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En Fionie, le commandement du général de La Romana, dont le quartier général était à Nyborg, comprenait :

1er bataillon du régiment Princesse, l'artillerie et le génie à Nyborg et Kjerteminde;

2o bataillon du régiment Princesse à Assens;

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Un bataillon de chasseurs catalans à Svendborg;

Le régiment de dragons de Villaviciosa à Faaborg; Le régiment de dragons d'Almanza avait un escadron à Bogense, et les trois autres escadrons à Odense.

Un bataillon de chasseurs à pied catalans et de l'artillerie étaient cantonnés dans l'île de Langeland, sous les ordres du lieutenant-colonel Gauthier, du 37° de ligne.

Les régiments de Guadalaxara et des Asturies étaient passés dans l'île de Seeland, où ils étaient placés sous le commandement du général Fririon.

Le dépôt de tout le corps espagnol, 500 hommes environ, commandé par le brigadier Hermosillas, était resté à Altona et à Hambourg.

Pendant le séjour des troupes espagnoles dans ces cantonnements, la curiosité des Danois se donna carrière, et nombreux sont les témoignages de l'impression très vive que les paisibles habitants du Jutland et des îles danoises reçurent de la présence, parmi eux et à leur foyer même, de ces soldats d'aspect, de caractère et d'habitudes si différents d'eux-mêmes.

L'évêque Daugaard, qui vit les Espagnols dans son enfance, leur consacre dans ses Souvenirs' quelques pages que nous essayerons de résumer, en regrettant de n'en pouvoir rendre le caractère et la couleur: En 1808, trois régi

1. Christine DAUGAARD: Biskop Daugaard. Copenhague, 1896.

ments de cavalerie vinrent à Randers'; deux continuèrent leur route vers le nord, du côté d'Aalborg, le troisième resta à Randers sous le commandement du général de Kindelan; le régiment arriva un dimanche soir; les bourgeois de la ville, terrifiés à la pensée de ce dont pouvaient être capables ces étrangers, n'étaient pas éloignés, dit le bon évêque, de craindre de leur part des scènes de cannibalisme; les femmes et les enfants avaient fui; les hommes, cachés au fond de leurs maisons, s'étaient solidement barricadés... Cependant, le bon ordre et la discipline des soldats espagnols, la prière du soir surtout, que le régiment tout entier faisait chaque jour avec recueillement sur la place de la ville, eurent enfin raison de la terreur première. La sympathie lui succéda, et de petits services rendus de part et d'autre firent bientôt des Danois et des Espagnols de véritables amis; les cultivateurs des environs vinrent même faire soigner leurs animaux malades par le maréchal du régiment auquel ils reconnaissaient une supériorité sur les vétérinaires du pays, donnant ainsi raison au proverbe. Mais ce qui frappa le plus les enfants, alors compagnons de notre vénérable auteur, ce fut le timbalier du régiment sur son grand cheval blanc, agitant frénétiquement ses baguettes... On finit vite par s'entendre au moyen de quelques mots allemands appris par les Espagnols au cours de leur route, la pantomime aussi y aida; d'ailleurs un petit dictionnaire était déposé chez la grainetière et pouvait servir dans les cas graves. Les Espagnols parurent aux Danois d'une gaîté et d'une vivacité étonnantes; ils aimaient les enfants et se plaisaient à jouer avec eux; le jour, ils dénichaient des oiseaux, le soir ils attrapaient des chats pour les

1. Dans le Jutland.

faire rôtir ou, assis en groupe, fumaient des cigarettes et jouaient de la guitare. La prestation du serment au roi Joseph les fit voir sous un autre jour et, de ce moment, la gaîté disparut.

Le moment du départ fut un deuil général. Les Danois regrettaient l'animation que donnaient à leur petite ville ces Méridionaux exubérants; l'enfant qu'était alors l'évêque Daugaard fut lui-même ému du désespoir de la pauvre Rosalia, femme d'un soldat logé chez ses parents, qui avait de la grande mer une peur terrible et se lamentait à la pensée d'abandonner son âne.

L'étude de F. Schierne, à laquelle nous avons déjà emprunté les indications que nous donnons plus haut sur les cantonnements des régiments espagnols, donne des détails analogues sur les relations amicales qui s'étaient établies entre eux et les Danois; ceux-ci conservèrent longtemps les petits objets, « des amulettes enveloppées de soie » (sic), que les Espagnols portaient sur la poitrine et dont ils leur faisaient présent. Cet auteur parle longuement des souffrances que l'hiver particulièrement rigoureux de 1807-1808 leur fit subir, de leurs habitudes et de leur haine des Français avec lesquels ils avaient souvent des querelles terminées à coups de couteau. Bernadotte, cependant, s'efforçait de gagner leur affection en parlant leur langue; son origine gasconne le servait en cela à merveille, et il avait eu l'attention d'avoir toujours plusieurs compagnies espagnoles dans sa garde personnelle.

Un autre auteur, M. J. Kornerup 2, dans son histoire de la ville de Roskilde3, consacre au séjour qu'y firent les

1. F. SCHIERNE Spanierne i Danmark.

2. J. KORNERUP: Roskilde. Copenhague, 1892.

3. Très ancienne ville du Danemark, dans l'île de Seeland.

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