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vant lui le receveur général du département du BasRhin, et l'inspecteur aux revues des corps d'armés; puis, quand il eut l'état approximatif des sommes nécessaires pour mettre la solde au courant, il convoqua le conseil municipal, et le pria de faire aviser aux moyens de faire des fonds pour acquitter l'arriéré.

Il se rendit ensuite chez le général Rapp, qui avait été arrêté, et lui exposa les moyens de faire payer l'arriéré. Le général ne voulut rien entendre. Mais le conseil municipal parvint à engager les habitants à fournir les fonds nécessaires. Le calme commença à se rétablir. Plusieurs ordres du jour de Dalouzy furent lus à chaque poste. It recommandait la tranquillité, l'obéissance, et promettait que les paiements seraient effectués dans vingt-quatre heures. «Tout va bien, «disait-il dans l'une de ces pièces, les habitants finan«cent, et les paiements vont commencer.» Cet ordre du jour était signé : le général GARNISON.

Enfin, le 4 septembre la répartition des fonds fut achevée; les sous-officiers et soldats recommencèrent à obéir à leurs officiers.

L'ordre qu'avait établi le sergent, chef temporaire de l'armée, fut tel que le corps d'armée étranger, campé sous les murs de Strasbourg, n'osa pas profiter de l'insurrection pour attaquer la place.

Avant de rendre le commandement au général Rapp, Dalouzy, en costume de sergent, et entouré des sousofficiers qui formaient son état-major, passa la revue de l'armée, la fit défiler devant lui, et ne s'en sépara❘ qu'après lui avoir adressé la proclamation suivante :

«Soldats de l'armée du Rhin !

«La démarche hardie qui vient d'être faite par vos sous-officiers pour vous faire rendre justice et le parfait paiement de votre solde, les a compromis envers les autorités civiles et militaires. C'est dans votre bonne conduite, votre résignation et votre excellente discipline, qu'ils espèrent trouver leur salut; et celle que vous avez gardée jusqu'à ce jour en est le sùr garant, et ils en espèrent la continuation.

«Soldats, les officiers-payeurs ont entre leurs mains tout ce qui vous est dû; la garnison rentrera à sa première place; les postes resteront jusqu'à ce que le général en chef ait donné des ordres en conséquence. Sitôt la rentrée, les sergents-majors et maréchaux des logis se rendront chez leurs officiers-payeurs, et prendront note, avant de solder la troupe, de MM. les colonels, afin d'exercer la retenue de qui de droit. L'infanterie doit être licenciée, elle prendra des ordres supérieurs; et la cavalerie, n'ayant encore aucun ordre, attendra son sort, afin de rendre au moins, avant de partir, chevaux, armes, et tout ce qui appartient au gouvernement, afin que l'on puisse dire: Ils sont Français,

1815.

ils ont servi avec honneur, ils se sont fait payer de ce qui leur était dù, et se sont soumis aux ordres du Roi, avec ce beau titre de l'armée du Rhin!»

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Licenciement de l'armée. -Traité de paix.- Napoléon est conduit à Sainte-Hélène. L'armée s'était retirée derrière la Loire. Le maréchal Macdonald fut chargé par le gouvernement du Roi d'en opérer le licenciement. Cette mesure s'accomplit dans les premiers jours de septembre.

Deux mois et demi après ce grave événement, le duc de Richelieu, le président du conseil des ministres signa, au nom du roi Louis XVIII, avec les plénipotentiaires des puissances alliées, le mémorable traité du 20 novembre, par lequel la France cédait à perpétuité les places de Landau, Sarre-Louis, Philippeville, Marienbourg et Versoix; il fallut rétrocéder à la Savoie et aux Pays-Bas le territoire obtenu par le premier traité de Paris; il fallut raser les fortifications d'Huningue, et recevoir les alliés pendant cinq ans dans seize forteresses, savoir: Condé, Valenciennes, Bouchain, Cambrai, le Quesnoi, Maubeuge, Landrecies, Avesnes, Rocroi, Givet avec Charlemont, Mézières, Sedan, Montmědy, Thionville, Longwy, Bitche et la tête du pont du fort Louis. Une armée d'occupation de 150,000 hommes resta sur le territoire français. Enfin, la totalité des engagements que la France fut obligée de contracter, y compris l'entretien des troupes étrangères, s'éleva à près de deux milliards.

Déjà avant ce traité, malgré toutes les garanties qu'ils comptaient demander à la France, les alliés avaient vu qu'ils ne pouvaient être parfaitement tranquilles que quand l'empereur Napoléon serait en lieu de sûreté. Le conseil des monarques alliés décida qu'il serait relégué à l'île Sainte-Hélène, située au milieu de l'océan Atlantique, et appartenant à l'Angleterre.

En conséquence, le 7 août, l'Empereur, qui avait espéré trouver un asile en Angleterre, fut transporté à bord du Northumberland, malgré ses protestatious contre la violation de ses droits les plus sacrés. Les généraux Bertrand et Montholon, avec leurs familles, le général Gourgaud, le comte de Las Cases et son fils, et douze domestiques, accompagnèrent l'illustre proscrit. Le Northumberland mit à la voile le lendemain.

En passant à la hauteur du cap de La Hogue, Napoléon reconnut les côtes de France et les salua; et, étendant les mains sur le rivage, il s'écria d'une voix pleine de larmes et d'émotion: «Adieu, terre de «braves! adieu, chère France! Quelques traîtres de «moins, et tu serais encore la grande nation et la «maîtresse du monde !>>

RÉSUMÉ CHRONOLOGIQUE.

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SOMMAIRE.

Entrée à Vittoria.

Combat et prise de Logrono.

Réorganisation de l'armée. Mort de Napoléon. Guerre avec l'Espagne. · Forces respectives des deux armées. - Passage de la Bidassoa. Entrée à Burgos. - Capitulation de Madrid. Entrée à Madrid. Combat de Talaveyra. - Formation et départ de l'armée d'Andalousie. Combat de Visillo dans la Sierra Morena. - Combat de Vilches. Marche sur Cadix. Combats du pont de l'Arzobispo et de San-Lucar. — Arrivée devant Cadix. - Forces des Français et des constitutionnels en Catalogne. Commencement des hostilités. Passage de la Fluvia. - Progrès de l'armée française. - Combat de Castel-Tersol.- Combat de Mataro. - Attaque et défense de Vich. — Retraite de Mina sur Urgel. — Fausse manœuvre. - Combat de Palau. Gorréa met bas les armes. Investissement de Barcelonne. - Combat de Molins-del-Rey. Marche du 2e corps sur Valence. Son entrée dans cette ville. - Combat d'Alcira. Entrée à Murcie. Prise de Lorca. Marche sur Grenade. Position critique des constitutionnels. Combat de Guadalhuertuna. Bataille de Campillo de Arenas. Entrée à Grenade. - Capitulation du corps de Combats divers. Ballesteros. Opérations en Galice et dans les Asturies. Marche sur la Corogne. ainte-Marguerite.

Prise de la Corogne.

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Réorganisation de l'armée. La réorganisation de l'armée royale eut lieu en 1815, au moment même où l'armée impériale était licenciée. — Les régiments d'infanterie légère et d'infanterie de ligne, furent remplacés par quatre-vingt-six légions d'infanterie portant Le 17 mars 1821, Napoléon disait au docteur Antoles noms d'un des départements de la France, et com- marchi «Ce n'est pas la faiblesse, c'est la force qui posée chacune de trois bataillons (deux de fusiliers et «m'étouffe, c'est la vie qui me tue.» Et regardant le un de chasseurs). — En 1819, on reconnut l'inconvé-ciel bleu et sans nuages : «Il y a six ans, à pareil jour nient de l'amalgame des chasseurs et des fusiliers, et (il était à Auxerre, revenant de l'île d'Elbe), il y avait dix légions furent spécialement consacrées à l'infante- «des nuages au ciel. An! je serais guéri si je voyais rie légère. Enfin en 1820, la dénomination de légion «ces nuages.» Puis posant la main du docteur sur son fut supprimée, et on rétablit celle de régiment. estomac «C'est un couteau de boucher qu'ils m'ont «mis là, et ils ont brisé la lame dans la plaie.>>

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Le 11 avril (le docteur Arnold, médecin d'un régiment de la garnison, était présent), l'Empereur souffrait beaucoup; Antomarchi cherchait à lui réchauffer, par des fomentations, les extrémités inférieures, atteintes d'un froid glacial. «Laissez-moi, s'écria le Mort de Napoléon. La mort de l'empereur Napo- «malade, ce n'est pas là, c'est à l'estomac, c'est au léon eut lieu le 5 mai 1821. Débarqué à Sainte-Hélène «foie, qu'est le mal: vous n'avez point de remèdes, le 17 octobre 1815, l'Empereur n'avait pas tardé à s'a- «point de préparations, point de médicaments pour percevoir de l'insalubrité du climat. Sa situation était «calmer le feu dont je suis dévoré!» Arnold essaya de aggravée par les tracasseries et les outrages d'un geo-lui persuader que le foie était intact. «Il le faut bien, lier «homme hideux, à face patibulaire, et dont l'âme «répondit-il avec amertume, puisque votre Hudson était plus féroce que la physionomie.» On voulait user «l'a décrété. » à la fois l'âme et le corps de Napoléon; sa vigoureuse constitution et son caractère ferme résistèrent pendant

Le 15 avril, la chambre de l'Empereur fut fermée à tout le monde, excepté au général Montholon et à

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