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10.Juni 1896.

Nr. 11340. contact journalier avec leurs oppresseurs. || Le colonel de Vialar sera à ConFrankreich. stantinople dans deux ou trois jours; je lui demanderai un rapport détaillé sur les résultats de sa mission. Il est accompagné par le Supérieur de Cheiklé dont le couvent, ainsi que celui des Lazaristes d'Akbès, eût été envahi par les Kurdes sans la présence d'esprit et le courage des deux fonctionnaires turcs que le Gouvernement de la République vient de décorer en récompense de leur belle conduite. P. Cambon.

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Des six provinces comprises dans les réformes.
(Erzerum, Sivas, Kharpout, Diarbékir, Bitlis, Van).

3 509 800 | 827 600 | 37 257 6512 | 29 107 897 | 36 300 | 11 812 | 247 300
| | 90 900
Des provinces non comprises dans les réformes.

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Nr. 11341.

22.Juni 1896.

Nr. 11341. FRANKREICH. Der Botschafter in Konstantinopel an den türkischen Minister des Auswärtigen. Beschwerde über türkische Beamte.

Thérapia, le 22 juin 1896.

Avant les événements qui ont ensanglanté la ville de Diarbékir au mois Frankreich. de novembre dernier, j'avais prévenu la Sublime Porte à plusieurs reprises des préparatifs auxquels assistait notre Consul et des projets sinistres qui s'élaboraient sous ses yeux avec la connivence du Vali Aniz pacha. || Les faits ayant malheureusement répondu à mes prévisions, j'adressai à la date du 4 novembre 1995 à la Sublime Porte une note résumant mes informations et mettant personnellement en cause le Vali. L'éloignement de ce fonctionnaire fut décidé. Une commission présidée par le général Abdullah Pacha fut envoyée à Diarbékir pour y ramener le calme, et les appréhensions causées par l'attitude du Vali étaient telles que cette Commission reçut l'ordre de demeurer dans la ville aussi longtemps que le Vali y resterait lui-même. Cette mesure de précaution me fut notifiée en réponse à l'inquiétude que je manifestais en voyant se prolonger outre mesure le séjour d'Aniz Pacha à Diarbé

Frankreich.

kir. || Depuis lors, la Commission a quitté le Vilayet; Aniz Pacha y est resté. Nr. 11341. Il y est encore et j'ai des raisons de croire que sa présence encourage les 22.Juni1896. fauteurs de désordres. Nous assisterons prochainement, je le crains, au renouvellement des horreurs dont la ville de Diarbékir a été le théâtre il y a huit mois. Cette semaine même on a constaté dans la ville un commerce inusité d'armes et de munitions, le commandant militaire a dû faire arrêter un Musulman qui en vendait publiquement. Une bande d'individus armés a parcouru samedi matin les rues en proférant des menaces de mort contre les Chrétiens; les Kurdes des environs s'agitent, ceux de la tribu de Badélan recommencent leurs pillages et leurs méfaits. || V. Exc. se souvient que les massacres du mois de novembre ont commencé par une irruption des Kurdes dans la ville. La popolace de Diarbékir n'attend encore aujourd'hui que le concours des tribus du dehors pour se jeter sur les chrétiens. || L'action du Vali Aniz Pacha, loin de s'exercer dans le sens de la pacification, contribue à l'excitation des esprits. Son attitude, ses propos, les encouragements qu'il prodigue aux auteurs et aux complices des événements de novembre, tout justifie les pires craintes. || La Sublime Porte encourrait les plus graves responsabilités, si elle laissait durer un pareil état de choses. J'insiste de nouveau sur la nécessité d'éloigner un fonctionnaire dont la présence est une menace pour l'ordre public, je réclame l'exécution de la parole qui m'avait été donnée à son sujet, et je préviens encore une fois V. Exc. qu'il n'y a pas un moment à perdre si le Gouvernement veut éviter le retour d'atrocités qui finiront par décourager ses meilleurs amis.

P. Cambon. Nr. 11342. TÜRKEI. Der Minister des Auswärtigen an den französischen Botschafter in Konstantinopel. Antwort auf Nr. 11336.

Sublime Porte, le 6 juillet 1896.

J'ai l'honneur de vous informer que la Sublime Porte a décidé de faire effectuer sur les lieux des enquêtes minutieuses au sujet des cas mentionnés dans votre communication du 22 avril dernier. Il va sans dire que le Gouvernement impérial ne manquera pas d'aviser à ce que de droit, aussitôt que lesdites enquêtes seront terminées. || Je crois devoir cependant relever à cette occasion que les méfaits imputés aux soldats ottomans sont de pure calomnie. Tewfik.

Nr. 11343. FRANKREICH. -Der Botschafter in Konstantinopel an den türkischen Minister des Auswärtigen. Antwort auf das Vorige.

Thérapia, le 8 juillet 1896.

Nr. 11342.

Türkei.

6. Juli 1896.

Frankreich.

J'ai l'honneur de vous accuser réception de votre Note du 6 de ce mois. || Nr. 11343. Je vous prie de me communiquer les résultats des enquêtes minutieuses que 8. Juli 1896. vous m'annoncez. || Je crois devoir vous faire observer que, jusqu'à ce que le résultat de ces enquêtes soit connu, il vous est impossible d'affirmer que les méfaits imputés aux soldats soient des calomnies.

Cambon.

Nr. 11344. FRANKREICH.

in Van.

Derselbe an Denselben.

Unruhen

Thérapia, le 9 juillet 1896.

Nr. 11344. Frankreich.

Je viens de recevoir, par l'entremise de notre agent à Erzeroum, un 9. Juli 1896, rapport du P. Defrance sur les incidents qui se sont produits dernièrement à Van. Il en résulte que le bruit d'un prochain massacre organisé par le Kurde Chakir Agha circulait en ville avec persistance et inquiétait les Musulmans cux-mêmes quand une rixe, intervenue avec une patrouille et dans laquelle un officier et un soldat ont été atteints, a fourni le prétexte attendu. || Le désordre éclata aussitôt sur plusieurs points de la ville. De nombreux Arméniens et quelques soldats y perdaient la vie. Saad-ed-Din Pacha et l'armée firent quelques efforts pour apaiser le mouvement, mais il était défendu de tirer sur des Musulmans et la troupe a pu assister impassible au meurtre d'Arméniens poursuivis par des Turcs. Le P. Defrance a pu recueillir en grande partie la population du quartier qu'il habite, mais il a eu grand'peine à garantir leur sécurité. Il rend hommage au zèle infatigable du Consul d'Angleterre, qui est venu à son aide. J'ai prié le Chargé d'Affaires d'Angleterre de faire parvenir au Major Williams mes remerciements pour sa belle conduite à l'égard de nos compatriotes. || Des massacres ont eut lieu, d'autre part, à Nixar et à Heurek, faisant cinq cents victimes dans la première de ces localités et cent cinquante environ dans la seconde. || Jusqu'à présent, à Tokat, où le commandant militaire paraît décidé à agir énergiquement, il n'y a rien eu, et à Samsoun, où des craintes assez sérieuses s'étaient manifestées, la sécurité paraît assurée par la présence d'une canonnière russe. P. Cambon.

20.Aug.1896.

Nr. 11345. FRANKREICH.

Der Geschäftsträger in Sofia an den Minister des Ausw. Unruhen in Macedonien. Sofia, le 20 août 1896.

Nr. 11345. Les incidents sur la frontière turco-bulgare se succèdent rapidement. Frankreich. Quelques-uns d'entre eux ont été grossis à dessein par la presse mais tous se réduisent à peu de chose. Le fait que les troupes bulgares se trouvent presque sur tous les points de la frontière en contact avec les soldats du Sultan contribue à entretenir des craintes sur la possibilité d'un conflit. En vue de l'éviter, le Gouvernement bulgare vient de demander à la Porte de désigner dès à présent des commissaires pour assurer d'une façon définitive la délimitation de territoires contestés près d'Ermanly et de Tatar-Bazardjik. || Le Comité macédonien siégeant à Philippopoli paraît disposé aujourd'hui à profiter des embarras du Gouvernement pour tenter quelque coup. En ce qui me concerne, je ne crois pas à l'efficacité des tentatives de ce genre en ce moment. R. de Petitiville.

Nr. 11346. FRANKREICH. - Die Botschaft in Konstantinopel an den Minister des Auswärtigen. Nachrichten aus den türkischen Provinzen. Inspektionsreise Chakir Paschas.

Thérapia, le 24 août 1896.

Frankreich.

De nouveaux détails sont parvenus à l'Ambassade sur les troubles de Nr. 11346. Van. Notre Agent consulaire dans cette ville a recueilli de nombreux 24.Aug.1896. témoignages qui tendent à prouver que les événements étaient depuis longtemps préparés par les Kurdes. || D'après Nazim Pacha, avec lequel M. Roqueferrier s'est longuement entretenu lors du passage à Erzeroum de l'ex-vali de Van, le nombre des victimes pendant les dix jours qu'ont duré les troubles a été de 300 du côté des Arméniens et 200 du côté des Musulmans. || La région demeure encore bien troublée, et ce ne sont pas les conversions forcées à l'islamisme, comme celles de toute la population arménienne d'Adel djevaz, que signale M. Roqueferrier, pas plus que les arrestations arbitraires à Angora et les exécutions capitales de Yuzgat, qui contribueront à pacifier les esprits. Pendant ce temps-là, Chakir Pacha continue dans l'intérieur de l'Asie Mineure sa tournée d'inspection des vilayets où les réformes devraient être mises en pratique. Il était récemment à Sivas, et la venue du Haut Commissaire impérial avait, paraît-il, jeté la plus vive alarme dans la conscience troublée des fonctionnaires. Ils en ont été quittes pour la peur. || Seuls, deux petits employés de la municipalité ont été révoqués. D'après le gérant de notre ViceConsulat, Chakir Pacha aurait, du reste, jeté les bases des réformes qui devront être mises en pratique, affirme-t-il, l'hiver prochain.

J. de la Boulinière.

Nr. 11347. FRANKREICH. — Dieselbe an Denselben. Anschlag auf die ottomanische Bank. Gefährliche Situation.

Thérapia, le 26 août 1896.

Frankreich.

Des révolutionnaires arméniens ont envahi aujourd'hui vers 1 heure la Nr. 11347. Banque Impériale ottomane, tué les gardiens et sont restés maîtres de la Ban- 26.Aug.1896. que. Une fusillade a commencé entre la police, la troupe et les Arméniens. La populace turque a été immédiatement déchaînée et tuait froidement à coups de bâton ou de couteau les Arméniens dans les rues de Galata et de Péra. Il y a eu déjà de nombreux actes de pillage. Les révolutionnaires arméniens, maîtres de la Banque, ont fait parvenir aux Ambassadeurs une proclamation dans laquelle ils invectivent le Sultan et l'Europe qui n'a pas su les protéger, et posent leurs conditions sous la menace de faire sauter la Banque en détruisant avec eux tous les papiers d'État et le numéraire. || La Flèche va prendre son mouillage dans le port. J'arrête les mesures de précaution nécessaires pour préserver l'Ambassade à Péra et, au besoin, les réfugiés qui y trouveraient asile. || La situation est périlleuse; la troupe jusqu'ici ne s'oppose à aucun excès. || Le renvoi à Constantinople du second stationnaire actuellement en Crète me paraît très urgent. J. de la Boulinière.

Nr. 11348. Frankreich.

Nr. 11348. FRANKREICH. - Die Botschaft in Konstantinopel an den türkischen Minister des Auswärtigen. Fordert Schutz der Christen.

Thérapia, le 26 août 1896.

Je prie Votre Excellence de faire prendre d'urgence les mesures les plus 26. Aug. 1896. énergiques pour la protection des chrétiens contre la population musulmane. La troupe et la police restent impassibles devant des scènes de désordres, de meurtres et de pillages. Le magasin d'un notable Français a déjà été pillé à Perchembébazar; un de mes nationaux a été blessé et un de ses employés tué à côté de lui par des soldats. Une intervention immédiate et énergique est indispensable. Je fais les réserves les plus formelles à l'égard des dommages que les désordres pourraient entraîner pour mes nationaux et j'en rends dès à présent le Gouvernement impérial responsable. J. de la Boulinière.

Nr. 11349. FRANKREICH. - Der Minister des Auswärtigen an die Botschaft in Konstantinopel. Sendung eines zweiten Stationsschiffes.

Paris, le 27 août 1896. Nr. 11349. En raison des nouvelles contenues dans votre télégramme d'hier, le Frankreich. Gouvernement a décidé le renvoi immédiat à Constantinople d'un second station27.Aug. 1896. naire. Le Levrier n'étant pas disponible, nous y substituons le Léger, qui se trouve présentement en Créte. C'est un navire absolument semblable comme tonnage et armement; il sera dès demain matin aux Dardanelles. Faites d'urgence les démarches nécessaires pour qu'il puisse continuer sa route et entrer dans le port sans retard. G. Hanotaux.

Nr., 11350. Frankreich.

27.Aug.1896.

Nr. 11350. FRANKREICH. - Die Botschaft in Konstantinopel an den Minister des Auswärtigen. Die armenischen Revolutionäre haben die Bank verlassen.

Thérapia, le 27 août 1896.

Cent vingt employés de la Banque étant restés au pouvoir des révolutionnaires arméniens maîtres de l'établissement, M. Auboyneau, directeur général adjoint, après une longue négociation au Palais, a obtenu, pour sauvegarder l'existence de ces employés qui appartiennent à toutes les nationalités, que des pourparlers fussent entamés avec les révolutionnaires et que ceux-ci eussent la vie sauve. Aux ouvertures qui leur ont été faites, les auteurs du complot ont répondu qu'ils voulaient l'exécution des réformes indiquées aux ambassadeurs; ils ont cependant fini par comprendre tout l'odieux qui retomberait sur eux et sur leur cause s'ils persistaient dans leur attitude. Le premier drogman de l'ambassade de Russie et les délégués du Palais s'étaient joints aux directeurs de la Banque pour les négociations qui se sont terminées à deux heures du matin. Les révolutionnaires ont été conduits cette nuit, au

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