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Mais on ne voit aucune école protestante qui ait été changée en école mixte, encore moius en école catholique.

Les écoles élémentaires même, qui ont été fondées, dotées et entretenues par l'Eglise, sont devenues la propriété du gouvernement; il les dirige comme les siennes propres. Le droit de conférer les places de maître d'école, lequel appartenoit aux supérieurs ecclésiastiques, s'exerce aujourd'hui par le gouvernement.

Dans les provinces catholiques, il y avoit auparavant des écoles normales pour former de jeunes maîtres et pour perfectionner ceux qui étoient déjà dans l'enseignement. Des prêtres catholiques en avoient la direction. Ces écoles ont été détruites et remplacées par des séminaires de maîtres d'écoles sous la direction du, gouvernement (1).

L'instruction primaire n'est pas

!

d'a

moins entravée que l'instruction pu-
blique. Un ordre de cabinet du
10 juin 1834 défend aux
parens
voir un maître particulier pour leurs
enfans.

L'administration des écoles et des

églises forme un département com

un dont le ministre, un vieillard, les deux chefs et tous les conseillers sont protestans, à l'exception d'un seul. Les affaires du culte et de l'enseignement s'y décident en dernier ressort et à la pluralité des voix; et par conséquent tout y est à la discrétion du protestantisme. Le référendaire en chef dans les affaires des gymnases est M. Schulz, vieux prussien, imbu de préjugés contre les catholiques. L'enseignement de chaque province dépend, à l'exception des Universités, d'une commission, à la tête de laquelle figure comme président en chef, un protestant, avec trois conseillers de la même communion.

tans, à l'exception du curé de la paroisse, sième enseigne l'Histoire, dans laquelle il chargé d'y enseigner la religión. A Clèves, maltraite les papes, et se moque des inil u'y a aucun professeur catholique. quoi- dulgences, du célibat, des Jésuites, etc, Le qu'il y ait beaucoup d'élèves catholiques. directeur est M. Papst, catholique de naisA Coblentz, où le gymnase a été fondé sance, marié à une femme protestante, et doté par et pour les catholiques, il n'y élevant ses enfans dans le protestantisme. a aucun professeur de leur religion. Aux L'évêque n'a point d'influence sur cet étagymnases protestans de Bielefeld, Soest, blissement. En Westphalie, l'Ecole norflamm, Dortmund, il n'y a pas de profes-male, fondée et dotée par les évêques, fut seur pour le cours de religion des élèves catholiques. A Siegen de même, les élèves catholiques sont privés de l'instruction religiense, quoiqu'il y ait encore un fonds pour le professeur. Dans la province de Saxe, où les protestans sont en minorité, il y a cependant douze gymnases où enseignent des professeurs protestans, et seulement huit où enseignent des catholiques.

(1) A l'Ecole normale d'Erfurt, il y a cent élèves protestans et vingt catholiques, sous onze professeurs protestans et deux catholiques. Un professeur protestant fait les dimanches les exercices religieux aux quels assistent les élèves catholiques. Un autre enseigne l'Ecriture sainte, et il se sert de la bible de Martin Luther. Un troi

détruite. En 1825, on en érigea une autre à Buren, et on la dota avec les fonds des écoles et des couvens des Jésuites. Elle fut organisée par le conseiller protestant de Munster. M. Natorp, sans que les évêques y aient eu la moindre part. La commis. sion générale des Ecoles pour la Prusse ordonne que, dans chaque district, chaque confession ait une Ecole normale, et. en cas qu'une partie dans un district ne soit pas assez nombreuse, que plusieurs districts ensemble érigent une Ecole nor male. Cependant, dans le dictrict d'Erfurt. où il y a 80.000 catholiques, dans le district de Magdebourg, où il y en a 13,000, et à Mersebourg, il n'y a pas même une Ecole normale pour tous les trois ensemble.

attentivement les paroles du ministre protestant.

Le séminaire ou école normale de Bransberg nous fournit un exemple de la manière dont on dirige en Prusse de pareils établissemens. C'est là que, sous la protection du président en chef, un moine apostat, vivant dans le désordre, occupe la place de directeur. Et c'est là qu'on forme des maîtres d'école catholiques!

L'un de ces conseillers administre les fonds des écoles, un autre les affaires dés gymnases (1), et le troisième, qui est ordinairement un ministre protestant, celles des écoles normales S'il se trouve dans une province un nombre considérable de catholiques, un des conseillers est choisi parmi eux. Les employés subalternes, secrétaires, etc., sont protestans. La place de conseiller catholique est restée vacante dans les provinces rhénanes et Les affaires des écoles et du culte et en Westphalie, jusqu'au fchange- de chaque district sont du ressort de ment des écoles; les conseillers pro- la régence ou autorité communale. testans partageoient entre eux le trai-Mais dans les provinces catholiques tement de leur futur collègue. La mêmes, le président, le vice-présiSaxe,qui compte environ 100,000 ca- dent et la plupart des conseillers et tholiques, n'a jamais eu un conseil-assesseurs, sont protestans. La réler catholique. Le référendaire agit gence choisit quelquefois un prêtre en souverain dans les affaires des catholique pour visiter les écoles et écoles. It nomme les professeurs, les en faire son rapport; mais il est tenu examine, visite les classes, fait les de suivre ponctuellement les ordres plans des écoles, est censeur des li- du président. S'il agit dans l'esprit du vres, etc. On dit que le conseiller ca- gouvernement, c'est-à-dire du protholique dans les provinces rhéna-testantisme, il sera récompensé par nes, a été nommé référendaire, après de richies bénéfices; c'est pourquoi la bien des instances. L'autre conseiller, ministre protestant, a le mème pouvoir sur les écoles normales (2) et élémentaires; tout y dépend de lui; les évêques n'y exercent aucune inLes écoles élémentaires sont surfluence, il leur est permis de faire veillées par un inspecteur, qui est ordes propositions à la commission des dinairement un curé catholique, élu écoles, de lui adresser des plaintes ou par le gouvernement, et par consédes vœux, d'assister aux examens,quent plutôt employé du pouvoir auxquels préside un ministre protes-que sujet de l'évêque. Cependant la tant, environné d'un conseiller ca- régence d'Arensberg a choisi pentholique, d'un envoyé épiscopal, et dant plusieurs années des ministres de plusieurs autres vénérables clercs protestans pour inspecteurs. catholiques, qui doivent y écouter

(1) Les affaires des gymnases dans la Westphalie ont été confiées à M. le conseiller Wagner, protestant de Lithauen.

(2) Le référendaire en chef pour la Westphalie, où il y a 800,000 catholiques, est M. le conseiller Natorp. ministre protestant à Munster.

régence tient toujours quelques prébendes en réserve. S'il agit dans un sens contraire, il sera traité avec dureté et oublié pour les bénéfices.

Les protestans répondent à nos plaintes sur ce déplorable état de l'instruction, que toutes ces mesures étoient nécessaires, pour réformer si l'expérience n'apprenoit pas que l'enseignement catholique. Comme catholiques n'ont pas besoin du protestantisme, pour faire fleurir les arts

les

Dans les lieux où la maladie avoit pénétré, elle a cessé ou tend vers son terme. A Francolino, elle a disparu depuis long-temps. Dans la campagne de Césène, à Avenale et à Montejours de nouveaux cas de choléra, et Fiore, il n'y a plus depuis plusieurs il n'existe plus de malades qui en

et les sciences. Il est assez› reconnu]] que les paysans catholiques de la Westphalie surpassent en lumières ceux de la Marck et du district de Clèves, quoique ceux-ci soient sous le gouvernement prussien depuis un siècle et demi. De même on sait que les catholiques des provinces rhéna-soient atteints. nes, qui ne sont prussiens que depuis peu, l'emportent en civilisation sur ceux de la Silésie qui sont sous le sceptre prussien depuis 90 aus. Il y a plus d'un demi-siècle que les catho-cas, 719 guéris, 693 morts; le reste liques curent des écoles normales à est en traitement. Le nombre des Osnabruck, à Munster, à Pader-mort, n'est pas arrivé à trois pour

born, à Arnsberg, à Dusseldorf, etc., tandis que la première école normale protestante ne remonte qu'à 1806; encore cette école fut-elle érigée par des particuliers, et non par le gou-,

veruement.

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NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

ROME

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A Ancône, du 22 au 23 septembre, il n'y avoit eu que trois cas et deux morts. Depuis le 17 août, commencement de la maladie, il y a en 1,510

leurs, les victimes ont été pour la plucent de la population. La comme ail-" part les gens déréglés ou déjà in-› firmes.

2

PARIS.-Une cérémonie religieuse a eu lieu à Paris, le mardi 4, dans la maison principale des Sœurs de Instruction charitable du SaintEnfant-Jésus, connues sous le nomi Le choléra a paru au mois de Dames de Saint-Maur. Après une d'août dans quelques endroits de retraite prêchée avec autant de zèle l'état pontifical, et a affligé particu que de talent par M. l'abbé Hilaire, lièrement Ancône. Le gouvernement six postulantes ont pris l'habit, et a pris tous les moyens pour diminuer douze novices ont prononcé leurs le mal, et grâces à Dieu, il n'y a eu vœux entre les mains de M. l'Archedans tout l'état que cinq lieux où la vêque de Paris, qui leur a adressé maladie se soit manifestée. Tout le une touchante allocution sur le dereste en a été préservé. voir et sur le bonheur d'élever les Cependant on a pris à Rome tou-jeunes personnes du sexe dans la contes les précautions qu'indiquoit l'ex-noissance et dans l'amour de Jésuspérience. Le Saint-Père a nommé Christ. La présence de l'illustre préune commission extraordinaire de lat, ses paroles pleines d'onction et santé publique, pour aviser à tous de piété, une réunion nombreuse et les movens d'éloigner et de diminuer brillante, tout contribuoit à l'éle mal. Par ordre de Sa Sainteté une elat de cette fète, où l'on voyoit souscription a été ouverte pour les au pied des autels des vierges chrédons en argent ou en nature, ou pour tiennes promettre à Dieu de le serles services personnels, en cas d'inva- vir dans la pauvreté, l'obéissance, la sion du fléau. chasteté, et de le faire bénir par les enfans dont l'instruction leur seroit confiée. M. l'Archevêque étoit assisté à l'autel par M. Boudot, archidiacre de Notre-Dame, supérieur de cette congrégation,à laquelle il porte le plus vif intérêt, et par M. l'abbé Surat,

Cette commission est composée de M. le cardinal Sala, président; des prélats Cioia et Marini, des princes François Borghèse, Clément Altieri et Pierre Odescalchi, et du prélat Amici, secrétaire..

chanoine honoraire de la métropole. On sait que la communauté des Sœurs de l'lustruction charitable du Saint-Enfant-Jésus fut fondée en 1681 par le père Barré, religieux minime, et ami du pieux abbé de La Salle. Cet institut est très-florissant ; il compte plusieurs maisons en France, et sur tout dans le midi. On s'y applique particulièrement à former les jeunes élèves à une connoissance exacte et solide de la religion. Plusieurs évêques qui possèdent dans leurs diocèses de ces respectables Soeurs se font un devoir de les favoriser, de les conserver; ils aiment à interroger les enfans qu'elles dirigent et à applaudir à leurs progrès dans la science de la religion, M. le cardinal de Cheverus affectionnoit beaucoup.cette congrégation dont il avoit reconnu tout le prix, soit à Montauban, soit à Bordeaux, et dans une distribution de prix qui a eu lieu au mois de septembre dans cette dernière ville chez ces religieuses, de jeunes pensionnaires ont récité une élégie où elles ont exhale leurs regrets sur la mort du vénérable pontife qui leur prodiguoit les soins les plus tendres, les plus affectueux. L'émotion pro foude dont elles étoient pénétrées s'est plus d'une fois communiquée à l'assemblée, qui versoit des larines.

t

M. le ministre de l'instruction publique a accordé, comme les jouruaux l'ont annoncé, une somme de 37,200 fr. à repartir, entre 33 communes de 18 départemens, pour les aider dans leurs projets d'acquisition, de construction et de réparation de maisons d'école, comme aussi pour achats de mobilier des classes. Puisqu'on aide les communes à bâtir ou réparer des maisons d'école, estce qu'on ne pourroit pas les aider aussi à bâtir ou réparer leurs presbytères? Il y a beaucoup de communes qui en inanquent. Nous n'avons pas ouï dire que le gouvernement s'en occupe beaucoup. Cependant un

presbytère paroît aussi nécessaire. qu'une école, et les communes ont au moins autant besoin d'un curé que d'un instituteur. Il y a bien des communes qui, faute d'avoir un presbytère, ne peuvent avoir de curé. Pourquoi ne vient-on pas aussi à leur secours, et coniment se fait-il que la religion ne puisse obtenir les memes faveurs que l'on accorde si libéralement à l'instruction primai, e? Nous avons aussi annoncé dans notre dernier numéro que le ministre venoit d'accorder une nouvelle somme de 16,650 fr. à repartir entre seize communes de six départemens. Ces libéralités répétées coup sur coup ne font que motiver davantage les réflexions ci-dessus.

La société des prêtres de Marie," établie dans les diocèses de Lyon et de Belley, et dont nous avons parlé numéro du 3 septembre, joint à ses autres bonnes œuvres la direction de Frères qui sont membres de la mème société, et qui tiennents les écoles dans les campagnes. Cette institution a commencé il y a environ vingt ans, à Lavalla, près Saint-Chamond, arrondissement de SaintEtienne. De pieux ecclésiastiques, touch s de l'ignorance et de l'abandon où étoient les enfaus dans les campagnes, entreprirent de former des jeunes gens aux fonctions d'instituteurs. L'autorité ecclésiastique applouva leur zèle, et le pape. Pie VII adressa au supérieur un bref d'encouragement. Les statuts des Frères ont été approuvés par le conseil royal d'instruction publique, comme on peut le voir dans le Manuel général de l'instruction primaire, numéro d'avril 1834.

Les Frères de Marie vont deux à deux, ils ont un costume à peu près semblable à celui des Frères des Ecoles chretiennes. Ils ont aujourd'hui une trentaine d'établissemens dans les diocèses de Lyon', de Belley, de Grenoble et de Viviers. Leur maison

mère bâtie par eux est à Notre- | Etienne, qui fut sacré à Avignon le Dame de l'Hermitage, près Saint- 29 avril 1798, et qui publia des pasChamond; c'est là qu'est le novi- torales mentionnées avec éloge dans ciat. Il y en a un autre à la Côte les Annales des constitutionnels. Au de Saint-André, diocèse de Gre-nois d'acut 1800, il tiut sou synode noble. Les Frères dirigent à Lyon où il se trouva 21 prêtres seulcinent, une maison d'orphelins, fondée par ce qui montre combien le parti du une dame respectable; il y a trois schisme avoit peu de sectateurs dans Frères dans cet établissement comun département composé de 6 diocèmencé il y a deux ans. Les Frères ses, Avignon, Carpentras, Cavaillon, sont en tout au nombre d'environ Vaison, Orange et Apt. On imprima deux cents. Ils donnent l'instruction la relation et les actes de ce synode, gratuite; mais les communes doivent en français, 60 pag. in-8°. Nous avons leur faire un traitement qui est fixé cet écrit sous les yeux. On y trouve à 400 fr. pour chaque Frère. quelques réglemens louables, mais des choses assez ridicules, comme par excmple cette affectation d'appeler dissidens l'immense majorité des prétres attachés aux évêques légitimes; commune si ce nom de dissidens ne. convenoit pas plutôt à la petite fraction du clergé attachée à l'évêque constitutionnel.

Il est inutile de dire que la piété est l'ame de cet institut. Les Frères sont dirigés par un prêtre de la société. Ils suivent à peu près le même mode d'enseignement que les Frères des écoles chrétiennes, sans rejeter les méthodes nouvelles dont l'expérience a démontré les avantages. Les services qu'ils: out rendus et ceux M. Etienne fut membre du concile qu'ils peuvent rendre encore méridit national, tenu par les constituteroient que le gouvernement leur accordat par ordonnance, une autorisation défiuitive.

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La Gazette du Midi annonce la mort de M. Etienne, ancien évêque constitutionnel de Vaucluse, qui vivoit retiré à Orange et qui y est mort il y a quelques mois. François Etienne, né à Avignon le 5 juin 1763, étoit entré dans l'ordre des Mathurins et fit le serment. Après la terreur, il resta attaché à l'église constitutionnelle et exerça le culte dans l'église Saint-Pierre d'Avignon. Le sieurRovè re (1), premier évêque constitutionnel de Vaucluse, ayant abdiqué ses fonctions et refusé de les reprendre après la terreur, on élut pour lui succéder

(1) François-Régis Rovère, né en 1756. à Bounieux dans le Comtal, étoit frère du conventionnel de ce nom, qui mourut à Sinamary, en 1798. Lui-même fut consul de France à Livourne, el prit part aux premiers troubles du Comtal. Ils sićgèrent à la fin de 1790, à la prétendue assemblée électorale de Vaucluse. L'abbé

tionnels à Paris. On ne voit pas qu'il
s'y soit fait remarquer. Il donna sa
démission peu après, et obtint com-
me les autres évêques la pension de
3333 fr. Perrier, son confrère, étant
devenu évêque d'Avignon à l'époque
du concordat, le nomma curé d'O-,
range. M. Etienne occupa cette place,
jusqu'en 1815, qu'il fut remplacé par
un ecclésiastique fort estimable ét
fort zelé, M. l'abbé Millet. Celui-ci
a eu la consolation de ramener l'an→
cien évêque à l'unité. M. Etienne,
dans sa maladie, a fait une rétractation
satisfaisante entre les mains du chari-
table pasteur, et a reçu de lui les
derniers sacremens. Aussi son enter
rement n'a souffert aucune difficulté,

Rovère fut peu après vicaire épiscopal de
Dumouchel, évêque du Gard.

Nommé évêque de Vaucluse lorsqu'on eut pris et révolutionné le Comtat, il fut sacré à Avignon, le 2 octobre 1792, par Savines, évêque de Viviers, ne reprit point ses fonctions après la terreur, et abandonna tout-à-fait son siége. Il mourut en démence en 1820.

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