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Il me paraît que les chiffres de la mortalité au-dessus de l'âge de 10 ans ne présentent rien de particulier; mais, par contre, la valeur de la mortalité dans le premier âge vous paraûra effrayante.

La cause des décès ne figure pas encore sur les registres de l'état civil, mais, il est facile et raisonnable de s'imaginer que ces 205 décès sont dus, en grande partie, aux affections intestinales et pulmonaires aiguēs: on doit, même, l'affirmer, quand on voit les enfants toujours pendus à la mamelle, si mal sevrés, vêtus d'une seule chemise, la même pendant de longs temps, dans des gourbis où règne, en maîtresse, la misère.

La rougeole, la variole, la syphilis ont leur part de victimes.

L'excès des naissances sur les décès n'est plus que de 401 unités pour 35 000 habitants environ. Si, sur 8544 hommes adultes, payant l'impôt de la Medjba, 7000 sont mariés, vous voyez à quoi se réduit la natalité UTILE par famille.

Tandis que la mortalité globale est de 1,22 %, l'accroissement de la population n'est que de 1,14 %. Le chiffre de la population est donc stationnaire, avec tendance à la diminution.

Est ainsi posé le problème particulier de la mortalité enfantine, que nous devons nous passionner à résoudre, avec le concours du Gouvernement. Deux éléments, je crains, nous retarderont dans un arrêt trop long: l'apathie individuelle et la situation de la masse indigène.

Le médecin jouera un rôle à l'hôpital du centre, dans les dispensaires qu'il visite régulièrement. Il faudrait organiser, spécialement, les consultations de nourrissons, et surtout savoir y conduire les indigènes.

Lors de la déclaration d'une naissance, on remet aux parents, trop souvent illettrés, un bulletin au verso duquel figurent les recommandations relatives aux logement, vêtements, alimentation, sevrage du

nouveau-né, à l'utilité de la vaccination, à l'isolement des maladies contagieuses, à la description des troubles intestinaux, à la diète hydrique.

Dans les consultations, le médecin reprendra ces instructions précieuses méconnues, les développera la patience, la répétition à satiété triompheront, par moments, de l'inertie séculaire. Chaque fois, il faudra s'armer des mêmes douceur et persévérance; petit à petit, plus nombreux seront les enfants amenés à la consultation.

L'exemple des Français doit être donné aux Indigènes. Je connais plusieurs familles de la classe riche, de la classe ouvrière où les enfants sont élevés, à peu de chose près, suivant les préceptes classiques. L'effort isolé, répété de nombreuses fois, sera suivi d'autant de véritables victoires.

Comment agir par contre et d'un coup sur la masse indigène ?

Je ne vois d'autre moyen, dans les villes, que l'école de ménage pratique, où l'on enseignerait, en plus, aux filles et femmes indigènes, les divers chapitres de l'hygiène et d'une puériculture simple. Il faudrait vérifier les résultats de cet enseignement, donner une prime aux mères qui amèneraient régulièrement leurs enfants à la consultation.

Mais comment la bonne parole et l'exemple seront-ils portés aux Indigènes, disséminés dans les douars, éloignés d'une école et du médecin ?

Les sages-femmes indigènes ne pourraient-elles pas nous servir dans ce but? Je serai le premier à dire qu'il faudra beaucoup de temps et de patience pour donner l'éducation voulue à ces auxiliaires femmes. Un essai serait intéressant à faire.

En un mot, pour remédier à une mortalité enfantine de 45,55 %, il conviendrait à notre avis :

1o D'organiser les consultations de nourrissons;

2o De faire l'instruction spéciale des femmes indigènes dans des écoles pratiques;

4o De créer le corps des sages-femmes indigènes.

Nous complèterons cette Note en donnant le Tableau des maladies que nous avons rencontrées, le plus souvent, chez les Indigènes hospitalisés. Les statistiques de l'hôpital de Medjez-el-Bab portent sur la moyenne de 7 années :

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Les cancers observés intéressaient tous les organes de la cavité abdominale.

Syphilis.

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En 10 ans, j'ai vu seulement deux chancres sur la verge, mais bien phagédéniques. Est-ce à dire qu'habituellement, le chancre est anal ou pharyngien, ou encore, qu'il guérit spontanément, sans éveiller l'attention de son porteur ?

La syphilis secondaire et tertiaire intéresse rarement le système nerveux. Il est certain qu'une vie de contemplation, d'attente, de résignation, repousse la syphilis loin des centres nerveux.

Tuberculose pulmonaire. En 1905, au Congrès international de la Tuberculose, j'avais cité 15 cas observés en 18 mois, soit 10 par an. Il est réconfortant d'observer que les chiffres sont restés les mêmes, à 8 ans d'intervalle. Nous devons toujours examiner la marche de cette maladie, menace pour tous.

M. LE GÉNÉRAL DOLOT,

Président de la Section tunisienne

de la Société de Géographie commerciale de Paris, Le Bardo, près Tunis.

DÉRATISATION COMPLÈTE DES NAVIRES PAR L'APPAREIL CLAYTON

351.774.9

27 Mars.

Les appareils Clayton, appliqués à la dératisation des bateaux, en cas d'épidémie de peste, donnent des résultats incontestables, à la condition que le gaz sulfureux pénètre partout.

Ce but est facilement atteint, lorsque le navire est déchargé.

En est-il de même, lorsque la cale est bondée de marchandises, ce qui est le cas général, dans les escales intermédiaires, car on recule, la plupart du temps, devant la dépense d'un déchargement complet ?

Il est permis d'en douter. La densité de l'acide sulfureux a beau être très notablement supérieure à celle de l'air, il ne suffit pas d'en déverser à la partie supérieure des cales, pour que ce gaz pénètre jusqu'au fin fond, si, par exemple, ces dernières sont remplies de sacs de céréales, entassés sur plusieurs mètres de hauteur.

La chose fut-elle possible, au bout de combien de temps le résultat sera-t-il obtenu ? Comment en aura-t-on la certitude?

Mon attention s'est portée sur ce point, lors de la dernière épidémie de peste à Tunis. Commandant alors la Place, je crus devoir me rendre compte de la façon dont on procédait à la désinfection. Je constatai

qu'on déversait bien de l'acide sulfureux partout où la tuyauterie des appareils de désinfection pouvait pénétrer; mais sans jamais dépasser le niveau supérieur des marchandises.

Je demandai au Commandant s'il n'avait pas de tuyaux descendant jusqu'à fond de cale. Il y en a bien, mais pour l'évacuation de l'eau; ils sont par suite munis de soupapes, s'opposant à leur emploi pour un service inverse.

On m'assura d'ailleurs que la dératisation serait néanmoins complète et que je pourrais le constater le lendemain. Le lendemain le bateau repartit sans aucune constatation. L'opinion publique était satisfaite : mais je suis demeuré sceptique, et je le suis encore.

Je me permis alors d'émettre cette opinion qu'il serait extrêmement simple et fort peu coûteux de munir tous les bateaux d'une tuyauterie spéciale, destinée au service de la désinfection, et prolongée dans ce but jusqu'à fond de cale. Les gaz, étant projetés à la partie inférieure, se répandraient sûrement dans la région occupée par les rats, et lorsque le gaz émergerait par les panneaux, on aurait la certitude que la dératisation des cales est complète.

J'adressai alors, aux pouvoirs publics, une Note demandant que, dans les contrats relatifs aux services postaux, on exigeât à l'avenir cette tuyauterie spéciale. J'étais un profane : il est plus que probable qu'aucune suite ne fut donnée à cette proposition, qui, en tous cas, demeura sans réponse. Je ne crois pas pouvoir trouver meilleure occasion de la soumettre à des juges compétents (1).

(1) Le vœu de M. le général Dolot mérite d'être transmis à l'examen du Secrétariat de la Marine marchande au Ministère de la Marine.

ÉMILE RIVIÈRE,

Ancien Interne en Médecine,

Directeur à l'École des Hautes-Études au Collège de France,
Président-Fondateur de la Société préhistorique de France,
Vice-Président honoraire de la Société historique d'Auteuil et de Passy.

LES BUREAUX DE NOURRICES ET LES RECOMMANDARESSES DE PARIS SOUS LOUIS XIV.

UNE ORDONNANCE ROYALE.

9 (001) 362.71" 16′′ (44

25 Mars.

I.

Chaque année, depuis 1907, M. Marcel Poëte, Inspecteur général des Travaux historiques et Conservateur de la Bibliothèque de la Ville de Paris, organise, dans une des salles de cet établissement, une exposition de documents, imprimés et manuscrits relatifs à une période déterminée de l'Histoire de Paris. Ces pièces, toujours des plus intéressantes, sont accompagnées de nombreuses estampes fort curieuses et souvent des plus rares, appartenant, comme les susdits documents, soit à la Ville de Paris elle-même, soit à quelques grands collectionneurs parisiens qui les mettent gracieusement à la disposition de M. Poëte, pour ses expositions annuelles.

Le document que je reproduis ici textuellement, pour le communiquer à la section de Médecine et d'Hygiène publiques, a deux cents ans. Il figurait non loin des deux estampes, représentant des nourrices du temps (1) et reproduites plus loin par la photogravure, dans une des vitrines de l'exposition de 1911 consacrée exclusivement au siècle de Louis XIV, exposition dite de PARIS DURANT LA GRANDE ÉPOQUE CLASSIQUE (XVIIe siècle).

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Il s'agit d'une « Ordonnance du Roy» réglementant la tenue des Bureaux de nourrices autorisés dans Paris, dont elle fixait le nombre, ordonnance introduite à la suite de nombreux abus survenus par le fait d'un relâchement, dangereux pour les nourrissons, dans la surveillance desdits Bureaux et de leurs tenancières.

(1) Les gravures et estampes, dont la reproduction par la photogravure accompagne cette Notice, m'ont été obligeamment prêtées par le collectionneur bien connu, M. Georges Hartmann, membre de la Commission du Vieux-Paris et vice-président de la Société historique des III et IVe arrondissements de Paris, la Cité,

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