lib. 1. c. 18. Lib. 4. De Offic. tiere, foûtient que non-feulement nous ne devons rien dire qui foit mauvais & deshonnête,mais que nous fommes obligez de boucher nos oreilles à ces fortes de difcours; & que fi nous les rejetEpiftol. tons pas nous les autorifons en quelque Epift.29. maniere, nous fommes cause qu'on les continue, & nous nous mettons en danger d'en tenir dans la fuite de femblables, parce qu'on fe porte facilement à imiter ce qu'on écoute volontiers. Epift. 2. Entre les confeils que faint Jerôme donne à Nepotien, il ne manque pas de l'avertir d'avoir un égal foin de ne pas médire lui-même de fes freres, & de ne point écouter ceux qui en médifent. »Ne venez point me dire, lui écrit-il, ,, pour vous juft fier: Je ne puis pas faire violence à ceux qui rapportent ces fortes de difcours, ni les empêcher de parler; ,, car on ne les tient pas ordinairement en prefence de ceux qui ne les veulent point écouter;& l'on voit tous les jours ,, qu'une fleche qui eft lancée contre une ,, pierre n'y penetre point, & que venant ,, au contraire à fe rebrouffer, elle blefle ,, celui qui l'avoit décochée. Il faut donc que le calomniateur voïant que vous refufez de l'écouter, s'accoûtume à ne plus médire: & c'eft pour nous marquer que دو دو 24. 21. 22. nous ne devons point prendre part aux « inter Ep. L'Auteur celebre de la Lettre à Ce- Epift.40 lancie, lui dit auffi en parlant de la mé Hier.c.9. difance: "Au nom de Dieu, fuyez de " telle forte ce mal, que non-feulement « vous ne vous laiffiez point aller à la " médifance, mais encore que vous n'a- " joûtiez jamais de foi aux paroles de ceux « qui médifent. Vous devez même pren. " dre garde de ne pas autorifer leurs mé- " difances, & de ne les pas entretenir dans « leurs fautes, en témoignant de les approuver.Car l'Ecriture dit: Ne vous joignez pas à ceux qui médifent, & ne prenez point de part à leur peché. Et en un " autre lieu: Bouchez vos oreilles d'épines, & n'écoutez point les méchantes langues. Ce qui porte David à dire lorsqu'il fait « le dénombrement des differentes parties de l'innocence & de la justice: Il n'a“ point écouté les injures qui fe difoient con. " tre fon prochain. Et auffice faint Roi" ne haïffoit pas feulement la médifance," сс сс دو mais il poursuivoit même le médifant » pour le punir, comme il le declare dans » un autre Pfeaume, en difant: Je perfe» cutois celui qui médifoit en fecret de fon prochain. Serm. 17. &lib.2. Enfin faint Bernard foûtient que ceux de diverf qui écoutent les médifances, font femde confid. blables à ceux qui boivent du poison,& cap 13 qui par ce moyen fe donnent infaillible ment la mort. Il declare même qu'il feroit affez en peine de dire laquelle de ces deux chofes eft la plus criminelle de publier des calomnies, ou de les écouter. Il faut donc que les fideles qui fe trouvent dans les compagnies des gens du monde, évitent non feulement d'y femer eux-mêmes des médif nces contre le prochain, mais auffi de participer à celles qu'on y publie car que leur ferviroit de moderer & de reprimer leur propre langue, s'ils ferendoient coupables de l'iniquité de celle des autres. Ainfi ils ne doivent pas manquer de s'op pofer à ceux qui terniffent la reputation de leurs freres, & de prendre la défenfe des abfens, dont on parle en mauvaife part; & ils font obligez d'imposer filence aux libertins, qui trouvent toutes les conversations fades & ennuyeuses,à moins qu'on n'y mêle quelques railleries & quelques médisances. Et fi ceux qui tiennent ces difcours, font d'un tel caractere & d'une condition fi éminente qu'ils ne puiffent pas fe commettre contr'eux,ni leur faire la correction fraternelle, ils doivent au moins garder le filence, faire paroître un vifa. ge trifte & ferieux & donner à connoître par leur retenue & par leur gravité, qu'ils n'approuvent pas de tels entretiens. En fe conduisant ainfi,ils ne fortiront point des termes du refpect qu'ils doivent à ces perfonnes, & ils ne laisseront pas cependant de leur être utiles, de les faire rentrer en eux-mêmes, & d'arrêter leurs calomnies. Car le Sage nous affûre que le vent d' Aquilon diffipela pluye, Proverb. & le visage trifte la langue médifante. Verfets. Le méchant eft devant ses yeux comme un neant, & il honore ceux qui craignent le Seigneur. 25.23. Le méchant eft devant fes yeux comme un neant, Il y a des Auteurs Ecclefiaftiques qui entendent ces paroles du demo qui eft appellé plufieurs fois dans l'Ecri- 1. Joan. ture le Mechant; & ils difent qu'il de- 23 cap.3.12. vient infirme & comme un neant en pre- & cap.s. fence des Juftes, qu'il ne peut leur nuire fans la permiffion de Dieu, & fans leur 18. & alibi. propre confentement, & qu'ils n'ont nul fujet de le craindre, tandis qu'ils ne fe joignent pas à lui, & qu'ils ne lui fourniffent point eux-mêmes des armes pour les combattre. Cette maxime eft tresveritable, & on en trouve une infinité de preuves dans les Peres de l'Eglife. Enarrat Saint Auguftin obferve que la mauvaise in Pf.31. Gexpof. volonté du demon vient de lui feul, in P77 mais qu'il tient de Dieu fa puiffance, & que fans fa permiffion il ne peut nuire aux hommes;& que c'eft pour cette raifon que Job perfecuté par cet ennemi infernal, étendu fur fon fumier, & dépoüillé de tous fes biens, ne dit pas : Dieu me les avoit donnez, & le demon me les a ôtez; mais, le Seigneur me les avoit donnez, & c'est le même Seigneur qui me les a ôtez; parce qu'en effet Satan ne pur lui nuire ni lui caufer aucun mal, qu'aprés en avoir obtenu de Dieu Job.& la permiffion, comme on le voit dans le Texte facré. 2. Lib. 5. Moral. cap. 17. Saint Gregoire dit même que le demon eft auffi foible& auffi méprifable qu'une fourmi, lorfqu'on a foin de lui refifter au commencement de la tentation, & qu'on a les armes à la main pour le combattre, mais que fi on neglige de s'oppofer à fa malice, & qu'on ne veille |