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pour leur affouage. Une seule forêt appartient à la Couronne, celle de Pétrovsk près de la station de Pétroski-Zavod. On ne possède sur ces forêts que des données sommaires que nous reproduisons ci-dessous.

La partie septentrionale de la Transbaïkalie est occupée par les forêts vierges - appelées taïgas en Sibérie - de Bargouzinsk et de Vitimek, interrompues seulement par des terrains où l'on recherche l'or et ceux où l'on chasse le lièvre blanc, la zibeline et d'autres animaux à fourrure. Dans la partie méridionale, les forêts sont distribuées en massifs séparés les uns des autres, situés généralement sur les versants des montagnes et sur les sommets de faible hauteur. Les sommets plus élevés ne sont pas boisés mais occupés par des rochers, des pierres, des éboulis, et ont l'aspect de régions alpestres, bien que les montagnes ne dépassent pas 1600 ou 1700 mètres d'altitude absolue et ne s'élèvent qu'à 800 ou 1000 mètres au-dessus des terrains avoisinants.

Les essences principales sont : le pin sylvestre, le mélèze (Larix dahurica) et le pin cembro 1. Le pin sylvestre domine au S. E.; le mélèze au N. et à l'E.; le cembro se trouve sur les montagne élevées st sur les rives du Baïkal. Le sapin (Abies sibirica) et l'épicéa (Picea obovata), beaucoup moins répandus, se rencontrent surtout dans la région du Baïkal, soit dans les vallées basses, soit en sous-étage dans les bois. de pin et de cembro. Les principales essences feuillues sont le bouleau blanc, le tremble, le peuplier odorant (Populus suaveolens) qui se trouvent clairsemés dans les vallées ou sur les vieux brûlis. Dans les forêts de résineux, le bois est formé d'aune (Alnus frutricola), de sorbier des oiseleurs, de cornouiller, de cognassier, d'épine-vinette, de génévrier (Juniperus dahurica) et de divers saules.

Les résineux atteignent les dimensions moyennes ci-après :

pia sylvestre à 150 ou 200 ans, hauteur 25 m, diamètre 0,45
mélèze

130

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21

0,30

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Sur l'ensemble du territoire, la proportion des essences est de : 60 0 pour le pin sylvestre, 25 0/0 pour le mélèze, 10 o/o pour le cembro, 5 0/0 pour le sapin, l'épicia, le bouleau et le tremble ensemble.

Les forêts de la Transbaïkalie occidentale sont relativement peu exploitées faute de voies de communication et de commerce de bois dans la région. Seules, les forêts situées le long du chemin de fer du Transbaïkal ou à proximité des cours d'ervigables sont l'objet d'une

1.- Le cèdre de Sibérie, du coramerce des bois.

exploitation offrant quelque intérêt. Toutes ces forêts sont souvent dévastées par le feu, par les ouragans et par des exploitations faites.

sans méthode et souvent abusives.

Le pin n'atteint jamais les dimensions qu'il acquiert dans la Russie d'Europe. Il s'accommode de conditions très diverses mais ne se rencontre ni sur les terrains tourbeux, ni sur les sols pierreux ; il ne dépasse pas l'altitude de 1000 mètres. Il préfère les terrains sableux ou siliceux de fraîcheur moyenne, mais vit aussi sur des argiles jaunes légères avec couverture d'airelle et de graminées. En peuplement pur ou mélangé au mélèze (3 ojo de mélèze), il couvre les versants Norddes montagnes ; dans les parties incendiées, il est uni au bouleau qui, d'abord dominant, lui cède peu à peu la place.

Sur les sols peu profonds et couverts de neiges persistantes, son enracinement est traçant, le pivot n'atteint jamais une archine (o mètres 70). Le bois de pin est honogène, dense, à fins accroissements, avec peu d'aubier, mais avec une forte proportion de résine. Il se débite en madriers et en planches et est utilisé pour le chauffage. Les produits débités sont amenés par de nombreuses rivières, aux stations du chemin de fer du Transbaïkal.

Le mélèze a un bois très dur, très difficile à travailler. Il sert à faire des poteaux télégraphiques et pour les constructions sous terre ou dans l'eau, on l'utilise aussi comme chauffage.

Le cembro n'a presque pas de débit. Il est recherché de la population pour son amande. Il pourrait fournir du bon bois de menuiserie, mais cette industrie n'existe pas dans la région. La récolte des cônes se fait souvent par un procédé rudimentaire et destructeur qui consiste à frapper la tige à coups violent de maillets. L'écorce et la couche lambial sont endommagées et l'arbre ne tarde pas à périr.

Les bois provenant des forêts de la Transbaïkalie occidentale sont utilisés pour le chemin du fer du Transbaïkal, par les usines de VerchnéOudinsk, pour la construction de bâtiments militaires à VerchnéOudinsk et à Tchita, pour la construction des bateaux de la Selenga et du Baïkal, pour les houillières et les villages avoisinant la voie ferrée. Les produits se vendent d'après les estimations du service forestier; les prix sont divisés en quatre catégories, selon la distance des forêts aux lieux de consommation et aux voies navigables. Les bois sont vendus aux enchères en septembre-octobre; mais en général, il n'y a pas de concurrence, et les lots qui n'ont pas trouvé preneur sont remis en vente durant tout l'hiver, soit au prix d'estimation, soit avec un faible

rabais.

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Faute d'aménagement scientifique, les exploitations se font à la rotation de quinze ans.

I

Le bois d'œuvre ou d'industrie de pin ou de mélèze est évalué de 1 à 4 kopeks par pied cube, soit de 0.90 à 3 francs 50 le mètre cube. Le sapin, l'épicéa, les feuillus se vendent de o.50 à 3 kopeks le pied cube, soit de 0.45 à 2 francs 50 le mètre cube. Les arbres sur pied, ébranchés, sont mis à prix suivant le diamètre à la souche, le prix augmente pour chaque verstock (0,044). Dans la première catégorie, celle de forêts les plus proches des localités habitées et des voies de communication, les prix sont de 12 kopeks: o fr. 30 pour un arbre de o m. 13 de diamètre

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ils augmentent ensuite de 10 0/0 par verstock.

Ces prix sont applicables au pin et au mélèze; pour le cembro, ils sont généralement augmentés de 50 0/0.

I

Le chauffage est estimé de 2 fr. 50 à 12 fr. 50 la sagène cubique, soit 0.25 à 1 fr. 25 le stère, selon les essences et la situation des forêts. Les produits des forêts sont utilisés dans la région, quelques-uns sont façonnés et exportés en Mandchourie. Il existe des scieries à Moussovok, près de Verchné-Oudinsk, à Taltsa, à Opocho, à Pétrovski-Zavod et à l'embouchure de la Kika dans le Baïkal. Il n'y a dans la province ni usine pour la distillation des bois, ni fabrique de cellulose. L'industrie d'ailleurs est à peu près inexistante; la population s'adonne à l'agriculture, à l'élevage, à la chasse, à l'exploitation des mines d'or et, sur le Baïkal, à la pêche.

Toutes les forêts domaniales sont dans les arrondissements de Bargouzinsk, Seleginsk, Verchné-Oudinsk, Uoïtscossa et dépendent de l'Administration des terres et des domaines de l'Etat à Irkoutsk. Elles sont réparties entre huit inspections et une chefferie pour la taïga de Bargouzinsk.

En 1912, le revenu brut de ces forêts a été de 417.565 roubles, les dépenses de 78.585 roubles, donnant un revenu net de 338.980 roubles environ 760.000 francs.

A. ARNOUL D.

FORÊT DOMANIALE DE CHAUX

SÉRIES DE FUTAIE

L'Ecole de Chemins de fer, à laquelle je suis affecté en qualité d'adjoint au Commandant, fait exploiter actuellement, dans les trois séries de futaie de la forêt domaniale de Chaux (Jura), les III, VIe et Xe, pour l'approvisionnement des armées en traverses de chemins de fer, des coupes d'arbres importantes.

J'ai donc dû procéder à la reconnaissance de ces trois séries de futaie, après avoir, préalablement, étudié l'aménagement de la forêt.

Et, me souvenant que la Société forestière de Franche-Comté et Belfort avait visité cette forêt en 1910, je me suis reporté au Bulletin n° 7, de septembre 1910, et ai relu la « Notice sur la forêt de Chaux » publiée dans ce bulletin.

L'auteur de cette notice rend compte de la longue discussion qui s'engagea, sur le terrain, sur la question de savoir si la forêt de Chaux devait être traitée en futaie ou en taillis-sous-futaie.

Cette discussion resta sans conclusion et l'auteur se borne à faire connaître tous les arguments émis en faveur de l'une et l'autre opinion, sans prendre parti.

« Ce qui est certain, écrit-il, c'est que le sentiment général est qu'il « faut tendre vers la futaie futaie de chêne et hêtre

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avec prédo<< minance du hêtre dans les sols médiocres, là où elle est possible; <«< seulement et c'est là le point délicat où est-elle possible? » La question posée présente incontestablement un grand intérêt, non seulement pour le massif de Chaux dont la superficie est d'environ 13.000 hectares, mais, d'une façon générale, pour toutes les forêts domaniales offrant des conditions à peu près semblables.

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N'ayant fait, dans mes tournées très rapides — des tournées du temps de guerre que traverser les séries de taillis-sous-futaie où l'Ecole de Chemins de fer n'exploite pas de coupe, je ne puis émettre un avis sur

le traitement qu'il conviendrait d'appliquer à la totalité ou même à la plus grande partie de la forêt de Chaux.

Mais, au cours de la visite de reconnaissance que j'ai faite dans les trois séries de futaie et des tournées assez fréquentes que j'y accomplis pour la surveillance des exploitations entreprises par l'Ecole de Chemins de fer, j'ai noté un certain nombre d'observations qui me paraissent intéressantes pour l'étude et la solution du problème posé, en 1910, par la Société de Franche-Comté et Belfort.

Ce sont ces observations que je me propose d'exposer brièvement dans le présent article.

Aux termes du décret du 23 avril 1889 qui règle l'aménagement actuel de la forêt domaniale de Chaux, les 3o, 6o et 10° séries de cette forêt sont « exploitées en futaie par la méthode du réensemencement << naturel et des éclaircies et soumises, pendant la durée d'une révolu <«tion transitoire de 32 ans (1889-1920), à des coupes de régénération << par contenance dont la possibilité, dans chaque série, est fixée au «< huitième de l'étendue totale, de façon à ce que, en principe, on re<«< vienne quatre fois sur le même point pendant la durée de la révolu<< tion. >>>

Cette possibilité des coupes de régénération par contenance est, en chiffres ronds, de 54 hectares dans la 3e série, go hectares dans la 6* et 51 hectares dans la 10o.

Le matériel ligneux sur pied, en 1887, dans les parcelles à régénérer, a été inventorié dans les 6e et 10e séries et évalué, par comparaison, pour la 3° série. Ce matériel, bois de feu compris, s'élevait à 95.169 mètres cubes dans la 6e série, 66.448 mètres cubes dans la 10o série et fut estimé, sur le taux de 170 mètres cubes par hectare, à 73.406 mètres cubes pour la 3a série. Il ne fut tenu aucun compte de l'accroissement au cours de la période.

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Les coupes de régénération effectuées depuis 1889 ont donc été assises par contenance, sans se préoccuper du volume des arbres exploités, autrement que pour procéder à l'estimation des lots à mettre en vente.

Ces coupes devant parcourir, chaque année, de grandes surfaces — ces surfaces sont en moyenne, comme il est dit ci-dessus, de 54 hectares dans la 3a série, de go hectares dans la 6o et de 51 hectares dans la 10a le nombre et, par suite, la valeur des arbres à exploiter par hectare sont forcément plus ou moins réduits.

Dans ces conditions, il est bien difficile d'imposer aux adjudicataires les travaux de culture que l'on met très généralement en charge sur les

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