qui était un amalgame de mercure-étain (fig. 1). Comme nous l'indiquions à l'époque, cet amalgame n'était qu'un choix judicieux fait parmi les métaux peu ou quasi pas attaqués par l'électrolyte et susceptibles dès lors d'être employés pour former l'électrode inactive. Au contact de ces métaux nait évidemment une légère force électromotrice intérieure susceptible de sensibiliser plus ou moins la cellule électrolytique et avec une constance plus ou moins grande, suivant le métal employé (polarisation) de l'élément ainsi formé. T A Avec le détecteur à électrode inactive constituée par un amalgame de mercure et d'étain, nous avions obtenu des détecteurs très sensibles, aussi sensibles que ceux qui fonctionnent avec pile, mais la constance de cette sensibilité était parfois assez précaire. C'est pourquoi nous avons repris nos recherches qui ont abouti à mettre en évidence les propriétés remarquablement avantageuses et presque inattendues de l'amalgame mercure-zinc qui procure une sensibilité supérieure au détecteur électrolytique ordinaire et parfaitement invariable. Avec ce détecteur, les sons recueillis dans les écouteurs sont clairs et favorables à la réception des trains d'ondes musicaux. E R Fig. 2. D T, terre; A, antenne: R, résonateur; D, détecteur électrolytique sans force électromotrice auxiliaire; E, écouteurs téléphoniques. Pour expliquer le fonctionnement de ces détecteurs, il importe de remarquer que la légère force électromotrice intérieure de la cellule électrolytique ainsi formée est telle que le pôle positif de ce faible élément est constitué par la pointe sensible puisque l'amalgame très légèrement attaqué par l'électrolyte forme évidemment le pôle négatif. A l'intérieur de cet élément, le courant va donc de l'amalgame vers la pointe sensible ou active, laquelle est traversée par un courant de sens inverse à celui qu'on lui applique lorsque, comme détecteur ordinaire, on prend soin de lui appliquer le pôle positif de la source auxiliaire. C'est précisément dans cette différence essentielle que réside tout le secret de la sensibilité qu'il est alors aisé d'expliquer. Il est, d'ailleurs, intéressant de considérer dans un détecteur électrolytique deux sortes de tension critique : la tension critique anodique (pointe active comme anode) qui est celle que l'on considère généralement, et là tension critique cathodique (pointe active comme cathode) qui est celle qui amorce l'électrolyse de l'électrolyte quand on applique le pôle négatif de la source sur l'électrode sensible. Les valeurs de ces tensions critiques varient avec les métaux qui constituent l'électrode inactive du détecteur et aussi avec l'électrolyte choisi: les nombres que l'on recueille alors mettent parfaitement en lumière que dans notre détecteur sans pile on réalise précisément le détecteur dont la tension critique cathodique est égale à la force électromotrice de l'élément ainsi formé. La polarisation intégrale de cette cellule électrolytique à l'état normal, empêche l'élément de débiter, ce qui explique sa longue durée sans avoir besoin de renouveler l'amalgame. Les ondes seules, en passant, dépolarisent l'électrode active et provoquent le passage du courant décélateur, qui engendre le son des trains d'ondes dans les écouteurs, directement accouplés avec le détecteur, ce qui rend les montages de réception particulière. ment simples (fig. 2). M. PAUL JÉGOU. UTILISATION ET RENDEMENT DES ANTENNES HORIZONTALES 26 Mars. 654.25 (078) Les effets de l'antenne courbée de Marconi sont aujourd'hui bien connus et utilisés couramment soit qu'on veuille obtenir un léger effet de direction des ondes dans une direction donnée, soit qu'on veuille réaliser des antennes de grande longueur d'ondes et de grand pouvoir rayonnant sans avoir à édifier des tours de hauteur considérable qui seraient très onéreuses. Ce sont ces propriétés que Marconi a utilisées dans ses stations transatlantiques extra-puissantes de Clifden et Glace-Bay. D'autre part, Kiebitz a publié une étude documentée sur les propriétés des antennes « terrestres » constituées par un simple fil tendu horizontalement à faible hauteur au-dessus du sol; le récepteur étant intercalé au milieu du fil ainsi déployé. Il a montré que de telles antennes présentent un pouvoir captateur des ondes véritablement digne d'intérêt surtout pour les grandes longueurs d'ondes et aussi à cause de la facilité avec laquelle on peut tendre de grandes longueurs de fils, ce qui permet de compenser l'effet « hauteur » toujours plus favorable. Ainsi un fil horizontal de 240 m aurait un rendement équivalent à une antenne de 40 m de hauteur. D'autre part Kiebitz a mis en évidence quelques propriétés directives qui accroissent encore l'intérêt de ces antennes « terrestres ». Nous avons voulu nous rendre compte par nous-même du rendement de ces antennes pour capter les ondes de la Tour Eiffel. A cette fin nous avons établi sur un terrain de landes à 250 km de Paris un système d'antennes horizontales à quatre branches bifilaires se coupant orthogonalement en leur milieu où se trouvait établi une bonne terre (fig. 1). En munissant nos branches d'antennes de deux fils parallèles écartés de 0,60 m l'un de l'autre, nous mettions à profit un résultat d'expérience très net obtenu antérieurement dans des essais exécutés à 400 km de Paris. Nous avions ainsi mis en évidence que, pour profiter intégralement de ces antennes horizontales, il fallait et il suffisait d'avoir soin d'associer toujours deux fils (*), dont les extrémités libres pouvaient indifféremment être connectées ou isolées. Voici, d'ailleurs, les nombres que nous avons pu recueillir avec notre bobine transformatrice (**) dont l'inducteur est mobile par rapport à l'induit et qui permet ainsi de mesurer la puissance de captation en recherchant la limite de perception des sons dans les écouteurs, branchés aux bornes de l'induit, que l'on écarte graduellement de l'inducteur devant une règle graduée (fig. 2) : Ces mesures mettent en évidence la proposition que nous indiquons ci-dessus. (*) Comptes rendus de l'Académie des Sciences, séance du 21 octobre 1912. (**) Comptes rendus du Congrès de l'Avancement des Sciences de Nimes (Résumés, p. 84). L'écart des deux fils a également peu d'importance à partir de 0,30 m: Quand on fait varier la hauteur du plan des fils au-dessus du sol, la puissance de réception baisse très lentement jusqu'à 0,10 m du sol envi Acc, accumulateur double; P, potentiomètre, T, téléphones; D, détecteur: B, bobine transformatrice avec induit mobile sur une règle graduée. ron. A partir de ce moment le pouvoir captateur diminue rapidement et l'on observe alors une variation continue et notable du point de résonance qui met en évidence une diminution rapide de la longueur d'onde propre de l'antenne. Ces faits ressortent des nombres suivants : D'autre part, nous avons pu mettre en évidence quelques effets de direction: direction inverse de Paris....... 60 En profitant d'une ligne téléphonique privée bifilaire de 250 m de long, nous avons pu nous rendre compte du rendement d'une telle antenne horizontale. Pour les grandes longueurs d'ondes, son rendement est excellent. Pour les petites longueurs d'ondes, nous avons reconnu que le point de résonance de réception était indépendant de la longueur d'ondes; il semble que l'antenne vibre alors avec sa période propre. M. LE D STÉPHANE LEDUC, Professeur à l'École de Médecine, Nantes. EFFETS NOUVEAUX DE L'ÉLECTRICITÉ MANIFESTANT L'EXISTENCE DE FORCES RAYONNANTES AUTOUR DES COURANTS ÉLECTRIQUES. 538.12 26 Mars. Dans mon Ouvrage (*) j'ai montré que probablement toutes les actions des courants électriques sur les suspensions vivantes, non vivantes, colloïdales, étudiées jusqu'ici, étaient des actions indirectes, s'exerçant par l'intermédiaire des changements de concentration. Aux électrodes, si l'on élimine l'influence de ces changements de concentration, les actions décrites sur les suspensions disparaissent. Dans mes recherches sur ce sujet, j'ai découvert des actions mécaniques sur les suspensions qui ne peuvent être dues aux changements de concentration car elles se produisent avec les courants alternatifs, avec les courants des bobines d'induction, à de grandes distances des électrodes. Contrairement aux mouvements produits par les différences de concentration, ceux étudiés ici s'établissent et cessent instantanément avec l'établissement et la rupture du courant. I Deux électrodes métalliques, en rapport avec les deux pôles d'une bobine induite donnant 1 à 2 cm d'étincelle, sont plongées dans de l'eau distillée, à 10 ou 12 cm l'une de l'autre. Au milieu de la ligne joignant les deux électrodes on laisse tomber dans l'eau distillée une goutte d'encre de (*) S. Leduc, Biologie synthétique, Paris, librairie Poinat. |