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prit: la charitable meunière qui en est l'héroïne répand les bienfaits sur tous les êtres qui l'entourent, et ceux-ci, bêtes et gens, lui prouvent leur reconnaissance par des services signalés ; depuis le petit vagabond recueilli par charité, et ramené au sentiment du bien, jusqu'au petit poisson amené par mégarde dans les plis d'un drap, et aussitôt rejeté dans l'eau, tous se trouvent à point nommé pour tirer leur bienfaitrice d'un embarras ou d'un chagrin. Quelques-uns ont trop peu d'instinct pour qu'on attribue leurs actions au désir d'obliger la meunière ; il faut donc admettre des hasards tout particulièrement heureux, ou plutôt une intervention providentielle. Et en effet, c'est l'explication vers laquelle l'auteur paraît pencher.

Ce sont là des idées que nous combattons en toute occasion, et quoique l'ouvrage de Me Dupuis présente quelques mérites de détail, quoique le style en soit facile, et qu'on y rencontre bon nombre de connaissances utiles, sa donnée même doit nous empêcher de le recommander.

Marguerite GERARD.

DEUXIÈME ANNÉE D'ARITHMÉTIQUE.

Par M. LEYSSENNE.

Le livre d'arithmétique sur lequel j'ai l'honneur d'appeler l'attention de la Société, représente la deuxième partie d'un cours complet d'arithmétique en 3 volumes, par M. Leyssenne, professeur de mathématiques au collège de Sainte-Barbe.

Pour apprécier la valeur de cet ouvrage et l'esprit qui a présidé à sa rédaction, il faut lire surtout ce qui a rapport à la division, au système métrique et aux règles de trois. C'est là surtout qu'on reconnaît la main d'un véritable maître dans l'enseignement si difficile de l'arithmétique élémentaire. A la simple lecture, très-souvent du moins, l'enfant même médiocrement

doué, comprendra la réglé et en suivra la justificatión. Le cha pitre relatif aux règles de trois contient un choix aussi remarquable qu'utile et nombreux de problèmes sur les sociétés de secours mutuels, les caisses d'épargne, de retraite pour la vieillesse, sur les assurances, les actions, les obligations, la répar→ tition des impôts, etc.

Viennent ensuite des notions de commerce tout-à-fait suffisantes pour les besoins des propriétaires, des ouvriers, des employés et des petits commerçants.

La géométrie pratique qui présente tant d'attraits et d'utilité pour les grands élèves de nos écoles primaires n'a pas été oubliée, loin de là, par l'auteur. Mais ce qui fait surtout l'originalité de ce livre c'est la multiplicité des exercices, variés, gradués, ordonnés méthodiquement. Nous signalons surtout, comme une innovation, les longues séries de problèmes donnés aux concours et aux examens dans tous les départements. Nous sommes convaincus que cette deuxième année d'arithmétique mérite et aura le succès énorme de la première année du même auteur.

JACQUEMART.

PREMIÈRES NOTIONS DE PHYSIQUE ET DE MÉTÉOROLOGIE

Par M. FÉLIX HÉMENT

MESSIEURS,

Édition Delagrave.

Vous avez récompensé d'une médaille d'argent un petit ouvrage destiné à donner aux enfants les premières notions de météorologie. Ce petit ouvrage est devenu grand, et son auteur y a joint, dans un volume de 400 pages, toutes les premières indications concernant les diverses branches de la physique. On

recommande souvent, avec raison, de donner aux enfants du premier âge des leçons de choses; je ne saurais mieux vous indiquer la valeur de ce nouveau travail qu'en vous disant que ce sont d'excellentes leçons de choses pour les enfants adoles

cents.

Toutes les notions élémentaires de physique et de météorologie se trouvent réunies dans ce livre, depuis les explications les plus simples sur la porosité des corps jusqu'à l'indication des procédés d'analyse spectrale avec lesquels la science va étudier la composition de mondes dont l'œil ne peut soupçonner l'existence qu'à l'aide de puissants télescopes, jusqu'à la disposition de ces télescopes eux-mêmes.

Un nombre inouï de gravures, presque toutes fort belles, sont intercalées dans le texte; ce nombre est 277. Nous nous permettons même de le trouver trop grand. En introduisant quelques gravures qui se rapportent si peu au texte que ce ne sont plus que des images, l'éditeur n'a-t-il pas craint que les enfants ne soient conduits à ne regarder les autres gravures, celles qui sont vraiment utiles, que comme des images aussi?

Exemples figures 8, 42, 139.

Nous ferons encore une réserve sur les indications données souvent au bas de certains articles : le professeur dira ceci, fera cela. Or ceci et cela n'est pas toujours facile à dire et à faire, et, de par l'auteur, nous reconnaissons que, personnellement, nous nous verrions placé quelquefois dans une position relative d'infériorité vis-à-vis des élèves.

Exemples: pages 4, 5, 24, 223.

Les explications sont claires, admirablement choisies et rédigées presque toujours.

Exemples: page 4, la nébuleuse; page 33, dernier aliéna du pendule; page 65, le premier alinéa du principe d'Archimède ; page 203, la chaleur spécifique.

Il est, pour ainsi dire, impossible de faire mieux du premier coup. La partie météorologique, qui paraît pour la seconde fois, est à peu près sans défaut. Dans une autre édition, l'auteur

n'aura que trois ou quatre modifications à faire dans son livre de 400 pages; on voit que c'est bien peu.

Ainsi page 12, le marteau qu'on emmanche, page 55, l'effort à faire pour boucher un tonneau; page 98, la rédaction des lignes 6 et 7.

Il a donc accompli une belle tâche et une bonne œuvre dans le sens philanthropique du mot. Certes, si dans notre pays, tous les enfants recevaient l'instruction primaire et s'ils la terminaient avec des notions sur les connaissances élémentaires aussi simples et aussi utiles gravées dans la mémoire, notre patrie serait, dans peu de temps, la grande France que nous rêvons. Votre rapporteur vous propose d'adresser à M. Félix Hément une lettre de vives félicitations et de donner à son ouvrage une place honorable dans notre bibliothèque.

J. VINOT.

PÉDAGOGIE

LA LECTURE DANS LES SALLES D'ASILE

Nous publions la lettre suivante adressée par M. ÉMILE GROSSELIN, à M. PAUL BEURDELEY, et qui ne peut manquer d'intéresser nos lecteurs ;

MON CHER COLLÈGUE.

J'ai lu avec intérêt la notice publiée dans notre dernier Bulletin et dans laquelle vous appréciez le rôle des Salles d'Asile. Elle contient beaucoup d'idées justes, sur lesquelles je suis entièrement d'accord avec vous. Je vous demanderai seulement la permission de vous présenter quelques observations sur un passage relatif à un point qui, dans cet ordre d'idées, m'intéresse particulièrement.

Vous semblez penser que c'est à peine si l'on peut aborder l'enseignement de la lecture dans ces premiers et utiles établissements, d'abord et trop longtemps considérés, ainsi que leur nom l'indique, comme des refuges destinés à arracher l'enfance aux dangers du vagabondage dans la rue, ou de l'abandon quotidien au foyer domestique par des parents forcément absents pour l'exercice de leur profession.

Vous auriez parfaitement raison si la lecture devait être, au point de vue de son enseignement, ce qu'elle était presque toujours autrefois, ce qu'elle est trop souvent encore aujourd'hui, le déchiffrement pénible de mots, ou plutôt d'assemblages de lettres, demandé à l'enfant, sans que le maître cherche à attirer

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