1 Que dis-je ? sur sa tête ils sont prêts à lever Lui, sans trouble, et touché de leur seule infortune: Viens, mon fils, viens finir une vie importune! « Ils l'exigent! eh bien! livrons-les à leur sort; « En les privant de nous précipitons leur mort. » De leur père !... et mon fils mourait loin de mes bras, Et l'adieu paternel ne le consolait pas. « Mais le jeune Goffin lève un front intrépide; Son cœur n'est point ému, son œil n'est point humide. De leur abattement il les fait tous rougir: « Est-ce à nous de pleurer quand nous devons agir? « Frappons; voici la route. » Et sa voix consolante A déjà raffermi leur force chancelante. On le suit, plus d'effroi, plus d'oisive langueur; L'oreille peut du fer compter les coups pressés; Qui de l'affreuse nuit séparait la lumière. Ils sont sauvés ! s'écrie une foule enivrée. » Goffin veille, attentif, sur les communs destins : Il embrasse en espoir son épouse fidèle : A ces récits, la bouche et l'oreille captives, ་་ << Restez, dit le vieillard. Non loin de ce séjour, Un banquet, signalant la fin de nos misères, Admire dans Goffin d'honneurs environné Son cœur alors palpite, et semble enfin renaître ; Et pour croire au bonheur il croit à la vertu. 1. On se souvient que le dévoûment de Goffin date d'une époque où l'évêché de Liége faisait partie de l'empire français. FIN DU POEME. |