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pris, n'eut que le temps de prendre ses dispositions pour contenir cette colonne, qu'il aurait dû écraser; il fut repoussé jusqu'à Saint-Parre-les-Vandes, où la nuit arrêta la poursuite des Français.

A dix heures du soir, l'ennemi fit une tentative au pont de Clercy, gardé par un simple poste de grenadiers. Mais cette poignée de braves tint ferme, et les dragons du général Briche, tombant sur les Autrichiens, en tuèrent une centaine, et firent 150 prisonniers.

français, que la France devait renoncer aux limites de 1800, abandonner le Rhin et les Alpes, et rentrer dans ses anciennes frontières de 1792. Castelreagh, en élevant cette prétention, fit remarquer, sans doute, que, dans le partage convoité de l'Europe, la Russie prenait la Pologne; la Prusse, un large équivalent de ses anciennes possessions; l'Autriche, l'Italie; et qu'il était juste qu'on permit à l'Angleterre d'enlever Anvers à la France. Ainsi les propositions précédemment faites, celles qui devaient servir de base aux négociations du congrès, furent considérées comme nulles dès l'ouverture des conférences.

L'armée de Silésie avait enfin effectué sa jonction avec la grande armée austro-russe, près de Bar-surAube; mais ce but si vivement désiré, une fois at- L'Empereur était à Nogent, lorsqu'il reçut la nouteint, sembla avoir perdu toute son importance. Au velle du manque de foi des alliés. Blucher, à la lieu de profiter du désordre qu'avait introduit dans suite du combat de la Rothière, s'avançait dans la l'armée française la perte de la bataille de la Rothière, Champagne. L'ennemi était maître de Troyes et de et de son affaiblissement, pour la forcer à Troyes, où Châlons.- On se montrait découragé, au quartier géelle s'était retirée, l'écraser par les masses énormes néral de l'Empereur, du fâcheux début de la campadont on pouvait disposer, ou la pousser à outrance gne. Une proposition de paix, quelle qu'elle fût, semsous les murs de Paris, les alliés ne l'inquiétèrent seu-blait, aux conseillers de Napoléon, devoir être admise lement point dans sa retraite. Abandonnant leur pre-sur-le-champ. Les alliés demandaient une réponse camier plan au moment d'en recueillir tous les avanta- tégorique et prompte, et l'Empereur, silencieux, ne ges, les souverains étrangers tinrent un conseil de faisait pas connaître ses intentions. «Napoléon, dit guerre au château de Brienne, et il y fut décidé que M. Fain, persistait à ne faire connaître aucune réponse; les deux armées austro-russe et de Silésie se sépare- le prince de Neuchâtel et le duc de Bassano réunirent raient, que la première continuerait à opérer sur les leurs instances; l'œil humide, ils parlèrent de la nédeux rives de la Seine, et que la seconde retournerait cessité de céder..... Napoléon se vit enfin forcé de s'exvers Châlons, pour arriver sur Paris en longeant la pliquer. «Quoi! leur dit-il, vous voulez que je signe un Marne. Le général Blucher se dirigea donc vers la «pareil traité, et que je foule aux pieds mon serment! Fère Champenoise, et dès lors, agissant isolément, il «Des revers inouïs ont pu m'arracher la promesse de n'eut plus de communications avec le prince de «renoncer aux conquêtes que j'ai faites; mais que j'aSchwartzenberg. <<bandonne aussi celles qui ont été faites avant moi; «que je viole le dépôt qui m'a été remis avec tant de «confiance; que, pour prix de tant d'efforts, de sang «et de victoires, je laisse la France plus petite que je «l'ai trouvée !..... Si nous renonçons à la limite du «Rhin, ce n'est pas seulement la France qui recule, «c'est l'Autriche et la Prusse qui s'avancent!..... La «France a besoin de la paix, mais celle qu'on veut lui «imposer entraînera plus de malheurs que la guerre la «plus acharnée!.... Répondez à Caulincourt, puisque «<vous le voulez ; mais dites-lui que je rejette ce traité : «je préfère courir les chances les plus rigoureuses de «la guerre.»>

Celui-ci se porta devant Troyes. Après quelques jours d'inaction, voyant que l'armée française paraissait vouloir tenir dans cette position, le généralissime, n'osant l'aborder de front, résolut de la tourner par la route de Bar-sur-Seine, espérant que cette manoeuvre, qui menaçait sa ligne de retraite, la déciderait à se reployer.

L'empereur Napoléon, décidé à recevoir une seconde bataille sous les murs de Troyes, ne s'inquiéta pas de ce mouvement, qui, du reste, s'exécutait avec une extrême lenteur, et se contenta de le faire observer. Mais ayant reçu, dans la soirée du 5 février, la nouvelle de l'évacuation de Châlons, par le maréchal Macdonald, ses projets furent entièrement changés; sachant que l'armée de Silésie s'avançait isolément sur la Marne, il pensa pouvoir tirer un parti utile de cette marche hasardée, en se reployant sur Nogent, d'où il serait à même de choisir l'instant de se jeter sur le flanc gauche de Blucher, si ce général continuait à pousser imprudemment le maréchal Macdonald sur la Marne.

En conséquence toute l'armée se mit en mouvement le 6 février, et vint prendre position à Nogent. Le même jour, les alliés entrèrent à Troyes.

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Après ce premier mouvement, Napoléon se jeta sur un lit de camp; le duc de Bassano resta auprès de lui; il passa une partie de la nuit debout, à son chevet; et, profitant d'un moment plus calme, il obtint enfin la permission d'écrire au duc de Vicence, dans des termes qui permettaient de continuer la négociation.

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