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plaies. C'est ce même onguent que l'on demande quelque fois sous le nom d'onguent de l'abbaye du Bec.

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Préparation de l'onguent mercuriel; par M. BERpharmacien-major de l'armée en Es

pagne.

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PHARMACIEN en chef provisoire à l'hôpital de la garde, à Madrid, j'ai dû suppléer souvent au manque de plusieurs médicamens ou à la défectuosité de leur préparation. Les Pharmaciens, généralement mal pourvus en Espagne et même dans la capitale, n'ont pas de bon éther, parce qu'ils tirent de Montpellier leurs acides minéraux.

Ici, comme en Allemagne, soit paresse, soit habitude, on est dans l'usage d'ajouter de la térébenthine pour éteindre le mercure; le moyen que j'emploie est plus expéditif, et n'altère pas, je pense, la nature de l'onguent.

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Sur 4 kilogrammes de graisse et autant de mercure pur, je ne mets qu'un kilogramme de graisse dans un mortier très-évasé ; j'ajoute les 4 kilogrammes de mercure à la graisse, et on agite un peu le mélange. Je rubane, sur un cylindre de bois trempé dans l'eau, 2 onces de graisse oxygénée fondue ; je lui enlève, par ce procédé, l'excédent d'acide nitrique qu'elle peut encore contenir; je fonds ces 2 onces de pommade lavée avec un demi-kilogramme de graisse ordinaire, et fais verser le tout dans le mortier, en veillant à ce qu'on agite fortement; au bout de quatre heures, je suis assuré que mon mercure est fortement divisé et oxydé. L'onguent citrin, le précipité rouge qu'on

a employés successivement pour éteindre le mercure, ne remplissent pas les vues indiquées par le chirurgien. L'onguent, préparé avec ces ingrédiens, n'a pas la couleur ardoise de l'onguent mercuriel bien fait; il rancit très-vite, et occasionne des pustules sur les membres des malades qui s'en frottent. Le procédé que j'emploie me paraît trèsbon; le médicament qui en provient a été administré à 3000 malades avec beaucoup de succès.

VARIÉTÉS.

Liqueur pour faire cailler le lait.

M. Tisserand, pharmacien de Paris, nous a remis le procédé suivant qui est usité depuis long-tems dans le département des Vosges, et qui peut servir aux pharmaciens pour la préparation du petit lait, quand les autres réactifs leur manquent.

On tue un veau immédiatement après qu'il a tété. On prend sa caillette, on la vide, on la lave jusqu'à ce qu'elle soit blanche. On la remplit ensuite du lait qui y était contenu; on y ajoute une poignée de sel (muriate de soude); on noue l'ouverture et on met la caillette dans un pot de terre vernissée, avec une chopine d'eau-de-vie et six onces d'eau commune. On couvre le pot, et on laisse la caillette en infusion pendant un mois dans un lieu frais; on passe ensuite la liqueur au papier gris, et on la conserve dans une bouteille bouchée. Quand on veut s'en servir, on en met une cuillerée à café par pinte de lait.

ERRATA.

Dans le N° précédent, page 30, la transposition de deux lignes a occasionné une double erreur.

En plaçant la première ligne du titre de cette page : Extrait de la correspondance de M. CLUZEL, pharmacien de Paris, au-dessus du titre : Sur l'alkermès des Italiens, l'article sur l'acide benzoïque se trouvera rétabli sous le titre : Correspondance de M. RESAL, auquel il appartient, ainsi que l'article précédent sur le sucre de raisin.

DE PHARMACIE.

N° III. 2o Année. - MARS 1810.

PHARMACIE PRATIQUE.

De la préparation de l'éther sulfurique,
PAR M. WAHREN, DE BERLIN.

L'APPAREIL que je crois le plus convenable pour la distillation et rectification de l'éther, est celui dont je vais donner la description (figure 1ere.)

Dans un fourneau à reverbère ordinaire, se place une cornue de verre A, dans laquelle on a fait préalablement le mélange d'acide ́sulfurique et d'alcohol dans la proportion de deux parties d'alcohol et deux un quart d'acide sulfurique. A la cornue s'adapte une alonge B, à l'extrémité de laquelle se lute un 'tube de porcelaine, qui traverse une caisse en bois D, garnie en plomb et remplie d'eau froide, E est un flacon destiné à recevoir l'éther. Ce flacon, garni d'un tube de sûreté K, est suivi de deux autres flacons dans lesquels on met de l'alcohol pour absorber l'éther qui ne se serait pas condensé dans le premier, et qui passerait à l'état de fluide élastique, sur-tout vers la fin de l'opéra→ tion, à la faveur du calorique. Le réfrigérant est muni d'un tuyau de fer blanc ou de tôle vernie H pour verser de l'eau froide dans le fond de la caisse, et d'un tuyau de décharge I pour évacuer l'eau chaude qui monte à la surface. IIeme Année. Mars.

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Cet appareil, qui a l'avantage de pouvoir servir à faire les acides acétique, nitrique, etc., ne peut être remplacé par les alambics que l'on a quelquefois employés pour la distillation de l'éther, parce que le serpentin retient toujours l'odeur de l'eau ou de l'essence que l'on a précédemment distillée dans le même alambic, et que l'on ne peut l'en dépouiller entièrement sans employer inutilement une grande quantité d'alcohol. D'ailleurs l'acide sulfureux qui passe ordinairement avec l'éther, attaque l'étaim ou le plomb et le cuivre dont cet appareil est composé. Le serpentin, quand il a servi à des distillations aqueuses, retient toujours de l'humidité qui altère l'éther; enfin, en se servant d'un alambic, il se perd une grande quantité d'éther à l'état de fluide élastique, parce qu'on n'adapte ordinairement à la partie inférieure du serpentin qu'un simple flacon ou ballon de verre.

De la rectification de l'éther.

ORDINAIREMENT, pour purifier l'éther sulfurique, on y ajoute un peu de potasse, ou de chaux éteinte, ou de magnésie, et l'on distille de nouveau à un feu ménagé; mais, en séparant ainsi l'éther de tout l'acide sulfureux qu'il peut contenir, on ne le met pas encore dans un état de pureté parfaite; il y reste un peu d'alcohol emporté par les premières portions du liquide passé lors de la distillation du mélange d'acide sulfurique et d'alcohol, et, dans la rectification, si le feu n'a pas été bien ménagé, la potasse abandonne aisément l'acide qui, à la fin, passe avec l'éther. En effet, l'éther obtenu de la première distillation est un mélange d'alcohol, d'éther et d'acide sulfureux, auxquels se joint souvent une odeur empyreumatique particulière,

La manière que j'emploie pour séparer l'éther de toutes ces substances, consiste à remplir aux trois quarts un flacon du liquide éthéré impur; j'ajoute de l'oxide noir de

manganèse en poudre fine; j'agite fortement le flacon, et je ne le débouche qu'après l'avoir tena pendant quelque tems dans l'eau froide. Si l'odeur d'acide sulfureux n'est pas entièrement disparue, j'ajoute encore du manganèse et j'agite de nouveau. Je continue ainsi jusqu'à ce que l'odeur soit entièrement détruite, ou jusqu'à ce que le manganèse ne change plus sa couleur noire en gris salé. Dans cette opération, indiquée d'abord par Pelletier; depuis par M. Dizé, l'acide sulfureux est converti en acide sulfurique et se combine avec le manganèse. Je décante alors la liqueur éthérée, ou j'ajoute dans le même flacon du muriate de chaux desséché et en poudre tant qu'il en peut dissoudre. Par le repos, ce mélange se sépare en trois portions, savoir : l'oxide ou sulfate de manganèsé qui occupe le fond, l'alcohol chargé de muriate de chaux, qui forme la seconde couche, et l'éther pur qui surnage. Pour les obtenir à part, je verse le tout dans un entonnoir particulier, représenté (figure 2). Ce vase est bouché avec un bouchon de cristal usé à l'émeril, afin que l'éther ne s'évapore' pas pendant la séparation, et pour le retenir dans l'entonnoir quand les couches inférieures sont écoulées. (On peut employer le même instrument pour séparer les huiles essentielles.)

L'éther, ainsi séparé, contient encore quelquefois un peu d'humidité, un peu du sel employé et quelques traces d'acide sulfureux; mais on le dépouille entièrement de ces substances en le rectifiant sur un huitième de charbon pulvérisé et un seizième de chaux éteinte,

Purifié par ce procédé, l'éther est une liqueur limpide incolore, très-odorante, d'une saveur chaude et piquante, et d'une pesanteur spécifique de 0,636 à la température de quinze degrés et demi du thermomètre centigrade. En en versant quelques gouttes sur la main, l'éther disparaît en un instant, produit un très-grand froid et ne laisse après fui aucune odeur.

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