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procédé par les habitans ayant droit de voter dans les assemblées primaires, à l'élection des maires et adjoints.

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2. Il sera procédé à cette élection dans les dix jours de la publication du présent décret, et pour cette fois, conformément aux dispositions de la loi de l'assemblée constituante, sur les administrations municipales, en date du 14 décembre 1789, articles 5, 6, 8, 9, 10, 11, 16, 17. 18, 19, 20, 21, 22 23 et 24, lesquels seront réimprimés à la suite du présent décret, ainsi que la partie du § Ier de l'instruction jointe à ladite loi, qui est relative aux élections des officiers municipaux, à partir de l'alinea commençant par ces mots : Dans tous les lieux; jusqu'à l'alinea commençant par ces mots Les citoyens votant en chaque assemblée.

3. Aussitôt après que le résultat du dépouillement du scrutin aura fait connaître les nominations, le procès-verbal en sera envoyé au sous-préfet, qui le fera passer au préfet, lequel pourvoira à l'installation et à la prestation du serment des officiers municipaux élus, si la nomination est régulière, et en rendront compte à notre ministre de l'intérieur, qui statuera sur les difficultés, s'il en survient, et sur les réclamatons qui seraient faites contre les élections.

4. Notre ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera inséré au Bulletin des lois.

Signe NAPOLEON.

Par l'Empereur :

Le ministre secrétaire-d'état,

Signé, le duc DE BASSANO.

EXTRAIT DU MONITEUR.

Du mardi 2 mai 1815.

DEPUIS

EXTÉRIEUR.

ANGLETERRE.

Londres, le 20 avril.

EPUIS les derniers évènemens, tout a été ici incertitude sur la question de la paix ou de la guerre. L'opinion du peuple est très-prononcée pour la paix; chacun regarde la guerre comme le signal de la ruine de l'Angleterre. Lord Castlereagh lui-même, qui est le champion de la guerre, ne l'envisage pas sans effroi. I sent toute la responsabilité qu'une telle résolution attirerait sur lui; il a hésité pendant plusieurs jours, et le ministère était divisé. La proroga

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tion de l'incom tax pour cette année et l'énorme emprunt que les ministres viennent de faire, leur donnerait les moyens de soutenir une première campagne; mais comment soutiendraiton la seconde ? C'est-là ce que tout le monde se demande. Les hommes que la passion n'entraîne pas, qui écoutent et pèsent les récits des voyageurs, et qui fixent leur attention sur ce qui se passe en France, sont persuades que ce n'est que dans le cas où la France aurait des succès, que

L

la guerre finirait dans une campagne; dans le cas contraire, ils n'en apperçoivent pas le terme.

On sait que le duc de Feltre a eu avec les mipistres de longnes conférences, dans lesquelles ils ont puisé les motifs de leur détermination; selon lui, Napoléon ne pouvait pas mettre sur pied au-delà de 100000 hommes et de 10,000 chevaux. Il manquait de poudre, et son artillerie était dans une proportion très-insuffisante. Comment donnet-on croyance aux assertions d'un transfuge? C'est ainsi qu'en 1793 nous avons été entraînés dans une gerre de 23 ans qui a creusé sous nos pieds l'abîme des taxes? Il faut, en vérité, que nos ministres soient d'une légèreté bien coupable! Comment peuvent-ils, savoir que Napoléon n'aura que cent mille hommes, lorsque tout le monde sait que l'infanterie de la France consiste dans cent vingt régimens de quatre bataillons chacun; que 300,000. vieux soldats sont revenus d'Espagne, de Russie et d'Autriche, des garnisons de Magdebourg, de Hambourg, de Corfou, etc.

Comment peut-on croire que Napoléon n'aura que 10,000 hommes de cavalerie, lorsqu'on sait que sa cavalerie consiste en soixante régimens ? Comment peut-on croire qu'il manque de poudre, lorsqu'on sait que les fabriques de la France én donnent plusieurs millions de quintaux par an; que les magasins des places fortes de la Flandre, de la Lorraine, de l'Alsace et des Alpes, que ceux des ports sont restés intacts? Comment croiton que la France n'a qu'une artillerie insuffisante, lorsqu'on sait que les cent places fortes étaient

en 1814 approvisionnées et armées, lorsqu'on sait que l'équipage de campagne de l'armée d'Italie est rentré en France avec plus de cent pièces de canon; que les armées d'Espagne, celle de Lyon, celle de Fontainebleau avaient une artillǝrie nombreuse; que les arsenaux de Lille, de Metz, de Strasbourg, de Toulon, etc., ne manquaient pas de pièces d'artillerie ? C'est donc estimer au petit pied, les pièces disponibles en France que de les porter à un millier de bouches à feu.

On fait croire aussi à nos ministres que la France n'a pas de fusils. Que sont donc devenus ceux qui existaient dans les salles d'armes de Lille, Mezières, Metz, Strasbourg, Toulouse, Bayonne, Perpignan et ceux qui armaient les corps de troupes rentrées en France ? Qui ne sait pas que les manufactures de ce pays en fabriquent 300,000 par année? Croit-on que la France est une contrée sauvage qui manque de bois, de fer, d'artistes, etc.? Les voyageurs qui ont parcouru dans ces derniers- temps la France dans tous les sens, n'ont-ils pas vu par-tout des corps nombreux de gardes nationales armés de fusils de munitions? et croira-t-on qu'ils étaient sans armes, ces 500,000 gardes nationaux qui dans les deux mois qui viennent de s'écouler se sont levés, ont marché, ont comprimé la guerre civile ? Que nos ministres établissent leurs calculs sur ces données, et ils verront si la France peut avoir moins d'un million d'armes ? Qu'ils consultent aussi les rapports qui nous viennent de France, et ils apprendront que des ateliers extraordinaires sont formés à Paris

Maubeuge, à Metz, à Toul, et dans tant d'au-, tres places où les travaux, en pleine activité, augmentent chaque jour le nombre des armes. que possède la France. C'est un véritable sujet de douleur et de pitié que de voir les hommes, dont les résolutions influent sur le sort des nations, régler leurs déterminations sur des notions irréfléchies et contraires à l'évidence des faits.

Déjà nous apprenons par la correspondance de nos officiers, qui sont dans la Belgique, que la seule armée du Nord, de Dunkerque à Philippeville, est composée de vingt-cinq divisions, infanterie et cavalerie. Quoique nous ayons 25,000 Anglais, 20,000 Hanovriens, 15,000 Belges, sous les ordres de lord Wellington, et sur la Meuse, 40,000 Prussiens, nos troupes craignent à chaque instant d'être attaquées, et de voir la conquête de la Belgique faite par un coup de main. Nous savons d'un autre côté, que d'autres armées sont formées sur la Meuse, le Rhin les Alpes. Si nous en croyons des rapports authentiques, la levée des 400 bataillons de gardes nationales marche rapidement, et chaque jour ils entrent dans les places frontières. Les gens qui spéculent sur la guerre, doivent donc regarder comme probable que dès ce moment la France a plus de 300,000 hommes sous les armes, et que ses forces doivent s'accroître successivement: on sait combien la population de ce pays est enthousiaste et belliqueuse.

Si la France n'arme pas toutes ses flottes, qui peut l'empêcher de mettre sur pied les 60 mille hommes qui montaient ses vaisseaux en 1814, et d'en augmenter son ermée de terre ?

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