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Propriétés de l'huile cristallisée.

1o. Cette huile, distillée avec l'eau, reprend son état de solidité après le refroidissement.

2o. Elle se volatilise seule sans se sublimer, comme le camphre ou l'acide benzoïque.

3o. Elle se dissout facilement dans l'alcohol dont elle est séparée par l'eau.

4°. Sa dissolution alcoholique ne rougit pas le papier de tournesol.

5o. Elle n'a pas la saveur du camphre, elle est volatile et excitante comme celle de l'aunée.

Examen des principes solubles dans l'eau.

La décoction clarifiée, provenant de deux livres d'aunée, rougit fortement le papier de tournesol.

Evaporée lentement, on obtint un extrait d'une saveur douce, agréable, analogue à celle de l'extrait de genièvre, facilement soluble dans l'eau, sauf une petite quantité de fécule.

La potasse en dégage une très-petite quantité d'ammoniaque.

Huit onces d'extrait en consistance de sirop, dont la fécule avait été séparée, ont été agitées pendant 6 heures ayec 32 onces d'alcohol.

L'alcohol filtré avait acquis une teinte d'un jaune rougeâtre; le résidu sur le filtre, bien lavé à l'alcohol, a été desséché; il présenta une substance friable sans saveur, qui avait les propriétés suivantes :

1. Très-soluble dans l'eau.

2o. Ne rougit point le papier de tournesol.

3o. Insipide, laissant dégager un peu d'ammoniaque par la potasse..

4°. Est précipité et se décolore entièrement par la solution d'alun, de sulfate de fer et d'acétate de plomb.

5°. Insoluble dans l'alcohol, dans l'éther et dans les huiles.

Cette substance est-elle un principe gommeux ou mucilagineux? pourquoi n'est-elle pas blanche et visqueuse comme la gomme? pourquoi ne précipite-t-elle pas les solutions d'alun et des métaux?

Ou bien, est-ce l'extractif des chimistes français ? on ne trouve pas cet extractif dans tous les extraits; la pellicule qui se forme par l'évaporation, n'est pas non plus de l'extractif.

La dissolution alcoholique a été évaporée jusqu'à consistance d'un suc épaissi, il ressemble beaucoup à celui de carottes; il est facilement soluble dans l'eau et dans l'alcohol; il rougit fortement le papier de tournesol, et ne précipite pas les dissolutions d'alun et de fer.

On n'a pu découvrir un atôme d'acide benzoïque, mais. on a obtenu de l'acide acétique.

La racine épuisée par l'eau fut traitée par l'alcohol; la liqueur alcoholique ne rougissait pas le tournesol; évaporée lentement, il resta une résine cristallisée analogue à l'acide benzoïque par les caractères extérieurs. La solution de cette résine, dans l'alcohol, fut troublée par l'eau et laissa déposer de petits cristaux ; ces cristaux ne sont pas volatils et ne se subliment pas cette substance a donc toutes les propriétés d'une résine, et de plus celle d'être susceptible de cristalliser.

Extraction de la fécule et de l'albumine.

La racine fraîche broyée en pâte molle fut mise avec une quantité suffisante d'eau sur une toile de laine mouillée, la liqueur passée était d'abord d'un blanc rougeâtre, elle rougit le tournesol et ne laissa déposer qu'une très-petite quantité de fécule.

Le liquide porté à l'ébullition, il s'en sépara une quan tité d'albumine.

Evaporé à consistance sirupeuse, il resta une matière d'un blanc rougeâtre, semblable à une masse saline épaissie; ramollie par l'eau froide, il resta une poudre blanche sans odeur, pourvue de toutes les propriétés que Rose a reconnues à la fécule d'aunée.

La distillation de la racine d'aunée à feu nu n'a rien présenté de particulier; il est passé dans le récipient du vinaigre empyreumatique, mais point d'acide benzoïque ; la cendre contenait du carbonate de chaux, du carbonate de magnésie, de la silice et une trace de fer.

Résumé.

La racine d'aunée contient :
1o. Une huile volatile cristallisable.
2o. Une fécule particulière.

3o. Une matière extractive.
4. De l'acide acétique libre.
5o. Une résine cristallisable.
6°. De l'albumine.

7°. De la matière fibreuse.

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SOCIÉTÉS SAVANTES.

SOCIÉTÉ DE PHARMACIE.

Expériences sur l'état du mercure dans l'onguent mercuriel double et autres préparations de

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DANS sa séance du 15 octobre dernier, la Société de pharmacie a entendu le rapport de MM. Dufilho, Destouches, Duponchel et Chamseru, qu'elle avait nommés commissaires pour examiner le mémoire de M. Wahren

sur l'état du mercure dans l'onguent mercuriel (voyez les Nos précédens de cette année, pag. 193, 248 et 252).

M. Dufilho, rapporteur, après avoir préparé de l'onguent mercuriel, soit avee de l'axonge récente, soit avec de la graisse de porc rance, soit avec de la graisse oxigénée et lavée, a ensuite séparé le mercure, tantôt en s'emparant de la graisse par la potasse, tantôt par l'éther sulfurique. Dans ces différentes expériences, le mercure séparé était visiblement à l'état métallique, mais divisé en très-petits globules, qui se réunissaient par le simple frottement. Des anneaux d'or plongés dans ces différens onguens ont blanchi rapidement.

M. Dufilho a soumis au même examen des préparations gommeuse et saccharine, dans lesquelles le mercure éteint présentait après sa séparation l'apparence d'un oxide métallique, mais qui redevenait coulant à la seule pression. Les commissaires ont conclu de ces expériences,

1°. Que le mercure, dans l'onguent mercuriel, est à l'état d'une très-grande division et non à l'état d'oxide, et qu'il est à ce même état de division dans les préparations mercurielles gommeuse, miellée et saccharine.

2o. Qu'afin d'obtenir un onguent mercuriel aussi parfait qu'on puisse le désirer et dans un espace de tems fort court, il est inutile de recourir à l'emploi de la graisse oxigénée, ni rance, ni à aucune substance du même genre.

Parmi les expériences que cite M. Dufilho, il en est une qui mérite d'être généralement connue des Pharmaciens. Pour faire de l'onguent mercuriel avec

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M. Dufilho a opéré de la manière suivante: « J'ai mis, dit-il, le mercure dans une fiole à médecine de la capacité d'environ six onces d'eau, ayant eu le soin de la choisir à' fond un peu convexe et pointu; j'ai ajouté de l'eau disIIeme Année. - Décembre.

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tillée jusqu'à la moitié de la fiole; j'ai agité la bouteille de bas en haut en tenant l'ouverture bouchée avec mon pouce. Quatre minutes d'agitation ont suffi pour réduire le mercure en globules extrêmement petits par la seule interposition de l'eau. J'ai laissé quelques instans les globules se reposer au fond de la fiole ; j'ai décanté l'eau qui était légèrement trouble, et j'ai jeté le mercure ainsi divisé sur la graisse que j'ai mise dans un mortier de marbre, et à laquelle j'avais déjà donné deux ou trois coups de pilon pour la rendre plus apte au mélange. Vingt minutes de trituration ont suffi pour me faire obtenir un onguent mercuriel double aussi parfait qu'une bonne loupe ait pu me le faire juger. Ce procédé est très-expéditif, puisque, pour éteindre 16 grammes de mercure, il a fallu 2 heures 35 minutes, d'après le Mémoire de M. Wahren. »

A la suite de ce Rapport, M. Destouches a lu la Notice que voici.

Dans sa séance du 15 octobre dernier, la Société nous a adjoint M. l'abbé Dumesnil, qui lui avait annoncé connaître un procédé au moyen duquel on peut préparer dans un tems extrêmement court un onguent mercuriel double, aussi bon que celui obtenu par les procédés ordinaires. Nous nous sommes rassemblés et nous avons fait les expériences suivantes. Nous avons pris une livre d'axonge de porc très-belle et très-fraîche, dont nous avons mis le quart dans un mortier en marbre d'environ quatre pintes de capacité. Après avoir donné quelques coups de bittortier, nous avons ajouté une livre de mercure coulant et une once d'huile d'amandes douces ; à l'instant même, en remuant légèrement, le mercure a totalement disparu; et après avoir agité pendant 15 minutes, il s'est trouvé parfaitement éteint, de manière à ce que les moyens en usage pour reconnaître les globules n'en démontrassent pas plus que dans le meilleur onguent. Nous ajoutâmes alors le reste de la graisse pour terminer la pommade.

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