& elle n'en mérite pas moins une histoire en forme. Celle qu'on donne ici fait partie de la grande Histoire Chinoise, compofée par le P. de Mailla, Jéfuite françois, qui a vécu à la Chine quarante cinq ans, dontil en a paffé la meilleure partie à Pekin. L'Ouvrage de ce Miffionnaire, qui formeroit quatre à cinq volumes in-folio, n'eft à proprement parler, qu'une traduction de l'Hiftoire Canonique des Chinois: excepté ce qui regarde les deux dernières Dynafties des Ming & des Tfing, dont les Annales n'ont point encore été publiées authentiquement. Pour fuppléer à ce défaut, notre Historien a recueilli d'un grand nombre de Livres Chinois & Tartares tout ce qui lui a paru de moins fufpect pour les régnes de ces deux races. J'épargne au Lecteur un ennuyeux détail des différentes fources, où cet Auteur affure avoir puifé ce qu'il écrit, auffides foins qu'il s'est don bien que pour dé né en divers temps, pour couvrir la vérité des faits qu'il raconte. Le Manufcrit du P. de Mailla, autographe & unique, fe conserve dans la Bibliothèque du grand Collège de Lyon, où les Curieux peuvent aisément le confulter. Le ftyle en eft fort négligé, & il régne dans tout le corps de l'Ouvrage, je ne sçai quel ton de morale, qui, joint à peu d'éclaircissement fur bien des points, rébute d'abord ceux qui le lifent. A cela près tout y refpire un grand air de vérité: la narration en eft fimple & fans art; rien ne reffent la partialité, l'invective ou la flaterie dans les portraits qu'on Il y a douze à quinze ans qu'un illuftre Académicien de Paris, (c) (c) Feu Mr. Fre- près de huit ans, ret, mort il y a Secrétaire perpétuel à qui la Littérature françoise a des obligations infinies, parut vouloir préfider à l'édition de cette grande Histoire; mais des raifons qu'il n'eft pas néceffaire de détailler ici, arrêtèrent ce projet. En attendant que quelque autre entreprenne de l'exé-cuters on saboru devoir publier au moins cette pârtie de l'Hif toire Chinoise, qui est incontes tablement une des plus inté de l'Académie Ro- toire du P. de Mailyale des Infcrip- la, & pour la faire tions. Ses lettres que annoncer, quand j'ai entre les mains il en feroit temps, font foi des foins. dans divers Jourqu'il promettoit de 'naux littéraires de fe donner pour procurer l'impreffion du Louvre à l'Hi France & des Pays étrangers. reffantes de tout l'Ouvrage. L'Editeur n'a rien ajouté d'ef fentiel au récit de l'Hiftorien. Son travail s'eft borné à extraire les faits qui ont rapport à la Conquête des Mancheoux, à les arranger & à les éclaircir même par des notes, toutes les ·fois qu'il la cru néceffaire. Perfuadé au refte qu'un éloge de 1'Auteur, fur lequel il a travaillé, -feroit mieux placé à la tête de la grande Hiftoire de la Chine, que dans cette courte Préface, il fe contentera de dire au fujet de ce Miffionnaire, qu'il le nommoit Jofeph - Anne-Marie de Moyriac de Mailla; qu'il étoit |