SCIENTIFIQUES, LITTÉRAIRES ET INDUSTRIELLES DE L'AUVERGNE, PUBLIÉES PAR L'ACADÉMIE DES SCIENCES, BELLES-LETTRES SOUS LA DIRECTION DE M. H. LECOQ, RÉDACTEUR EN CHEF, SECRÉTAIRE DE LA SECTION DES SCIENCES, PROFESSEUR D'HISTOIRE NATURELLE DE TOME SECOND. 1829. Clermont-Ferrand, CHEZ THIBAUD-LANDRIOT, LIBRAIRE-ÉDITEUR, IMPRIMEUR DU Ro1, rue St-Genès, no 8. Dunning Nijhoff 12.8-26 13603 (1) EXTRAIT De la relation d'un voyage dans le Midi de la France pendant les mois d'août et de septembre 1828. PAR M. ADOLPHE BLANQUI, Professeur a L'ATHÉNÉE. NOTRE Journal étant destiné à recueillir tout ce qui se publie sur l'Auvergne, nous ne devons pas passer sous silence la partie du voyage de M. Blanqui, dans laquelle il est question de cette province. Nous rapporterons textuellement cette partie de son voyage, sans nous prononcer sur les idées qu'il a émises; mais nous nous attacherons principalement aux faits qu'il cite; et comme notre position et les renseignemens que nous pouvons nous procurer, nous mettent à même d'en vérifier l'exactitude, nous joindrons à cette relation quelques notes destinées à relever des erreurs que l'on s'expose toujours à commettre, en parcourant trop rapidement les contrées sur lesquelles on se propose d'é crire. Ce voyage, 1 nière élégante, et ne peut manquer d'intéresser le lecteur. Après s'être plaint très-fortement des mauvais chemins, de la lenteur des diligences, de la malpropreté des postillons, de plusieurs abus qu'il a observés à Nevers, etc., M. Blanqui arrive enfin dans notre département. << En quittant, dit-il, le département de l'Allier et les environs charmans de St-Pourçain et de Gannat, nous sommes entrés par Aigueperse dans le département du Puy-deDôme. Les champs sont parsemés de noyers et de châtaigniers (1), les collines sont couvertes d'un manteau de vignes qui donnent un vin plat, épais et coloré, sans débouché de quelque importance, peu chargé d'alcohol, et par conséquent peu propre à la distillation (2). On le fabrique mal, on le soutire (1) C'est sans doute la nuit que M. Blanqui a traversé Aigueperse et les environs; car il aurait observé qu'il n'existe aucun châtaignier ni sur la route ni dans les champs. La nature du sol de la Limagne les en exclut totalement. (2) Les vins d'Auvergne ne sont certainement pas de très-bonne qualité; mais ils sont assez riches en alcohol, soutiennent, pour le prix, la concurrence avec ceux des contrées voisines, et quoiqu'on en consomme sur peu, et on le consommé généralement sur les lieux, où il ne coûte pas plus de 40 francs les huit cents litres. L'agriculture est ici dans un état déplorable (3). La campagne est superbe, les accidens de terrain enchanteurs pour le poëte et pour le peintre; mais pour le philosophe, que de sujets de peine et de méditations! Encore l'Auvergne est-elle un pays de cocagne, en comparaison des départemens voisins, tels que ceux de l'Allier, de la Creuse, de la Lozère, de la Loire, de l'Aveyron et de la Haute-Vienne. Le chemin de Clermont à Lyon, excepté le beau vallon de Thiers, qui fait partie de la Limagne, est d'une aridité désolante. Le Bourbonnais, sauf la portion les lieux une assez grande quantité, on en exporte annuellement de 40 à 50 mille hectolitres. (3) Quant à l'état déplorable de l'agriculture, personne je pense, ne sera de l'avis de M. Blanqui. Les propriétés rapportent de 3 112 à 4 pour cent : leur prix est très-élevé comparativement à celui des autres parties de la France; et comme tous les problèmes d'agriculture se réduisent à celui-ci : Produire le plus possible en dépensant le moins possible, je doute qu'il y ait en France une contrée où l'on s'approche plus de la solution, qu'en Auvergne; l'agriculture pourtant y manque de variété : la culture roule sur un trop pelit nombre de produits. |