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Le corps d'observation du Jura, qui se réunit à Befort;

L'armée des Alpes, qui se réunit à Chambéry;

Le corps d'observation du Var, qui se réunit à Antibes ;

Le corps d'observation des Pyrénées, qui se réunit à Perpignan et à Bordeaux;

Et l'armée de réserve qui se réunit à Paris et à Laon.

Quatre cents bataillons de grenadiers et chasseurs de gardes nationales sont organisés. Une partie est déjà en marche pour occuper nos places frontières, pour garder les défilés des Vosges, du Jura, des Alpes, et pour assurer la protection de Paris et de Lyon. Avant dix jours, les autres bataillons de gardes nationales seront tous en marche; et les 500 bataillons de l'armée active seront réunis dans des camps.

Les anciens militaires marchent partout animés du plus grand enthousiasme, et viennent compléter les bataillons qui, indépendamment des bataillons de dépôt, composent nos 120 régimens d'infanterie. Les chevaux de la gendarmerie sont donnés aux troupes à cheval, et les marchés passés pour les remontes depuis un mois s'exécutent rapidement et auront porté très-incessamment nos 70 régimens de cavalerie au grand complet. Des régimens de cavaliers volontaires se forment sur beaucoup de points: déjà l'Alsace a fourni deux régimens de lanciers à cheval de 1000 hommes chacun. On a lieu de penser que cet exemple sera suivi dans la Bretagne, la Normandie et le Limousin, provinces où l'on élève le plus de chevaux.

Des parcs d'artillerie formant plus de cent cinquante batteries sont déjà atelés et en marche pour les différentes armées. L'artillerie pour la défense de Lyon se compose de deux compagnies formées à l'école d'Alfort. Le personnel de l'artillerie chargé du service des trois cents bouches à feu qui seront placées sur les hauteurs de Paris sera formé de douze compagnies d'artillerie de la marine, deux compagnies des invalides, deux compagnies de l'école d'Alfort, deux compagnies de l'école polytechnique, deux compagnies de l'école de Saint-Cyr, six compagnies de l'artillerie à pied.

Des corps de partisans et des corps francs s'organisent dans un grand nombre de départemens. Un adjudant-général sera chargé, près de chaque général en chef, de la correspondance avec ces corps qui, si l'ennemi avait la témérité de pénétrer sur notre territoire, se jetteraient sur ses communications dans les forêts et dans les montagnes, et s'appuieraient aux places fortes.

L'organisation de la levée en masse de l'Alsace, de la Lorraine, du pays Messin, de la FrancheComté, de la Bourgogne, du Dauphiné et de la Picardie, est préparée. Des lieutenans-généraux, des maréchaux-de-camp et un grand nombre d'officiers de troupes de ligne en sont chargés, ainsi que du commandement des levées.

Toutes les villes s'armeront pour défendre leur enceinte; elles suivraient l'exemple de Châlonssur-Saône, de Tournus, de Saint-Jean-de-Losne. Toute ville, même non fortifiée, trahirait l'honneur national si elle se rendait à des troupes lé

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gères et ne faisait pas toute la défense que ses moyens rendent possible jusqu'à l'arrivée de forces en infanterie et artillerie, telles que toute résistance cesserait d'être commandée par les lois de la guerre.

Les 60 mille hommes de la marine qui formaient les équipages des bâtimens de guerre en 1814 vont réorganiser les équipages; ils seront réunis en régimens commandés par des capitaines de vaisseau. Une partie de ses troupes montera les escadres; une autre sera chargée de la défense des côtes, une autre enfin augmentera l'armée de réserve.

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Tout est en mouvement sur tous les points de la France. Si les coalisés persistent dans le projet qu'ils annoncent de nous faire la guerre, et s'ils violent nos frontières, il est facile de prévoir quel sera le fruit qu'ils recueilleront de leur attentat aux droits de la nation française. Tous les départemens rivaliseront d'ardeur avec ceux de l'Alsace, des Vosges, de la Franche-Comté, de la Bourgogne, du Lyonnais. Par-tout les peuples sont animés de l'esprit patriotique et prêts à faire tous les sacrifices pour maintenir l'indépendance de la nation et l'horneur du trône.

UNE

EXTRAIT DU MONITEUR.

Du jeudi 4 mai 1815.

EXTÉRIEUR.

SUISSE.

Bale, le 20 avril.

NE colonne de six mille Autrichiens a débouche le 15 avril de la montagne de Saint-Blaise par les vallées de Munster et de Stauffen, et était arrivée le 16 à Sulzbourg, ville du grand-duché de Bade. La ligne de cette colonne s'étendait le 17 de Mulheim à Neubourg, et l'on a vu toute la nuit ses feux dans la plaine le long de la rive droite du Rhin. Cette colonne est suivie, dit-on, de deux autres de la même force, qui tiennent le même chemin, et que l'on croit destinee à s'approcher de Lorrach.

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La désertion vers la France continue parmi les Bavarois et les Badois; il en est arrivé le 13 une compagnie entière, et leur chef à la tête. Ils sont entrés à Landau, et le surlendemain, un sergent badois en a amené quinze à Colmar. On voit aussi affluer de toutes parts des officiers polonais déguisés en paysans.

Du 30 avril.

Une vive discussion a eu lieu à la diète. Les cantons de Berne, de Soleure et de Fribourg vou

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laient qu'on se déclarât contre la France, mais Bâle et quatorze autres cantons ont parlé avec fermeté et la neutralité a été résolue.

On dit que MM. Vieland, bourguemestre de Bâle, Sthlin, riche paysan bâlois et Mainter, meunier, qui ont parlé avec la plus grande énergie, ont eu beaucoup d'influence sur la résolution qui a sauvė la Suisse des malheurs dans lesquels quelques garques voulaient l'entraîner. L'empereur Napoléon a en Suisse autant d'admirateurs et d'amis qu'il en avait autrefois. Vingt-trois familles d'olygarques de Berne et à-peu-près une soixantaine dans les autres cantons, sont contre lui, mais le peuple l'appelle son ange tutélaire; il n'oublie pas que jamais la Snisse n'a été plus heureuse que sous son acte de médiation qui a assuré les droits du peuple sans opprimer les nobles. Aussi quand même la diète aurait déclaré la guerre à la France, on peut étre certain qu'aucun soldat suisse n'aurait combattu contre l'Empereur. Si ce souverain venait dans nos contrées, il serait reçu comme en France.

Du 1er mai.

Nos habitans vont chaque jour voir les progrès de la redoute que les Français construisent entre Bâle et Huningue et que l'on commence à armer. Cinq mille travailleurs élèvent cette redoute aux cris de vive l'Empereur! La vue de ces ouvrages qui nous menacent de si près, accroît encore la joie que nous ressentons de notre neutralité.

Des lettres qu'on reçoit en ce moment, disent que quelques Autrichiens sont arrivés à Landshut.

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