- -- - - - DEUXIÈME CAMPAGNE D'ALLEMAGNE.-Victoire de ·Défaites de Kulm, de Gross-Beeren, de la Katzbach et de Juterbogk. Activité de l'Empereur. Ses dispositions. Nouveau plan de campagne. Médiation de l'Autriche. L'Empereur et le prince de Metternich. - Pré- tentions du cabinet autrichien. Négociations sans résultats. - Séjour et travaux de l'Empereur à Dresde. L'Autriche se réunit à la coalition. Rupture de l'ar- Inistice. Position des deux partis. Efforts des coalisés. Forces respectives des armées françaises et alliées. Commen- cement des hostilités. Combats de la Bober et de Goldberg. Bataille de Dresde. Bataille de Kulm. - dinot. Bataille de la Katzbach. Combat de Plagwitz. Désastre de la division Puthod. — Ba- taille de Juterbogk. - Retraite de Ney. - Réflexions. (P. 115.) 1813. FIN DE LA SECONDE CAMPAGNE D'ALLEMAGNE. Bataille de Leipsick. - Retour sur le Rhin. — Combais de Gieshubel, de Peterswalde et de Dolnitz (en Bohême). -Com- bats de Freybourg, d'Altenbourg et de Zeist. - Combat de Bischoffsverda (en Prusse). - 1er Combat de Wartenbourg. - Prise de Dessau. Inaction momentanée.-Arrivée de l'armée -- - - - défensives de l'armée française. Passage de la Nive par les Anglais. - Concentration de l'armée française sur Bayonne. d'Arcangues, etc. - Défection des troupes rhénanes. Manœuvres sur la Nive. Combats de Bassussari, de Saint-Pierre d'Irube. Situation des deux armées autour de Retour du maréchal Suchet en Catalogne. Siége Marche des Français sur Tarragonè La Affaires de San-Sadurni et de Palleja. garnison est dégagée. On fait sauter les fortifications. →→→ dal. Défense du fort de Monzon. Le maréchal Suchet se Napoléon replace Ferdinand VII sur OPERATIONS MARITIMES. — Défense et perte des Colonies. - Evénements Saint-Domingue. Mort du général Fer- rand. Prise de Santo-Domingo par les Anglais. - Attaqué de la Martinique. - Belle défense et capitulation du fort Desaix. Prise de la Martinique par les Anglais. Attaque et prise les Anglais. Expédition anglaise contre l'Ile-de-France. de la Guadeloupe par les Anglais. - Prise de l'lle Bourbon par Combat naval de l'ilot de la passe. - Capitulation de l'Ile-de- 1814. INVASION DE LA France par les Coalisés. — Ba- - Premier succès. - Défection de la Bavière. Concentra- taille de Brienne. — Défaite et dispersion de l'armée de tion de l'armée à Leipsick. — Combat de Wathau. Combat Arrivée de l'Empereur å Leipsick. - Reconnais- Armistice de Lusigny. - Invasion projetée. sance de la ville et des environs. criminelles. Entrée en France. - Forces respectives des al- armées. - Bataille de Leipsick. Journée du 26 octobre. liés et de Napoléon. — Progrès des Coalisés. -Combat de Bar- Tentative de négociations. Bataille de Leipsick. sor-Aube.Combats d'Epinal et de Saint-Dié. Défection des Saxons et des Wur- l'Empereur à Châlons. Combat de Saint-Dizier. tembergeois.-Evacuation de Leipsick.-Mort de Poniatowski. de Brienne Bataille de la Rothière. Combat de Ronay. — Désastre de l'armée française. Entrée des souverains al- Marche d'Yorck sur Châlons. - Combat de La Chaussée. liés dans Leipsick. Leur entrevue avec Bernadotte. — Ré- fense et évacuation de Châlons. - Combat de Laferté-sous- sumé des pertes des Français et des coalisés. Jouarre. Combat de Saint-Thiebault. Combat de Kosen. Arrivée à Erfurth. — Nou- velles de France. Situation de l'armée. Départ du roi de Nouvelles du congrès de Châtillon. Mouvement de l'Empereur contre Manœuvre audacieuse des Bavarois. l'armée de Silésie. -Combat de Champ-Aubert. — Défaite d'Al- sufief. Combat de Montmirail. - Défaite de Sacken.-Com- Invasion de la Hol- champs. - Défaite de Blucher. - Schwartzenberg marché sur Défense des places fortes de l'Allemagne. Opérations sur le Bas-Elbe. - Combat de Gerde, etc. Paris. Belle défense de Nogent. - Combats de Mormant ét Envahissement de la Hollande. -- Capi- Combat de Fontvannes. —Reprise de Troyes. — La grande ar- Combat de Montereau. Combat de Mery. tulation de Gouvion-Saint-Cyr à Dresde. Elle est violée par mée austro-russe se refire derrière l'Aube. Capitulations de Stettin et de Zamosc. et capitulation de Torgau. - Siége, défense et capitulation de Siége mistice. Conférences de Lusigny. 1813.CAMPAGNE D'ITALIE. — Organisation et force de l'ar- sur l'Adige. Mouvement sur Roveredo. — Combat de Cal- diero. 1814.CAMPAgne de France. - Batailles de Craonne, de Laon, d'Arcis-sur-Aube, de Paris. Bar-sur-Seine. Évacuation de Troyes. cher.Il repasse la Marne et l'Aisne. par l'ennemi. Combat de Saint-Brice. Bataille de Craonne. Bataille de Laon. Prise, combat et reprise de Reims. Nouveau plan de Napoléon. → Marchés et contre- marches entre Vitry, Saint-Dizier et Doulevent. - Combat de Fère-Champenoise. Combat de Meaux. - Bataillé et capitu- lation de Paris. Retour de l'Empereur. CONGRÈS DE CHATILLON. Déclaration relative au démem- francais. Inaction du congrès. — Lettre de l'Empereur Ná- poléon. Projet de traité présenté par les plénipotentiaires alliés.-Observations et réponse du plénipotentiaire francais. Negociations difficiles. Délai posé. Note du duc de Vicence au nom de l'Empereur. Contre-projet français. Déclara- tion des plénipotentiaires alliés, Réponse du duc de Vicence. 1814. DÉFENSE DES FRONTIÈRES, de L'Est et du Midi DE LA FRANCE. - Bataille de Toulouse. Opérations dans Belgique. Défense d'Anvers. -Blocus des places fortes fran- - Combats d'Yecla, caises. Défense de Soissons. Entrée des Autrichiens à Lyon. Rentrée de l'armée en France. - Opérations de l'armée du Défaite des Anglo-Catalans à Palamos. Midi. - Bataille d'Orthez. - Entrée des Anglais à Bordeatix. Description de Toulouse. - Concentration de l'armée fran- çaise attour de cette ville. - Passage de la Garonne par les Anglais. Situation critique du corps de Beresford. - Forti- fications improvisées. — Escarmouches diverses. — Bataille de ABDICATION DE L'EMPEREUR NAPOLÉON. Traité de Fon- Attitude des Parisiens. Intrigues. Dé- chéance de l'Empereur.- Défection du corps posté à Essonne. Evacuation d'une grande partie de l'Espagne.-Affaiblis- sement des armées françaises. - Retraite sur l'Ebre. - - Mouvement offensif de Wel- lington. - - - occidentales. Pyrénées occidentales. - Le maréchal Soult prend le com- mandement de l'armée d'Espagne et la réorganise. - Les Fran- çais reprennent l'offensive. Tentative infructueuse pour dé- bloquer Pampelune. — Tentative infructueuse pour débloquer Saint-Sébastien. - Siége de Saint-Sébastien. Les Anglais passent la Bidassoa. - - -- - - - - - - Souleve- bleau. -Dispersion de la famille impériale. - Adicux à l'ar- mee. Départ de l'Empereur pour ile d'Elbe. (P. 254.) ÉVÉNEMENTS DE 1815. Retour de Napoléon. Ba- taille de Waterloo. - Licenciement de l'armée. Elat de France. Debarquement. Retour à Paris. — Prociama- | tion au peuple et a Tarmee. - Operations de l'armee royale daus le midi. - Capitulation du duc d'Angoulême. ment de la Vendee. Pacification, Esperances deçues. Acte additionnel. — Champ de Mai. Forces de l'armée fran- çaise. — Napoleon se decide a prendre l'ofensive. - Commen- cement des hostilites, - Passage de la Sambre. - Bataille de Ligny, ou deuxieme bataille de rieurus. - Combat de Quatre- Bras. Marche contre les Anglais. Grouchy est charge de poursuivre les l'iussiens. Bataihe de Waterloo ou de Mont- Saint-Jean. Operations du corps de Grouchy. Prame de Waterloo apres la bataille, Jugement sur la bataille. Re- tour de l'Empereur à Paris. Deuxieme abdication. Retour de l'armee sur Paris. - Combats de Versailles et de Roquen- court. Combat de Sevres. Armistice. Rentrée de Louis XVIII a raris. Operations sur le Rhin. Operations dans les Vosges. Operations dans les Alpes et le Dauphine. rendues en 1817. - Mauvaises dispositions du dey d'Alger. - Atraire Busuach et Bacri. Transaction. Mecontentement du Dey. Insuite faite au consul de France. Satisfaction demandée et refusée. - Blocus du port et des cotes d'Alger. Insulte au pavilion français. L'expedition contre Alger est resolue. Composition et forces de l'armee de terre. position et forces de l'armee navale. Le Dauphin visite la Hotte et l'armée. - Naufrage du Suene et de l'Aventure. Proclamation à l'armée et à la flotte. Embarquement. Depart de la flotte.. Traversée contrariée par les vents. Rainement à l'alma. Arrivée devant Aiger. mouille dans la baie de Sidi-Ferruch. Combat de Sidi-Khalef. Coup de vent. Situation critique de l'armee navale. Attaque des batteries de mer d'alger. Prise du fort de l'Empereur.- - Capitulation d'Alger. Entrée des Français a Alger. Prise de possession de la Casaubah et des tresors de la Regence. Embarquement du Dey et de la milice turque. - Organisation de l'administration trançaise. · Occupation d'Oran et de Bone. — Marche sur l'Atlas. -Com- bat de Buda. Nouvelles de la révolution de juillet. - Depart du marécual de Bourmout. Le genera Clausel prend le commandement de l'armɛe. Expedition de Medeah. Reorganisation de l'armee. Mort de Napoleon. Guerre avec l'Espague. - Forces respectives des deux armées. Pas- sage de la Bidasoa. Entree a Vitoria. Combat et prise de ·Capitulation de Madrid. Entree a Madrid. — Combat de Talaveyra, -Formation et dé- 1832. SIEGE ET PRISE DE LA CITADELLE D'ANVERS. devant Cadix. - Forces des rrançais et des constitutionnels en ture de la tranchee. - Commencement du siege. Prise de la Catalogne. Commencement des nostintes. Passage de la lunette Saint-Laurent. - Sune du siege. Capitulation de la Tersol.Coшibat de Mataro. Attaque et detense de Vich. Retraite de Mina sur Orgel.-Fausse manœuvre. - Combat 1833 A 1837.-OPÉRATIONS EN AFRIQUE. Guerre contre Attaque d'oran par Abd-ei-kader.- lousie. ·Sorue generale de la garnison de Cadix. repoussee. Expedition contre Mascara. ·Depart de l'expé→ dition. - Combat de Sidi-Enburuk. repoussee, Ordonnance d'Andujar. Mascara. Destruction de cette ville. - Depart. Mauvais 1836. Expednion de Temecen. Occupation de eme- cen. Combat de Sisser et reconnaissance des sources de la Talna.Combat de ja Tarna. Retour a Oran. Nouvelie expedition sur Medçah. -Ouverture d'une route a travers l'At- las. Etablissement du camp de la Tafna. Combat de la Situation critique du general & Arianges. Expedi- tou contre Abd-ei-kader. Marche sur Oran. - Temecen.. -Combat de la Sasser. -Entree a lemecen et re- tour a la Tatua. - Combat de la Sickack.. Ravnanement de Pemecen. Fin de l'expedition. Combats dans la province Expedition sur Figuieres. — Combats de Llado et de Liers. Ca- 1856 ET 1837.- EXPÉDITIONS CONTRE ACHMET-BEY. -AS- saut et prise de Constantine. — 1836. — Expedition contre Achmet.-Marche sur Constantine.-Mauvais temps.- Arivée devant Constantine. Privations. Sountrances. Descrip- tion de Constantine. Allaques infructueuses. Retraue. Retour à Bone.-1837.-Nouvelle expedition contre Achmet.- Reunion, forces et composition de l'armee.-Marche sur Cous- tautine. -Arrivee devant cette place. Travaux du siege. Sorues repoussees. - Etablissement des batteries. Mort du géneral Laшremont. Le general Valee prend le comman- dement de l'armee. Assaut et prise de Constantne. Ke- euilles. AVIS AU RELIEUR POUR LE CLASSEMENT DES GRAVURES. DÉSIGNATION DES GRAVURES. Feuilles 1re. Carthagène. Costumes espagnols.-Colbert. Montbrun. 25. Bataille de Craonne. · Château du Prado, près de Madrid. Château de 2. Manresa. Catalogne. Pont de Martarell. Ermites du Girone. Porte de Tolède. Postillon et zagal espagnols. Lafond-Blaniac. - Bigarré. 3. Journée de Salamanque. · Costumes espagnols. Xérès. -Dupont. - Drouet, comte d'Erlon. 26. Alcazar de Ségovie.-Ballesteros.-Arco-Aguero. 27. 4. Bataille de Vittoria (carte). - Armée britannique. Corps Colonne du Châtelet. fils. Philippe de Ségur. Bataille d'Arcis-sur-Aube. - Carte du théâtre de la guerre, 1814. Combat de Fère-Champenoise. - Barbanègre. Berckeim. L'Empereur à Reims. Bivouac des cosaques aux Champs-Elysées. - Défense de Paris. Barrière de Clichy. Paris. Ecole polytechnique. Défense de Défense de Paris (carte). Bataille de Toulouse (carte). Bataille de Vittoria.-Saint-Jean-pied-de-Port. 28. Bataille d'Orthez. Fontaine de l'Fléphant. 10. Ancien palais dans le Kremlin.- Forteresse de Revel. — 33. Prise de Lorca. - Combat d'Alzira. - Peniscola. Gilly.-Grouchy. Veille de la bataille de la Moscowa.-Moscou. Garde royale de 1816 à 1830. Grenadiers à cheval. -- (carte). Bataille de Campillo de Arenas. 11. Bataille de la Moscowa (carte). —Bataille de la Moscowa. 34. Bataille de Campillo (carte). Siége de Pampelune Le Kremlin à Moscou. Incendie de Moscou. Rostopschin. Andréossy. · Monument de Pultawa.—Salle du trône au Kremlin après l'incendie. Prise du Trocadéro. 1816 à 1830. Maison du roi. - Duc d'Angoulême. - Prince de (arignon. Attaque du Panayotti. Héroïsme de Bisson. Costumes Athènes. Temple de Thesée. Troupes turques. Delphes et le Parnasse. Garde du Sultan. Navarin. Modon. Ibrahim-Pacha. Constantin Canaris. Corinthe. Morée. Coron. Porte vénitienne. Maison. De Rigny. Coron.-Troupes turques. Janissaire. Albanais. - Fabvier. Soliman Pacha (Sève). Combat de Navarin. 38. Un archonte grec et sa femme. Bataille de Leipsick. L'empereur Napoléon et M. de Mer eld. Bataille de Leipsick. Poniatowski maréchal de l'empire. Garde impériale. - Farine. Vial. 16. Leipsick. Mort de Poniatowski.- Leipsick. Bataille de Hanau (carte).· 1813. Gardes d'hon-39. neur italiens. - Vallongue. - Damas. 17. Hanau. Landwehr prussienne. Friant. Poret de Morvan. Morée. Nauplie. Co Entrée du château de Officier et soldats grecs. — Cochrane. Redchid Pacha. 40. Artillerie. 41. 42. Garde municipale de Paris. Gendarmerie. Cuirassiers. Petite et grande tenue. Carabiniers. Hussards. - Lanciers. - Chasseurs. Tirailleur. Lancier. - Chasseurs d'Afrique. Attaque d'Alger par la marine française. - Oran. Camp de Sidi Ferruch. - Attaque d'Alger. Explosion du fort de l'Empereur. 43. Bone. Camp de Staoueli. Combat de Sidi-Khalef.- Le Kabayle.- Desmichels. Abd-el-Kader. 44. Plan d'Anvers. Siége d'Anvers. 45. Costumes algériens. Duc d'Orléans. - Duc de Nemours. 46. Prise de Constantine. Mort du général Damremont. Expédition de Constantine, en 1836 et 1837 (carte). - Plan de Constantine. Assaut de Constantine. Le colonel Combes et le duc de Nemours. — Blida. PRISE DE CIUDAD-RODRIGO ET DE BADAJOZ. BATAILLE DES ARAPILES. SOMMAIRE. Pointe de Montbrun sur Alicante. - Dispositions des Espagnols. - Négociations du Roi Joseph avec les Cortès de Cadix. - Préparatifs et forces des Anglais. - Projets de Wellington, -Siége et prise de Ciudad-Rodrigo par les Anglais. - Siége et prise d'assaut de Badajoz. - Récit de l'assaut par un historien anglais. - Retour du maréchal Soult en Andalousie. - Tentative du maréchal Marmont en Portugal. - Prise et destruction du pont d'Almaraz par les Anglais. Affaiblissement des armées françaises en Espagne. - Mouvement offensif de Wellington. - Prise des forts de Salamanque. Retraite de l'armée française. Le général Bonnet évacue les Asturies et rejoint l'armée de Portugal. - Le roi Joseph part pour l'armée de Portugal. - Le maréchal Marmont reprend l'offensive. -- Combat de Castrillos.Mouvement des deax armées vers le Tormès. — Bataille des Arapiles. - Retraite de l'armée de Portugal sur Burgos. - Le 13 décembre 1811, le duc de Raguse, suivant les instructions de l'Empereur, fit partir le général Montbrun des environs de Tolède, avec deux brigades d'infanterie, une forte division de cavalerie et trente pièces d'artillerie. Le général Montbrun devait se rendre à Valence par la grande route de Madrid, et se réunir à l'armée assiégeante. Pointe de Montbrun sur Alicante. —L'Empereur | On a vivement reproché au général Montbrun une Napoléon, pensant que les habitants du royaume de tentative qui devait être sans résultat, et qui semblait Valence, et les armées espagnoles qui défendaient ce entreprise moins dans un but militaire que dans le riche territoire, opposeraient au maréchal Suchet une désir de faire du butin. «Cette pointe intempestive longue et vive résistance, avait cru prudent de ren- sur Alicante, dit un historien contemporain, doit être forcer l'armée d'Aragon; outre le corps du général considérée comme une très grande faute sous tous Reille, envoyé pour coopérer au siége de Valence, un les rapports : outre qu'elle laissa, sans motif urgent, fort détachement de l'armée de Portugal, aux ordres la ligne occupée par l'armée du duc de Raguse dédu maréchal Marmont, avait eu ordre d'y venir prendre garnie dans un espace considérable, elle eût l'inconpart. vénient de faire connaître et regretter une contrée riche et neuve à des troupes qui retournaient dans un pays presque dénué de toutes ressources, ruiné qu'il était depuis long-temps par la guerre. Nous devons le dire avec toute franchise, la colonne du général Montbrun commit, tant à Villena que dans tous les villages de la route qui conduit à Alicante, beaucoup d'excès et de grands désordres. L'indiscipline de ces troupes indisposa ́au dernier point les habitants du pays, et peut-être fut-elle cause que la ville d'Alicante ferma ses portes à l'armée d'Aragon. Les succès rapides du maréchal Suchet, et plus encore la bonne conduite de ses soldats, lui avaient fait de nombreux proselytes; et l'on avait agité quelque temps à Alicante la question de se soumettre ou de se défendre. La tentative du général Montbrun, signalée par le pillage, les exactions et la dévastation du territoire qu'il avait traversé, changea d'une manière notable les bonnes dispositions des habitants à l'égard des Français.>> Divers embarras retardèrent la marche de Montbrun, qui n'arriva que le 10 janvier 1812 à Yécla, village situé sur les frontières des royaumes de Murcie et de Valence. Là il apprit la fin du siége et la reddition de la place de Valence. Sa présence étant devenue inutile au maréchal Suchet, il aurait dù, comme cela lui avait été expressément recommandé, rejoindre surle-champ l'armée à laquelle il appartenait; il voulut au contraire marcher sur Alicante. En vain, informě de cette résolution, le maréchal Suchet fit observer au général Montbrun que le moment n'était pas venu de risquer un coup de main sur une ville bien fortifiée, et contre laquelle du canon de siége était indispensable; le général ne voulut rien écouter et s'obstina dans son projet. Il fit manoeuvrer ses troupes dans la plaine en avant d'Alicante, et jeter quelques obus dans cette place, qu'il somma d'ouvrir ses portes. Le gouverneur ayant répondu par un refus, le général Montbrun se retira, emmenant quelques prisonniers. Le 26 janvier il repassa le Tage, afin de rejoindre 'armée de Portugal. T. V. tionnel. Ardente à suivre les errements de la célèbre Assemblée constituante, l'assemblée espagnole renchérit encore sur les constituants français dans les entraves qu'elle s'appliqua à imposer à l'autorité royale. Les libéraux ou communeros y étaient en majorité, et les travaux de l'assemblée s'en ressentirent. Leurs intentions étaient pures; car ils imitèrent jusqu'à la faute qui avait fait exclure les mem-cents lieues de profondeur. Le Portugal est comme bres de la Constituante de la première Assemblée législative. A l'aide de ces renforts, l'armée anglo-portugaise avait été portée à plus de 75,000 hommes; Wellington était en outre secondé par 60,000 Espagnols, dont les Cortès avaient consenti enfin à lui confier le commandement général. « Les avantages du général anglais, dit encore Jomini, étaient inouïs; la ligne d'opération des Français, de Bayonne à Cadix, avait plus de deux Toutefois les principes proclamés par les Cortès ne pouvaient être goûtés par les grands ni par le haut clergé l'opposition du clergé fut d'autant plus prononcée, que les Cortès avaient osé attaquer les abus que l'Église protégeait dans la malheureuse Espagne. De sérieuses dissensions commencèrent dès ce jour à s'introduire parmi les insurgés espagnols. Le roi Joseph avait fait faire, comme nous l'avons dit, des ouvertures à quelques membres influents de l'assemblée de Cadix. Les désastres de Tarragone et de Valence avaient ébranlé leur courage, et donné du poids aux propositions pacifiques. Les Espagnols capables de raisonner commencèrent à sentir que hors d'état de délivrer leur patrie, et redevables de leur délivrance aux Anglais, ils seraient plus dans la dépendance du cabinet de Londres, que Godoi ne l'avait jamais été dans celle de la France. Ils pouvaient obtenir un meilleur sort en traitant avec le frère de l'Empereur, et se rendant ainsi arbitres de leur avenir. une forteresse inexpugnable placée sur le flanc droit, au centre de cette ligne, et les places de Ciudad-Rodrigo et de Badajoz forment comme les ouvrages avancés de ce boulevard. Wellington, partant d'une telle base, était sûr d'agir partout avec avantage contre un ennemi qui avait à occuper un royaume entier, à se garantir contre une multitude d'Espagnols peu redoutables en ligne, mais qui harcelaient tous les postes avec une activité infatigable. Dans l'impossibilité de former un système de grands magasins et de convois à cause des guérillas, les Français ne pouvaient rester long-temps assemblés en grosses masses, et leurs positions étendues pour couvrir leur système d'approvisionnement, comme leur ligne de retraite, donnaient prise partout.»> Wellington comprit son avantage, et résolut enfin de prendre l'offensive. Son but était d'abord.de s'emparer de Ciudad-Rodrigo et de Badajoz; maître de ces deux places, il devait avoir à choisir entre trois partis: 1o se porter à droite sur Soult; 2o déboucher au centre sur Madrid; 3o opérer à gauche sur Marmont. En allant au sud, Wellington y attirait les masses françaises, et l'Espagne n'en était que plus complétement envahie; mais en allant au nord, il pouvait espérer, Joseph avait offert de reconnaître, sauf quelques modifications, la constitution dont ils venaient de promulguer les articles fondamentaux. Cette proposi-au contraire, que Soult serait forcé d'y accourir, et tion séduisit d'autant les membres des Cortès, qu'ils ne voyaient pas d'issue prochaine aux malheurs de la patrie, et qu'une puissante opposition se manifestait déjà dans le clergé contre les institutions dont ils espéraient la restauration agricole, industrielle et commerciale de l'Espagne. Ils se décidèrent donc à envoyer des députés à Madrid pour traiter sur ces bases.-Ces députés étaient déjà en route lorsque la désastreuse bataille des Arapiles changea entièrement la face des affaires. Préparatifs et forces des Anglais. - Projets de Wellington.-Le cabinet britannique ne pouvait ignorer cette disposition des esprits. Aussi les Anglais avaientils redoublé d'efforts pour se préparer à la nouvelle campagne; le marquis de Wellesley n'était resté que quelques mois au ministère; mais ses collègues semblaient avoir hérité de son ardeur à poursuivre à outrance la guerre de la Péninsule. La retraite de Masséna, et les succès obtenus par Wellington et Béresford, étaient un stimulant propre à les exciter. Afin de grossir l'armée anglo-portugaise, on recruta en Allemagne parmi les prisonniers de guerre, parmi les malfaiteurs même : tout parut bon pour être opposé aux Français. «Les débats parlementaires du temps attestent, dit Jomini, qu'on alla chercher des criminels au fond des cachots pour les incorporer dans les régiments employés dans la Péninsule. >> alors tout le sud de l'Espagne, jusqu'au Tage, serait conquis de fait pour la junte de Cadix.-Si les Français commettaient la faute de vouloir garder Séville au lieu de secourir Marmont, alors Wellington battait celui-ci isolément; et comme la ligne de retraite de Bayonne se trouvait dans cette direction, il était certain qu'une victoire sur le Douro ferait évacuer la moitié de la Péninsule, et même la capitale. La chose était trop évidente pour échapper à la pénétration de l'Empereur; mais Napoléon, comptant beaucoup sur la timide prudence de Wellington, espérait que les Anglais n'oseraient pas risquer leurs troupes loin du Portugal. Siège et prise de Ciudad-Rodrigo par les Anglais, - Tandis que le général Montbrun marchait si inuti lement contre Alicante, Wellington avait chargé le général Hill de harceler les Français dans la haute Estramadure. Le général en chef anglais voulait, en agissant ainsi, faire croire au maréchal Marmont que l'armée anglo-portugaise était en force sur la rive gauche dų Tage, entre le fleuve et la Guadiana, et que Ciudad-Rodrigo pouvait se défendre encore seul pendant quelque temps. Le peu de peine qu'on avait eue, trois mois auparavant, à débloquer cette place par la simple jonction de quatre divisions de l'armée de Portugal à l'armée du général Dorsenne, devait donner au duc de Raguse pleine et entière sécurité; en effet, il ne |