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substance et le sirop de violettes, et je me suis aperçu qu'employée comme réactif pour reconnaître des traces d'alcalis, elle était préférable à tout ce dont on s'est servi jusqu'à présent dans le même but. La couleur du suc de étendu avec de l'eau distillée tire sur le pourpre ; nerprun une goutte de ce suc ou de son sirop, mise dans un verre d'eau de rivière, lui communique une couleur verte trèssensible; la teinte verte est encore plus forte avec l'eau de puits; le sirop de violettes ne produit aucun changement. On peut, au moyen du même réactif, reconnaître des indices d'alcalinité dans des sels qu'on regarde comme neutres, parce qu'ils n'agissent pas sur le sirop de violettes: tels sont le sulfate de soude, le sel de seignette, etc., dont les solutions donnent une couleur verte avec le nerprun, tandis que d'autres sels, comme le muriate de soude, avivent ou n'altèrent pas sa couleur naturelle.

>> Si vous jugez ces observations utiles, veuillez, Monsieur, les insérer dans le Bulletin de Pharmacie, etc. (1).

Extrait d'une lettre de M. ACCARIE, Pharmacien à Valence, à M. PLANCHE, Sur l'éther acétique.

Je n'ai pas oublié, Monsieur, la note qui suit mon Mémoire sur la préparation de l'éther acétique, insérée au Bulletin de Pharmacie, Iere année, page 212; je l'ai reçue avec plaisir, et je m'empresse aujourd'hui d'y satisfaire de mon mieux. J'ai poussé l'expérience à son plus haut degré, et si les résultats ne sont pas portés au dernier période,

(1) Le suc des baies de morelle (solanum nigrum) fournit aussi un réactif très-sensible, et qui a le double avantage de faire reconnaître la présence des acides et celle des alcalis. Je donnerai, lorsque la saison le permettra, le résultat d'expériences sur ce sujet, dont plusieurs ont besoin d'être répétées ; je les avais tentées dans l'intention de m'assurer si la belle couleur yerte que prend ce suc végétal par l'addition des alcalis et des terres, pouvait être recueillie et durable.

P. F. G. B.

ils ont du moins l'avantage d'en approcher de bien près. J'ai fait usage moi-même de l'éther acétique préparé par mon procédé, et je suis très-satisfait de ses effets. J'ai l'honneur de vous en adresser deux flacons, l'un rectifié sur la potasse, et l'autre non rectifié. Ils suffiront pour vous convaincre et faire les expériences que vous jugerez convenables.

Je me suis procuré du vinaigre très-fort, fait avec le vin blanc de Saint-Perey; l'hiver de 1809 m'a bien servi pour la concentration de cet acide.

J'ai eu la précaution de cohober deux fois avant la rectification. Quant aux doses, j'ai suivi celles qui ont été indiquées dans mon premier Mémoire. L'éther obtenu est d'une odeur suave, et cette odeur n'a point changé par son mélange avec l'eau distillée. Il marque 25 degrés à l'aréomètre de Cartier ayant sa rectification, 30 après avoir été rectifié sur la potasse, et acquiert une odeur plus pénétrante. L'alcohol employé marquait 38 degrés. Il dissout en grande quantité l'huile de palma-christi, et ne forme qu'un mélange laiteux avec l'huile d'olives et d'amandes douces.

J'ai l'honneur d'être, etc.

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Note du Rédacteur. M. Accarie, dans une lettre postérieure à la présente, nous invite à insérer, celle-ci dans le Bulletin de Pharmacie, en y ajoutant les notes que nous jugerons convenables. Nous dirons donc, pour répondre à la confiance que veut bien nous témoigner notre zélé correspondant, que l'éther qu'il vient de nous envoyer, et particulièrement celui qui a été rectifié sur la potasse, est supérieur à celui que nous examinâmes l'an dernier; que son odeur est agréable et n'a rien d'empyreumatique, étant mêlé avec l'eau; que cependant cette liqueur est encore loin de posséder toutes les propriétés d'un véritable éther. L'auteur avoue lui-même qu'elle devient laiteuse avec les huiles d'olives et d'amandes, et nous

avons reconnu qu'elle ne dissolvait ces huiles que dans une proportion double de celle de l'alcohol. Sa manière d'agir sur l'huile de palma-christi étant commune à l'espritde-vin, cette expérience de M. Accarie ne peut être considérée comme concluante. Nous le répétons, les caractères les plus tranchés de l'éther acétique sont l'odeur qui lui est particulière, sa pesanteur spécifique, comparée à celle de l'eau distillée, et sa miscibilité aux huiles fixes, relative à chaque espèce d'huile. L. A. P.

MATIÈRE MÉDICALE.

Note sur la sophistication de la résine de jalap et sur les moyens de la reconnaître, etc.;

PAR M. PLANCHE.

ON a attribué pendant long-tems aux Egyptiens, aux droguistes de Francfort et de Marseille, l'art dangereux de sophistiquer les médicamens. Il est toutefois permis de penser, d'après la note qui suit, que les Anglais ne sont pas moins habiles que les autres peuples dans ce genre

d'industrie.

Parmi diverses drogueries formant la cargaison d'une prise d'origine anglaise, amenée l'an dernier dans le port de Dieppe, se trouvait de la résine de jalap qu'on mit en consignation chez un négociant de Paris. Peu de tems après, des courtiers de commerce proposèrent cette résine à plusieurs droguistes de la ville. M. A..... entr'autres, à qui on l'a présentée, crut s'apercevoir qu'elle était sophistiquée; il m'en fit remettre un échantillon pour l'examiner et fixer ses doutes sur cette substance à laquelle je reconnus les propriétés suivantes :

Elle avait une couleur verdâtre plus foncée que celle de la résine de jalap pure; cette différence devenait encore plus sensible en comparant les deux résines réduites en poudre

fine. Une odeur plus agréable et légèrement aromatique, une saveur douceâtre, une pesanteur spécifique supérieure à la résine pure de jalap, me firent présumer que la substance que j'examinais était mélangée de résine de gaïac. L'expérience a prouvé que mes soupçons à cet égard étaient fondés. Je fis dissoudre un gros de chaque résine dans l'alcohol, j'humectai avec chacune de ces solutions deux linges très-blancs et les plongeai l'un après l'autre dans un flacon plein de gaz acide nitrique, dont l'action sur la résine de gaïac est, comme l'on sait, très-prompte et très-remarquable. Le linge imprégné de la résine suspecte ne fut pas plutôt en contact avec la vapeur nitrique qu'il prit une couleur bleue assez intense. L'autre n'éprouva de la part de cet agent chimique aucun changement apparent. J'ignore dans quelles proportions la résine de gaïac existait dans ce composé résineux, le point essentiel était de connaître quelle était la substance qu'on y avait ajoutée. Quelques expériences directes faites sur la résine de jalap m'ont appris qu'un quarantième de résine de gaïac mêlée à la première, et dissoute dans l'alcohol, peut être découverte par le gaz acide nitreux.

J'ai remarqué que la racine fraîche de raifort avait aussi la propriété de colorer en bleu la teinture de résine de gaïac. Pour faire cette expérience, il suffit de plonger un morceau de cette racine dans un verre contenant de la teinture résineuse. Peu à peu la liqueur se colore en un beau bleu, comparable pour la teinte à une solution étendue d'indigo dans l'acide sulfurique. Il faut que le principe colorant soit extrêmement fugace, ou qu'il ait une grande tendance à la combinaison avec les principes de la résine de gaïac, car l'existence de cette couleur bleue ne va pas au-delà d'un quart d'heure. Après quoi la teinture repasse progressivement à son premier état.

Le gaz acide sulfureux provenant de la combustion lente du soufre produit un phénomène à peu près semblable, et il est probable, d'après ce qui est déjà connu, que beau

coup d'autres substances de nature différente détermineraient une semblable coloration sur la résine de gaïac; mais, dans tous les cas où il s'agira de reconnaître un mélange quelconque dans la résine de gaïac, le gaz acide nitreux me paraît être le réactif le plus fidèle.

CORRESPONDANCE.

A MM. les Rédacteurs du Bulletin de Pharmacie.

MESSIEURS, le vermifuge dont je vous fais passer la formule, m'a constamment montré de trop heureux effets, pour que je diffère davantage de vous engager à lui accorder une place dans un ouvrage qui, comme votre Bulletin, est entièrement consacré aux progrès des sciences et au soulagement de l'humanité.

La recette de ce remède m'a été communiquée par un Pharmacien d'une petite ville de Basse-Bretagne, qui, forcé par un ancien usage du pays d'exercer la médecine, a employé ce remède avec un plein succès.

Les substances qui composent le vermifuge sont bien connues, mais je ne crois pas que leur réunion ait jamais été publiée.

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Faites bouillir un instant, laissez infuser jusqu'au refroidissement, coulez et édulcorez avec suffisante quantité de sucre ou de sirop simple, ou de celui de limon.

Cette potion se donne aux enfans, à la dose de deux ou trois cuillerées, répétées plusieurs fois par jour, ou pendant trois matins à jeun; dans ce cas, on divise cette potion par tiers, et chaque matin on en donne un en une seule dose.

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