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D'où il résulte que ce sont les employés et après eux les domestiques qui forment la plus forte clientèle des caisses d'épargne.

En résumé, quoiqu'il y ait eu un certain ralentissement en 1879, le mouvement des caisses d'épargne a fait depuis quelques années des progrès considérables, et les mesures que l'on a prises pour favoriser cette institution ne pourront que contribuer à la développer.

T. L.

CAISSES D'ÉPARGNE EN 1881 ET 1882.

OPÉRATIONS DES CAISSES D'ÉPARGNE EN 1882 D'APRÈS LES RÉSUMÉS SOMMAIRES PRODUITS PAR CES ÉTABLISSEMENTS.

Les renseignements provisoires fournis par les caisses d'épargne au ministère du commerce sur leurs opérations en 1882 ont permis d'établir ainsi qu'il suit la situation de ces établissements au 31 décembre de l'année dernière:

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En ce qui concerne le mouvement des déposants, les chiffres qui précèdent accusent une dimiuution de 56,746 dans le nombre des livrets ouverts pendant l'année; mais

comme il a été soldé beaucoup moins de livrets en 1882 qu'en 1881, le nombre des livrets existants au 31 décembre dernier est supérieur de 256,117 à celui des livrets existants au 31 décembre 1881.

Les progrès accomplis par les caisses d'épargne, en 1882, sont particulièrement sensibles en ce qui concerne les mouvements de fonds. Il résulte en effet du tableau cidessus que les versements effectués en 1882 ont été de 297 millions supérieurs à ceux de 1881 et que le solde dû aux déposants au 31 décembre dernier a dépassé de 339 millions le solde créditeur du 31 décembre 1881.

De pareils résultats n'avaient encore jamais été atteints jusqu'ici. Ils attestent un développement considérable de l'épargne publique et démontrent l'efficacité des facilités nouvelles que la loi du 9 avril 1881, appliquée depuis le 1er janvier 1882, a données aux anciennes caisses d'épargne par assimilation à la caisse d'épargne postale. En effet, en 1869, avant les épreuves que nos revers ont fait subir à la fortune publique et au travail national, alors que l'on se disait en pleine prospérité, le solde des caisses d'épargne ne dépassait pas 711 millions, c'est-à-dire un chiffre inférieur de moitié au solde actuel. (J. off., 21 mai 1883.)

MONTS-DE-PIÉTÉ (1).

On sait que les monts-de-piété sont des établissements institués pour venir en aide aux malheureux ou aux personnes momentanément gênées dans leurs affaires, en leur prêtant sur nantissement et moyennant intérêt, l'argent dont ils ont besoin. Il arrive souvent, en outre, que, pour éviter toute atteinte à leur crédit, les négociants ct quelquefois même de riches particuliers ont recours à ces établissements, au lieu de faire un emprunt à des banques privées.

Le nombre des monts-de-piété n'a pas varié depuis 1871; il est toujours de 42, répartis dans 24 départements: le Nord en compte six à lui seul; les Bouche

(1) Statistique annuelle (1879), tome IX.

du-Rhône et le Vaucluse, chacun quatre; le Pas-de-Calais, trois; le Gard, Meurthe-et-Moselle, Seine-Inférieure, Seine-et-Oise, Var, chacun deux; enfin, il n'y a qu'un seul mont-de-piété dans les départements suivants : Aisne, Alpes-Maritimes, Côte-d'Or, Doubs, Finistère, Haute-Garonne, Gironde, Hérault, Isère, Loire-Inférieure, Maine-et-Loire, Marne, Rhône, Seine et HauteVienne.

La population desservie par les 42 monts-de-piété est, d'après le recensement de 1876, de 4,734,000 âmes, savoir: 1,988,000 pour Paris et 2,746,000 pour les 41 établissements de province.

Le mont-de-piété de Paris l'emporte d'ailleurs, pour le nombre et l'importance, sur tous les établissements de province réunis.

Voici quel a été, pour l'ensemble des monts-de-piété, le nombre et le montant des sommes prêtées pendant les 5 dernières années :

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Mais, tandis qu'en province le nombre des prêts par 100 habitants n'est en moyenne que de 50, il s'élève à Paris à 87.

Mêmes différences en ce qui concerne la quotité moyenne des prêts, qui est, à Paris, de 20 fr. 50 c., tandis qu'elle n'atteint pas 15 francs en province (14 fr. 97 c.).

En considérant les monts-de-piété dans leur ensemble, cette quotité a varié depuis cinq ans de 17 fr. 31 c. à 17 fr. 69 c. Ajoutons que le tiers des prêts environ ne procure pas à l'emprunteur plus de 5 francs, et les quatre nquièmes ne dépassent pas 25 francs.

Les emprunteurs qui ne sont pas en mesure de diga

ger leur nantissement peuvent recourir an renouvellement de leur engagement.

Sur 100 objets engagés, il y en a 35; c'est-à-dire un peu plus du tiers qui sont présentés au renouvellement; les renouvellements portent sur des articles estimés relatiment à un prix élevé; ce qui le prouve, c'est que la valeur moyenne des objets engagés étant d'environ 17 francs, celle des objets renouvelés est d'environ 24 francs.

Le plus grand nombre des objets engagés sont retirés (92 p. 100), et leur valeur moyenne diffère peu de celle de l'estimation primitive.

Faute de dégagement et de renouvellement, les objets déposés au mont-de-piété sont vendus. Les 290,276 articles vendus en 1879 avaient été estimés à 4,251,805 francs. Ce qui équivaut à 15 francs par article.

Les bonis résultant de ces ventes se sont élevés, pendant la même année, à 1,297,215 francs, somme sur la quelle 945,659 francs ont été rendus aux emprunteurs, tandis que 351,556 francs n'ont pas été réclamés et sont restés ainsi la propriété des monts-de-piété.

Les frais d'administration se sont élevés, en 1879, à 3,115,666 francs, savoir: 1,899,102 francs pour Paris et 1,216,564 francs pour les autres établissements. La dépense moyenne par engagement revient, d'après cela, à 1 fr. 10 c. pour le mont-de-piété de Paris et à 0,88 c. en moyenne pour ceux de province.

Les bénéfices réalisés par les monts-de-piété se sont élevés, en 1879, à 879,908 francs. La plus grande partie de ce bénéfice contribue à accroître les ressources des établissements hospitaliers et autres œuvres de hienfai

sance.

T. L.

LIBÉRALITÉS AUX ÉTABLISSEMENTS PUBLICS (1)

(DONS ET LEGS).

Les lois existantes permettent aux départements, aux communes et aux établissements reconnus d'utilité publique d'accepter les libéralités qui leur sont faites sous forme de dons et de legs, à certaines conditions.

Le montant annuel des libéralités est plus ou moins variable, comme on peut en juger par les chiffres ciaprès, afférents aux 5 dernières années :

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Il y a là, comme on le voit, une sorte de mouvement alternatif.

Si nous nous bornons à l'année 1879, nous trouvons que le montant des libéralités s'est ainsi réparti, suivant la nature des établissements dotés :

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Il y a lieu de remarquer à cet égard que les établissements religieux qui, il y a cinq ans encore, occupaient le premier rang, sont de plus en plus en plus distancés par les établissements hospitaliers.

Ces libéralités résultent de 5,688 donations, ce qui porte à 5,080 la valeur moyenne d'une donation.

(1) Statistique annuelle (1879), tome IX

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