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tectrices étoient devenues insuffisantes. | du palais des Necessidades, pour proté

Le parti révolutionnaire avoit ouvert sur ces entrefaites des négociations avec celui qui entouroît dona Maria; on devoit, après bien des pourparlers, fondre en semble la charte de don Pedro et la constitution de 1822. Il est probable que cette mixture d'un nouveau genre n'auroit point guéri le mal qui mine depuis quel- ¦ ques années le Portugal. Un ministère ridicule devoit être aussi composé avec des membres pris par moitié dans le cabinet de la révolution et dans le ministère des 48 heures.

Le général d'Aviles se porta à la rencontre des Anglais avec la garde municipale et trois pièces de canon, et déclara que s'ils ne remontoient sur leurs vaisseaux, tous arrangemens avec la reine seroient interrompus. Ils se rembarquèrent. Alors la révolution, seule maîtresse de la ville, ne voulut plus entendre parler du traité, et exigea le retour à Lisbonne de dona Maria, qui se hâta de se conformer à cet ordre.

La inalheureuse reine dona Maria, une fois au pouvoir du parti dont elle avoit cherché à se débarrasser, a été obligée de reprendre son cabinet révolutionnaire, el de remercier au moyen d'un acte public qui a été affiché dans toutes les rues. la garde nationale des preuves d'amour et de loyauté qu'elle venoit de lui donner, et de sa coopération efficace au rétablissement de la constitution. Il faut avouer que cette femme s'est trouvée là dans une position bien pénible et bien humiliante.

MM. de Palmella et, de Terceire, et quelques autres qui se trouvoient compromis, se retirèrent sur les vaisseaux étrangers. M. Carvalho, ancien ministre des finances, monta, lui, sur un bâtiment qui faisoit vile pour l'Angleterre.

Quatorze personnes ont été tuées, pendant les deux journées qu'a duré le désordre. Dans ce nombre se trouve M. Freire, ancien ministre de la guerre.

Un journal anglais, le Globe. dit que dans la journée du 5, 400 soldats de la marine française ont pris position auprès

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ger la reine. Nos journaux ministériel croient que le fait est faux.

L'Angleterre qui, à n'en pas douter désire la contre-révolution, l'a peut-êtr bien conseillée; mais aux conseils falloit joindre des secours efficaces, e non pas reculer devant le blâme de quel ques - uus; il falloit avancer au com mencement de l'action, et alors lout an roit certainement réussi.

Le Journal des Débats, l'une de no feuilles ministérielles, désiroit lui aussi la contre-révolution en Portugal, mais il l vouloit faite par les masses. Peut-être que opérée par tout autre moyen, la contrerévolution ne lui auroit pas trop déplu.

Un journal de Bruxelles, l'Union. du 21. annonce que chaque jour les rangs de l'armée belge se dégarnissent de officiers français qui y avoient été incorpo rés. Ils sont successivement rappelés en France.

Les plongeurs anglais ont tronvé entre le fort du Nord et Austruweel, un bateau chargé de diverses marchandises. coulé il y a environ douze ans ; ce navire se trouve sur un fond dur.

La banque agricole de Dublin a suspendu ses paiemens.

On écrit de Berne que M. l'avoyer de Tscharner, président du directoire. a annoncé, en ouvrant la séance du 10. que le gouvernement français étoit satisfait des explications données par la diète.

-L'Helvétie parle d'un tremblement de terre qui a eu lieu récemment à Bâle et à Sarnen. Il s'est aussi fait sentir dans les vallées longitudinales du Jura bernois et soleurois. A Witterswyl, la commotion a été si forte, qu'elle a renversé une cheminée et endommagé deux habitations. Dans plusieurs endroits, des cloches ont été mises en branle.

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On mande de Naples, 5 novembre, que les ravages du choléra sont immen. ses. D'après les derniers bulletins officiels, qui. dit-on, sont fort peu exacts, le flean enlevoit par jour près de 160 personnes. Le

4, on élevoit à 500 le nombre des victi- ; cembre. Les personnes qui voudront bien mes, et quoiqu'il y ait de l'exagération, se joindre à lui, pourront entendre la dit la correspondance qui nous fournit messe ou prier à cette intention, vers ces détails, le mal a cependant tellement huit heures et demie du matin. Nous seaugmenté, que le gouvernement à l'averons personnellement très-reconnoissans de leur charité.

nir s'abstiendra de donner des bulletins. La maladie a envahi presque tous les quartiers de la ville; elle attaque sans distinction les riches et les pauvres; une com. mission a été nommée pour porter des secours à domicile, les hôpitaux étant encombrés; les révolutionnaires cherchoient encore à émouvoir le peuple avec des bruits d'empoisonnement, mais, il paroît, avec fort peu de succès. On assure que plu

sieurs malintentionnés ont été arrêtés.

Le ballon parti d'Angleterre avec Trois voyageurs, et qui a pris terre le 8 de ce mois près de Weilbourg, a 64 pieds de diamètre, et est confectionné en taffetas à bandes noires et jaunes. La gondole suspendue au-dessous de ce globe aérien est faite en jonc et converte en taffetas aux couleurs nationales de la Grande Bretagne, et elle est assez spacieuse pour contenir seize personnes. Le lest de la gondo.e étoit de 16. quintaux en sus des trois voyageurs.

Nous croyons rendre service à MM. les curés et à la religion en rendant compte d'un ouvrage qui vient de paroître sous le titre deGuide ou Manuel du cathéchisme avant et après la première communion, par un professeur du séminaire de Beauvais, direcfidèle de ce qu'il renferme montrera comteur des catéchismes (1). L'exposé simple et bien il peut être utile pour disposer les enfans à l'action si importante de la première communion et pour les aider à persévérer après qu'ils auront eu le bonheur

de la faire.

Ils trouveront dans ce Manuel toutes les prières qui sont à leur usage, comme les prières du matin et du soir, des prières pour entendre pieusement la sainte n'esse, les psaumes des vêpres, deux examens de conscience, l'un plus court pour les confessions ordinaires, l'autre plus détaillé pour les confessions générales, des motifs de contrition mis à leur portée, etc., une centaine de cantiques les plus beaux et les plus connus.

-Le Mercure de Souabe annonce que M. le duc de Blacas étoit attendu à Vienne à la date uu 10, où il avoit été envoyé par M. le duc d'Angoulême aussitôt après la mort du roi Charles X. La cour d'Autri- | Le Manuel prend les enfans dès l'ouverche a pris le deuil pour vingt jours, enture du catéchisme pour les conduire pas vertu d'un ordre de l'empereur. Le denil à pas jusqu'au grand jour qui fait l'objet a dù commencer le 11. Les théâtres res- de leurs plus ardens désirs. Il leur trace un leront fermés. réglement détaillé qui établira une discipline exacte et qui donnera plus de poids aux recommandations de MM. les catéchistes; il les fait entrer dans l'esprit des grandes solennités de l'Eglise.

Le roi de Prusse a conféré l'Ordre de l'Aigle-Rouge, seconde classe, au général antrichien Kauffmann, qui commande au nom des trois puissances protectrices les troupes d'occupation de l'état libre de Cracovie.

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Pour former les enfans à la vertu, on a placé à certaines époques un examen particulier sur leurs principaux devoirs, par exemple, sur les prières, sur la manière d'entendre la sainte messe, sur la confes

sion, sur les récréations, etc.

Plus le grand jour approche, plus le

(1) Un fort vol. in-18. Le dépôt se trouve au grand-séminaire de Beauvais.

Manuel emploie de moyens pour conver- ceront par là à réflechir pour comprendre tir, pour échauffer le cœur des enfans. ce qu'ils apprennent; des homélies courLà c'est une instruction sur le sacrilége, tes, simples, pleines d'onction, qui exici c'est un avis pressant sur la sincéritépliquent le sens des évangiles et en tirent nécessaire en confession, etc. Enfin, les des conséquences pratiques. exercices d'une retraite de trois jours achèvent de préparer dans ces jeunes cœurs une demeure digne du Dieu trois fois saint.

La première communion faile, les enfans sont alors plus exposés que jamais. Aussi le Manuel continue à guider leurs pas au milieu des dangers qu'ils vont avoir à courir. Il leur trace un réglement de vie qui les éloignera d'un grand nombre de périls; il les dispose à recevoir le sacrement qui nous rend de dignes soldats de Jésus-Christ; il les engage à venir encore aux instructions; il ouvre pour eux des réunions de persévérance, il leur met entre les mains un cours d'instruc

tions qui ont pour objet d'expliquer les principales fêtes de l'Eglise, les cérémonies de la messe, etc. Elles sont rédigées | en forme de billets afin que les enfans puissent apprendre les réponses par cœur. S'ils ne les apprennent pas, ils y trouveront du moins un abrégé qui leur rappellera les explications qu'ils ont recueillies de la bouche de leur pasteur.

Le Guide du cathéchisme les initie à l'o. raison. Il renferme une instruction sur la manière de la faire, et une vingtaine de méditations sur les grandes vérités de la foi et sur les principales fêtes de l'Eglise.

Enfin, ce Manuel contient les Evangiles de tous les dimanches de l'année. Il y ajoute plusieurs questions que les enfans chercheront à résoudre et qui les for

Si on compare ce Manuel à ceux qui ont déjà paru, on jugera peut-être qu'il est plus complet, rédigé dans un style plus simple et plus à la portée des enfans. Le Cours de Persévérance et les

Évangiles suffisent pour lui mériter la préférence. Qu'on ne croie pas qu'il soit propre sculement au diocèse de Beauvais dans lequel il a paru; il peut convenir aussi bien à tous les diocèses.

Le livreporte une approbation de M. l'évêque de Beauvais.

Le Gérant, Le Besgue.

BOURSE DE PARIS DU 21 NOVEMBRE.

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f. 10

CINQ p. 010, j. du 22 sept. 105 f. go
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Quatre 172 p. 020, j. de sept. 000 ir.00
Act. de la Banque. 2292 f. 50
Empr. national. 000 f. 00
Bons du Trésor. o ojo

Rente de la Ville de Paris. 000 00
Obl. de la Ville de Paris. 1217 f. 50
Emp. 1832, j. du 22 mars 000.00
Quatre Can., 0000 f. oo R. d'Esp. oof.
Caisse Hypotb 760 fr.00
R. de Napl. 98.40
Emp, rom. 99. 518
Cortes, oo tr.cjo
R. d'Esp. 0000.

Empr.r.d'Esp.000 0
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PARIS.-IMPRIMERIE D'AD. LE CLERE ET COMP.

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RÉFUTATION

JEUDI 24 NOVEMBRE 1836.

DES DÉFENSEURS DU PRÊT A INTÉRÊT;
PAR M. BRIONNE,
Ancien professeur de théologie au séminaire
de Séez.

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quoi elle consiste. Revenons à l'écrit de M. Brionne.

1° Domat, Pothier, Daguesseau, les plus grands jurisconsultes qui aient écrit sous notre ancien régime, sont, dit-il, opposés à l'usure; ils la regardent comme condamnée par l'équité naturelle. Leurs raisonnemens se réduisent à ce peu de mots : Préter à

Voici un nouvel ouvrage sur le prèt, matière qui a enfanté une foule de volumes, surtout depuis le sei-intérét, c'est donner à un métal stérile zième siècle jusqu'à nos jours. une fécondité contraire à sa nature. S'il M. Brionne arrive après beaucoup devient productif, ce n'est pas par luid'autres, mais il s'en tient à l'opinion meme, c'est par l'industrie de l'homme. que la majorité des anciens casuistes Ces jurisconsultes ne réprouvent ceont défendue, sans s'inquiéter si cette pendant pas toute espèce de prêt; ils opinion, la plus sûre incontestable- ne sont pas plus sévères que les théoment, ne peut pas être modifiée dans logiens, qui, tout en condamnant ses applications. Voici, du reste, l'a- l'usure, admettent des titres légitinalyse de cet écrit, à laquelle nous mes pour percevoir un intérêt. La joindrons quelques réflexions :1°l'au-difficulté est de déterminer la nature teur, après avoir invoqué contre et les conditions de ces titres. On l'opinion des partisans de la légitimité du prêt le préjugé désavorable qui résulte de leurs divisions, et l'unité au contraire qui règne dans les partisans de la doctrine opposée, établit 2° que la première de ces deux doctrines est opposée au droit divin; 3° il examine la nature du prêt et en donne la définition généralement reçue; 4° il essaie de réfuter les principaux systèmes des partisans de sa légitimité; 5o il discute les titres sur lesquels on a coutume de se fonder pour l'autoriser; 6o il donne une ex-moins sévères ne récusent pas, il faut plication des différentes décisions de voir en outre si elle est applicable à la Pénitencerie. l'intérêt que perçoivent aujourd'hui les prêteurs honnêtes.

Nous n'avons pas besoin de rappeler aux théologiens qu'il ne sauroit y avoir de discussion sur l'illégitimité de l'usure : tous conviennent qu'elle est prohibée. Il s'agit de savoir en

Tome XCI. L'Ami dela Religion.

peut les indiquer d'une manière générale, comme on le fait par ces deux mots, damnum emergens et lucrum cessans, ou d'une manière spéciale, en déterminant les cas où il y a cessation de lucre ou dommage. Il y a des titres, tels que les deux que nous venons d'indiquer, qui ne sont pas contestés, du moins dans leur généralité, et d'autres qui le sont. Tel est, par exemple, celui de la loi. Il ne suffit donc pas d'opposer l'autorité des jurisconsultes, que les casuistes

2o Pour établir la défense en vertu du droit divin, M. Brionne cite les textes que tout le monde connoît du nouveau et de l'ancien Testament. Il

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fondé : M. Brionne le réfute par les raisons ordinaires, et elles nous semblent décisives. Ce qu'il dit sur la loi civile qui permet de percevoir un intérêt ne nous semble pas aussi con

cite le commentaire que les conci- peut se prévaloir de l'axiome Res les, les papes, les théologiens en fructificat domino suo. Ce second sysont donné. Parmi ces derniers, Be-tème nous paroît également peu noît XIV, saint Thomas et Bossuet sont fréquemment invoqués. On ne peut se dissimuler la force de ces té- | moignages; elle est si grande à nos yeux, que nous ne voyons aucun moyen d'y répondre. Il faut cepen-cluant. Il est certain que ce titre n'a dant faire la remarque déjà faite pour les jurisconsultes, c'est que si l'intérêt perçu en vertu du seul prêt est illegitime aux yeux des théologiens, des papes et des conciles, il ne l'est pas quand il y a d'autres titres séparables du prêt. Quels sont ces titres? C'est-là que commence la

pas été jugé suffisant par les Pères et par plusieurs papes Nous sommes sur ce point de l'avis de notre auteur. Mais nous ne partageons pas également son opinion, que la loi civile s'est bornée à une simple tolérance. Une discussion sur ce sujet nous conduiroit trop loin. Nous nous bornediscussion. Seulement il en est rons à dire que tous les argumens de beaucoup que des casuistes indul-M. Brionne ne prouvent qu'une gens regardent comme indépendans chose plus claire d'ailleurs que le du prèt, et qui ne le sont pas aux jour, c'est que le législateur n'a pas yeux des théologiens plus sévères.¦ obligé le prêteur à percevoir l'intéCes derniers étoient autrefois in-rêt de son argent. Mais il ne s'ensuit comparablement plus nombreux. nullement qu'il n'ait pas voulu en M. Brionne, qui marche à leur suite, transporter la propriété à celui qui prétend qu'ils ont mieux apprécié la prétendoit en profiter. Du reste, la vonature de l'usure, et c'est-là le sujet lonté du législateur est un fait sur lede son quatrième chapitre. quel il est facile de s'éclairer. Il n'est, Dans le cinquième, il discute les je pense, aucun jurisconsulte qui principaux systèmes des partisans du l'entende autrement que nous. Après prêt. Il commence par le plus moder-l'examen de la question de fait, ne, celui de Mastrofini qui a inventé M. Brionne discute la question de pour l'exposer un mot nouveau. Se- droit. lon cet auteur, dont la discussion nous a paru contenir des subtilités assez inutiles et fort longuement déduites, ce n'est pas en vertu du prêt, mais en vertu du droit que donne le prêteur d'appliquer l'argent à tel usage, que l'intérêt est permis; c'est ce qu'il appelle l'applicabilité.

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Le législateur a-t-il le pouvoir de faire une loi qui transporte au prêteur la propriété de l'intérêt légal? Il répond négativement. Sa réponse nous semble une conséquence des principes qui, en l'absence d'un titre légitime (il ne faut jamais oublier cette condition), condamnent l'intérêt de l'argent comme une injustice. La loi ne peut pas rendre juste ce qui ne l'est pas. Mais la question pourroit être autrement posée; on pourroit dire :

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