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Bruxelles. Imprimerie de ÉM. ROUVROY,

rue de Pacheco, 12.

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LE « KULTURKAMPF › EN PRUSSE

ET

LES LOIS CIVILES ECCLÉSIASTIQUES EN AUTRICHE.

S'il n'est jamais bien de faire quoi que ce soit en opposition avec sa conviction et sa propre conscience, il faut surtout s'en garder quand il s'agit de la foi chrétienne et des choses religieuses. n 28 novembre 1875.

GUILLAUME Ier, Empereur Allemand.

Un des plus mauvais jours de M. Frère a été celui où, allant à la rescousse du Ministre des cultes de Berlin, il invoquait, au sein de la Chambre des Représentants de Belgique, le témoignage de M. le Dr Falk dans une œuvre de persiflage entreprise contre un Évêque prussien.

Lorsque le représentant doctrinaire belge se livrait à ses maladroites attaques, la majorité libérale de la seconde Chambre de Prusse venait de faire aux dieux du "Kulturkampf, le sacrifice de son intelligence politique. En abandonnant au bon plaisir d'un maître le droit le plus sacré qui fût inscrit dans le pacte fondamental prussien, cette majorité avait, par un vote d'obéissance jusqu'alors inouï dans les annales des Parlements libres, rayé de la Constitution prussienne la liberté des cultes et l'indépendance de la conscience humaine. Quand M. Frère prononçait, à la séance du 7 mai dernier, ses sonores mais imprudentes paroles, l'exercice des articles 15, 16 et 18 (1) de la Constitution prussienne était déjà virtuellement suspendu par la seconde Chambre. Ce n'est, en effet, que le 14 juin 1875 qu'un vote de la première Chambre les a définitivement abolis. A l'endroit

(1) La Revue Générale d'octobre a fait connaître les art. 15 et 18 tels qu'ils sont sortis du « remaniement » dont ils ont fait l'objet l'année dernière. L'art. 16 était conçu comme suit: « Les rapports des communautés religieuses avec leurs supérieurs sont libres de toute entrave. La publication des ordonnances ecclésiastiques n'est soumise qu'aux prescriptions qui règlent toutes les publications. « Le texte de ces articles est, on le voit, en opposition flagrante avec la loi du 12 mai 1873 dite" loi disciplinaire qui abolit la liberté des rapports avec Rome, en ce sens qu'elle décrète simplement: «Le pouvoir disciplinaire ecclésiastique ne pourra être exercé que par des autorités allemandes. » Durant deux années, ces lois inconstitutionnelles de mai ont été possibles sous une majorité libérale jusqu'à ce qu'enfin, par amour pour elles, on déchira la Constitution prussienne.

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