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que nos observations ne portent que sur des accessoires qui ne tiennent point au fond de son livre, et qu'il pourra supprimer ou modifier quand il le voudra.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

On est venu me demander, on viendra sans doute demander à MM. les curés de permettre, dans leurs paroisses, des services solennels pour le repos de l'ame du roi défunt. Au moment où j'écrivois cette lettre, j'ai appris qu'ils avoient été appelés chez le ministre des cultes, chacun en particulier, pour être prévenus par lui de la réserve avec laquelle ils devoient accueillir, pendant quelque temps, toute demande de service, même en faveur de leurs paroissiens, afin d'éviter toute surprise. Je me trouve donc dans la nécessité de leur tracer une règle de conduite qui les mette à l'abri de tout remoi toute la responsabilité, afin de dégaproche. Je ne crains pas d'en assumer sur

PARIS. Le lundi 21, fète de la Présentation de la sainte Vierge, la rénovation annuelle des promesses cléricales a eu lieu au séminaire Saint-Sulpice; M. l'Archevêque la présidoit. Le prélat a célébré la messe. MM. les évêques de Soissons et de Nancy, plusieurs de MM. les grandsvicaires de Paris, M. le curé de Saint-Sulpice et plusieurs autres ecclésiastiques ont pris part à la céré-ger la leur.

monie.

M. l'Archevêque vient d'adresser la circulaire suivante à ses curés;

elle est datée du 17:

D'abord vous comprendrez sans peine, monsieur le curé, combien la position présente exige de ménagemens, de conà laquelle le clergé doit demeurer totale venances et de délicatesse. La politique, ment étranger, pourroit aussi s'alarmer, et prendre ombrage d'hommages publics rendus sans le concours du gouvernement. Enfin, la mission pacifique que nous exerçons parmi les peuples veul que nous sachions, lorsque la conscience ou l'honneur ne s'y opposent pas. prévenir jusqu'aux injustes susceptibilités de certains esprits, hélas! trop disposés aul blâme, à la censure, quelquefois aux irritations et à la violence, lorsqu'il s'agit de juger les ministres de la religion : Nemixi dantes ullam offensionem, ut non vituperctur ministerium nostrum.

Monsieur le curé, plus d'une fois, depuis six ans surtout, j'ai eu l'occasion de rappeler au clergé de Paris la circons pection que l'apôtre saint Paul recommandoit aux fidèles de son temps:Videte, fratres, quomodo cautè ambuletis. La circonstance de la mort du roi Charles X m'oblige à répéter le même avertissement. Elles ne sont pas encore effacées les traces de profanations et de ruines dont une prière funèbre fut le prétexte plutôt que la cause. Chaque année, j'ai cru, vous le savez, qu'il étoit de mon devoir d'user d'un excès de précautions au retour de deux anniversaires, d'imposer silence au respect, à la reconnoissance, aux affec-personnes qui demanderoient des servitions, à la douleur, de faire disparoître de nos églises et de nos autels jusqu'aux signes et aux ornemens de deuil dont le plus obscur des citoyens a le droit et la liberté de réclamer l'usage pour honorer le souvenir de ses amis et de ses proches, toutes les fois que le permettent les rè gles de l'Eglise; tant ils ont été mauvais les jours que l'Eglise de Paris a eu à déplorer!

» Ces considérations pourront vous ser. vir. monsieur le curé, à persuader aux

ces solennels pour le roi Charles X, de ne pas persévérer dans leurs instances. J'aime à croire qu'il n'en est pas une seule qui ne se rende à votre voix quand vous ferez d'ailleurs connoître que vous n'ê tes que l'organe du premier pasteur, qui supplie que l'on épargne à son diocèse de nouvelles catastrophes, ou seulement de nouvelles alarmes. Cette voix sera plus persuasive encore lorsque

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vous ajouterez avec saint Augustin: les corps présens, ni les messes ba3

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pendant quinze jours environ.

c'é

Tout s'est passé fort civilement dans les entretiens; cependant quelques curés ont fait observer à M. le garde des sceaux que ce n'étoit pas là la marche ordinaire, et que toit de leurs supérieurs dans la hiérarchie ecclésiastique que les curés étoient accoutumés à recevoir des instructions et des avis relatifs à leurs fonctions. Le respect pour les attributions respectives est en effet de rigueur dans les gouvernemens

que si la pompe des funérailles, les ses. Il a ajouté que cette recommanTM » multitudes qui accompagnent un con-dation ne devoit avoir d'effet que voi, la somptuosité ou la solennité des obsèques, la magnificence des calafal» ques et des monumens, peuvent être de » quelque consolation aux vivans, elles ne » sont cependant d'aucun secours pour » les morts; mais que ce sont les prières de la sainte Eglise, l'oblation du sacri»>fice de la messe, les aumônes et les œuvres de charité, qui soulagent les ames »tles défunts qui nous ont précédés avec » le signe de la foi.» Pompa funeris, agmina exequiarum, sumptuosa diligentia sepulturæ, monumentorum opulenta constructio, vivorum sunt qualiacumque solatia, non adjutoria mortuorum. Orationibus verò sanctæ Ecclesiæ et sacrificio saluturi et eleemosynis quæ pro eorum spiritibus erogantur non est dubitandum mortuos adjuvari. Vous conclurez avec le même docteur poléon, et nous avons dit que la » que ce sont ces moyens si efficaces (quandroissoit être de faire sentir le ridi pensée dominante de l'auteur pa

même ils n'auroient rien d'éclatant ni de

n

bien ordonnés.

Dans le numéro du 25 octobre, nous avons rendu compte d'une plaisanterie sur la non-existence de Na

chemens imaginés par Dupuis pour cule des allégories et des rapproébranler les traditions religieuses. Seulement nous nous plaignîmes de quelques assertions for crues qui se trouvoient dans la préface, et qui dans leur sens naturel présentoient une acception impie. Nous avions lieu de croire que cette préface étoit de l'auteur même du petit écrit sur Napoléon. Une réclamation qui nous arrive d'Agen nous prouve que l'es

solennel) sur lesquels il faut insister, » qu'il faut employer, qu'il faut multi»plier avec une pieuse persévérance, pour obtenir le rafraîchissement et le repos éternel de ceux que l'on a aimés non» seulement selon la chair, mais encore » selon l'esprit. Verùm illa que adjuvant spiritus defunctorum, oblationes, orationes, erogationes multò pro eis observantiùs, instantiùs, abundantiùs impendant, qui suos carne, non spiritu mortuos, non solùm carnaliter, sed etiam spiritualiter amant. » L'intention de M. l'Archevêqueger à cette préface; on verra même est que cette lettre ne soit pas lue an par le ton de cette réclamation comprône.

La semaine dernière, MM. les curés de Paris ont été mandés succes

sivement chez le ministre des cultes, qui les a invités à user de beaucoup de

réserve dans la célébration des services qui leur seroient demandés pour les morts. M. le ministre, sur les observations qui lui ont été faites, a dit qu'il ne prétendoit point empêcher ni les services pour les morts,

timable auteur est tout-à-fait étran

bien il est indigné du langage qu'on
lui prête. Il est difficile de donner
un démenti plus vigoureux à une
imposture, et de faire une protesta-
tion plus éclatante et plus honorable
d'attachement à la religion et d'hor-
reur pour l'impiété. Nous nous em-
d'accueillir
pressons
une si juste ré-

clamation:

• Protestation de l'auteur de l'opuscule intitulé GRAND ERRATUM.

» Mon indignation a été grande, et ma

douleur plus grande encore, en voyant | vous sont dus, nous y avons applaudi;

pourquoi nous refuseriez-vous de rendre les honneurs religieux à notre évéque? Un refus affligeroit une population dont l'esprit vous est connu. M. le préfet parut frappé de cette observation et dit qu'on pouvoit et qu'on devoit rendre les honneurs d'usage à M. l'évêque.

dans le journal intitulé l'Ami de la Religion, qu'il circule dans Paris une édition de mon écrit sus-nommé, où on a mis une préface dont la première phrase | est une impiété des plus grandes. Cette préface n'est pas de moi, elle ne m'a pas non plus été communiquée, et ancun exemplaire de cette malheureuse édition n'est parvenu jusqu'à moi. Je n'en con- Le curé en instruit le maire qui nois que le début qui est cité par l'Ami | paroît satisfait, mais ce n'étoit pas de la Religion, et qui m'a fait horreur. On l'avis de quelques fortes têtes du auroit beau dire que ce n'est pas sérieu-¡ conseil municipal. On se ravise donc, sement qu'on a avancé ces impies paraon fait entendre que la parole du doxes; je répondrois avec l'Ami de la Re-préfet ne suffit pas et qu'il faut quelligion qu'il ne faut pas. méme en plaisantant, que chose de plus positif et de plus proférer des impiétés. Non, jamais, pas sûr. On écrit à la préfecture. Le conmême sous le voile de l'ironie, quelque seiller de préfecture répondant pour transparent que puisse être ce voile, et le préfet absent réduit tout à une jamais, grâces à mon Dieu, jamais, dans question de convenance locale. Làle cours de ma longue vie, il n'en est sorti dessus on s'agite, on invoque la légalité, l'ordre et la paix, et le curé reçoit une lettre du conseil qui réVoque toutes les dispositions d'abord arrétées, voire même la décision du préfet.

aucune ni de ma bouche, ni de ma plume; et je réprouve cette édition bâtarde de mon écrit qu'on a déshonoré par cette préface. Je la réprouve, je la renie comme m'étant aussi odieuse qu'étrangère.

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Ce qu'il y a de curieux, c'est que »J. B. PÉRÈS, ancien magistrat de la pendant tous ces mouvemens et ces cour royale d'Agen. et aujour-inquiétudes pour une chose si simple et si naturelle, celui auquel on disputoit si chaudement de si légitimes hommages, prenoit lui-même les moyens de s'y soustraire. Le prélat arriva à Saint-Martin, comme il étoit arrivé dans sa ville épiscopale, au moment où il étoit le moins attendu, sans autre cortée que la nuit, le vent et la pluie, ce qui n'empêcha pas le peuple d'accourir au premier son de cloche et d'encombrer les rues au point que la voiture du prélat eut peine à arriver au presbytère.

d'hui, bibliothécaire de cette ville. Tels sont mes titres, et c'est de leur chef que les hardis éditeurs de mon écrit m'en ont donné un autre. »

M. l'évêque de la Rochelle s'est embarqué le samedi 12 novembre pour aller visiter la principale paroisse de l'Ile-de-Rhé, Saint-Martin, où l'exercice extérieur du culte est interdit, parce qu'il s'y trouve un temple et soixante protestans sur une population de 3,000 ames. Le voyage du prélat venoit d'être décidé, lorsque M. le préfet, qui est protestant, arriva à Saint-Martin au commencement d'octobre pour le conseil de révision. M. le curé lui exposa le désir qu'on auroit de recevoir M. l'évêque avec le cérémonial usité en pareil cas: Vous venez de recevoir, lui ditil, les honneurs civils et militaires qui

Une telle entrée eût dû calmer les susceptibilités les plus ombrageuses; oui, mais le curé n'eut-il pas l'audace de traverser la rue avec le dais et la croix pour conduire le prélat à l'église? N'eut-on pas la douleur d'entendre au dehors le chant d'un psaume et de voir des fidèles se mettre à genoux pour recevoir la béné

diction de leur évêque? Comment tolérer un tel scandale? N'étoit ce pas là une espèce de sédition? Aussi peudant l'office pontifical même, un sergent de ville apporta au curé une lettre où on se plaignoit que l'autorité avoit été méconnue et qu'on étoit dans la nécessité de signaler au préfet un acte aussi répréhensible: Je vous invite, ajoutoit-on, à n'y pas récidiver, pour m'éviter le désagrément de faire respecter ostensiblement l'autorité.

celles de Lyon et d'Agen. A Lyon, la cour royale a assisté, en robes rou! ges, à la messe dans l'église cathédraie de Saint-Jean.

L'ancienne église des Carmes d'Avignon, aujourd'hui paroisse, sous le titre de Saint-Symphorien, n'avoit jusqu'à ce jour qu'une toiture en planches qui n'étoit ni convenable pour une église, ni suffisante pour protéger les fidèles contre les intempéries des saisons. On réclamoit depuis long-temps des fonds pour construire une voûte en briques. Le

Quels procédés ! C'est ainsi qu'on accueille un évêque modeste et tout occupé de ses devoirs! C'est ainsi qu'on récompensé le zèle et la cha-gouvernement a donné rité d'un curé respectable, père des pauvres, modèle de son troupeau, qu'on a vu au temps du choléra épuiser ses ressources et sa santé auprès des malheureux atteints par le fléau, les recueillir chez lui, les soigner, qu'on a rencontré la nuit portant sur ses épaules un moribond sans asile et abandonné! C'est ainsi qu'on répond aux vœux d'une population chrétienne qui, au surplus, a donné un démenti formel aux ennemis de la religion en venant entendre pendant deux jours les instructions du vénérable prélat!

pour cela mille écus, et le conseil municipal 9000 fr. La voûte est terminée et couronne très-bien un édifice remarquable. On a profité de cela pour exécater d'autres réparations et décorations qui mettent toutes les parties de l'église en harmonie entre elles; mais on n'a pu faire face à ces dépenses qu'en invitant les fidèles de la paroisse à y contribuer, et ils s'y sont prêtés avec empressement. Ces nouveaux travaux sont à peu près finis.

Le diocèse de Bordeaux vient de perdre un respectable ecclésiastique, M. Ripolles, curé de Talence, près Bordeaux, et chanoine honoraire de la cathédrale. Il tomba malade le 3 novembre, et mourut le samedi 12 au soir, après avoir reçu tous les sacremens en parfaite connoissance et avoir édifié et consolé ses amis par ses sentimens et ses paroles. Il n'y a pas deux mois que nous avons reçu une lettre de lui, au sujet

L'autorité locale n'a pas mieux compris en cette occasion ses intérêts et les vues du gouvernement que les vœux de la population. Ces taquineries mesquines sont bien misérables, et elles paroissent bien plus choquantes encore quand on les rapproche de ce qui se passe dans la même ile. Là une commune voisine de Saint-Martin, qui compte 400 protestans, jouit du libre exercice du culte extérieur, et cette liberté ne fait pas moins d'hon-d'une souscription qu'il vouloit ouneur aux protestans qui la favorisent qu'à l'autorité locale qui la main

tient.

Aux cours royales que nous avons nommées, il en faut ajouter deux autres qui ont fait leur rentrée par une messe du Saint-Esprit; ce sont

vrir pour rebâtir son église. Il avoit fait précédemment beaucoup de sacrifices pour procurer une église à sa paroisse, mais cette église, consacrée en 1823, menace ruine aujourd'hui, soit que les constructions aient été mal dirigées, soit que le sol fût mauvais. Le zélé curé ne s'étoit point

découragé, et vouloit recommencer | porter du secours, on a remarqué M.le

sur nouveaux frais, comme on l'a vu par ce que nous avons dit Numéro du 4 octobre dernier.

curé de Reiningen, qui, à la tête des habitans de son village, a déployé un courage digne d'éloges Heureusement personne n'a péri, et l'on a pu sauver le monastère. C'est-là qu'habite le Père Marie-Joseph de Géramb, si connu par l'éclat de sa conversion et par ses ouvrages, entr'autres par son Pélerinage à Jérusalem et au mont Sinaï, qui a été accueilli du public avec tant d'intérêt.

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M. Ripolles, né en 1772, étoit espagnol; on croit qu'il avoit été forcé de se retirer en France pendant la gnerre que Bonaparte porta en Espagne. Il fut nommé curé de Talence en 1813. Ses prédécesseurs ne résidoient point à Talence faute de logement, et venoient de Bordeaux quand il étoit nécessaire. Le zèle de M. Ripolles ne put consentir à cet éloignegnement. Il loua d'abord une maison dans la paroisse, acheta ensuite un presbytère et un local pour le cimetière, et ouvrit en 1822 une souscription pour bâtir son église. Son dévouement lui avoit mérité d'être porté, en 1818, sur la liste des curés de deuxième classe, car, jusque là, Ta-versaire a encore attiré un plus grand lence n'étoit que succursale. 11 est bien à craindre que la mort du vénérable curé ne nuise à sa nouvelle entreprise.

La religieuse Savoie conserve fidèlement le souvenir des vertus du saint évêque de Genève, qui l'édifia il y a deux siècles. On célèbre tous les ans à Annecy l'anniversaire de la transiation des reliques de saint François de Sales et de sainte Jeanne-Françoise Fremiot de Chantal. Cet été, l'anni

nombre de fidèles que de coutume. L'octave, qui commence le 21 août, a été signalée par un concours fort remarquable. Quatre missionnaires Les obsèques de M. Ripolles ont eu étoient continuellement occupés à lieu à la cathédrale de Bordeaux; son entendre les confessions, et presque corps a été ensuite reporté à Talence, tous les jours on donnoit la commu et inhumé dans le cimetière que luinion fort tard. On a doit cette paroisse.

tout à

vu de pieux fidèles venir de très-loin, et porter la

au

Le dimanche 13 de ce mois, les re- ferveur jusqu'à rester à jeun toute la ligieux trappistes du mont des Olives,Il y avoit bien des messes chaque jour journée pour recevoir la communion. près Mulhouse en Alsace, étoient à l'office divin vers trois heures de l'a- dans l'église de la Visitation. Chaque près-midi, lorsque le feu se manifesta jour aussi il y avoit un sermon, quel assistoit régulièrement M. l'édans les coup granges qui touchent presque l'église et le monastère.vêque d'Annecy. Le prélat célébra En peu d'heures, malgré des efforts cinq fois la messe de communauté, inouis tant de la part des religieux et donna chaque fois la communion à que de celle de la population des vil- grand nombre de fidèles. Le jour de lages voisins accourue en toute hâte, saint Augustin, il y eut environ cinq les granges furent reduites en cendres cents communions, et pendant la durée de l'octave, on a avec toutes les provisions et récoltes compté cinq mille huit cents communions dans la qu'elles contenoient, les charrettes, les charrues, etc. A peine a-t-on pu seule église du monastère. sauver les bestiaux. La perte est considérable; les granges étoient pleines. On n'a pu savoir comment le feu avoit pris.

Parini les personnes accourues pour

POLITIQUE.

Selon toute apparence, le nom d'échauffourée qu'on a donné dans les premiers momens à l'affaire de Strasbourg,

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