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VANAKER, ÉMILE, plåtrier.

VAUZELLE, FRANÇOIS, ouvrier.

VEZIN, PIERRE-JACQUES.

VALLÉE, PROSPER-PHILIPPE, ébéniste.

VINCENT, AUGUSTE, sabotier.

VOISIN, BENOir, cordonnier.

Cette grande phalange de travailleurs, que la République doit émanciper complètement, n'a pas eu, dans ces dernières années, un interprète plus intelligent que Voisin. C'est un esprit cultivé et poli, sous la blouse grossière de l'ouvrier. La langue de la poésie lui est familière. Il a eu le bon sens et la sagesse, en poursuivant ces joies de l'esprit, de rester fidèle au travail, qui le nourrissait, lui et sa famille. Les démocrates l'avaient porté aux élections de l'Assemblée constituante. Les proscripteurs de l'Yonne, en frappant Voisin, ont voulu frapper plus qu'un homme. Leurs coups s'adressaient surtout à cet esprit heureusement révolutionnaire de notre siècle, qui promet de créer une vie nouvelle dans les profondeurs des masses populaires.

VINOT, CHARLES-AUGUSTE, étudiant en médecine.
YVORET, ULYSSE, limonadier.

CONDAMNÉS

Au bannissement à temps ou à vie.

BARBIER, docteur en médecine.

DETHOU, propriétaire, membre du conseil d'ar

rondissement.

HENRI, clerc d'avoué.

HÉMOT, architecte, ancien adjoint.

LEFORT, officier, médecin.

LEFEBVRE, ARSÈNE, médecin.

C'est le frère de ce notaire de l'Aube, qui a été poursuivi avec tant d'acharnement. Il s'était refugié en Amérique. Mais les fatigues et les souffrances d'une fuite, pleine d'angoisses, avaient miné profondément sa vie. Il emportait avec lui à travers les mers le germe d'une maladie, qui devait abréger ses jours. Il a demandé en mourant, que ses restes fussent rapportés en France. Puisse la liberté, pour laquelle il est mort, luire au moins sur sa tombe !

MANCEL, négociant.

ROUILHES, maître d'anglais.
VINOT, docteur en médec

Le docteur Vinot a été frappé de la peine, qui était destinée à son fils. Les collègues du général Bertrand, ces juges si bien accouplés à des sabres, ont pris l'un pour l'autre. Grâce à cette erreur, le père échappe à la déportation; mais il a la part du fils, c'est-à-dire l'exil. Il fallait deux victimes. Aucune des deux n'a manqué. La tyrannie trouve toujours son compte.

CONDAMNÉS

A l'internement.

GUÉNIN, fils, cordonnier.

JUSTIN, clerc de notaire.

NICOLLE, ELIE, ferblantier.

ROCHE, CLAUDE, bourrelier.
SIMON, vannier.

Au nombre des citoyens soumis à la surveillance, figure un propriétaire, nommé Michel, qui a passé cinq mois en prison et qu'on a tenu au secret pendant quelques semaines. Il était accusé d'avoir imaginé un plan de barricade. C'était le plan, en relief, d'une maison qu'il voulait construire. On lui reprochait un autre crime. Il avait reçu quelques lettres de Raspail.

LIVRE VIII.

La proscription dans les départements du Nord,

Nos révolutions se font moins sentir dans le Nord que dans les autres parties de la France. Les passions y sont moins vives, les caractères moins ardents. Il n'y a pas là, comme ailleurs, deux partis toujours prêts à venger les injures du passé. La guerre civile n'y trouve pas les mêmes instruments; elle n'y laisse pas les mêmes traces.

La proscription n'a fait que s'essayer, pour ainsi dire, dans le Pas-de-Calais et la Seine-Inférieure.

Elle a porté des coups plus rudes dans le département du Nord, qui a été atteint principalement dans les organes de la presse républicaine. L'opinion démocratique ne comptait nulle part autant d'interprètes sûrs et dévoués. Ces

journaux et les écrivains, qui les rédigeaient, ont porté presque tout le poids de la persécution. Ils ont disparu, les uns et les autres, dans la tempête.

C'est le département de l'Eure, qui a le plus souffert. Il semble qu'on ait voulu lui faire expier son vieux libéralisme. La main des proscripteurs n'a pas encore fini de le frapper.

Toutefois, la dictature bonapartiste n'a pas épuisé ici ses rigueurs, comme sur les autres points de la République. La plupart des républicains, qui ont été enveloppés dans ses colères, ont eu le bonheur d'échapper à Lambessa et à Cayenne. Ceux qui ont été compris dans les mesures les plus sévères n'ont eu à supporter en général que l'exil.

Quel temps que celui où les citoyens doivent se trouver heureux de n'avoir perdu que la patrie, c'est-à-dire de subir la peine, que les Républiques de Rome et d'Athènes réservaient pour les plus grands crimes!

II.

EURE

Membres de la Commission

GUYOT, préfet.

DROUOT, chef de bataillon.

LEGENTIL, procureur de la République.

Le zèle bonapartiste, déployé par Guyot dans le dépar

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