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britannien.

Nr. 11370. indignation of unexampled intensity; and there is little probability that the Gross- Christian subjects of the Porte will submit again quietly to the oppression 20. Okt. 1896. under which they have hitherto suffered. It necessarily follows that the causes which threaten the stability of the Empire are constantly gaining in force, while the forces which sustain it are melting away. || It is the common object of the European Powers that the Turkish Empire should be sustained, because no arrangement to replace it can be suggested which would not carry with it a serious risk of European conflict. The predominant importance of this consideration has led the European Powers to protect the Turkish Empire from dissolution, under the hope that the many evils by which the Ottoman rule was accompanied would be removed or mitigated by the reforming efforts of the Government. Not only has this hope been entirely disappointed, but it has become evident that unless these great evils can be abated, the forbearance of the Powers of Europe will be unable to protract the existence of a dominion which by its own vices is crumbling into ruin. It is difficult to say with confidence that any change that can be made will now prevent the threatened danger; but so long as the possibility of averting it exists, the Powers will feel it to be a matter of duty as well as matter of prudence, after satisfying themselves as to the changes which are the most urgent and best calculated to have a salutary operation, to provide effectively for those changes being carried through. Great authorities have up to this time been strenuously opposed to any measures by which Europe should become in any sense responsible for the internal administration of the Turkish Empire. The arguments against such a policy undoubtedly are very cogent, and nothing but the urgency and the imminence of the dangers which attach to a purely negative policy would justify us in disregarding them. All the Powers of Europe are at one in desiring to maintain the territorial status quo of the Turkish Empire, and those Powers whose territories lie nearest to that Empire are most strongly impressed with this necessity. Their convictions upon this point may be sufficient to guarantee the Empire from any possible shock arising from external aggression, but they will not save it from the effect of misgovernment and internal decay.

The consultation of the Six Ambassadors at Constantinople appears to have been accompanied with a favourable result in dealing with the disorders. of the Island of Crete. Their guidance is probably superior to any other that we can command, and I think we shall do wisely to commit to them the larger problem presented to us by the general condition of the Turkish Empire, and especially those portions of the Empire which are inhabited in considerable. proportion by a Christian population. I propose that the Six Powers should instruct their Representatives to consider and report to their Governments what changes in the Government and administration of the Turkish Empire are, in their judgment, likely to be most effective in maintaining the stability of the Empire and preventing the recurrence of the frightful cruelties by

Gross

which the last two years have been lamentably distinguished. But before Nr. 11370. those instructions are given, Her Majesty's Government are of opinion that britannion. provision ought to be made that any resolution to which the Powers may, in 20. Okt.1896. consequence, unanimously come should be carried into operation. It is an object of primary importance that the concert of Europe should be maintained; and as long as any of the Powers, or any one Power, is not satisfied with the expediency of the recommendations that are put forward, no action in respect to them can be taken. But if any recommendations made by the Ambassadors should approve themselves to all the Powers as measures suitable for adoption, it must not be admitted, at the point which we have at present reached, that the objections of the Turkish Government can be an obstacle to their being carried into effect. I trust that the Powers will, in the first instance, come to a definite understanding, that their unanimous decision in these matters is to be final, and will be executed up to the measure of such force as the Powers have at their command. A preliminary agreement to this effect will greatly facilitate the deliberations of the Ambassadors, and will prevent much of the evasion and delay by which ameliorations in Turkish administration have on former occasions been obstructed. || I request that you will read the above despatch to the French Minister for Foreign Affairs, and leave a copy of it with him.

Nr. 11371. FRANKREICH.

Der Minister des Auswärtigen an den Botschafter in Petersburg. Wie denkt Russland über die englische Denkschrift?

Paris, le 22 octobre 1896.

Frankreich.

22. Okt.1896.

Le Gouvernement impérial a dû être saisi, comme nous, d'une communi- Nr. 11371. cation dont la traduction est ci-jointe, qui m'a été remise hier par le Ministre d'Angleterre, et où sont consignées les vues du Cabinet de Londres sur la situation actuelle de l'Empire ottoman et sur les conditions dans lesquelles il lui paraîtrait opportun que les Puissances s'entendissent pour y porter remède. Je me suis abstenu jusqu'ici de donner aucune réponse, afin de pouvoir me concerter avec le Gouvernement russe sur la façon dont il y aura lieu pour les deux Cabinets d'accueillir ces ouvertures. Aussi attacherai-je un prix particulier à connaître le sentiment de M. Chichkine au sujet de la Communication de lord Salisbury. G. Hanotaux.

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Nr. 11372. FRANKREICH. Der Minister des Auswärtigen an den Botschafter in Konstantinopel. Uebereinstimmung der französischen und russischen Politik.

Paris, le 22 octobre 1896.

Frankreich.

Je crois devoir vous faire connaître les résultats de l'échange de vues Nr. 11372. que j'ai eu, ces temps derniers, au sujet des Affaires d'Orient, avec l'Empereur Nicolas II et avec M. Chichkine. Les deux Gouvernements se préoccupent

22. Okt. 1896.

Staatsarchiv LIX.

18

Frankreich.

20. Okt.1896.

Nr. 11372. avant tout d'établir une entente entre les Puissances sur la base de l'intégrité de l'Empire ottoman. Ils s'accordent également sur le respect dû à l'autorité personnelle du Sultan. || Ils reconnaissent l'opportunité d'échanger avec l'Angleterre des explications précises et conciliantes. Considérant, en outre, que l'admission d'un Délégué russe dans le Conseil de la Dette ottomane serait sans doute de nature à renforcer cette Administration, qui pourrait ainsi concourir plus utilement à une réorganisation financière et administrative de l'Empire turc, les deux Gouvernements se mettent d'accord pour poursuivre ce but en commun. Les Ambassadeurs des deux Puissances à Constantinople devraient, bien entendu, être consultés an préalable à ce sujet. Il leur appartiendrait, en outre, de se concerter avec leurs collègues pour préciser les réformes nécessaires dont on voit les premiers rudiments dans le Projet des réformes arméniennes, dans le Pacte intervenu en Crète et dans les déclarations réitérées faites par le Sultan aux Ambassadeurs. || Vous voudrez bien attendre, pour vous entretenir avec M. de Nélidoff de cet ensemble de questions, qu'il ait reçu les instructions qui doivent lui être adressées prochainement à ce sujet. G. Hanotaux,

Nr. 11373.

25. Okt.1896.

Nr. 11373. FRANKREICH. - Der Botschafter in Konstantinopel an den Minister des Auswärtigen. Vorstellungen der Vertreter der Grossmächte gegen die Zwangsanleihe.

Thérapia, le 25 octobre 1896.

Les représentants des Puissances se sont mis d'accord pour envoyer Frankreich, aujourd'hui leur premier drogman à la Porte et faire questionner le Ministre des Affaires étrangères sur les impôts forcés. Ils ont fait remarquer que rien ne justifiait de nouveaux armements, que s'il s'agissait d'armer la troupe, les arsenaux y suffisaient. S'il était question d'armer la population musulmane, cette mesure était de nature à alarmer vivement les chrétiens et les étrangers et obligerait les ambassadeurs à en référer à leurs Gouvernements. || Tewfick Pacha a répondu par des explications assez embarassées; il a du reste avoué que les imans avaient été chargés de réunir les musulmans dans les mosquées et de leur expliquer les motifs qui devaient les engager à payer cet impôt. P. Cambon.

Nr. 11874.

Nr. 11374. FRANKREICH.

Der Botschafter in London an de n Minister des Auswärtigen. England hat die Denk schrift vom 20. allen Grossmächten mitgeteilt. Londres, le 30 octobre 1896.

Une communication identique à la lettre confidentielle remise à Votre Frankreich. Excellence par le Ministre d'Angleterre et dans laquelle se trouvent consignées les vues du Cabinet de Londres sur la situation de l'Empire Ottoman a été

30. Okt.1896.

Frankreich.

adressée à toutes les grandes Puissances par le Gouvernement Britannique. Nr. 11374. Après avoir pris connaissance des vues de Lord Salisbury, M. Chichkine aurait 39. Okt.1896. répondu qu'il les soumettrait au Czar, dès sa rentrée à Pétersbourg. Il aurait donné à entendre que, à première vue, il ne voyait pas d'objections contre les propositions formulées par le premier Ministre d'Angleterre. || Le sous-secrétaire d'État permanent m'a paru attendre avec une certaine confiance le résultat des démarches faites par le Gouvernement de la Reine.

Geoffray.

Nr. 11375. FRANKREICH. — Der Minister des Auswärtigen an den Botschafter in Konstantinopel. Uebersendet

seine in der Kammer gehaltene Rede.

Paris, le 3 novembre 1896.

Frankreich

MM. Denis Cochin, de Mun et Jaurès ont interpellé aujourd'hui le Nr. 11375. ministère au sujet des affaires d'Arménie. Je crois utile de vous adresser ci3. Nov. 1896. joint le texte des déclarations que j'ai faites au nom du Gouvernement. La Chambre a voté par 402 voix contre 80 un ordre du jour approuvant ces déclarations, mais ayant la portée d'une invitation à poursuivre activement, de concert avec les Puissances, la politique d'apaisement et de réformes dans l'empire ottoman. G. Hanotaux.

Beilage.
Rede des Ministers.

Que la Chambre me permette, avant d'entrer dans le débat général ouvert par les précédents orateurs, de lui donner les indications qu'elle attend de moi au sujet d'un fait particulier cité par M. le comte de Mun. || Il a parlé de l'assassinat du P. Salvatore, sujet italien, mais relevant de notre protectorat religieux en Orient. L'attentat est certain. Une enquête dirigée par le lieutenant-colonel de Vialar, notre attaché militaire, ne nous a laissé aucun doute à ce sujet. Je me hâte d'ajouter que, sur l'énergique pression de notre Ambassadeur, la Sublime Porte vient de déférer au Conseil de guerre Mazhar Bey, colonel commandant du détachement où se trouvent certainement les coupables. Une première satisfaction nous est ainsi donnée. Nous tiendrons la main à ce que le chef et les auteurs des crimes soient punis comme ils le méritent. Et permettez-moi de le dire ici, en passant, Messieurs, il serait injuste de ne pas rendre témoignage à l'énergie avec laquelle notre Ambassadeur à Constantinople défend nos nationaux et nos ressortissants. Dans un grand nombre de circonstances, et on peut dire chaque fois que les intérêts de nos nationaux ont été en cause, l'intervention de M. Cambon a obtenu les résultats les plus prompts et les plus satisfaisants. J'ai là tout un dossier qui en témoigne. La Chambre peut compter sur la vigilance et sur l'autorité de notre Ambassadeur. || J'aborde maintenant la question générale qui fait l'objet

3. Nov. 1896.

Nr. 11374. du présent débat. || Il est malheureusement incontestable, Messieurs, que les Frankreich. faits les plus graves se sont produits l'hiver dernier en Arménie. Ces déplorables événements ont justement ému l'opinion dans le monde entier, et, quoiqu'il soit difficile, en raison même de l'étendue du désastre et des difficultés des communications, de connaître l'exacte vérité, la gravité des faits est notoire et tout le monde est d'accord pour penser qu'un mal si profond exige de prompts remèdes. || On vient de vous rappeler, Messieurs, la situation des anciennes provinces qui ont composé autrefois le royaume d'Arménie. Placées aux sources du Tigre et de l'Euphrate, entre la mer Caspienne et la mer Noire, le golfe Persique et le golfe d'Alexandrette, elles sont, comme vous le savez, soumises à trois dominations différentes, la Russie, la Perse et la Turquie. Dans les provinces turques, qui seules sont en cause à l'heure présente, d'après les statistiques que nous avons entre les mains, la population arménienne ne représente certainement pas une proportion de plus de 13 p. 100 des habitants. Pour tout l'Empire ottoman, le chiffre total des Arméniens n'est certainement pas de trois millions. Dans les vilayets d'Asie, leur répartition est, d'ailleurs, faite très inégalement, tantôt plus dense, tantôt plus disséminée. En un mot, on ne discerne pas, dans ces provinces, un point où cette malheureuse population soit véritablement en majorité et où elle puisse former un centre autour duquel s'opérerait la constitution d'une certaine autonomie. || Aussi le mouvement qui vient de se produire n'aurait-il pas pris probablement une telle intensité si le contact avec l'Europe n'avait mis au coeur de certains d'entre eux l'espoir et le désir de l'indépendance, et si, pardessus tout, les mauvaises conditions dans lesquelles s'exerce l'administration ottomane ne leur avait fourni de trop fréquents et trop légitimes griefs. || En 1878 et 1881, dans le traité de Berlin et dans la convention de Chypre, l'Europe et surtout l'Angleterre s'occupèrent de la situation des Arméniens. Cependant, ce fut en 1885 seulement qu'on entendit parler, pour la première fois, d'un mouvement arménien. Ceux qui étaient dispersés en France, en Angleterre, en Autriche, en Amérique, s'organisèrent. Des comités furent constitués, des journaux furent créés et se livrèrent à une propagande active. On manifesta, à Saint-Denis, sur la tombe de Lusignan. || En France, le mouvement fut peu profond; mais il eut une grande extension en Angleterre. Les sociétés bibliques s'en emparèrent. Peu à peu il passa de la chaire dans les cercles, puis dans la rue, puis au Parlement, et le gouvernement lui-même fut bientôt obligé de compter avec lui. || L'objectif poursuivi était celui-ci attirer l'intervention de l'Europe en dénonçant constamment les excès de l'Administration ottomane et développer peu à peu l'esprit d'intervention, ou, si l'on veut, l'esprit de croisade, qui avait amené tant de fois l'Europe à faire. prévaloir sa volonté par la force dans les affaires d'Orient. || A partir de 1893, des faits nouveaux se produisirent. Sans qu'on puisse discerner exactement à qui incombaient les premiers torts, des conflits de plus en plus graves éclatèrent entre les populations et les autorités ottomanes. La répression fut

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