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Frankreich.

nombre de vingt-sept, sur le yacht de Sir Edgard Vincent, où ils resteront Nr. 11350. sous pavillon anglais jusqu'à ce qu'ils puissent être embarqués. || Notre com- 27.Ang. 1896. patriote, M. Auboyneau, mérite les plus grands éloges pour la conception très nette qu'il a eue de son devoir et pour l'énergie avec laquelle il a poursuivi, en face des Arméniens et du Sultan, le salut de son personnel et des caisses de la Banque. || Le Palais a promis de donner des ordres pour le désarmement de la population. J. de la Boulinière.

Nr. 11351. FRANKREICH.

-

der Vertreter der

Dieselbe an Denselben. Beschluss
Grossmächte über die Unruhen.

Thérapia, le 27 août 1896.

Frankreich.

Les Représentants des Grandes Puissances réunis à l'occasion des Nr. 11351. désordres de Constantinople ont pris les décisions suivantes: || 1° Embarquer 27. Aug. 1896. immédiatement pour l'étranger les révolutionnaires arméniens vis-à-vis desquels des engagements pour leur vie ont été pris par le Sultan avec la garantie de Sir Edgard Vincent et de M. Maximof, drogman de l'ambassade de Russie. Le paquebot des Messageries maritimes en partance aujourd'hui a été choisi d'un commun accord; je me suis chargé d'assurer l'exécution de cette décision. Tous les Arméniens devront, avant l'embarquement, remettre les armes qu'ils possèdent encore. Le commandant de notre stationnaire veillera à ce qu'il en soit ainsi; || 2° Une note collective sera adressée à la Porte pour protester contre l'inaction des autorités en présence des désordres causés par l'acte criminel de quelques Arméniens. J. de la Boulinière.

Nr. 11352. GROSSMÄCHTE.

Die Vertreter der Grossmächte in Konstantinopel an die Pforte. Fordern Massregeln gegen die Metzeleien.

Thérapia, le 27 août 1896.

Grossmächte

Les événements sanglants dont la ville de Constantinople a été le théâtre Nr. 11352. dans la journée et la nuit d'hier, à la suite d'une tentative criminelle des 27.Aug. 1896. révolutionnaires arméniens, ont mis en lumière avec la dernière évidence l'absence total de sécurité et de mesures propres à maintenir l'ordre public dans la capitale. Alors que les troubles ont éclaté peu après midi, les premières mesures militaires n'ont été prises que vers 6 heures du soir, et encore les troupes sont-elles restées impassibles en face des excès auxquels se livraient des bandes de gens sans aveu qui, armés de gourdins et de couteaux, attaquaient et assommaient des passants absolument inoffensifs. La police, de son côté, loin d'empêcher la circulation de ces bandes, s'est associée dans plusieurs cas à leurs méfaits. Des zaptiés, des soldats armés et même des officiers ont été vus pénétrant de force dans les maisons pour y rechercher des Arméniens et envahissant des établissements étrangers, dont plusieurs ont

27.Aug. 1896.

Nr. 11352. été complètement saccagés. || Les Représentants des Grandes Puissances croient Grossmächte. devoir appeler l'attention la plus sérieuse de la Sublime Porte sur les conséquences d'un tel état de choses qui touche à l'anarchie. Ils exigent que des mesures immédiates soient prises pour désarmer la populace, punir les coupables et renforcer les moyens d'action de l'autorité chargée du maintien de l'ordre. En priant la Sublime Porte de vouloir bien leur faire connaître sans délai les dispositions qui auront été adoptées conformément à ces demandes, les Représentants des Grandes Puissances formulent, dès à présent, toutes leurs réserves au sujet des dommages subis par leurs ressortissants du fait des récents désordres et de l'absence de protection dont la responsabilité incombe aux autorités locales.

Nr. 11353.

28.Aug. 1896,

Nr. 11353. GROSSMÄCHTE. Die Vertreter der Grossmächte in Konstantinopel an den Sultan. Fordern Massregeln gegen die Metzeleien.

Le 28 août 1896.

Les Représentants des Grandes Puissances, réunis pour conférer sur la Grossmächte. situation, se croient en devoir de signaler à l'attention la plus sérieuse de Sa Majesté Impériale les nouvelles graves qui leur parviennent au sujet de la continuation des désordres dans la capitale et dans ses environs. || Des bandes de gens armés ne cessent de poursuivre et de tuer impunément les Arméniens, et, non contents de les exterminer dans les rues, entrent dans les maisons, même dans celles occupées par les étrangers pour se saisir de leurs victimes et les massacrer. Des faits pareils se sont passés sous les yeux de quelques-uns des Représentants eux-mêmes et de plusieurs des membres de leurs Ambassades. || Outre la ville, de telles horreurs ont eu lieu encore cette nuit dans plusieurs villages du Bosphore, tels que Bébek, Roumélie - Hissar, Candili et autres. En présence de faits semblables, les Représentants des Grandes Puissances s'adressent au nom de leurs Gouvernements, directement à la personne de Votre Majesté comme Chef de l'Etat, pour lui demander instamment de donner sans délai des ordres précis et catégoriques propres à mettre fin immédiatement à cet état de choses inouï qui est de nature à amener pour son Empire les conséquences les plus désastreuses.

Signé: Baron Calice, Nélidow, baron Saurma, J. de la Boulinière,
Herbert.

Nr. 11354.
Türkei.

28. Aug. 1866.

-

Nr. 11354. TÜRKEI. Die Pforte an die Vertreter der Grossmächte in Konstantinopel. Antwort auf Nr. 11352. Le 28 août 1896.

En ayant l'honneur d'accuser réception de la Note collective que MM. les Représentants des Grandes Puissances lui ont remise à la date d'hier, la Sublime Porte est bien aise de constater en premier lieu que Leurs Excellences

Türkei.

28.Aug. 1896.

reconnaissent officiellement que les événements sanglants dont la ville de Nr. 11354. Constantinople a été le théàtre dans la journée et la nuit de mercredi,. 26 courant, étaient dus à une tentative criminelle des révolutionnaires arméniens. Comme cependant il est dit dans cette communication que l'application des mesures militaires a subi des lenteurs, que les troupes étaient restées impassibles en face des excès commis par des bandes de gens sans aveu et que la police, loin d'empêcher la circulation de ces bandes, s'est associée dans plusieurs cas à leurs méfaits, la Sublime Porte croit devoir fournir à LL. EE. les Représentants des Grandes Puissances des explications propres à leur démontrer que l'attitude des autorités impériales en cette circonstance a été aussi ferme et aussi correcte que possible. || Sur l'avis parvenu aux autorités de la police que des projets séditieux étaient tramés par les agitateurs arméniens, les troupes et les agents de police chargés du maintien de l'ordre dans la ville avaient été renforcés et des mesures avaient été prises pour assurer la sécurité sur les principaux points de la capitale. || L'assertion comme quoi aucune mesure propre à maintenir l'ordre public n'avait été adoptée se trouve infirmée par le fait même que des soldats, des gendarmes et des agents de police, postés par mesure de précaution aux environs de la Banque ottomane, où précisément les anarchistes arméniens ont commencé à se porter à leurs criminelles agressions, ont été les premières victimes de leurs attentats. || Comme tout le monde a pu le constater, le Gouvernement impérial n'a cessé, depuis les incidents de l'année dernière, d'user de la plus grande vigilance pour assurer le maintien de la sécurité et de l'ordre publics en faisant circuler sans interruption des détachements de troupes à pied et à cheval, tant à Stamboul qu'à Péra et à Galata. || Les fauteurs de désordres, dont une partie s'était enfermée dans le local de la Banque, perpétrèrent aussi toutes sortes de méfaits sur différents points de Galata et de Péra ainsi qu'à Psamatia et dans d'autres quartiers de la ville, en se barricadant dans les maisons du haut de quelles ils faisaient pleuvoir des coups de feu et des bombes, tuant et blessant non seulement des passants et des soldats, mais aussi des femmes et des enfants. || Le nombre des soldats et des agents de l'autorité tués ou blessés ainsi par les agitateurs est considérable. Plus d'une trentaine ont été déjà transportés à l'hopital militaire de Gumusch-Sou et beaucoup d'autres. distribués dans les différents établissements hospitaliers de la capitale pour y être soignés. Les autorités impériales sont en train d'en faire dresser une liste qui sera remise à MM. les Représentants des Puissances pour leur édification.

Ces provocations ayant naturellement produit une grande surexcitation parmi la population musulmane, des dispositions immédiates furent prises pour ramener le calme dans les esprits et mettre un terme aux désordres. Des instructions catégoriques furent données aux commandants militaires et aux autorités de la police leur enjoignant, entre autres, de sommer les meneurs barricadés dans les maisons et dans les divers établissements à rentrer dans

Türkei. 28.Aug.1896.

Nr. 11354. l'obéissance et, dans le cas où ils refuseraient de se rendre et fairaient usage de leurs armes, de leur riposter ainsi que cela se pratique partout, de protéger et de mettre à l'abri de toute atteinte la vie et les biens des habitants paisibles et des étrangers; d'empêcher qu'aucun individu, à quelque classe ou religion qu'il appartînt, empiétât sur les devoirs incombant à l'autorité, enfin d'arrêter et de livrer à la justice tous ceux qui contreviendraient à cette mesure. Le Gouvernement impérial ne s'est pas borné à donner ces ordres, mais il veille scrupuleusement à leur observation. || Le Maréchal Chakir Pacha, chef de la Maison militaire de S. M. I. le Sultan, fut envoyé sur les lieux pour activer les efforts déployés par les troupes afin de réprimer au plus tôt les désordres provoqués par les anarchistes qui, retranchés dans les maisons, ne cessaient de faire tomber sur tous ceux qui se trouvaient à leur portée une grêle de balles et de bombes. Le Ministre de l'intérieur, de son côté, parcourait en personne les rues pour rassurer la population effrayée et surveiller l'application des mesures adoptées par l'autorité pour déloger les insurgés des bâtiments où ils s'etaient retranchés et pour mettre les vagabonds et gens sans aveu dans l'impossibilité de nuire, en leur enlevant les gourdins et couteaux qu'on trouvait entre leurs mains. Néanmoins, comme il n'était pas possible à la force armée, quel que fût son chiffre, d'occuper tous les points et passages où les meneurs s'étaient barricadés, les endroits qui étaient restés en dehors de la surveillance des troupes ayant été malheureusement le théâtre de faits regrettables, de nouveaux ordres furent donnés pour l'arrestation et la punition des coupables sans distinction. Quant au passage de la Note précitée se rapportant à l'attitude des zaptiés et soldats armés qui, sous prétexte de rechercher des Arméniens, auraient pénétré de force dans les maisons et établissements étrangers, il y a lieu de faire observer qu'en un pareil moment de troubles, l'inviolabilité du domicile serait provisoirement suspendue dans n'importe quel pays pour permettre la poursuite et l'arrestation des coupables. Du reste, il est établi qu'en entrant ainsi dans des maisons et établissements, le but des soldats et des agents de police n'était point d'y rechercher des Arméniens, mais bien, comme il a été dit plus haut, de mettre la main sur les agitateurs qui, de l'intérieur de ces locaux, fomentaient des désordres en tuant les passants au moyen de bombes jetées et de coups de feu tirés par les fenêtres. Aujourd'hui encore au moment où la troupe revenant du Selamlik passait devant Galata - Séraï, une bombe a été jetée du haut d'une maison sise sur le parcours, mais bien que l'engin ait fait explosion, il n'y a eu heureusement aucune victime. Deux Arméniens réfugiés au troisième étage de ladite maison ont été arrêtés et livrés à la justice. || En outre une perquisition opérée à l'école des filles de Psamatia a amené la découverte dans l'armoire de la maîtresse d'école Aghanvi de trente-six bombes, de sept capsules, de quatre boîtes de cartouches de revolver et d'un paquet de capsules de dynamite. || Cependant, grâce aux mesures adoptées, les désordres ont été partout réprimés et l'autorité s'occupe actuellement à assurer

Türkei.

28.Aug.1896.

l'avenir en mettant les agitateurs dans l'impossibilité de se livrer à de nouveaux Nr. 11354. actes sanglants qui ont compromis la sécurité de la capitale, porté atteinte aux intérêts des commerçants étrangers et indigènes et contrecarré les vues pacifiques de l'Europe. | Pour ne pas prolonger la détention préventive des Musulmans et des Arméniens arrêtés lors de ces incidents, il a été institué un tribunal extraordinaire composé de hauts fonctionnaires judiciaires tant musulmans que chrétiens avec mission de procéder avec la plus grande célérité à l'instruction de leurs cas; ceux d'entre eux qui seraient reconnus coupables seront déférés aux tribunaux et ceux dont l'innocence serait démontrée, remis aussitôt en liberté. Un ordre impérial enjoint en outre au Département de la Justice de hâter le jugement des procès déférés aux tribunaux criminels. || En ayant l'honneur de porter ce qui précède à la connissance de MM. les Représentants des Grandes Puissances, la Sublime Porte aime à espérer que Leurs Excellences voudront bien reconnaître, dans leur appréciation éclairée, que les dispositions susvisées sont une preuve de la sincérité de ses intentions et de son désir d'appliquer strictement les lois. || La véritable cause de l'extension de la panique doit étre recherchée dans les rumeurs alarmantes répandues par ceux qui, effrayés à la vue des rassemblements provoqués par le bruit de détonations et de certains individus à mine suspecte, sont naturellement portés à exagérer faits.

Nr. 11355. FRANKREICH. Die Botschaft in Konstantinopel an

den Minister des Ausw. Die Pforte hat die Wiederher-
stellung der Ordnung versprochen.

Péra, le 30 août 1896.

Nr. 11355. Frankreich.

Le Sultan nous a fait porter verbalement par Tewfik - Pacha la promesse du rétablissement de l'ordre. || La Sublime Porte nous a adressé, de son côté, 30.Aug.1896. une longue note pleine d'inexactitudes, mais qui contient des assurances sur les mesures qui ont été prises. || La situation reste cependant très inquiétante. La journée, qui s'était passée assez tranquillement, se termine ce soir par une fusillade contre plusieurs maisons de Galata. || Il y a eu de nouvelles provocations des Arméniens. || Il est prouvé que ces massacres avaient été organisés et dirigés par la police. Pour en empêcher le renouvellement, l'action unanime et énergique des Puissances est nécessaire. || Je ne néglige aucune protestation à la Sublime l'orte et au Palais. || La Colonie française commence à s'émouvoir et à réclamer des mesures de protection. J'ai autorisé M. Gazay à réquisitionner, en cas de besoin, un paquebot français pour les réfugiés. J. de la Boulinière.

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Hier soir, vers six heures, les Arméniens avaient lancé, d'une maison de Nr. 11856, Galata, plusieurs bombes, tuant un capitaine et blessant plusieurs soldats; la Frankreich. maison a été prise d'assaut par la troupe. Soixante-deux Arméniens en ont

30.Aug.1896.

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