont fondés à se promettre pour toujours les États de l'Europe qui ont des relations dans la Mer-Noire, sont telles, qu'ils seront désormais à l'abri du terrible fléau de la famine. C'est sans contredit le plus grand bienfait que pouvait procurer à l'humanité le rétablissement du commerce de cette mer.

(1) On a payé cette année, à Marseille, celui des blés aux navires qui s'y sont affrétés pour Odessa, sur le pied de 7 à 8 fr. la charge, correspondante à huit doubles décalitres, et 5 pour 100 de chapeau en sus pour le capitaine : au moyen de ce prix, toutes les marchandises chargées à Marseille par les affréteurs ont été franches de fret.

Le tarif des droits de douane de la Russie, mentionné ci-dessus, va être remplacé par un papier-monnaie. Il est à croire que les bases en seront conformes aux principes développés à Aix-la-Chapelle par l'empereur d'Autriche, en faveur des villes commerçantes de ses États.

Le fret du blé, qui se payait en 1805 sur le pied de 12 fr. la charge, d'Odessa à Marseille, est réduit, en 1819, à7 ou 8 francs environ, par l'effet de la concurrence du grand nombre de navires de toute nation qui naviguent à présent dans la Mer-Noire. On les affrète à Marseille, dans les ports d'Italie et dans les Échelles du Levant.

Quant aux changes, on apprendra sans surprise la chute de celui de Russie dans les différentes places de l'Europe. Elle est attribuée, en général, au grand nombre d'assignations de banque mise en circulation.

La quantité de bâtimens expédiés des ports de la Méditerranée pour ceux de la MerNoire, a augmenté tous les ans. Elle s'est élevée en 1817, pour Odessa seulement, à 1925.

L'état de ceux qui se sont rendus l'année suivante dans les mêmes ports n'est pas encore publié.

Mes conjectures relatives aux blés de la Mer-Noire, consignées dans ce chapitre, ont été justifiées complètement en 1817 et 1818; mais il y a lieu de présumer que les départemens du midi de la France, ayant eu d'abondantes récoltes en 1819, ils pourront subvenir par eux-mêmes à leurs besoins, et que les importations de cette denrée, de quelque part qu'elles viennent, formeront en partie, si ce n'est pas en totalité l'année actuelle, une branche de commerce extérieur, dont Marseille sera l'entrepôt.

dans

CHAPITRE XLIII.

Considérations sur les effets résultant de la navigation et du commerce de la Mer-Noire pour les ports de cette mer, pour ceux de la Baltique et de la Méditerranée, et spécialement pour Constantinople et pour Marseille. - Encouragemens à donner par la France et la Russie à leurs relations par la Mer-Noire..

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L me reste à considérer l'effet qu'a produit dans les ports de la Mer-Noire, de la Baltique, de la Méditerranée, et notamment à Constantinople et à Marseille, l'activité remarquable qu'ont acquise le commerce et la navigation de la Mer-Noire, et les suites qu'on peut en espérer.

La Russie en a rétiré les avantages suivans:

1o. L'agriculture a reçu des accroissemens immenses dans les anciennes et les nouvelles provinces méridionales de cet Empire; des plaines considérables, autrefois stériles, pro

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