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Le retour à gauche calculé est de 1°32'; l'observation directe donne 1°36'. La quantité de saccharose pour les 75 cm3 de la solution primitive est de 7,52 g; elle correspond à près de 5 kg de mousse fraiche.

L'émulsine et la poudre fermentaire sont restées sans action. Il n'y a donc ni glucoside, ni polyose autre que le saccharose.

Quelle est la substance sucrée qui donne à la solution primitive un pouvoir réducteur aussi fort? Il est très probable que ce sucre est uniquement du glucose.

En effet, la déviation initiale est due au saccharose et à ce sucre inconnu. La déviation primitive est de +1°34' alors que, pour la quantité de saccharose contenue dans la solution, elle ne devrait être que de +1°10'. Il y a donc un excès de déviation vers la droite de +0°24'. La réduction initiale, avant toute action de l'invertine, n'est due qu'à ce sucre. Si nous l'exprimons en glucose, nous voyons que cette réduction correspond à 0,374 g de glucose pour les 110 cm3 de la solution. La déviation produite par 0,374 g de glucose est donnée par la formule :

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Ce chiffre correspond à 3' près à l'excès de déviation observé, et il est fort probable qu'à côté du saccharose il existe une assez forte proportion. de glucose.

En tout cas, il semble y avoir une légère différence entre les deux mousses, car alors qu'ici nous trouvons un excès de déviation à droite, chez le Sphagnum cymbifolium nous avons, au contraire, un déficit de 4. La déviation due au saccharose est de +0°24', tandis que celle observée n'est que de + 0°20'.

Ainsi donc, les mousses peuvent renfermer du sacharose, et cela en assez grande quantité, puisque nous trouvons dans le Hypnum purum 1,50 gr par kilogramme de plante. En ce qui concerne cette espèce, en particulier, à côté de ce sucre, il y existe très probablement du glu

cose.

Il nous sera facile maintenant d'étendre cette étude à d'autres espèces de mousses, afin de voir si nous retrouverons partout ce saccharose et s'il n'y a pas d'autres bioses. Enfin, nous pourrons, dans une espèce choisie à dessein, suivre les variations de ce principe sucré aux différentes époques de l'année et peut-être y trouverons-nous matière à des observations concernant la formation et l'assimilation de cet hydrate de carbone.

M. A. SARTORY,

Docteur és Sciences, Chargé de Cours à l'École supérieure de Pharmacie, Nancy.

CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE QUELQUES 00SPORA ISOLÉS DE L'EAU,
DE L'AIR ET DU SOL (1).

58.92 41.

25 Mars.

OOSPORA PRODUCTEUR DE PIGMENT JAUNE.

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Oospora de l'eau. Espèce isolée d'une eau de source (Dordogne). Morphologie. Les filaments ont une largeur d'environ 0,4 à 0,5 μ et une longueur beaucoup plus grande; certains peuvent atteindre 1,5 mm à 2 mm. Ces filaments sont très sinueux, souvent ondulés vers les parties terminales seulement, simulant des formes spirillaires. Les ramifications latérales sont irrégulières. Les rameaux naissent sur les côtés du filament mère sous forme d'une petite hernie latérale qui donne tout d'abord un court prolongement cylindrique de même dimension que le filament mère. Dans certaines conditions les filaments se segmentent et produisent de longues séries d'articles sphériques ou ovoïdes qui sont des arthrospores. Suivant la technique de SAUVAGEAU et RADAIS nous avons pu suivre le développement de ces arthrospores dans des cultures en cellules. Elles germent au bout de 36-48 heures et donnent des filaments qui ne tardent pas à se ramifier et à prendre l'aspect habituel. Cultures. L'espèce isolée par nous d'une eau de source, soumise à notre contrôle bactériologique, se cultivait bien sur les milieux habituels solides ou liquides. Le développement est lent à l'étuve + 26o, plus lent encore à la température ordinaire.

Carotte. A+ 26o les colonies apparaissent vers le quatorzième jour sous forme de petits points blancs, le vingtième jour les colonies grandissent légèrement et deviennent d'un blanc jaunâtre. Après deux mois de culture les plus grosses colonies mesurent 5 à 6 mm. Elles présentent la forme radiée quelquefois étoilée. A ce moment apparaissent des renflements sphériques irréguliers terminant des filaments ou pouvant se trouver sur leurs parcours. Jamais, sur pareil milieu, nous n'avons pu obtenir la forme conidienne.

Gélatine. Développement très lent (+ 22o). Colonies d'un jaune clair le trentième jour. En piqûre il se forme dans le canal de petites colonies blanchâtres floconneuses ou l'on reconnait une disposition radiaire. Le milieu ne brunit jamais même au bout de 3 mois. La liquéfaction n'a pas lieu.

Gélatine maltosée additionnée d'un peu de salep. - Développement plus rapide, colonies plissées, tourmentées, très adhérente au substratum. A un certain moment la culture se recouvre en partie d'une efflorescence blanche, sèche,

(1) Ce travail est le début d'une étude mycologique et bactériologique concernant l'eau, l'air et le sol.

formée de nombreux chapelets. Ce sont les appareils conidiens normaux de cet Oospora. Le milieu n'est jamais coloré en brun.

Pomme de terre simple.

Pomme de terre glycérinée.
Bouillon.

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Il s'y développe à la longue de légers flocons blanchâtres, où la disposition radiaire n'est pas nette. Le liquide reste clair et prend une teinte jaune brun.

Lait. Le développement se fait assez bien dans les parties superficielles. Il y a coagulation le quarante-deuxième jour, précipitation de la caséine et peptonisation de cette dernière.

Les matières albuminoïdes ne sont pas attaquées.

Les cultures dégagent une odeur intense et pénétrante, qui tient à la fois de l'odeur de moisi et de terreau.

Nous avons trouvé deux fois cette espèce dans les eaux. C'est une espèce saprophyte, non pathogène pour l'homme et les animaux.

Cette espèce se rapproche morphologiquement du Cladothrix chromogenes de Gasperini, Streptotrhix chromogenes de Gasperini, Streptothrix nigra de Rossi-Doria, Oospora Metschnikowi de Sauvageau et Radais. Cependant les propriétés biologiques sont différentes. Il ne se produit jamais de matière colorante brune sur aucun milieu.

OOSPORA PRODUCTEUR DE PIGMENT NOIR.

Oospora Metschnikowi Sauvageau et Radais.

Nous l'avons isolé très fréquemment de l'eau et de l'air. Il est très commun dans la terre végétale. Nous en avons fait une étude biologique très complète et nous ne pouvons à cet égard que confirmer les travaux de SAUVAGEAU et RADAIS. Ainsi que l'a montré MACE les matières albuminoïdes sont fortement attaquées par cette espèce.

Au cours de nos travaux sur les poussières et microbes de l'air nous avons signalé la preuve de cet organisme dans l'air de certaines usines. et notamment dans l'air des ateliers de couperie de poils (salle de fendage et d'éjarrage, ainsi que dans l'air des ateliers de plumes et duvets). Espèce saprophyte.

Oospora Poiraulti (1).

Cette espèce a été isolée pour la première fois par M. POIRault, directeur de la Villa Thuret, à Antibes. Nous avons fait l'étude morphologique et biologique de ce champignon et nous proposons de le nommer Oospora Poiraulti. Pour la seconde fois nous avons trouvé cette espèce dans de l'eau de la Moselle.

(1) L'Oospora Poiraulti n. sp. a déjà fait l'objet d'un Mémoire dans le Bulletin des Sciences pharmaceutiques. Nous rappelons les principaux caractères de ce champignon.

Cet Oospora a déjà fait l'objet d'un Mémoire paru dans un Bulletin. Pour avoir du parasite une idée exacte, il est nécessaire de le cultiver en goutte pendante dans du bouillon maltosé, à une température de 370. C'est le seul moyen d'obtenir des renseignements précis et d'arriver à une diagnose certaine.

Dans ces conditions, on constate, au bout de 48 heures, que les filaments mycéliens se sont allongés et qu'ils forment des sortes de lignes brisées dont chaque angle est occupé par un espace très clair. Ces filaments ont une largeur de 0,4 à 0,6 μ. Leur longueur est variable, elle peut atteindre 2 mm et même 3 mm. Ces filaments sont immobiles, peu enchevêtrés les uns dans les autres. Ils portent des ramifications latérales qui sont très irrégulièrement distribuées. Ces ramifications naissent sur les côtés du filament principal, sous forme d'un petit soulèvement arrondi à son extrémité, qui grandit et donne un prolongement cylindrique identique au précédent. Sur un même filament on observe toute une série de ramifications.

Les appareils conidiens apparaissent très tôt, le huitième jour. Ils prennent naissance à l'extrémité libre d'un filament qui s'allonge et se renfle de façon à constituer une chaînette. Au début de leur développement les conidies ont la forme d'un petit tonnelet, elles s'arrondissent ensuite. Ainsi constituées ces.chaînettes sont très fragiles; elles se détachent et se brisent facilement. Le nombre des grains est très variable, et peut atteindre 15 à 20. Les plus grosses conidies mesurent 0,9 μ de diamètre.

Sur gélatine (culture en cellule), les filaments se développent de même, mais restent en place et proliférent abondamment. Il en résulte des colonies assez volumineuses formées d'éléments très enchevêtrés dont la périphérie émet des hyphes bizarrement contournées et ramifiées. Du cinquième au septième jour apparaissent les appareils conidiens et aussi des rameaux d'aspect particulier, affectant la forme spirale à quatre ou cinq tours. Ces tire-bouchons signalés par GUEGUEN pour une autre espèce l'Oospora lingualis se fragmentent en petits crochets en S ou en boucles plus ou moins fermées. Cà et là quelques filaments ont leur extrémité faiblement renflée, c'est surtout dans les cultures âgées que l'on observe cette clavulation formée de nombreux chapelets, qui ne sont autre chose que les appareils conidiens. La culture dégage une odeur intense et pénétrante, qui tient à la fois de l'odeur de moisi et de l'odeur du terreau.

L'extrême fragilité des hyphes ne permet pas de recourir à la dissociation pour l'étude du champignon. Il est bien préférable d'inclure à la paraffine un fragment de substratum garni de cultures et préalablement fixé par l'alcool absolu; on le débite en coupes aussi minces que possible. Les séries collées à l'albumine sont traitées par la solution aqueuse de dahlia, différenciées par l'alcool à 90°, recolorées à l'éosine et montées au baume (Technique de Gueguen).

Cet examen nous permet de remarquer sur les hyphes périphériques les tortillons qui sont ici beaucoup plus nombreux que sur gélatine. Nous n'avons pas constaté la présence de chlamydospores, ni d'organes tarsiformes.

Biologie.

Il est relativement facile d'étudier les caractères biologiques de ce champignon. Il se développe assez bien sur tous les milieux sucrés, ainsi que sur les milieux solides usuels employés en Mycologie.

Sur Raulin normal et sur Raulin neutre, on obtient au bout de 5 à 6 jours quelques points blancs formant à la longue un dépôt assez abondant et grenu.

Sur bouillon, mêmes constatations.

Il végète fort bien sur la gélatine à qui il communique une couleur noire. Il ne liquéfie pas ce milieu. Il pousse également bien sur gélose, carotte, pomme de terre, etc.

Milieux azotés. Dans les milieux azotés ont remarque toujours la fixation d'ammoniaque. Le sérum liquide n'est pas coagulé et perd même la propriété de se coaguler par la chaleur. Il se produit seulement un léger précipité floconneux. Il se dépose au fond du matras un dépôt cristallin qui par agitation rend le liquide miroitant. Les cristaux sont surtout de la tyrosine en longues aiguilles isolées et principalement en pinceaux simples et composés. L'Oospora Poiraulti coagule le lait, précipite la caséine et peptonise cette dernière. Les cultures gardent très longtemps leur vitalité. Nous n'avons jamais constaté la présence d'arthrospores chez cette espèce.

Pouvoir pathogène. Le pouvoir pathogène fut essayé sur le cobaye et le lapin. Un lapin du poids de 2100 g reçoit sous la peau 5 cm3 du mélange obtenu en traitant une culture d'Oospora Poiraulti faite sur gélose, dans de l'eau stérilisée. Ce lapin était 2 jours plus tard un peu amaigri et abattu, du sixième au quatorzième jour la perte du poids s'accentue (diminution totale de 148 g). Le quinzième jour apparaît au point d'inoculation un petit abcès qui atteint environ 0,05 cm de diamètre, le rentième jour. En pratiquant une incision dans cet abcès et en examinant au microscope un peu de l'exsudat nous constatons la présence de filaments mycéliens, qui cultivés sur gélose et sur pomme de terre glycérinée fournissent l'Oospora Poiraulti.

Mêmes constatations pour une seconde expérience pratiquée chez un lapin pesant 2300 g. Dans ce dernier cas l'abcès disparaissait au bout.

de 2 mois sans aucun traitement.

En injection intra-péritonéale le champignon ne se montrait pas pathogène.

Des expériences semblables faites chez trois cobayes donnèrent des résultats identiques.

En résumé l'Oospora Poiraulti se rapproche de l'Oospora Metschnikowi

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